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29 septembre 2015

Eliette Abécassis : "Un secret du docteur Freud"

Eliette ABECASSIS : "Un secret du docteur Freud"

abecassis freud

A Vienne 1938, avec l'Anschluss, on ne peut pas dire que la science psychanalytique ait encore de l'avenir. Sigmund Freud est âgé, il est conscient du danger qui le guette et préconise à ses disciples d'aller à travers le monde continuer à creuser le sillon de cette science de l'âme humaine. Une science juive, dont les fondements même mettent en cause la théorie de la supériorité aryenne.

Pourquoi ne veut-il pas quitter Vienne, malgré l'insistance de son entourage et notamment l'entremise de Marie Bonaparte, ancienne patiente devenue condisciple ? Sigmund est préoccupé par le sort de lettres qu'il a échangé à l'époque avec le Dr Fliess, et dont le contenu, s'il est un apport essentiel à la naissance de la fameuse théorie du complexe paternel, recèle également un secret personnel ... Cette correspondance a-t-elle alors pour Freud plus de valeur que sa propre vie et celle de sa famille, alors pourchassés par lle régime ?

Au passage, on découvre la vie privée de Freud, sa vie familiale, ses réflexions.

Avec son écriture fluide, et même si l'on est pas un érudit de la psychanalyse, le récit nous emporte dans cette époque particulière de l'histoire de l'humanité en compagnie de ce personnage majeur de la pensée du XXème siècle.


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20 septembre 2015

Thierry Beinstingel : "Retour aux mots sauvages"

Thierry BEINSTINGEL : "Retour aux mots sauvages"

beinstingel

Voilà un roman que j'avais repéré dès 2010 parmi toute une série qui abordait les questions sociales. Ce roman a pour trame de fond une actuallité déprimante constituée d'une vague de suicides dans une grande entreprise française.

Au-delà de l'actualité on pénètre dans le monde du travail, de l'entreprise, de l'organisation, du management ...

Après avoir passé des années comme électricien dans ce grand groupe, le voici à cinquante ans, touché par une restructuration. Il va désormais devenir un opérateur sur une plateforme téléphonique. Il passe de la main à la bouche, du travail d'équipe à l'isolement.

On lui change son prénom, le voici "Eric" à présent, comme un autre individu, une personnalité cachée, neutre, derrière les cloisons du plateau téléphonique. Un autre soi, le symbole de la déshumanisation du travail. Mais les quelques collègues ne suffiront pas à vaincre ce malaise grandissant, ce mal être qui le mine. Anonyme, perdu dans cette société, il compense en s'adonnant à la course à pied ... un échappatoire.

Mais ce monde brutal, sauvage, est-il fatalement castrateur ? Eric en cherchant l'humain dans ses "conversations" téléphoniques va être amené à transgresser la règle. Il viendra en aide personnellement à un "client".

Et finalement si cette transgression l'avait sauvé de la vague de suicides ?

Avec ce roman, on pénètre au coeur du monde du travail dans les grandes entreprises, et chacun y reconnaîtra tel ou tel aspect, traité ici avec un réalisme féroce. Bien écrit, avec un style alerte, ce court roman nous confronte à la réalité du milieu du travail. Comment chacun y trouve une utilité, des perspectives de développement, un avenir après cinquante ans alors que le désenchantement gagne. Il met aussi en lumière le poids écrasant de l'organisation sur l'homme, la société "anonyme", celle pour qui seul le compte de résultat a une importance.

 

10 septembre 2015

Eric Paradisi : "Blond cendré"

Eric PARADISI : "Blond cendré"

blond cendré

Blond cendré c'est la couleur des cheveux d'Alba, jeune résistante italienne qui combat le fascisme et qui un jour rencontre Maurizio, coiffeur juif. C'est la passion qui va les unir. Les boucles blond cendré vont immerger toute la vie de Maurizio, depuis la passion romaine avec Alba jusqu'à son exil à Buenos-Aires, sa déportation à Birkenau et la mort de sa petite-file à Paris.

Dans un premier temps on suit la vie de Maurizio, sauvé de la mort concentrationnaire grâce à son talent de coiffeur, la basse besogne qu'il accomplit là-bas et finalement son retour au pays. Dans un second temps, l'auteur nous conduit dans l'âme de sa petite fille et un dialogue se noue entre les vivants et les morts. Le récit devient moins linéaire. On découvre, par touches, comme des reflets de lumière dans la chevelure cendrée, la vie qui continue, l'amour qui transporte, l'amour comme un remède à la fragilité de la liberté, comme un antidote à la bête immonde qui rode et peut à chaque instant nous insuffler son haleine fétide.

Comme la vie et la mort, le passé et le présent se côtoient, s'éclairent mutuellement. Si les sujets abordés sont lourds, le récit est plein de sensibilité, même si la narration et le choix artistique de l'auteur peuvent décontenancer le lecteur.

cheveux

(amas de cheveux, à Birkenau)

1 septembre 2015

Maragret Mazzantini "La mer, le matin"

Margaret MAZZANTINI "La mer, le matin"

 

matin

La mer, ici la Méditerranée, est un espace central, un trait d'union. Entre l'Italie et la Libye c'est une histoire commune, avec ses allers et ses retours. Cette mer nourricière qui irrigue les racines des peuples sur chacune des deux rives.

Nous voici bercés sur une frêle embarcation pleine d'africains qui fuient la guerre, la peur et la famine, pour l'Europe salvatrice. Nous voici transportés dans l'enthousiasme de ses paysans italiens venus cultiver cette terre aride aux abords de Tripoli. Nous voici aussi dans l'espérance d'un monde meilleur pour ces arabes du désert que la révolution du colonel alimentera. De la colonisation impulsée par les fascistes au printemps arabe en passant par le coup d'Etat de 1969, c'est l'histoire de la relation italo-libyenne qui trame ce court roman.

C'est donc bien dans cette histoire chaotique et emmêlée que le destin de ces femmes et enfants prend corps. Des destins déracinés, arrachés. Pour Jamila et Farid ou Angelina et Vito c'est aussi l'espoir ... le monde meilleur est de l'autre côté.

Sans grandes envolées théoriques, l'auteure place le récit du côté de l'intime. Et avec quelle force. On perçoit la grande histoire, la logique implacable des faits à travers les regards, fragmentaires, puérils, mélancoliques et joyeux à la fois.

Un très beau roman sur un pan d'histoire coloniale voisine de la notre.

 

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