Kamel Daoud : "Meursault, contre-enquête"
Kamel DAOUD "Meursault, contre-enquête"
J'attendais certainement beaucoup de ce roman dont l'idée de départ très originale avait de quoi attiser la curiosité du lecteur, ne fut-il pas camusien du reste.
Car ici nous sommes dans le négatif de "L'étranger", dans le non-dit du célébrisssime roman, de l'oeuvre majeure de la littérature francophone du Xxème siècle. Peut-être même le roman français le plus connu dans le monde.
Donc le défi est immense.
On suit le cheminement de la pensée du frère de "l'arabe" celui que Meursault a tué sur la plage d'Alger un jour de Juillet 1942 à 14h. Et tout le poids de cet assassinat pèse sur sa vie. Comme une barrière infranchissable. Ou pour reprendre une métaphore camusienne, comme Sysiphe poussant son rocher. Un éternel recommencement.
Le texte toutefois est bien écrit, et ouvre intelligemment sur trois époques de l'Algérie (colonisée, au moment de l'indépendance et aujourd'hui) mais il n'emporte pas le lecteur. C'est lent, c'est un peu long, c'est parfois répétitif. Mais malgré celà, ceux qui ont aimé "l'étranger" pourront s'y intéresser car il pose des questions pertinentes sur l'identité et sur l'altérité.
Sentiment mitigé donc, pas vraiment emballé sans être vraiment déçu. A chacun de se forger son opinion.