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28 novembre 2015

Boualem Sansal : "2084- La fin du monde"

Boualem SANSAL "2084 - La fin du monde"

2084

Le magazine "Lire" vient de classer ce roman comme le meilleur de l'année 2015. Eh bien, c'est qu'on doit pas avoir la même approche.

Le sens profond de ce roman dystopique qui rappelle par son titre le célébressime "1984" de George Orwell, est certainement très clair, mais la narration ne suit pas. On peine à entrer dans l'histoire, l'installation est lente, puis on commence à être emporté par le récit et là patatras, la fin nous embrouille plus qu'elle nous éclaire.

Dans l'Abistan la société est basée sur l'ignorance, pas de fioritures, pas de culture, même presque plus de langue. On vénère Yölah et Abi son délégué. L'Abistan est construit sur les ruines d'un monde ancien, à partir d'une extrapolation d'une religion ancienne, disparu progressivement à l'occasion de guerres saintes successives ... Le temps même semble immuable, y'a t-il un avant 2084 ? Y a t-il un après ?

C'est dans ce monde qu'Ati, parti en cure au sanatorium pour soigner une phtisie, va découvrir qu'il existe une frontière. Et qui dit frontière dit existence d'un ailleurs, d'un autre monde ... bouleversant. Dérangeant, même. Peu à peu, le petit cerveau formaté va ouvrir des perspectives jusqu'alors insensées, et la rencontre avec l'archéologue Nas va décupler les interrogations.

Boualem Sansal nous présente une société où le fondamentalisme religieux a pris le pas sur tout et régit la vie de chacun. Pas de place pour l'individu, règles strictes rythmant le quotidien, surveillance constante et diffuse, appareil d'Etat omnipotent, massacre des réfractaires, hiérarchie sociale figée ... Cette société est une dictature, une tyrannie de la pire espèce.

Bref, si te thème est intéressant, le récit ne le met guère en valeur. On aurait pu là avoir un livre fort qui devienne un classique, à l'instar de "La ferme des animaux" d'Orwell ou de "La peste" de Camus, mais le compte n'y est pas. Je n'ai pas réussi à être emporté par le récit et par l'aventure. Dommage.

 

 

 

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20 novembre 2015

Antoine Choplin : "Une forêt d'arbres creux"

Antoine CHOPLIN : "Une forêt d'arbres creux"

foret-darbres-creux-01

Résister à l'oppression par le dessin ?  A Terezin entre 1941 et 1944 c'est le destin de Bedrich Fritta. Interné dans ce camp "modèle" vitrine du bon traitement des juifs par les nazis (voir à ce sujet l'excellent "Terezin Plage"), Bedrich dirige le service du dessin technique. il s'agit essentiellement de dessins architecturaux.

Mais avec les autres dessinateurs ils vont crayonner ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient, ce qu'ils ressentent. Evidemment il faut prendre d'énormes précautions pour cette activité toute à la fois clandestine et séditieuse. Quelques dessins sortiront du camp, quasi miraculeusement.

Antoine Choplin s'attache à nous faire entrer dans le quotidien de Bedrich, de sa femme Johanna et leur enfant Tomi. Avec une sensibilité servie par un langage imagé mais précis, avec un art de la concision (le texte est plus une longue nouvelle qu'un court roman) parfaitement maîtrisé, l'auteur creuse le sillon de la vie des hommes autour de l'art pictural à la suite de "Radeau" ou du "Héron de Guernica" notamment.

Au fil des ans, et des textes, Antoine Choplin devient un auteur incontournable.

Cette lecture est dans le cadre des #MRL2015. Merci aux éditions "La fosse aux ours"

terezin fritta

(dessin de Bedrich Fritta réalisé à Terezin)

 

 

 

16 novembre 2015

Antoine Choplin : "La nuit tombée"

Antoine CHOPLIN : "La nuit tombée"

 

nuit tombée

Que reste-t-il de Tchernobyl ? Pas de la centrale dont le confinement de béton et d'acier est toujours en cours presque 30 ans après l'accident, non, mais les gens de Tchernobyl ? Ceux de Pripiat plus exactement ?

Ces gens qui ont vécu l'accident, qui ont travaillé sur le site pour le sécuriser dès le lendemain de ce 26 avril 1986, ceux qui sont partis, évacués, ceux qu'on a installé plus loin et qui ont repris un cours de vie, ceux qui sont atteints d'affections incurables, ceux qui ont perdu les leurs ...

Gouri fait parti de ceux-là. Il vit à Kiev, il est écrivain. Il veut revenir chez lui à Pripiat, revoir son appartement, là où il a vécu avec sa femme et sa fille. Mais la zone est protégée et inhabitée, c'est un no man's land. Il décide d'y aller enfourchant sa moto. Le temps d'un aller-retour, avec une halte le temps d'un dîner chez les amis restés à proximité de la zone.

C'est simple, mais c'est beau. Quelques dialogues à mots comptés, des phrases simples, de la poésie et beaucoup d'émotions.Un court roman, qui se lit vite, mais qui grâce à sa profondeur restera longtemps dans les souvenirs.

Antoine Choplin est un auteur que j'apprécie pour son écriture et par la capacité qu'il a à situer des histoires simples dans des contextes graves ( le bombardement de Guernica pour "Le héron de Guernica" ou encore l'exode de 1940 pour "Radeau").

 

 

 

11 novembre 2015

Thomas B. Reverdy : "Il était une ville"

Thomas B. REVERDY : "Il était une ville"

Reverdy

Encore un roman de la rentrée littéraire 2015 qui a figuré dans la première liste du Goncourt.

Le décor est vite planté : il s'agit de Detroit (Michigan). Detroit la ville des moteurs, capitale de l'industrie automobile toute puissante. Mais en ce début de XXième siècle, la Catastrophe a saisi la ville. Un cataclysme qui va tout emporter.

2008 : la crise financière va emporter complètement cette ville, ses usines, ses habitants. Plus de travail, impossible de rembourser les crédits, les habitants quittent peu à peu la ville. Le dernier qui part éteint la lumière....

C'est dans cette atmosphère qu'un ingénieur français est envoyé par l'Entreprise pour mettre au point une nouvelle plate-forme d'automobile qui permettra de relancer cette industrie. il découvre alors la désolation. Des quartiers entiers désertés, des services publics abandonnés, des gamins livrés à eux-mêmes, des mafias locales qui réorganisent la société, une police dépassée et quelques âmes qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas) partir.

Ecrits en chapitres courts et denses, on suit quelques personnages typés et attachants, même s'ils sont parfois un peu archétypaux. Ils sont les résidus d'une société où le taylorisme a poussé à fond sa logique implacable, au-delà des processus industriels jusque dans la vie même, où la finance s'auto-nourrit sans états d'âmes, où l'argent roi ne connaît ni règles ni frontières ...

La ville de Détroit est particulièrement bien décrite, elle est même le personnage principal du récit, et l'auteur s'en est particulièrement imprégné et nous la restitue avec une force évocatrice à la fois féroce et tendre.

Detroit-problems

1 novembre 2015

Gaëlle Josse : "Le dernier gardien d'Ellis Island"

Gaëlle JOSSE : "Le dernier gardien d'Ellis Island"

josse

Ellis Island est une île située à l'embouchure de l'Hudson au sud de New-York. Sur cette île se trouve un ensemble de bâtiments qui a abrité les services fédéraux de l'immigration. Pendant toute la première moitié du XXème siècle tous les immigrants (pour l'immense majorité européens) ont transité par cet endroit situé à quelques centaines de mètres de Liberty Island. Le temps du séjour était variable selon la complexité du dossier du migrant (qualifié par des critères sanitaires, politiques et judiciaires essentiellement).

Une dernière étape sur le chemin de l'accès à l'Amérique, le point de départ d'une nouvelle vie. Car tous en arrivant rêvent de ça et tous en partant d'Europe ont abandonné leur vie ancienne.

Nous sommes ici en 1954, à quelques jours de la fermeture définitive du centre. C'est le journal tenu par son directeur pendant ces quelques jours que nous lisons. Le centre est vide, restent les souvenirs et les fantômes de toute une vie passée au service d'une mission à la fois noble par son objet (accueillir) et déchirante par ses contraintes (refuser l'accès).

John Mitchell profite de ces quelques jours de solitude pour une introspection rétroactive sur les faits marquants de la vie qu'il quitte, sa jeunesse, son mariage, les épreuves de la vie, son ascension professionnelle, ses rencontres marquantes avec les immigrants, le traitement de certains "dossiers" délicats. C'est bien l'unité complexe de l'homme qui est mise à nue avec ses forces et ses faiblesses, ses certitudes et ses doutes.

Le ton est intime, il ne s'agit pas d'une somme sur le fonctionnement de cet instrument majeur de la politique migratoire des Etats-Unis, et les portraits dressés sont touchants. Et finalement si les migrants ne forment que le décor, la sous-couche, ils constituent par leur humanité le coeur même et la saveur de ce court roman.

1892_small_fullsize

(1892, arrivée de migrants à Ellis Island)

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