Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

L'animal lecteur

L'imparfait du subjectif

Header recherche



Coups de coeur

Free Queens Ledun

Le-Recital-des-anges

La-petite-fille

commerce des allongés

oates

ligne de nage

petites boites

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Archives
L'animal lecteur
26 juillet 2023

Alan Le May : "La prisonnière du désert"

Alan LE MAY : "La prisonnière du désert"

prisonnière du désert

L'histoire est connue, notamment grâce au film de John Ford, et pourtant on se laisse surprendre par la lecture de ce roman d'une quête opiniâtre.

Martin (le jeune tendre) et Amos (le vieux dur) s'engagent à la poursuite de la tribu Comanches qui a ravagé leur ferme, tué une partie de la famille et enlevé les deux fillettes. On se trouve là dans l'immensité de l'ouest, au moment où le Texas vient de rejoindre l'Union, dans ces territoires immenses et désertiques, dans ces prairies, ces montagnes, ces vallées, ces horizons qui se comptent en centaines de kilomètres et où le temps se compte en années.

De batailles rangées en traques solitaires, les deux hommes partent sur la piste, décidés à ramener la jeune Debbie à la ferme.

Au fil du temps, ils comprennent la vie et les moeurs des indiens, leur soif immédiate de vengeance se transforme peu à peu. Entre les deux hommes, unis par le même but initial, la relation évolue lentement.  De doutes en certitudes, de fatalités en espoir retrouvé, leur longue marche va attendrir le vieux et endurcir le tendre. Dans quel état physique mais surtout mental retrouveront-ils la jeune Debbie, s'il la retrouve un jour ?

L'auteur est un conteur, il aime le détail, même quand on pense que rien ne se passe. Nos deux cavaliers isolés et taciturnes, tournent, suivent des pistes issues de renseignements erronés, marchent, fatiguent des chevaux, souffrent de faim et de soif ...

Une aventure humaine dans un contexte de politique de "pacification" des territoires indiens, socle de la construction des Etats-Unis modernes.

 

Publicité
Publicité
3 juillet 2023

Jean-Christophe Rufin : "Immortelle randonnée"

Jean-Christophe RUFIN : "Immortelle randonnée - Compostelle malgré moi"

immortelle randonnée

Des centaines, des milliers, des dizaines de milliers parcourent chaque année un chemin de St-Jacques, qui en partant du Puy, qui de Vezelay, qui de St Jean Pied de Port ... et chacun devient le héros d'une histoire à la fois collective et singulière.

Rufin y songe, mais sans vraiment que ce soit bien clair. D'ailleurs sait-on vraiment jamais pourquoi on se lance ?

Parti d'Hendaye, il rejoindra Compostelle par la voie du nord (camino del norte), à travers l'Euskadi, la Cantabrie et les Asturies. Une aventure.

Nous ne sommes pas là dans le registre du journal, celui qui décrirai les étapes avec son lot de petites joies et de petits malheurs, nous sommes là dans le souvenir. L'auteur rédige après coup, plus vraiment à chaud. Et tant mieux, car ce qu'il reste n'est pas que ce qui émerge mais également ce qui se trouve sous la ligne de flottaison.

J'aime les récits des marcheurs solitaires, car la marche développe la pensée. Pas toujours la pensée rationnelle et organisée, mais toujours la pensée. Et ici on n'y coupe pas. Moins spirituel que le pèlerin de Paolo Coelho, le marcheur Rufin se rapproche plus d'un Tesson sur ses chemins noirs. 

L'écriture est vive, la lecture très agréable, aucune fatigue, aucune ampoules aux doigts malgré des pages qu'il faut tourner rapidement. Un très bon moment d'évasion, qui porte un regard lucide sur la "mode" du camino et l'attrait "marketing" de Compostelle.

Le livre fermé, on se pose la question de savoir si vraiment c'est ce chemin qu'il faut suivre pour une aventure à pas lent avec soi-même. Merci Jean-Christophe Rufin.

 

23 juin 2023

Alice Munro : "Du côté de Castle Rock"

Alice MUNRO : "Du côté de Castle Rock"

du_cote_de_castle_rock-7069-264-432

A la recherche des origines familiales, c'est tout un processus de documentation, de recherches, de fausses pistes, d'espoir et de découvertes qui s'ouvre. Pour les populations européennes du nord de l'Amérique, on peut chercher à retrouver les premiers migrants vers le nouveau monde.

C'est ce que relate ici Alice Munro, dans ce livre passionnant à bien des égards, en partant d'une petite vallée de l'Ecosse profonde et de sa société rurale, dure et rigoureuse. Et puis le voyage, le grand voyage, celui qui permettra de s'installer ailleurs, en Amérique. Nous sommes en 1818. Un bout de terrain à défricher, une cabane en rondin, un dur labeur ... peu à peu la famille se construit, les activités se diversifient.

Avec un talent de conteuse éblouissant, l'auteure nous montre toute ces vies, donnant chair à des souvenirs documentés et non pas personnels. Nous y sommes, nous traversons les épreuves, les familles, le temps.

Et jusqu'à la fin, où l'on pense s'éloigner du sujet, pour mieux y replonger d'un coup, brutalement, le texte nous emporte.

Pour qui s’intéresse au destin des hommes simples, aux aventuriers des temps présents, aux pères et aux mères de famille qui cherchaient à construire quelque chose sans jamais penser leur vie en terme de destin, mais uniquement en envisageant qu'un jour succède à l'autre, ce livre sera un formidable compagnon.

Construit sous la forme d'une succession de nouvelles, comme des tableaux, des instantanés, liées entre-elles par le lien filial, un excellent moment de lecture.

 

 

3 juin 2023

Jean-Christophe Rufin : "Le flambeur de la Caspienne"

Jean-Christophe RUFIN : "Le flambeur de la Caspienne"

le flambeur de la caspienne

Et revoilà le consul Aurel Timescu, le flamboyant malgré lui, que l'on avait rencontré à Conakry. Avec ces aventures on découvre des contrées oubliées de la littérature, même policière. Ici, le consul arrive à Bakou, en Azerbaïdjan. Et quelle arrivée ! Quel accueil !

C'est promis par son Ambassadeur et chef du poste diplomatique local, il sera reparti dans moins d'une semaine.

Alors Aurel va chercher à s'occuper, puisqu'on ne lui confie aucune tâche. Et comme la femme de l'ambassadeur est récemment décédée, il cherche à comprendre comment elle a pu perdre la vie dans un stupide accident.

L'auteur, non seulement nous fait visiter la ville et le pays, mais nous plonge dans son environnement géopolitique. A travers la personnalité fantasque et complétement farfelue d'Aurel, et au détour de situations plus rocambolesques les unes que les autres , des indices commencent à poindre. Et mené par son opiniâtreté, l'improbable détective va tirer un fil ... Mais pour arriver au bout, il faudra aussi faire fi du fonctionnement ordinaire d'un poste diplomatique. On n' a rien sans rien.

Intéressant et drôle, sérieux sans se prendre au sérieux, les énigmes du consul Aurel régalent le lecteur.

 

 

 

24 mai 2023

Dany Rousson : "L'été retrouvé"

Dany ROUSSON : "L'été retrouvé"

L'été retrouvé

On est au pays de la garrigue et des cigales, dans le sud du Gard. Il fait chaud, il y a la rivière, c'est l'été : l'adolescence produit ses effets. Ils sont trois : Lazare, Gérald et Elisa. Et pourtant tout ne semble pas idyllique.

C'est 23 ans plus tard que l'histoire commence. Des lettres anonymes déterrent le passé. Quel est le drame qui resurgit alors ?

A travers des personnages bien campés, parfois un peu caricaturaux, le récit nous entraine dans le quotidien de ces villages, entre jardinage, pastis, baignades à la rivière et amitiés brisées, voire amours déçues.

L'auteure prend plaisir aux descriptions, le paysage, les habitations, les gens. On a parfois tendance à oublier le fond, ce qui s'est passé il y a 23 ans et qui marque encore les esprits des deux garçons.

De nouvelles idylles naissent, des amitiés se tissent, et peu à peu des vérités se dévoilent.

Un roman d'été, plein d'ambiances, une lecture tranquille, un peu molle même, comme prise d'une torpeur. Qui cherche du suspens passera son chemin. C'est du feel-good, mais ça fait du bien. 

 

 

Publicité
Publicité
10 mai 2023

Emile Zola : "Une page d'amour"

Emile ZOLA : "Une page d'amour"

9782253004264-001-T

8ème épisode de la série, "Une page d'amour" met en scène Hélène Mouret, veuve Granjean, fille d'Ursule Macquart. Nous sommes ici, à Paris, plus précisément à Passy. Hélène partage son petit appartement avec sa fille Jeanne. 

Aidée de deux amis qu'elle invite régulièrement à diner, l'Abbé Jouve et M. Rambaud, elle remonte la pente de son soudain veuvage. Peu à peu elle se lie d'amitié avec la famille qui vit en bas de chez elle. Le Dr Henri Deberle et son épouse Juliette.

La jeune Jeanne est d'une santé fragile et les services du Dr Deberle s'imposent de plus en plus souvent. Une affection particulière va croitre entre Hélène et Henri. Une attirance. De l'amour en fin de compte.

Roman de l'amour et de la jalousie maladive, "Une page d'amour" est une œuvre pleine de fatalisme. Du désir vont naître les remords.

Décrivant avec son pointillisme précis les mœurs d'une société bourgeoise, l'auteur passe en revue la mécanique intérieure mise en branle par l'amour. Mais jamais rien n'est tout beau, et les conséquences sur la vie de Jeanne seront terribles. L'enfant fragile, celle qu'on croyait n'être qu'un accessoire de la vie des adultes devient la pierre angulaire de tout l'édifice.

Le roman est un long drame que rien ne peut infléchir, un long drame dont Paris, vu des hauteurs de Passy est le témoin immobile et immuable.

 

 

 

17 avril 2023

Lola Lafon : "Quand tu écouteras cette chanson"

Lola LAFON : "Quand tu écouteras cette chanson"

couv_lola-lafon_quand-tu-ecouteras-cette-chanson

Le nom de la collection est "Ma nuit au musée" et on comprend tout de suite de quoi il s'agit. S'inscrivant dans cette collection, Lola Lafon choisit de passer une nuit dans la maison d'Anne Frank à Amsterdam. Dans la maison, que dis-je ? Dans les trois pièces de l'Annexe où, avec sa famille et 4 autres personnes, elle passa 2 années, cachée, terrée, confinée. Mais pour Lola Lafon c'est l’endroit où elle a rédigé son journal. LE journal d'Anne Frank.

Rappelant le contexte qui présida à l'écriture du célèbre journal, l'autrice se livre à une bouleversante introspection, à la fois personnelle et familiale.

Au-delà de la (courte) vie d'Anne Frank, c'est la qualité littéraire de la jeune fille qu'elle cherche. Les pages du journal révèlent outre une adolescente en construction, une jeune fille mûre et perspicace, consciente de la vie qu'elle mène.

Les lieux gardent l'empreinte. Et la chambre d'Anne ne fait pas exception. Bien plus qu'une simple chambre vide avec des photos jaunies collées au mur, cette chambre recèle quelque chose d'universel qui va profondément toucher l'autrice.

Lire ce petit opus permet de se remémorer Anne Frank et d'en (re)découvrir certaines facettes , de faire le lien avec toutes les vies d'exilés, de pourchassés, de bannis, et de développer le thème de l'adolescence vécue dans les sociétés dictatoriales.

A lire en une nuit ou bien à savourer tranquillement.

12 avril 2023

Joyce Carol Oates : "La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles."

Joyce Carol OATES : "La nuit. Le sommeil. La mort. Les étoiles."

La-nuit-Le-sommeil-La-mort-Les-etoiles

Que c'est bon de retrouver Joyce Carol Oates ! Et comme il y en a pour 924 pages, c'est bon et c'est long. Mais jamais on ne s'ennuie.

En décrivant les effets de la mort soudaine de Whitey père de cette famille blanche aisée du nord de l'Etat de New-York sur les membres de la famille, l'autrice non seulement creuse le sillon intime de notre relation à la mort d'un être cher, mais scrute avec une acuité lucide une société sclérosée dans ces certitudes protectrices.

On suit le parcours de Jessalyn, l'épouse et ses cinq enfants (adultes). La mort de Whitey va faire basculer tous les solides appuis qui maintenaient cette famille en place. Chacun à sa façon va connaître le boulversement. Chacun dans ce naufrage va se raccrocher à ce qu'il peut, chercher sa bouée.

Et Jessalyn qui passera de l'état d'épouse à celle de veuve en sera l'exemple. Magistral de description, d'analyse et de pertinence dans la transcription évocatrice. Ce n'est jamais superficiel, jamais évident.

Avec brio, l'autrice joue avec les préjugés et les contradictions de chacun. Et si la chute de cette pierre angulaire, n'était finalement qu'un acte de destruction libérateur ?

Une super lecture.

 

 

 

8 mars 2023

Tatiana de Rosnay : "Nous irons mieux demain"

Tatiana de ROSNAY : "Nous irons mieux demain"

676ac4e55935d9fca164fc908b9c

"Nous irons mieux demain" serait la dernière phrase prononcée par Emile Zola avant de décéder asphyxié au gaz pendant la nuit. Cette foi en une rédemption certaine irrigue tout le roman.

Tout d'abord Dominique, l'accidentée, la patiente, l'amie, l'envahissante indispensable. On craint l'emprise, on la voit venir. Avec une force incroyable elle affronte les accidents de la vie. Elle y croit toujours.

Puis Candice, la jeune, la désespérée, la perdue, la submergée. Celle qui va tendre la main et par là-même va se sauver elle-même.

Et puis Emile Zola, ses amours, entre Alexandrine et Jeanne et ses enfants. Et surtout son œuvre.

Mais qui lit encore Zola de nos jours ?

Tatiana de Rosnay nous offre un roman qui au détour de ces vies, va nous révéler peu à peu des secrets, des choses tues, des découvertes. Une amitié sincère va naître et croître sur un fil pourtant fragile. Le récit nous dévoile peu à peu l'intime, le profond.

Tout en douceur par le ton employé, on tourne (parfois quand même un peu en boucle) dans les névroses des personnages. Ça laisse parfois sur sa faim.

Heureusement il y a Zola qui vient enrichir le propos. On le (re)découvre, et ça fait du bien. Vous reprendrez-bien un peu de Rougon ?

 

28 février 2023

Alice Munro : "Secrets de polichinelle"

Alice MUNRO : "Secrets de polichinelle"

Munro

Huit nouvelles pour huit femmes du côté de Carstairs dans l'Alberta canadien, à des époques différentes. Hormis le lieu et parfois un membre de certaines familles qui transcendent le découpage du recueil, ce qui unit ces femmes ce sont les secrets. Ces secrets qui façonnent la personnalité, la vie, l’inconscient parfois. 

Avec un pouvoir évocateur manifeste et une faculté certaine à raconter des histoires, l'autrice nous présente des destins, des vies ou des fragments de vie. Des lettres d'amour échangées, une femme égarée dans une randonnée en Albanie, une qui suit son amour en Australie, d'étranges phénomènes extraterrestres, un acte de vandalisme qui cache un passé lourd ... Le lecteur est transporté par le talent de l'autrice à raconter les vies intérieures.

La difficulté c'est de ne pas rester sur sa faim. L'exercice littéraire est parfaitement maîtrisé, mais j'ai souvent perdu le sens général et eu le sentiment à la lecture qu'il s'agissait d'histoires sans fin (hormis "Hôtel Jack Randa"), de fragments disposés et qu'il fallait reconstituer. Tout semble être posé là et pourtant.

C'est certainement le découpage en nouvelles qui m'a perturbé. J'essaierai un roman ( peut-être "du côté de Castle Rock) pour mieux appréhender Alice Munro, dont, à bien des égards, je sens la filiation intellectuelle avec Joyce Carol Oates.

 

Publicité
Publicité
<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>
Publicité

 

Lecture en cours
 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derniers commentaires
Pile à Lire

 

Le mur des silences

chronique 1

chronique 2

Pot-bouille

Zola

Tendre

montagne de l'ame

 

 

L'animal lecteur
Publicité