Honoré de Balzac : "Le cousin Pons"
Honoré de BALZAC : "Le cousin Pons"
La comédie humaine donne ici à voir la face sombre de l'humanité. On devrait presque dire de l'inhumanité tant c'est noir, c'est mauvais, c'est méchant. Balzac explore ici la face sombre, la perversité guidée par l'envie, la convoitise, la haine.
Et pourtant le cousin Pons n'apparaît pas immédiatement comme un personnage sympathique. Véritable pique-assiette, collectionneur, amoureux du bric à brac, il a fini par amonceler un véritable trésor fait d'oeuvres d'art, peintures, bibelots, objets .... qui fera l'objet de toutes les tentations de la part d'une multitude de personnages qui chercheront à capter cet héritage potentiel. La portière Cibot, le brocanteur Rémonencq, les parents Camusot ou Popinot, l'avocat Fraisier, le marchand d'art Magus, le directeur du théâtre... Et dans ce monde perverti, l'amitié réelle (une forme d'amour s'il en est) de Schmucke. Tous deux sont musiciens de théâtre et s'aiment avec sincérité et désintérêt.
C'est tout le monde de cette monarchie de Juillet qui est ici passée au peigne fin de l'analyse par l'auteur, avec humour et ironie, sans concessions et sans pudeur. C'est magistral par cet aspect. On entre dans les arcanes des relations interpersonnelles régies par le droit que chacun cherche à exploiter au mieux à son profit. Que ne ferait-on pour une rente annuelle qui mette à l'abri du besoin pour le restant de ses jours ? L'amitié véritable et la mort dans tout ça ne sont pas des obstacles et les plus vicieux finiront par l'emporter.
Un grand Balzac.