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5 septembre 2018

Cécile Coulon : "Trois saisons d'orage"

Cécile COULON : "Trois saisons d'orage"

Trois saisons d'orage

Les saisons d'orage sont annonciatrices de drame. Ici le drame s'étend sur trois générations, c'est dire s'il est profond. Et pourtant ...

Ça commence comme du Giono, la vie du village à travers celle de son médecin de campagne qui arrive de la ville. L'essor du village est fulgurant, dû à l'acharnement de quelques entrepreneurs dans l'exploitation de carrières de pierre blanche. Un village reculé pourtant, où les gens ne viennent pas s'installer. La communauté villageoise vit dans un entre-soi que la venue du médecin va perturber, bien malgré lui.

Existe t-il une force, telle celle de l'orage, capable de ravager un équilibre qui semble inébranlable ?

Le développement de l'activité va engendrer de nouveaux besoins, de nouveaux habitants vont s'installer, les promoteurs immobiliers vont lorgner sur cet espace au décor époustouflant ... la génération suivante va t-elle savoir préserver l'esprit du village ? Et cet esprit est-il compatible avec l'amour qui peut attirer deux êtres différents, l'un de la ville, l'autre du village ?  La troisième génération va-t-elle unifier tous les contraires, toutes les aspirations ? L'orage sera t-il à la fin le plus fort ?

Avec son écriture qui donne du corps aux personnages, aux lieux et aux situations, Cécile Coulon nous transporte dans une atmosphère intemporelle et universelle, dans un roman multiple où les les petits faits peuvent avoir des conséquences décuplées par la relative réclusion des protagonistes.

 

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22 août 2018

Fedor Dostoeivski : "Le joueur"

Fedor DOSTOIEVSKI : "Le joueur"

 

Le joueur

Amour et jeux d'argent dans la bonne société européenne du XIXème siècle.

De l'amour il en est question, l'amour que voue le narrateur Alexei pour Pauline, par exemple, ou l'amour du général pour Mademoiselle Blanche. Des jeux d'argent il en question également. De façon très visible à travers la table de roulette du casino de Roulettenbourg, mais aussi à travers les dettes et les hypothèques du général, et à travers la perspective d'un héritage de la vieille grand-mère ... Tout le monde croit qu'il va gagner !

C'est l'illusion du jeu et de la vie. De façon générale beaucoup perdent, et certains perdent gros, très gros même.

Ce court roman, écrit sur commande, est un brin mélancolique. Notamment ce personnage d'Alexei, précepteur chez le général, qui représente ce qu'on pourrait appeler "l'âme russe" et qui contribue par la narration qu'il fait des évènements à donner le ton. On alterne les sentiments de joie intense et de tristesse profonde. Comme sur la table de roulette, lorsque la mise fût la bonne à plusieurs reprises et que l'heur tourne.

Si l'amour est un jeu, est-ce un jeu de hasard ?  Comment saisir sa chance au bon moment ? Comment discerner ce qui chez l'autre indique qu'il est temps de s'en aller, de sortir, de quitter définitivement cet enfer ? En matière d'amour et de jeux, les conseils des "amis" ne sont jamais avisés, mais ici, comme souvent, même un homme averti ne vaut pas grand chose, surtout s'il perd.

Un bon roman qui permet une entrée en matière pour découvrir l'auteur sans s'attaquer aux monuments.

 

14 août 2018

James Lee Burke: "Texas forever"

James LEE BURKE  : "Texas forever"

Texas Forever

S'il est commun d'associer le nom de James Lee Burke à la Louisiane, ici le héros est clairement le voisin : le Texas. On entre, sous le prétexte de deux détenus évadés qui fuient la Louisiane,dans la genèse de la constitution de cet Etat dans les années 1830. C'est douloureux. Le vaste territoire est alors sous la domination mexicaine dont l'armée maltraite tout à la fois les colonies des protestants anglophones et les villages indiens qui bordent les rivières.

L'ambiance est donc à la guerre, mais pas si franchement que ça car une longue partie du roman est consacrée à la fuite à travers forêts, bois, plaines ...et rencontres, toute une atmosphère bien plantée par l'auteur. Les personnages que ce soit Hugh et Son, les fugitifs, ou bien toutes les rencontres qu'ils font, indiens, brigands, chasseurs de primes, voleurs de chevaux sont bien pittoresques. C'est du western. On passe du vent des plaines à l'odeur des écuries, du sentiment amoureux à la débauche du jeu et de l'alcool.

Le salut des fugitifs se trouve dans cette armée bigarrée en cours de construction sous le commandement de Sam Houston et chargée de ne pas laisser le Texas aux mains des mexicains mais d'en faire une république indépendante.

Une lecture sympathique à la fois pour l'ambiance et pour l'Histoire même s'il ne s'agit certainement pas du meilleur James Lee Burke.

3 août 2018

Didier Daenincks : "Cannibale"

Didier DAENINCKS : "Cannibale"

 

Cannibale

Un tout petit livre qui traite de notre rapport à l'altérité au temps des colonies. Evidemment les blancs européens représentent la civilisation porteuse du savoir et de la culture. On organise alors, pour montrer sa supériorité des "Expositions coloniales".

C'est dans ce but qu'une centaine de kanak sont embarqués direction le bois de Vincennes. Un fait malencontreux va faire que quelques une seront "prêtés" au zoo de Francfort. S'ensuit pour deux d'entre eux une course poursuite dans le Paris des années trente.

Comme le texte est court et les péripéties nombreuses, ça va vite, et le fonds, la réflexion qui devrait naître du choc entre les cultures est un peu traitée rapidement. C'est dommage car voilà un thème qui mérite une certaine attention, comme a su si bien le faire Eric Vuillard avec "Tristesse de la terre"

 

28 juillet 2018

Stephen King : "Misery"

Stephen KING  : "Misery"

 

Misery (1)

Voilà mon premier Stephen King, et c'est conforme aux attentes que j'avais. On plonge peu à peu dans l'angoisse, l'atmosphère devient de plus en plus lourde pour ce huis clos très particulier entre un écrivain de renom de sa "meilleure lectrice", admiratrice numéro un.

Au delà de l'histoire que chacun connaît ou découvrira, ce livre traite avec finesse du métier d'écrivain, de la création artistique, de la place des personnages de fiction dans notre vie et dans la construction de notre personnalité, et aussi du rapport qui existe entre un auteur et (pour certains) ses millions de lecteurs.

On ne peut s'mpêcher de penser à JK Rollins et son Harry Potter. Qu'adviendrait-il si Harry Potter devait mourir ?

L'idée la plus intéressante à mon goût est relative à la création artistique sous contrainte, et notamment sous contrainte de mort. Un écrivain peut-il alors accoucher du chef d'oeuvre de sa vie ? Ça me rappelle ces peintres enfermés au camp de Terezin décrit par Antoine Choplin et qui ont produits tant de tant de dessins sous la menace, et dont l'échapatoire était l'acte créatif, l'imaginaire en liberté, l'esprit en ébullition au delà de la contrainte et de la menace permanente.

Dans Misery, le sursis accordé est dû au temps nécessaire à la rédaction du roman, sorte de réécriture des "Mille et une nuits" ... l'espérance dans la longueur, dans l'intrigue, dans les aventures des personnages.

D'autre part, le récit même écrit sous contrainte, devient le récit de la contrainte lui-même. Les peintres de Terezin ont fini par dessiner la vie du camp en parallèle aux commandes des autorités nazies. Le même mécanisme est subtilement décrit ici.

Bref, un grand roman qui demande parfois au lecteur d'avoir les tripes bien accrochées, mais qui mérite un large détour. Bravo !

 

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9 juillet 2018

Cécile Coulon : "Le roi n'a pas sommeil"

Cécile COULON : "Le roi n'a pas sommeil"

 

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Il y a de la nouvelle américaine dans ce court roman. D'abord sans jamais le dire explicitement, l'action se situe dans une petite ville américaine où l'on y retrouve les références, les noms, les grands espaces et les symboles. Et puis il y a l'ambiance. Et surtout il y a les personnages.

C'est sombre à souhait, c'est rempli de silences, de non-dits. C'est fait d'une vie de sueur et de larmes sans jamais ployer dans le misérabilisme.

C'est Thomas Hogan, l'homme qui se cherche entre son père William et sa mère Mary. Cet enfant doué et sportif que le destin va conduire en dehors du chemin tout tracé qui se profile devant lui. Dès le début le ton est donné, le roman commence par son arrestation par la police.

Et alors, au fil d'une écriture fine et évocatrice, le lecteur est emmené dans les méandres tortueux de son esprit. A travers les relations entre les personnages se dessine cet environnement, qui fait une place particulière à la filiation, ce poids social, celui qui ne dort jamais, comme la conscience du criminel.

 

4 juillet 2018

Robert Louis Stevenson : "L'étrange cas du dr Jekyll et de Mr Hyde"

Robert Louis STEVENSON : "L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde"

Jekyll et Hyde

Jekyll et Hyde c'est un mythe. Publié en 1886, il met en avant la fracture qui existe en chacun nous entre le côté clair (la raison, le bien) et le côté sombre (la passion, le mal). C'est un tiraillement permanent, et une face finit par prendre le dessus sur l'autre.

Mais ce n'est pas aussi clair que cela et nous suivons, dans ce court roman, le notaire Utterson, ami du Dr Jekyll qui lors d'une promenade avec Mr Einfield, se fait raconter l'histoire d'un homme de petite taille, moche et méchant, qui massacre une fillette qu'il vient de croiser sur sa route. Interpellé par les passants, dont la famille de la fillette, l'homme en question entre dans une étrange maison du voisinage et en ressort avec un chèque de dédommagement. Un chèque dont le tireur n'est autre que Dr Jekyll. Bien étrange tout ça ... La curiosité de notre notaire est aiguisée.

Stevenson prend soin de bien situer l'histoire. Nous sommes à Londres, en hiver, dans le XIXème siècle victorien et l'ambiance particulière de la ville, de la saison et de la société est parfaitement restituée. Le récit est bien mené, et si on le lit sans chercher à convoquer les connaissances que l'on a déjà sur ce roman archi adapté ou réécrit, on se laisse entraîner, avec Utterson dans cette enquête aux faits troublants, voire irrationnels.

Une pièce majeure qui mêle à souhait, suspens, crime, médecine, psychologie et pharmacopée.

1 juillet 2018

Joël Dicker : "La disparition de Stépanie Mailer"

Joël Dicker : "La disparition de Stéphanie Mailer"

 

La-disparition-de-Stephanie-Mailer

A Orphea, dans les Hamptons, Etat de New-York, il y a chaque été un festival de théâtre. Le premier eût lieu en 1994. Le jour de la première, au moment de l'ouveture officielle, un quadruple meurtre est commis non loin de là ... Vingt-ans plus tard, l'enquête est de nouveau ouverte suite à la disparition de Stéphanie Mailer qui apparemment avait trouvé des éléments permettant de remettre en cause les conclusions de l'époque. Oui mais quoi ?

Et du théâtre il y en a dans ce polar. Bien sûr par le festival en lui-même, fil conducteur du roman, mais aussi par tous les personnages dont les rôles ne sont pas aussi clairs qu'il y paraît. On navigue dans les décennies, dans les souvenirs, dans les éléments factuels qui prennent une toute autre dimension à l'aune d'un nouvel éclairage.

L'auteur nous trimballe, multipliant les personnages, naviguant dans la chronologie, révélant  des faits qui finalement embrouilleront les pistes. C'est maîtrisé. Le style permet une lecture fluide, même si elle est parfois un peu longue.

Mais c'est vraiment dans les personnages et leurs liens que réside l'intérêt de cette lecture. Des liens qui se tissent,des liens qui les unissent parfois secrètement et qui se dévoilent. Des  personnages qui cachent quelque chose, un ressentiment, une frustration, un désir de gloire et qui cherchent une vengeance, une reconnaissance, la lumière ... Cette disparition va leur permettre à tous de se révéler et d'apporter la lumière sur cette bien triste affaire de juillet 1994.

 

 

4 juin 2018

Paolo Cognetti : "Les huit montagnes"

Paolo COGNETTI : "Les huit montagnes"

 

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Un roman en forme d'ode à la Nature et au lien qui nous unit, chacun personnellement à elle . Ici, c'est de la montagne qu'il s'agit, et des réflexions viennent, comme des viatiques. Réflexion sur le temps, l'eau de la rivière qui s'écoule de l'amont vers l'aval, de l'avenir vers le passé. Réflexion sur l'homme où chacun a son altitude, celle qui correspond à son bien-être, à la pleine réalisation de soi. Réflexion sur le sens de la vie : faire le tour des huit montagnes périphériques ou gravir inlassablement le sommet central ? 

J'ai choisi ce livre car j'ai un attachement particulier à la Vallée d'Aoste, en souvenir des six semaines passées là-bas (ou là-haut) durant l'été 1988. Mais là n'est pas vraiment le sujet, et de la Vallée d'Aoste, il n'en est guère question, si ce n'est le Mont Rose qu'on aperçoit au loin. Mais qu'importe, on est bien ici dans une vallée alpine même si on ne sent pas la spécificité valdôtaine au fil des pages.

Pietro et ses parents passent les étés dans ce village de montagne et il se lie avec Bruno un garçon de son âge vivant au village. Initié à la montagne par son père avec qui il entretient des relations difficiles, Pietro va trouver chez Bruno ce qui lui manque, l'insouciance, l'aventure, la découverte. Au début du roman on retrouve un peu de l'esprit de Marcel Pagnol dans "La gloire de mon père".

Le temps passe, les liens se distendent, mais l'amitié reste, plus forte que tout. Et le liant qui cimente tout ça, c'est la montagne. Un lac, un alpage, un glacier, un sommet, quelques mélèzes, des vaches.

Voilà un livre comme un grand bol d'air, à la fois simple et profond, futile et essentiel.

 

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Voir la vidéo :

https://twitter.com/twitter/statuses/883087206457462786

 

 

18 mai 2018

Mo Yan : "Le clan du sorgho rouge"

MO YAN : "Le clan du sorgho rouge

 

Le clan du sorgho

 

 

Le sorgho est une céréale, utilisée pour l'alimentation humaine ou animale. Dans le canton du nord est de Gaomi, on le distille et il devient alcool. Il fait la richesse du pays et plus particulièrement celle de la famille du narrateur.

Quelle famille ! On part de Douguan, père du narrateur, et on remonte jusqu'au début des années 1930, dans cette Chine instable, envahie par les japonais et en proie aux luttes internes entre le Kuomintang et le Parti communiste. Alors c'est sûr qu'il y a de l'action, car dans le village on veut résister, on tient à son indépendance.

Avec son style particulier (grand bravo à Sylvie Gentil, la traductrice) Mo Yan nous raconte cette épopée. Quelle épopée ! On frôle la frénésie, c'est parfois cruel, mais avec toujours un fond de tendresse et d'amour finalement qui vient tempérer l'ambiance. Et tant mieux.

La structure du récit est compliquée, et le lecteur parfois se perd, mais le tout forme une unité indéniable et raconte cet épisode de l'histoire de la Chine qui conduira par la longue marche au pouvoir de Mao. Mais ici la focale est ce village de paysans, cette famille de distillateur, ces petits brigands. Tous unis par le sorgho, qui donne ces reflets couleur sang à l'atmosphère, et l'atmosphère elle n'en manque pas de ce sang qui coule au fil des pages et des combats. C'est un hymne au courage et à la volonté d'indépendance. C'est aussi un hommage au lien qui unit une famille à travers le temps.

 

 

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