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27 août 2019

Larry Tremblay : "L'orangeraie"

Larry TREMBLAY : "L'orangeraie"

L'orangeraie

Aziz et Amed sont jumeaux, ils ont neuf ans, ils vivent dans l'orangeraie de leur grand-père, exploitée par leur père, dans un endroit qu'on devine au proche-orient, entre désert, guerres, haines et violences terroristes. Pourtant l'orangeraie serait bien un paradis ... si ...

Comment des enfants peuvent-ils vivre et s'épanouir dans ce contexte ? Leurs rêves d'enfants sont percutés par les atroces réalités d'adultes, alors que les grands parents viennent de périr dans l'explosion d'un obus qui a traversé leur maison.

Un roman court, qui au-delà de la vie des enfants, traite du sacrifice. Du sacrifice de sa vie pour celle de l'autre et de son impact sur la personnalité de celui qui reste. 

Mené comme un conte, le récit est puissant. Il aborde les thèmes classiques de la guerre, comme la haine de l'ennemi, la vengeance institutionnalisée, mais aussi et surtout, et de façon très intéressante, la notion de martyr et la manipulation intellectuelle qui l'entoure.

Le fond est lourd mais l'écriture reste toujours agréable et la lecture aisée et rapide. Une jolie façon de traiter de thèmes intimes dans un contexte géopolitique chargé dont malheureusement la réalité qu'il sous-tend est toujours vivace.

 

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21 août 2019

Camilo Castelo Branco : "Mystères de Lisbonne"

Camilo CASTELO BRANCO : "Mystères de Lisbonne"

 

mystères de lisbonne

Voilà un long roman qu'il sera difficile de chroniquer. On est là dans la société lisboète (mais pas que)  du XIXème siècle marquée par un catholicisme dévorant. Le récit, long, met en scène le destin de quelques personnages centré autour d'un homme, Sebastiao de Melo, ou père Dinis selon les circonstances.

Des amours contrariées, des vengeances, de l'amertume, de la mélancolie irriguent le récit. Des aventures également. Mais essentiellement des secrets. C'est là tout le sel de ce journal. Des secrets douloureux, des choses tues, emportés dans les tombeaux des femmes où les hommes vont pleurer leurs regrets éternels.

C'est long à lire même si le récit n'est pas désagréable. Il faut savoir être patient et ne pas avoir peur de se perdre un peu dans les personnages (d'autant que plusieurs changent de nom selon les circonstances de lieux ou de temps) complexes qui se croisent et se recroisent ...

Une image de la société, souvent tournée en ridicule,  pour ce roman qui fait explicitement référence aux mystères de Paris et à la littérature française de l'époque.

 

5 juillet 2019

Ivan Tourgueniev : "Pères et fils"

Ivan TOURGUENIEV : "Pères et fils"

 

Pères et fils

Comme chaque été un classique du XIXème siècle, avec cette année un retour en Russie et surtout pour la première fois une lecteur au format liseuse.

Dans la Russie du milieu du XIXème siècle, après l'abolition du servage, un vent de réformes souffle. Il est protéiforme, et ce roman va s'attacher à le dépeindre : d'un côté les propriétaires terriens inspirés du modèle  de la "révolution libérale " britannique (Nicolai et Paul Kirsanov) et de l'autre la jeune génération "nihiliste" prête à tout remettre en question (Bazarov et Arcadi). S'ensuit un conflit de générations entre les pères et les fils. Les conflits générationnels ne sont pas si évidents que ça, et Arcadi en se détachant de l'emprise de Bazarov va clairement s'inscrire dans la lignée de son père. Des conceptions sont différentes, mais c'est ainsi que la société évolue d'une génération à l'autre.

Au delà du pitch officiel, en quelque sorte, ce roman est surtout un roman de l'amour, et souvent de l'amour non réciproque. D'une part Bazarov, le jeune héros va se rendre compte qu'il est amoureux d'une noble qui ne le lui rend pas. Lui, le nihiliste, le détaché de tout, le scientifique, va se trouver confronter à ce qu'il abhorre le plus : le romantisme ! D'autre part, il y a Paul son exact contraire qui a vécu la même situation dans sa jeunesse ...

Sinon, on est bien dans l'ambiance de la Russie des propriétaires terriens du XIXème siècle, souvent des érudits, des passionnés, des intellectuels qui maîtrisent plusieurs langues, qui pratiquent avec aisance aussi bien l'agronomie que la médecine. D'une qualité littéraire indéniable ce roman reste une chronique familiale avec laquelle on passe un bon moment.

 

 

 

21 juin 2019

Jean Giono : "Regain"

Jean GIONO : "Regain"

regain

L'écriture de Giono, quelle merveille ! C'est toute la Provence qui transpire à travers la poésie du texte. Regain, c'est une sorte de fable, une ôde à la vie et à l'amour, un chant de l'espoir retrouvé alors que tout était perdu.

Et perdus ils le sont Panturle et Arsule, chacun de son côté. Panturle est le dernier habitant d'un village perché, que par on ne sait quelle magie, qu'on découvrira plus tard, vient à traverser un rémouleur et Arsule sa compagne. Sa bête de somme serait plus approprié.

Aucun espoir dans ces destins. Mais la rencontre va tout changer ...

C'est dans des paysages peints avec précision, par le marcheur, l'arpenteur de ce territoire, que va se nouer cette histoire, ce conte à la fois émouvant et empreint de drôlerie. Il se met en scène au moment de l'exode rural, au moment où les progrès agricoles se développent, au moment où la société est en train de changer.

Toute une époque, toute une ambiance. Mais au delà du contexte, c'est la beauté de l'âme humaine qui est ici mise en avant, et plus que le soleil d'août écrasant la campagne, ça réchauffe nos coeurs en nous rappelant où se trouve l'essentiel. 

Un coup de coeur.

Regain, film

(image extraite du film de Marcel Pagnol)

14 juin 2019

Hélène Gestern : "Eux sur la photo"

Hélène GESTERN : "Eux sur la photo"

eux sur la photo

Un roman entre photos et échanges de courriers entre Hélène et Stéphane unis par le destin d'un homme et d'une femme sur une photo. La femme est la mère d'Hélène, l'homme le père de Stéphane.

Commence alors un enquête documentaire, d'autres photos viendront, des témoignages, des écrits retrouvés ... passionnant. Peu à peu les choses semblent se mettre en ordre. Mais semblent seulement. Comme la photographie qui n'est qu'une image de la réalité.

Ici, il y est question de la mémoire, de la mémoire familiale, déformée par les années et par le prisme de l'image figée, celle qui se révèle et qui se fixe. Mais ce que l'on voit n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît.

Le lecteur en apprend un peu plus à chaque échange, et les secrets, les choses tues pendant des années, vont finir par se dévoiler. Les couvercles sur la cocottes familiales vont sauter, catharsis des souffrances passées. Toutes ces choses que l'on croyait et qui n'étaient finalement pas.

Ce livre se lit d'un coup, ou presque, avec un procédé narratif bien maîtrisé, même si les échanges épistolaires paraissent parfois un peu artificiels.

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4 juin 2019

James Fenimore Cooper : "Le dernier des Mohicans"

James Fenimore COOPER : "Le dernier des Mohicans"

Mohicans

Écrit et publié au début du XIXème siècle, l'action se déroule en 1757, alors que les États-Unis d'Amérique n'existent pas encore. Ici, la guerre oppose les français aux anglais, dans les forêts au nord de New-York, sur des territoires s'étendant de l'océan à à la région des grands lacs.

On y suit les aventures d'un chasseur anglais et deux Mohicans, le père et le fils, derniers représentants de leur tribu.

C'est à l'occasion du déplacement de Cora et Alice, les filles de Munro, pour s’en aller rejoindre leur père qui tient le fort Williams convoité par les troupes françaises que tous les personnages vont se rencontrer. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître de chant, du major Duncan Heyward et d’un guide indien, Magua, qui cherchera à les égarer. Le chasseur anglais et les Mohicans n'auront de cesse de se défaire de Magua et des troupes de Hurons pour conduire toute cette petite équipe à bon port.

Quand on lit ce roman d'aventure, on comprend en quoi il est fondateur. Tous les mythes relatifs aux "indiens", à leur vie en harmonie avec la nature, l'itinérance des campements, mais aussi à leur art de la guerre, de la recherche de traces, du scalp et de la danse autour du totem sont décrits avec précision.

Au-delà de l'histoire, on découvre une Amérique en construction, celle qui va éradiquer les populations autochtones (on dirait natives aujourd'hui) pour confier le territoire au Dieu chrétien et à la suprématie des blancs. Et l'on voit en filigrane les moyens utilisés, la dissémination des armes à feu, la propagation de l'alcool, l'alimentation des haines tribales ...

Même si la narration est datée, à la fois dans le style mais aussi par un certain ethnocentrisme reflet de l'époque où il a été écrit, on se prend au jeu de la lecture et de l'empathie avec les personnages, essentiellement les masculins. Car les personnages féminins ne ne sont que survolés. Dommage que l'on  n'entre pas plus dans l'esprit et la volonté des deux soeurs, notamment lorsqu'elles sont enlevées. Mais là aussi, c'est certainement une marque du temps.

 

17 mai 2019

Gaëlle Josse : "Une longue impatience"

Gaëlle JOSSE : "Une longue impatience"

josse

C'est beau l'amour d'une mère ! L'amour au quotidien, qui permet de traverser les temps difficiles, de surmonter les chocs émotionnels, de vaincre la disparition subite.

Et puis, alors qu'on croit la vie repartie, reconstruite, un événement violent remet tout en cause. Le drame. La séparation.

Entre Anne (la mère) et Louis (le fils) commence alors une relation unilatérale, faite d'attente, d'espoir, de certitudes et de doutes.

Dans la Bretagne de l'après guerre, comment le destin de cette femme va être marqué, forgé, sculpté, par des jours, des semaines, des années, d'une longue espérance, dont l'aboutissement se matérialisera dans un festin digne de celui de Babette au pays de l'enfant prodigue.

Servi par une écriture et une narration sans failles, ce court roman nous plonge dans l'intime de la relation filiale avec pudeur et délicatesse.

8 mai 2019

Lola Lafon :"Mercy, Mary, Patty"

Lola LAFON "Mercy, Mary, Patty"

 

mercy-mary-patty-lola-lafon

Lola Lafon revisite les histoires de femmes. Après Nadia Comaneci, nous voici plongés dans un enlévement célèbre aux USA, celui de Patricia Hearst en 1974. Elle a dix-neuf ans et sera l'otage du SLA, un groupe extremiste dont elle va finir par épouser la cause.

C'est tout ce mécanisme, ce renversement, que l'auteure dissèque ici.

A partir de la vision d'une enseignante, Gene Neveva, chargée de rédiger un rapport sur la personnalité de Patty pour le procès qui aura lieu, la narration croise les points de vue. Maitrisant parfaitement le style, avec un parti pris littéraire fort, Lola Lafon alterne les situations, le temps, les regards. Plusieurs femmes se succèdent, se croisent, Patty et Gene évidemment , mais également Violaine qui sera chargée de l'assister pour le décryptage del a tonne d'informations nécessaire à la rédaction du fameux rapport.

Mais au-delà du retournement de la victime, c'est toute la vision de la liberté et du féminisme qui sont mises en jeu. Sommes-nous libres ? Consentons-nous déligéremment à aliéner une partie de notre liberté ? Etre une femme libre signifie t-il sortir du carcan de la société et du déterminisme ? Le féminisme est-il une cause, un combat ou une aliénation nouvelle sous couvert d'émancipation ?

Cette lecture est assez exigeante, et on sent à travers le texte, comme une influence, une infusion douce des écrits de Joyce Carol Oates.

 

 

27 avril 2019

Antoine de Saint-Exupéry : "Vol de nuit"

Antoine de SAINT-EXUPERY : "Vol de nuit"

 

vol de nuiit

 

Paru en 1931, il reçut le prix Fémina cette année-là, "Vol de nuit" est, comme son auteur, entré dans la légende. De là à dire qu'il s'agit d'un classique, il n'y a qu'un pas, que je ne franchirai pas. "Vol de nuit" c'est le récit d'une organisation, d'une chaîne humaine, d'une suite d'actions, qui permet d'acheminer le courrier de tout le sud de l'Amérique du Sud vers l'Europe.

En quelques pages, car le texte est court, l'auteur cherche à nous faire percevoir, au-delà de l'aventure aéronautique, quelque chose qui dépasse l'être humain. "Nous agissons, pense Rivière, comme si quelque chose dépassait en valeur la vie humaine ... Mais quoi ? "

Tout est là. Point ici de roman d'aventures, d'embardées, de frissons, même si les conditions météo se dégradent rapidement et compromettent la mission.

A travers le personnage de Rivière, chef taciturne mais opiniâtre, pour qui la responsabilité d'un devoir à accomplir passe avant tout, non seulement nous entrons de plein fouet dans la croyance que les progrès de la civilisation passent par des méthodes managériales composées de fermeté et de distance hiérarchique, mais surtout dans une réflexion méditative sur l'homme, sa valeur et son prix.

23 avril 2019

Joyce Carol Oates : "Sacrifice"

Joyce Carol OATES : "Sacrifice"

 

sacrifice

1987. Un crime raciste dans une Amérique qui ne se parle pas. Dans ce quartier de Red Rock, Pascayne, New-Jersey, la jeune Sybilla Frye est retrouvée agonisante dans le cave d'une usine désaffectée. Elle est noire, elle a à peine quinze ans, elle avait disparue depuis plusieurs jours... Quand on la retrouve, elle accuse des blancs, cinq ou six hommes, dont probablement des flics, de l'avoir séquestrée, d'avoir abusée d'elle et de la l'avoir ligotée et abandonnée ...

Comment la police (blanche) pourrait-elle enquêter sur cette affaire ? Vingt ans après les émeutes qui ont vu la ville s'embraser, la moindre  étincelle peut raviver la méfiance mutuelle. Et de la méfiance à la haine il n'y a qu'un pas ...

Peinture d'une société cloisonnée, hargneuse, violente, Sacrifice nous plonge profondément dans la construction du ressentiment communautaire, victimaire, d'une partie de la société, les plus démunis, noirs aux emplois les moins qualifiés, femmes violentées ou au mieux abandonnées, femmes noires dont les perspectives sont quasi nulles.

Mais Sacrifice nous retourne aussi, car derrière ce fait divers horrible, il y a la manipulation, la récupération, la construction et la diffusion de l'information (à une époque où le web 2.0 n'existait pas) pour des fins pas aussi humanitaires qu'il y paraît dans cette Amérique de la lutte pour les droits civiques, de l'extrêmisme exacerbé qu'il soit blanc-nazi ou afro-américain radical.

Une lecture difficile par son contenu, par son contexte, mais très profond dans sa peinture de la société à cette époque et dans ce lieu. Encore un très grand roman.

 

 

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