Woody Guthrie : "La maison de terre"
Woody GUTHRIE : "La maison de terre"
Dans la décennie des années 30 dans le sud profond, au Texas, le moyen d'échapper à sa situation de prolétaire-esclave c'est de posséder une maison de terre. Au moment où des milliers de paysans fuient cette terre ravagée pour aller en Californie ("Les raisins de la colère" de Steinbeck) d'autres décident de résister à la tentation de la route 66.
Tike et sa femme Ella May sont de ceux-là. Besogneux, acharnés et amoureux ils rêvent d'une maison en pisé. Rêve qui leur permettrait de sortir de leur condition minable et de sortir de cette masure de bric et de broc, ouverte à tous les courants d'air et à toutes les maladies. Mais les propriétaires et les banquiers ont-ils le même intérêt que ces pauvres gens ?
D'une écriture brute, à fleur de peau et teintée d'érotisme, Woody Guthrie lance un cri de colère. Ravageur. Un chant de résistants convaincus qu'ailleurs c'est pas mieux et qu'on peut s'en sortir chez soi, convaincus que les petits ne sont pas fatalement faits pour rester des petits.
Un roman à la fois révolté et drôle à l'image du personnage de Tike. Et s'il ne se passe pas grand chose dans cette histoire, on succombe quand même à l'attachante personnalité des personnages qui contrebalance l'éventuel ennui du lecteur.