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28 octobre 2015

Denis Tillinac : "Retiens ma nuit"

Denis TILLINAC : "Retiens ma nuit"

Tilliniac

Blois, sur les bords de Loire, comme le fleuve, la vie coule, tranquille. Comme un espace-temps figé dans cette France provinciale, pas vraiment ringarde, mais pas vraiment avant-gardiste non plus.

C'est là que vivent François et Hélène. Devrais-je dire François et Claire d'un côté et Hélène et Franck de l'autre.

François est médecin, assez peu conventionnel en termes de mode de vie "bourgeois", même s'il a épousé le meilleur parti de la ville. Hélène tient une galerie d'art, c'est surtout l'épouse de Franck, un homme d'affaires arriviste et pressé.

La soixantaine, la vie est bien rangée et certainement ennuyeuse, des enfants, des petits enfants ...

Mais l'amour dans tout ça ?

Peut-on à 60 ans s'affranchir des codes et entamer une aventure passionnée sans pour autant vouloir renverser la table des conventions sociales  ?

A  travers le double récit de cet amour, d'un côté le journal de François et de l'autre les lettres d'Hélène, Denis Tillinac nous refait traverser la France dans le temps (depuis les années '60 le temps de la jeunesse, la France de Johnny, des premières amours), dans l'espace (Paris et la province, les châteaux de la Loire) et dans les moeurs (scènes de vie familiale, oligarchie politique provinciale, études, ascension sociale ...).

Mais le texte a du mal à accrocher. C'est lourd, un peu emphatique et fastidieux à la lecture.Un charme désuet jusque dans l'écriture.

Reste cette belle histoire d'amour portée par ce message d'espoir universel. Et c'est tant mieux.

 

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20 octobre 2015

Olivier Bleys : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

Olivier BLEYS : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

bleys

Le sumac c'est l'arbre à laque. Même vieux et improductif, il trône devant la maison des Zhang à Shenyan au nord-est de la Chine. Zhang Wei a enterré ses parents à son pied, et les vieilles racines font probablement corps avec les fondations de l'humble bâtisse qui tient lieu de maison familiale.

Dans cette Chine post-industrielle, à l'heure de la finance reine, du capitalisme roi, que reste t-il des anciennes familles ouvrières ? Comment ces pauvres gens que la Révolution avait porté aux nues s'adaptent-ils à la Chine nouvelle, celle du XXIème siècle ?

Wei est un chômeur qui lutte chaque jour pour chaparder un peu de charbon pour chauffer sa famille, en revendre une partie pour économiser afin de réaliser le souhait de ses parents : posséder enfin la maison qu'ils habitent. Yuan après yuan, la famille (le mari, l'épouse, la fille et les beaux-parents) vit de sacrifices quotidiens.

Mais que représente le rêve d'un individu face à la machine impitoyable du profit, du progrès, de la transformation radicale de la société ? Que pourra la volonté d'une famille unie face au projet  de creusement d'une gigantesque mine de terbium ?

Olivier Bleys nous fait pénétrer dans l'intimité chinoise, sublimant parfois le quotidien à la manière d'un Mo Yan. Sans manichéisme il montre les travers d'une société poussée vers le progrès technologique et qui n'a que faire des individus trop faibles, trop pauvres, ou sans ambitions. Mais ce roman est aussi le roman d'une résistance. Une résistance sourde, loin des médias, loin des fracas. Une résistance humble de ceux que la nouvelle révolution chinoise a oublié.

Comme le sumac vieux et improductif c'est grâce à leurs racines que les nouvelles branches peuvent atteindre le firmament.

arbre

 

13 octobre 2015

Amélie Nothomb : "Acide sulfurique"

Amélie NOTHOMB : "Acide sulfurique"

acide sulfurique

Excellente surprise que cet Amélie Nothomb déjà vieux de 10 ans. Quand Nothomb ne parle pas d'Amélie c'est quand même bien.

Et ici c'est grave. C'est notre société du voyeurisme télévisuel qui est disséquée à travers le regard acéré de l'auteure. On est dans le paroxysme de la télé réalité. Le jeu s'appelle "Concentration" et reconstitue la vie déshumanisée d'un camp de concentration de l'époque nazie, les caméras en plus. Les candidats sont pris au hasard et soumis à la sauvagerie de kapos écervelés. L'affrontement du bien et du mal.

Au delà de l'histoire elle-même, qui manque un peu de profondeur toutefois, ce que l'on retient ce sont les questions sous-jacentes qu'il pose déjà à l'époque et qui sont toujours réelles et amplifiées aujourd'hui. En 2015 le télé réalité est devenue un contenu quotidien, un succédané de divertissement pour une masse qui cherche à vaincre l'ennui d'une société sans idéal et sans but. Le spectaculaire comme un sacré.

A la lecture de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à Aldous Huxley et à George Orwell. En est-on vraiment arrivé là ? La réalité virtuelle est-elle devenue notre réalité tangible ? Si Dieu est mort à Auschwitz au XXème siècle, n' a t-il pas ressuscité au XXIème dans le vide sidéral de l'information spectacle, de la gloire éphémère et de l'audience à tout prix ?

8 octobre 2015

Anne Akrich : "Un mot sur Irène"

Anne AKRICH : "Un mot sur Irène"

Irène

Voici un roman de la rentrée littéraire 2015, reçu dans le cadre d'une masse critique organisée par Babélio.

Il s'agit d'un premier roman. Un premier roman certes, mais déroutant.

On se trouve dans le milieu universitaire français, du côté de St Germain, entre Sorbonne et rue Bonaparte, dans l'intimité d'un couple de professeurs. La femme Irène Montes est mondialement réputée dans les "gender studies", alors que le mari Léon Gary enseigne la littérature. Professeur renommé, il est en train de travailler au livre de sa vie et brigue parallèlement la présidence de l'Université. 

Leur relation est ambiguë. Apparemment Irène entretient des relations homosexuelles avec ses étudiantes les plus sexy, alors que Léon est tourmenté par la domination de sa femme, femme charismatique. A travers la vision de Léon, la personnalité d'Irène est disséquée, dans tous ses recoins, ses travers, ses perversions ...

Pourtant c'est bien Irène que l'on a retrouvé morte nue dans un hôtel à New-York ?

Pour savoir ça il faudra remonter dans les arcanes du cerveau de Léon, de sa perception, de ses propres fantasmes.

Anne Akrich nous conduit frontalement, brutalement, (vulgairement ?) dans cet univers ou se côtoient littérature, sexualité et humiliations. Elle le fait avec un style recherché, travaillé sans être lourd. Bref un bon premier roman,déroutant à la fois par le thème abordé (le scandale DSK n'est pas loin)  et la construction où se mêlent en permanence la réalité quotidienne et l'imaginaire fantasmé.

 

 

4 octobre 2015

Isabelle Autissier : "Soudain, seuls"

Isabelle AUTISSIER : "Soudain, seuls"

soudain seuls

Isabelle Autissier, navigatrice émérite, connaît tous les océans et connaît l'aventure solitaire. Elle signe ici un magnifique roman.

Soudain, voilà le mot essentiel. Se retrouver seul on connaissait, par exemple McCandless dans Into the wild mais ici il s'agit d'un couple, et c'est soudain !

Au départ on est dans un mélange de Vendredi ou les limbes du Pacifique et de KohLanta. Mais c'est moins bucolique, et surtout moins ludique. On est au sud de la Patagonie, quelque part entre Ushuaïa et le Cap Horn, dans les 50ème, dans le grand sud. L'environnement est hostile.

Et soudain on a plus rien : plus de moyen de locomotion, plus de confort, plus de communications, plus de nourriture, plus rien. Plus que ce couple parti à l'aventure et que personne ne peut localiser. Perdu dans un endroit où personne ne passe, loin des routes maritimes fréquentées.

Il leur reste l'amour et l'espoir dans les ruines d'une station baleinière désaffectée depuis les années '50.

Mais peu à peu l'espoir s'en va. Et l'amour peut-il être plus fort que le désespoir ? Car ici on est pas dans l'aventure solitaire, l'autre permet de tenir, mais il faut aussi, en permanence, supporter l'autre.

Isabelle Autissier ne contente pas d'un roman d'aventure, c'est aussi une réflexion profonde sur l'amour, sur la survie, sur l'essentiel. Les personnages et les situations sont fouillés. Un vrai grand roman.

Un coup de coeur.

 

 

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