Alan Le May : "La prisonnière du désert"
Alan LE MAY : "La prisonnière du désert"
L'histoire est connue, notamment grâce au film de John Ford, et pourtant on se laisse surprendre par la lecture de ce roman d'une quête opiniâtre.
Martin (le jeune tendre) et Amos (le vieux dur) s'engagent à la poursuite de la tribu Comanches qui a ravagé leur ferme, tué une partie de la famille et enlevé les deux fillettes. On se trouve là dans l'immensité de l'ouest, au moment où le Texas vient de rejoindre l'Union, dans ces territoires immenses et désertiques, dans ces prairies, ces montagnes, ces vallées, ces horizons qui se comptent en centaines de kilomètres et où le temps se compte en années.
De batailles rangées en traques solitaires, les deux hommes partent sur la piste, décidés à ramener la jeune Debbie à la ferme.
Au fil du temps, ils comprennent la vie et les moeurs des indiens, leur soif immédiate de vengeance se transforme peu à peu. Entre les deux hommes, unis par le même but initial, la relation évolue lentement. De doutes en certitudes, de fatalités en espoir retrouvé, leur longue marche va attendrir le vieux et endurcir le tendre. Dans quel état physique mais surtout mental retrouveront-ils la jeune Debbie, s'il la retrouve un jour ?
L'auteur est un conteur, il aime le détail, même quand on pense que rien ne se passe. Nos deux cavaliers isolés et taciturnes, tournent, suivent des pistes issues de renseignements erronés, marchent, fatiguent des chevaux, souffrent de faim et de soif ...
Une aventure humaine dans un contexte de politique de "pacification" des territoires indiens, socle de la construction des Etats-Unis modernes.