Efriede Jelinek : "La pianiste"
Elfriede JELINEK : "La pianiste"
Une écriture compacte, rêche, sur un rythme saccadé, pour une atmosphère écrasante, venue de notes sombres qui parcourent le récit comme un succédané de touches noires. Cette mélodie, cette maladie, c'est la frustration. Erika, femme cloîtrée par une mère castratrice a fini par refouler ses désirs, réduite quasiment à l'état d'objet. De sa morne vie de professeur de piano tyrannisée vont naître des fantasmes entre désir d'amour et violences.
On navigue entre "Les liaisons dangereuses" et "50 nuances de Grey" mais en malsain. C'est terrible.
Le roman est dur, il est difficile à lire (bravo au passage à la traduction), le récit est pesant, sans dialogues, et pourtant on s'accroche. Incontestablement on est là en présence d'un bijou littéraire, d'une pépite. Mais qui se mérite. On entre profond dans l'âme, on sonde, on scrute, on devient nous aussi des voyeurs pervers. Et pourtant on aimerait pouvoir la secouer, la réveiller, la faire sortir de cette spirale ... Et on se prend à rêver que l'élève Klemmer, beau, jeune, séduisant et amoureux d'Erika puisse être son rédempteur.
Une lecture qui marque.