Mo Yan : "Le clan du sorgho rouge"
MO YAN : "Le clan du sorgho rouge
Le sorgho est une céréale, utilisée pour l'alimentation humaine ou animale. Dans le canton du nord est de Gaomi, on le distille et il devient alcool. Il fait la richesse du pays et plus particulièrement celle de la famille du narrateur.
Quelle famille ! On part de Douguan, père du narrateur, et on remonte jusqu'au début des années 1930, dans cette Chine instable, envahie par les japonais et en proie aux luttes internes entre le Kuomintang et le Parti communiste. Alors c'est sûr qu'il y a de l'action, car dans le village on veut résister, on tient à son indépendance.
Avec son style particulier (grand bravo à Sylvie Gentil, la traductrice) Mo Yan nous raconte cette épopée. Quelle épopée ! On frôle la frénésie, c'est parfois cruel, mais avec toujours un fond de tendresse et d'amour finalement qui vient tempérer l'ambiance. Et tant mieux.
La structure du récit est compliquée, et le lecteur parfois se perd, mais le tout forme une unité indéniable et raconte cet épisode de l'histoire de la Chine qui conduira par la longue marche au pouvoir de Mao. Mais ici la focale est ce village de paysans, cette famille de distillateur, ces petits brigands. Tous unis par le sorgho, qui donne ces reflets couleur sang à l'atmosphère, et l'atmosphère elle n'en manque pas de ce sang qui coule au fil des pages et des combats. C'est un hymne au courage et à la volonté d'indépendance. C'est aussi un hommage au lien qui unit une famille à travers le temps.