Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'animal lecteur
L'imparfait du subjectif

Header recherche



Coups de coeur

Free Queens Ledun

Le-Recital-des-anges

La-petite-fille

commerce des allongés

oates

ligne de nage

petites boites

 

 

Archives
L'animal lecteur
28 février 2015

Nell Leyshon : "La couleur du lait"

Nell LEYSHON : "La couleur du lait"

Leyshon_Nell-La_Couleur_du_lait

Nell Leyshon signe ici un grand roman, non par le nombre de pages, mais par le contenu à la fois sensible dans le fond et original dans la forme.

Dans l'Angleterre, en cette année 1831, Mary écrit le récit de sa vie, plus exactement le récit des derniers mois de sa vie. Mary a 15 ans, elle vit avec ses soeurs et ses parents dans la ferme familiale. Ne rechignant à aucunes tâches, même les plus éprouvantes. Elle partage, sous la poigne du père, une vie humble faite de labeur et de sueur.

Elle sera mise au service du pasteur par son père, moyennant finance, pour s'occuper de sa femme malade. Peu à peu, avec son franc parler et sa répartie facile, elle gagne la confiance de la famille. Elle découvre alors l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Livrant alors, de façon rétrospective, ces quelques mois de son existence en peignant avec justesse, humour et simplicité cette vie campagnarde avec ses différences sociales bien marquées et la place de la domesticité, la jeune Mary nous entraîne avec toute sa spontanéité dans le quotidien. Un quotidien pas toujours aussi bucolique que les apparences le laissent croire.

Un année à peine rythme ce texte brut, profond et touchant, émouvant et dramatique à la fois.

Une belle réussite littéraire. Un coup de coeur à coup sûr.

 

 

 

Publicité
Publicité
19 février 2015

Michel Bernard : "Les forêts de Ravel"

Michel BERNARD : "Les forêts de Ravel"

ravel

Maurice Ravel, le talentueux compositeur, était-il à ce point marqué par la forêt ? De Bar-le-Duc à Montfort l'Amaury en passant par Ciboure et Verdun c'est un invariant de sa vie, qu'elle soit celle du musicien ou celle du soldat engagé volontaire dans les affres de la grande guerre. C'est que ce milieu convient bien à son âme solitaire.

A quarante et un ans, alors qu'il avait été jugé trop frêle pour être déclaré apte au service quelques années plus tôt, et qu'il est déjà un musicien célèbre, il s'engage dans l'armée. Affecté à la conduite de camion du côté de Bar le Duc, le voilà quelques temps plus tard, ambulancier à Verdun, chargé de descendre le blessés du front vers les hôpitaux militaires.

Cet épisode, comme une parenthèse dans sa vie, est passionnant. Le voilà simple soldat, partageant avec humilité la vie des troufions, leur quotidien (même si Ravel sans bénéficier d'un régime de faveur, a su se ménager un petit confort personnel) leurs angoisses. Toujours soucieux de servir, simplement mais efficacement, il se laisse absorber par les tâches ingrates et par l'ennui consubstantiel à la condition de soldat. Mais, apercevant un piano rangé dans un coin de la grande salle du château servant d'hôpital, comment résister à la tentation ? Et voilà que les notes de Chopin viennent alléger et soulager l'ambiance générale, faite de cris, d'amputations, de malaises et d'opérations en tous genres.

A la fin de la guerre, il reprendra, plus ou moins sa vie d'avant, ne trouvant finalement une certaine stabilité qu'à partir du moment où il achètera le "Belvédère" à Monfort l'Amaury.

Écrit dans un style  laissant une large place à la description, et parfois un peu précieux par le vocabulaire utilisé, ce roman alterne le bon et le moins bon. Autant la première partie, et la vie du soldat, est passionnante, dynamique et humaine, autant la fin du roman est assez terne, plus contemplative. Un peu à l'image de Ravel lui-même en quelque sorte. Mais ce déséquilibre entraîne une certaine lourdeur à la lecture.

On ne peut s'empêcher de penser, à la fin, à l'excellent roman d'Echenoz qui retrace les dernières années du compositeur, et qui nous plonge sans ambage dans son esprit torturé, ses manières maladives, sa personnalité complexe et attachante à la fois.

 

Merci à Babélio (Masse critique) et aux éditions de la Table Ronde pour l'envoi de ce livre.

 

16 février 2015

Joyce Carol Oates : "Mudwoman"

Joyce Carol OATES : "Mudwoman"

Mudwoman

Renaître du marais, de la boue. Voilà le destin de cette fillette que sa mère a abandonnée dans la fange humide pour y mourir. Récupérée par un braconnier, elle sera confiée à une famille d'accueil avant d'être adoptée par une famille de quaker qui lui donnera affection et éducation.

Mais peut-on jamais en sortir ?

Étudiante brillante, elle devient rapidement professeur à l'université et à tout juste quarante ans elle se voit confier la présidence de cette même université. Brillante ! Meredith Ruth Neukirchen inspire l'admiration de beaucoup, la jalousie de certains et la haine de biens d'autres. 

Lors d'un déplacement pour un colloque, la voilà qui, au-delà de toute logique et de toute raison, loue une voiture pour se rendre sur les lieux de son passé. A la recherche de cet événement tragique d'il y a trente cinq ans, à la recherche de son moi profond, de celui de "Mudgirl" la fille de la boue.

Meredith, la femme forte, brillante, volontaire et battante, va alors percuter son passé, et "Mudgirl" qui sommeille en elle va la transformer en"Mudwoman".

Le récit, brillamment mené, nous emmène en même temps que dans les profondeurs de l'âme, dans les profondeurs de la société américaine. Cette société intellectuelle divisée par le clivage sur la guerre au terrorisme, entre le maintien d'une Amérique aux valeurs traditionnelles (blanche, chrétienne, hétérosexuelle, sécuritaire) et la perspective d'une Amérique plus ouverte, progressiste et tolérante. Cette société intellectuelle où l'université cristallise toutes les perversions, tous les jeux de pouvoirs, toutes les manigances.

Mais la force du récit vient aussi d'une plongée abyssale dans l'âme de Meredith, avec les doutes qui pointent, les troubles qui sommeillent, les délires qui apparaissent. Et là c'est tout un monde qui s'ouvre, un malaise qui croît, et que l'auteure installe sciemment et avec brio.

Le récit est captivant, le style est recherché, la narration faite de plusieurs flash backs happe le lecteur. Bref, un très grand roman.

Autant j'avais eu du mal avec cet auteure lors d'une première expérience avec "Délicieuses pourritures" autant ce roman me réconcilie et m'incite à poursuivre ma découverte de Joyce Carol Oates, une grande parmi les grands.

 

 

 

Publicité

 

Lecture en cours

 

 

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derniers commentaires
Pile à Lire

Le mur des silences

chronique 1

chronique 2

Pot-bouille

Zola

Tendre

montagne de l'ame

 

 

L'animal lecteur
Publicité