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4 novembre 2017

Brigitte Giraud : "Un loup pour l'homme"

Brigitte GIRAUD : "Un loup pour l'homme"

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Autour d'Antoine, jeune appelé, infirmier vite formé et envoyé en Algérie dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre en 1960, tournent deux autres personnages. Lila, sa femme, vite épousée et qui attend un enfant, et Oscar, un soldat blessé, amputé, tiraillé.

Dans une Algérie peinte sans folklore et avec un regard aiguisé, l'auteure nous invite à rejoindre la troupe. On entre dans les baraquements, on dîne à l'odinaire, on va au rapport et on participe aux opérations, on guette les insurgés, on a peur, on panse les blessés. Mais pas seulement, on partage aussi la vie de tous les jours, celle des habitants, la vie simple des gens, des européens et des algériens.

A travers les trois personnages et leurs relations, c'est aussi l'amour dans ces temps agités qui est relaté. L'amour d'Antoine pour Lila perturbé par l'irruption d'Oscar dans sa vie. La relation entre les deux hommes se tisse lentement, patiemment, comme une source de rémission qui distille peu à peu sa prophylaxie. Dans cette ambiance de plus en plus lourde, de plus en plus incertaine, c'est un point d'accroche, une main tendue, une nécessité.

Sans jamais céder sur le fond, Brigitte Giraud nous dépeint une Algérie prise dans ses contradictions qui la conduiront à la déchirure brutale de 1962.Et comme c'est à travers le regard de jeunes appelés du contingent, des jeunes qui rêvaient de jeunes filles, de danse et de musique et d'insouciance, c'est avec une certaine neutralité que l'on comprend bien qu'il n'y a pas un camp du bien et un camp du mal. Et finalement c'est un berger du djébel qui nous l'apprendra.

 

Merci aux éditions Flamarrion pour ce roman lu dans le cadre des MRL17 de PriceMinister.

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26 octobre 2017

François-Henri Désérable : "Un certain M. Piekielny"

François-Henri DESERABLE : "Un certain M. Piekielny"

 

Un-certain-monsieur-Piekielny

Au chapitre VII de "La promesse de l'aube" Romain Gary indique que lorsqu'il vivait à Vilnius avec sa mère, habitait dans le même immeuble qu'eux un certain Monsieur Piekielny. On est là entre les années 1921 et 1925. Romain ne s'appelle encore Romain, mais il fait la promesse de dire aux grands de ce monde que "au numéro 16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilmo, habitait M. Piekielny".

Partant d'une phrase, le narrateur-auteur-enquêteur, part à la recherche de ce mystérieux M. Piekielny.

Ce roman est le prétexte à courir trois lièvres tous aussi passionnants les uns que les autres. D'abord il y a la vie de Gary, l'homme au destin extraordinaire, écrivain, aviateur, ambassadeur, grand mystificateur ... Ensuite il y a, à travers Piekielny, la vie et le sort de tous les juifs de Lituanie dans la période allant de 1921 à 1941 et au-delà. Enfin, il y a la littérature, les personnages, et le rapport qu'ils entretiennent  avec la réalité.

Mené de main de maître, le récit est structuré en trois parties, et 147 chapitres, dont certains de quelques mots seulement. C'est vivant, c'est souvent drôle, c'est fouillé et de surcroît fort bien écrit. Tous les faits se croisent, s'interpellent, s'entrechoquent entre la vie réelle de Gary, ses rencontres, son travail d'écrivain, et l'enquête qui nous mène à la fois sur le terrain et dans l'analyse exégétique des écrits et des sources du romancier.

C'est un voyage dans la littérature qui nous est proposé, un voyage rempli de réflexions sur le mensonge, la vérité, la fiction, le témoignage. Comme si, à travers M.Piekielny, comme à travers la contre-enquête de Kamel Daoud, le personnage de roman détenait une part de la vérité de l'existence humaine et nous la révélait.

Gary enfant

(statue de Romain Gary enfant, devant son domicile à Vilnius)

 

 

 

 

 

17 octobre 2017

Yannick Haenel : "Tiens ferme ta couronne"

Yannick HAENEL : "Tiens ferme ta couronne"

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On continue avec les livres de la rentrée littéraire 2017, et plus particulièrement avec les élus de la sélection Goncourt.

Difficile de se forger une opinion à la lecture de ce roman. L'idée de départ est celle d'un écrivain qui vient de rédiger un scénario sur la vie d'Herman Melville et qui cherche à le faire produire. Une oeuvre magistrale. Et on suit les tribulations farfelues de cet alcoolique, qui reste des journées entières vautré sur son divan lit à regarder des films de Cimino ou Coppola en buvant force vodka. Ça part comme un roman de John Irving et on est emporté.

Mais rapidement tout s'embrouille. Le texte prend la forme d'une mosaïque, des morceaux viennent se coller les uns aux autres, le dalmatien du voisin, une concierge, un maître d'hôtel, Isabelle Huppert, une Diane chasseresse ... et l'ivresse, la folie ... sans qu'on arrive à bien en comprendre le sens. Du cinéma (et notamment "Les portes du Paradis" qu'il faudra revoir) on glisse dans la mythologie, comme on passe d'Ellis Island à la course poursuite effrénée et nus dans le musée de la Chasse.

Yannick Haenel maîtrise sa narration et le style est recherché, travaillé, mais c'est le tout qui m'a heurté, qui m'a échappé. Comme le sens caché de "Moby Dick" ou de "Voyage au bout de l'enfer" qu'il faut trouver et qui, seul, donne la clé de l'oeuvre. Dommage. Je reste avec cette tiédeur sans avoir été emballé.

 

 

5 octobre 2017

Kaouther Adimi : "Nos richesses"

Kaouther ADIMI : "Nos richesses"

Nos richesses

"Un homme qui lit en vaut deux" voilà la devise de ce roman qui fait l'éloge de la littérature, du livre, de l'écrit et de la lecture. 

Le point de départ est la fermeture de la librairie "Aux vraies richesses" sise 2 bis rue Hamani, ex rue Charras, à Alger, qu'il convient de vider et de transformer en commerce de beignets, en street food. C'est une librairie qui appartient à son fondateur, Edmond Charlot, idéaliste hyperactif désargenté, mais aussi aux habitants de la rue Hamani, aux habitants d'Alger et de l'Algérie, européens ou indigènes, à la France universelle et finalement à l'humanité toute entière. "Nos richesses" parce que les vraies richesses nous appartiennent, à nous qui avons la chance de savoir lire et de pouvoir en profiter.

Récit multiforme, le roman retrace l'action d'Edmond Charlot dans cette Algérie coloniale, un homme qui va suivre son idéal à travers les époques, des années 30 à la guerre de 39-45 et de l'après guerre à la décolonisation. Il n'aura de cesse de mettre en avant,en prenant tous les risques, des auteurs, des amis, des coups du coeur. Et à travers les carnets, on croise Camus, inévitablement, mais aussi Gide, Giono, Bosco, Vercors etc ... une époque, une génération.

Mais au-delà de l'aventure personnelle de Charlot, c'est toute l'Algérie qui vibre, qui bouillonne et qui va exploser.

Un roman court, certes, dont la lecture est aisée mais qui va en profondeur. Quel talent !

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(La librairie Les Vraies richesses, après qu'elle ait été plastiquée. Photo DR)

 

29 septembre 2017

George Axelrod : "La température de l'eau"

George AXELROD : "La température de l'eau"

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De l'eau il en est peu question, ici on croise plus souvent de la vodka et du shit, ingurgités à longueur de pages par des prostituées, des starlettes et tout un aréopage de figures plus loufoques les unes que les autres.

Et pourtant tout commence mal. Harvey, écrivain qui enseigne l'écriture dans une école à "best-seller", prépare la lettre qui justifiera son suicide. Une balle dans la peau ? Mais la rencontre d'une de ses élèves va faire dévier sa trajectoire ... pour arriver à Hollywood, dans les usines de la production cinématographique.

Il faut dire que l'auteur, George Axelrod, était scénariste à Hollywood ("7 ans de réflexion", "Diamants sur canapé", (excusez du peu)) et connaît son monde. Ça lui permet d'en tirer tous les travers.

D'un style alerte, maniant la langue, les mots et l'absurde jusqu'au burlesque, il emporte le lecteur dans un tourbillon de cocasseries et d'humour. On rit franchement pour peu qu'on se prenne au jeu.

Écrit en 1971, ce roman vient tout juste de faire l'objet d'une traduction française aux éditions Sonatine.

Merci aussi à Babélio pour ce bon moment de lecture grâce à Masse Critique.

 

 

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23 septembre 2017

Marie Le Gall : "Au bord des grèves"

Marie LE GALL : "Au bord des grèves"

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Les grèves, ce sont quelques galets que a mer découvre à marée basse en Bretagne, sur une presqu'île du Finistère. Elles peuvent servir à déposer le sac et la serviette pour s'adonner aux bains de mer. Elles sont aussi le lieu d'échouage, de navires, mais de biens d'autres choses aussi.

Léna a la cinquantaine. Et apparemment ce passage semble un cap pour beaucoup de femmes (voir mes lectures précédentes) qui ont laissé les illusions et les espoirs dans le passé.

Pour Léna, ici, il s'agira de rencontres, qui a un moment percutent la vie et permettent d'éviter le naufrage.

Le roman est divisé en trois parties, dont la deuxième n'est qu'un interlude entre les deux autres. Dans la première on rencontre Ben, dans la troisième Maria. Ben un jeune américain, bricoleur, rénovateur de vielles demeures, séduisant que Léna aimera. Mais cette rencontre amoureuse suffira t-elle pour combler le vide de l'âme de Léna ?

Et puis Maria, atteinte d'une maladie dont l'issue fatale est proche, et qui permettra à Léna de relativiser, mais qui laisse, par son côté éphémère, un goût amer dans cette amitié sincère qui se construisait.

Bien écrit, certes, ce roman manque quand même de corps, tant il va chercher dans l'introspection. Le registre est un peu triste, un peu gris (d'ailleurs l'illustration de couverture donne le ton) et le tout n'emporte pas vraiment le lecteur, si ce n'est la description attachante de la Bretagne, de ses maisons, des sentiers de bords de mer ...

 

16 septembre 2017

Marie Redonnet : "La femme au colt 45"

Marie REDONNET : "La femme au colt 45"

 

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Un peu plus de deux heures de train auront suffit pour la lecture de ce roman. A la suite de la répression d'une rébellion dans un pays imaginaire que l'on situe volontiers aux confins de l'Europe de l'est et de l'Asie centrale, Lora s'enfuie laissant mari (emprisonné) et fils (en résistance avec la rébellion). Elle devient clandestine avec pour seul bagage un colt 45 qui lui vient de son père. 

Quelle aventure ! Marie Redonnet, avec des phrases courtes, des chapitres courts, arrive grâce à une puissance évocatrice certaine, à nous faire vibrer avec Lora. Elle connaîtra la menace permanente des hommes, en position de faiblesse s'il n'y avait le fameux colt 45. Mais aussi de belles rencontres.

Forcément la vie change, la conception qu'on en a aussi, la perception du monde alentour évolue, et la personnalité de Lora prend corps dans cette fuite.

Un roman en forme de fable, à l'écriture sans fioritures, qui traite sans pathétique de la situation de ceux qui fuient leur pays, et se retrouvent vite sans rien, dépouillés et à la merci de tous les profiteurs.

 

15 septembre 2017

Joyce Carol Oates : "Je vous emmène"

Joyce Carol OATES : "Je vous emmène"

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Da la vie étudiante dans le nord des États-Unis dans les années 1960, entre sororités, philosophie, amour et lutte contre la discrimination raciale.

Ce court roman nous plonge dans le quotidien d'une étudiante brillante et d'origine modeste à travers trois faits marquants de sa jeune vie. Tout d'abord, l'installation dans une sororité pour elle qui quitte la ferme familiale, et la construction d'un esprit qui se forge dans la philosophie mais aussi dans la confrontation et dans la remise en question des certitudes. Puis vient le temps de l'amour, du premier amour. Un étudiant brillant, philosophe, un noir. Dans cette Amérique des années '60  au coeur du combat pour les droits civiques, elle deviendra une négrophile au jugement et à la capacité de réflexion altérés par son admiration amoureuse. Enfin, au moment de la mort de son père avec la prise de conscience du lien filial qui les unit.

On rentre dans l'intime, et l'auteure excelle à nous y conduire. Appuyée de réflexions philosophiques issus des auteurs majeurs de la discipline et de réflexions personnelles qui égrènent peu à peu le texte, c'est la fabrication de l'esprit qui est ici mise à nue. Un long processus qui, en nous aidant à briser tous les carcans, au-delà de notre propre histoire et de nos propres obsessions, doit nous conduire à la liberté, à l'infinie liberté.

Il s'agit ici probablement d'un roman particulier dans l'oeuvre magistrale de l'auteure, et le fond autobiographique semble évident et pas seulement par l'époque et les lieux choisis. Joyce Carol Oates a un pouvoir d'analyse, de dissection et de description de la société et des rapports sociaux qui surprend toujours. Absolument remarquable, y compris dans ce roman "autobiographique" qui s'inscrit dans une histoire, dans un contexte.

Une oeuvre singulière, intime, libérée.

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(une des maisons de sororité de l'université de Syracuse, NY)

 

 

1 septembre 2017

Helena Noguerra : "Ciao Amore"

Helena NOGUERRA : "Ciao Amore"

ciao amore

 

Je connaissais la chanteuse Helena Noguerra, dont l'excellent album "Azul" m'a longtemps bercé il y a une quinzaine d'années, je connaissais l'actrice Helena Noguerra, dont le rôle dans "Hôtel Normandy" m'avait agréablement surpris, et j'étais donc curieux de découvrir Helena Noguerra l'écrivaine.

Le moins que l'on puisse dire c'est que ce roman ne laisse pas indifférent. Il peut par bien aspect paraître affligeant, consternant même, tant l'indigence du récit est flagrante. Et pourtant, il y a un petit quelque chose, une étincelle, une lueur, un brin de génie qui illumine au loin.

On est là dans un univers façon "Nouvelle vague", une sorte de "Pierrot le fou" avec des prénoms à la Nothomb.

Quelle invraisemblance dans cette histoire d'amour, de non-amour, de désamour ! Peut-on aimer et surtout se faire aimer fortuitement ? Comme ça par le premier homme rencontré, le prochain qui nous parle ? On lui donne dix jours ou c'est la mort.

La tragédie de l'amour, voilà le fond. Vaincre la séparation amoureuse, le deuil en quelque sorte, par le hasard, le fortuit. A cet égard, ce roman m'a rappelé "L'élixir d'amour" d'Eric-Emmanuel Schmitt .

Amateurs de roman d'amour déjanté, allez-y, sinon on peut allégrement passer son chemin, en espérant ne jamais rencontrer une Cléophée.

 

 

 

17 août 2017

Delphine de Vigan : "D'après une histoire vraie"

Delphine de VIGAN : "D'après une histoire vraie"

Delphine_Vigan_histoire_vraie

 

Que dire qui n'est déjà été dit sur ce roman qui a connu à sa sortie et toute l'année suivante un énorme succès. 

On est, en surface, dans un roman sur l'emprise amicale, telle qu'on l'avait vue dans le roman d'Amélie Nothomb "Antéchrista"  ou dans le film "Respire" de Mélanie Laurent. Mais ce texte a de la profondeur et au-delà de cette étrange relation amicale entre Delphine et L. il y a de l'illusion, de l'illusoire, des faux-semblant. Delphine écrit et publie des romans, dont le dernier, nourri de sa vie personnelle, a connu un grand succès. Au delà de l'écriture, la fiction permet- elle la quête de la vérité ? La fiction existe t-elle vraiment ?  Intéresse t-elle le lecteur ?

Si l'auteur se dévoile, se dénude, s'étale, se dissèque, alors pourquoi cela intéresse t-il le lecteur ?  La littérature est-elle devenue une télé réalité ? Le lecteur est-il un un voyeur ? Les personnages ont-ils une vie réelle au-delà de la fiction ?  Peuvent-ils contribuer à la construction de notre propre moi ?

Telles sont les questions qui naîtront de cette relation entre les deux femmes. Et cette relation, en ce qu'elle conduit à une réflexion sur soi, sur l'essence même de son travail et de sa vie, risque de tout foutre en l'air.

Sans être enthousiasmant, ce roman, fort bien écrit au demeurant, entraîne le lecteur dans ses propres illusions face aux lectures en instillant peu à peu une tension qui ne retombe pas.

 

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