Joyce Carol Oates : "La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles."
Joyce Carol OATES : "La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles."
Que c'est bon de retrouver Joyce Carol Oates ! Et comme il y en a pour 924 pages, c'est bon et c'est long. Mais jamais on ne s'ennuie.
En décrivant les effets de la mort soudaine de Whitey père de cette famille blanche aisée du nord de l'Etat de New-York sur les membres de la famille, l'autrice non seulement creuse le sillon intime de notre relation à la mort d'un être cher, mais scrute avec une acuité lucide une société sclérosée dans ces certitudes protectrices.
On suit le parcours de Jessalyn, l'épouse et ses cinq enfants (adultes). La mort de Whitey va faire basculer tous les solides appuis qui maintenaient cette famille en place. Chacun à sa façon va connaître le boulversement. Chacun dans ce naufrage va se raccrocher à ce qu'il peut, chercher sa bouée.
Et Jessalyn qui passera de l'état d'épouse à celle de veuve en sera l'exemple. Magistral de description, d'analyse et de pertinence dans la transcription évocatrice. Ce n'est jamais superficiel, jamais évident.
Avec brio, l'autrice joue avec les préjugés et les contradictions de chacun. Et si la chute de cette pierre angulaire, n'était finalement qu'un acte de destruction libérateur ?
Une super lecture.