Jonathan Coe : "Bienvenue au club"
Jonathan COE : "Bienvenue au club"
Le "club" conduit à la transformation, à la fois individuelle et collective.
A Birmingham dans les années 1970, à travers les luttes ouvrières, les grèves, le racisme, la montée du nationalisme, les attentats de l'IRA, le rock, "Bienvenue au club" relate la vie des lycéens et de leur famille.
Ce roman, ne fait l'impasse sur aucun sujet important, mais ce n'est pas seulement une chronique sociale de l'Angleterre extrêmement bien documentée, il est aussi un roman de l'amour et notamment de l'amour adolescent. C'est surtout le roman d'une transformation : transformation du corps des jeunes gens et des jeunes filles, transformation de la société (passage d'un socialisme paternaliste au conservatisme individualiste) et aussi transformation du paysage musical du rock symphonique, progressif, lyrique vers le punk, brutal, haineux, violent. Et les petites histoires individuelles se mêlent à la grande histoire du pays, et se trouvent emportées par elle. Dans un climat social qui se dégrade, où la crise économique et morale pointe "C'est quand même une belle histoire. Il y a plein de belles choses là-dedans : des amitiés, de bonnes blagues, des expériences heureuses, de l'amour. Il n'y a pas que des pleurs et des grincements de dents". (page 522, éditions Gallimard, 2003)
Ce tour de passe passe est agrémenté d'une variété de style (dont la dernière partie n'est pas la moins surprenante) et une multitude de personnages et de points de vue. C'est très bien fait, mais l'auteur est un habitué du genre, et là encore la construction est parfaitement maîtrisée, méticuleuse et admirablement ciselée.
Une écriture au rythme soutenu, sans temps morts, dans un style simple agrémenté d'une pointe d'humour, font de cette lecture un moment à la fois instructif et divertissant. Une vraie réussite.
Ce roman a fait l'objet d'une suite appelée "Le cercle fermé".
Après avoir lu "La pluie avant qu'elle tombe" et "Testament à l'anglaise", je m'attaque pour la troisième fois à Jonathan Coe. Encore une fois j'en sors ravi. Vivement le prochain.