Cormac McCarthy : "La route"
Cormac McCarthy : LA ROUTE
Tout est gris dans ce roman, l'atmosphère, les paysages, les âmes, la narration. Gris, complétement déshumanisé.
La Terre n'est qu'un amas de cendres, et l'homme et l'enfant errent sur la route,vers le sud, poussant un caddie. Que cherchent-ils ? La survie certainement (ne pas mourir de faim ni de soif), mais bien plus assurément.
Cormac Mc Carthy nous brosse ce monde de désolation où la lueur est fragile, très fragile. Cette lueur que l'homme veut garder et transmettre au petit, pour ne pas éteindre complétement l'humanité qui est en eux. Ici, on ne sait pas ce qui s'est passé, mais il s'agit bien de l'histoire du passage d'un monde à l'autre.
Malgré un style très épuré (merci à l'excellente traduction), où l'abondance de phrases sans verbes et la surabondance de la conjonction "et" et ce texte dur qui reste très factuel, le lecteur est néanmoins transporté par le lyrisme. Pas de sentiments dans ce roman, et pourtant il s'agit bien d'une métaphore où le bien et le mal se côtoient, se confondent.
A lire, absolument, avant l'extinction des feux !