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L'animal lecteur

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16 avril 2016

Jean Echenoz : "Envoyée spéciale"

Jean ECHENOZ : "Envoyée spéciale"

Envoyée spéciale

Alors là c'est du grand Echenoz, dans la veine de Cherokee mais en plus abouti, en plus dynamique, en plus cinglant.

Un roman d'espionnage avec les ingrédients du genre, le tout passé à la moulinette de l'absurde, de l'humour, de la noirceur joyeuse, de l'enthousiasme pitoyable.

Mais pourquoi Constance, oisive par nature, se laisse t-elle embarquée dans cette aventure ? Comme si les évènements n'avaient que peu de prises sur elle, enlevée, séquestrée, éduquée, envoyée en mission, elle côtoiera, consciemment ou non, tous les types qui jalonnent cette histoire, de Paris à PyongYang en passant par la Creuse ...

Et le narrateur, fort de son omniscience, qui se permet d'intervenir dans le déroulé ! On croit rêver ! Et tout ça pour le service de la patrie, comme un maillon angulaire du fragile équilibre des relations internationales contemporaines. Mais à vrai dire qu'importe l'intrigue pourvu qu'on ait l'ivresse.

On jubile, on rit, on s'exaspère, on redoute le pire parfois, et on avale ces trois cents pages d'un coup, d'un trait, comme un petit blanc sec bien frais au comptoir d'un zinc, à Paname ou au sud d'Aubusson.

Une vraie réussite littéraire. Bravo.

 

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14 mars 2016

Laird Hunt : "Neverhome"

Laird HUNT : "Neverhome"

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Avec Neverhome nous voilà plongé dans le corps, l'esprit et le coeur de Constance Thompson, fermière dans l'Indiana, épouse de Bartholomew, et qui s'engage dans l'armée de l'Union à la place de son époux. Elle devient Ash, qu'on surnommera Gallant Ash. Un combattant parmi d'autres, bon tireur, malin, pris comme les autres dans les peurs et les doutes de ce conflit sans pitié contre les troupes confédérés.

Récit passionnant d'une aventure humaine, à la fois western, témoignage de guerre, décortiquant les rapports entre les hommes dans ces temps troubles, et alliant des conversations avec les esprits ... il laisse le lecteur haletant. Le souffle du canon qui emporte tout, les cris des blessés, les amputations en série et à la va-vite, l'enfermenent des aliénés et la place des femmes, sont des tableaux qui s'entrecroisent dans cet enfer. A travers ces quelques mois, deux années au total, Constance est mue par une force qui la dépasse. Comme l'esprit de sa mère qui la visite, qui lui parle. Comme une force du passé qui revient.

Que cherche t-elle vraiment dans cette aventure, elle qui doit chaque jour non seulement lutter contre l'ennemi, mais également ne pas dévoiler sa véritable identité ?

Et comment sortir d'un tel désastre sans blessures ? Des blessures profondes à l'âme. Des blessures qui auront à coup sûr transformé Constance. Comment après toutes ces épreuves envisager le retour à la ferme, après de celui qu'elle aime ?

Un vrai coup de coeur pour ce roman si terrible et si beau à la fois.

 

2 mars 2016

Philippe Grimbert : "Un secret"

Philippe GRIMBERT : "Un secret"

un secret

Une histoire intimiste, familiale qui dévoile peu à peu ce secret qui en est tout l'objet.

Le jeune narrateur nous conduit dans les méandres de sa famille, à travers ses parents tout d'abord, puis de proche en proche on remonte un peu le temps et le voile imperceptiblement se lève ... sur la façon dont la famille a traversé la seconde guerre mondiale.

Nous sommes dans la France (parisienne tout de même) qui être confrontée à cette épreuve, et plus particulièrement dans cette famille juive qui va devoir prendre des décisions face aux événements et aux menaces. Les histoires personnelles sont percutées par le mouvement de l'Histoire. Et l'amour dans tout ça ? Peut-il tout faire oublier ? Peut-il tout expliquer ?

L'écriture est fluide et la lecture aisée, l'histoire est en soi bouleversante, mais la narration manque un peu de rythme et le procédé joue un peu sur le pathos (un jeune garçon mal dans sa peau qui découvre un secret de famille pendant la période de la Shoah). Quant au fond, on se retrouve au final dans un roman à charge contre le père. Autofiction ou règlement de compte ?

 

 

24 février 2016

Georges Arnaud : "Les oreilles sur le dos"

Georges ARNAUD : "Les oreilles sur le dos"

Les oreilles sur le dos

Voilà un roman d'aventures, rempli de mauvais garçons, de filles de joie, de chaleur tropicale, d'huile de moteur et de fuite en camion avec à bord 500 kg d'or.

Dans la Nouvelle-Grenade, Jacques, dit "Crocs de Jonc" est un malfrat sorti du bagne, qui se retrouve poursuivi par la police et l'armée pour avoir, malencontreusement tué un ukrainien qui travaille pour les américains qui eux-mêmes pourchassent l'AREC (une organisation révolutionnaire de type communiste). En compagnie de quelques comparses de fortune, il dérobe un camion et l'or de la banque avant de s'enfuir vers la frontière à travers les pistes de sables ou de boue.

L'ambiance est moite, les mains agrippent le volant, les roues glissent, la mitrailleuse juchée sur le toit veille et assure la sécurité ... les amitiés prennent corps ou se délitent ... en ces quelques jours à travers l'Amérique centrale.

On connaissait l'auteur pour son célèbre "Le salaire de la peur" dont on retrouve ici à la fois la gouaille et l'amour de la mécanique. Celui-ci, dont c'est une réédition, date également des années 1950. Les personnages, cocasses et hauts en couleur, et les situations désespérées mais souvent drôles, font de cette histoire bien rythmée un agréable moment de lecture.

 

Merci à Babélio et à Libretto pour cette lecture dans le cadre de Masse Critique.

 

 

 

 

12 février 2016

Mary Relindes Ellis "Bohemian flats"

Mary Relindes ELLIS : "Bohemian Flats"

bohemian flats

Mary Relindes Ellis aime le Wisconsin, aime cette terre profonde, ce creuset de l'Amérique, ce territoire hostile, anti eldorado, qui s'est construit par une subtile alchimie d'hommes rudes, durs au mal, venus exploiter les forêts et les terres au début du XXème siècle. Ces hommes sont des "natifs" indiens Chippewa, des français installés là depuis longtemps et des fermiers allemands ou suédois fraîchement débarqués.

Si ce roman a en partie pour cadre le Wisconsin, l'élément fédérateur de tout le récit sont les "Flats" de Minneapolis (Minnesota). Les Flats c'est un quartier fait de baraques et qui abrite tous les migrants d'Europe centrale et septentrionale que la société américaine accueille pour travailler dans les usines. Se forme là une micro société hétéroclite, faite de langues, de coutumes, de croyances diverses, un agrégat de destins individuels, tolérant et solidaire, venus chercher le rêve américain. Mais c'est aussi un territoire de parias de la société, de bohémiens, pas encore égaux aux autres américains.

Ici c'est de l'émigration allemande dont il est question, à travers les enfants des familles Richter et Kaufmann d'Augsbourg près de Munich que l'on suit sur presque cent ans. Et notamment Raimund qui va quitter sa terre natale pour, le premier, venir s'installer dans les Flats. C'est au moment où l'Allemagne se construit, par son unification, au moment où elle rêve de grandeur par son développement culturel et social, au moment où l'on voit poindre les ambitions belliqueuses tant en interne (opposition des catholiques et des socialistes) qu'à l'extérieur, qu'Albert (le frère de Raimund) et sa femme Magdalena, comme nombre d'allemands, vont chercher à construire leur vie de l'autre côté de l'océan, répondant aux appels de cette nouvelle nation qui offre des terres à qui voudra bien les cultiver.

Et nous sommes là à quelques années d'une guerre qui sera d'abord européenne avant de devenir mondiale. En prêtant serment à la bannière étoilée pour combattre, les jeunes allemands espèrent rompre enfin l'espace qui les sépare d'une réelle citoyenneté américaine. C'est le combat entre le passé, les racines et le futur, l'avenir qui s'incarne ici à travers les destins singuliers de cette famille.

Mary Relindes Ellis aime aller en profondeur, le roman est parfaitement documenté, les personnages s'inscrivent avec force dans la société dans laquelle ils vivent, mais l'écriture manque parfois de la puissance évocatrice que l'on avait tant aimé dans son premier roman.

 

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25 janvier 2016

Chreyl Strayed "Wild"

Cheryl STRAYED "Wild"

 

Wild2

Traverser les Etats-Unis du sud au nord, à pied, seule,  le long du Pacific Crest Trail (PCT), voilà le défi que se fixe Cheryl à un moment où sa vie a perdu ses peu de repères et oscille entre drogue et sexe. Cheryl sent qu'elle a besoin de se trouver, elle cherche quelque chose mais ne sait pas vraiment quoi. Cheryl qui tombe un peu par hasard sur le guide de la randonnée du PCT. Cheryl, à la vie décousue, avec aucun antécédent sportif, décide de relever ce défi.

Et quel défi !

Le chemin sera long, le physique en prendra un coup, le mental aussi. Les pieds souffrent, le dos est en compote, les jambes n'en peuvent plus. Mais c'est l'âme qui se réveille peu à peu. C'est Cheryl qui se révèle à elle-même pendant ces trois mois de marche sur les crêtes, tantôt écrasées de soleil, tantôt enneigées.

Et la nature omniprésente. Mais ce chemin de reconquête personnelle sera aussi celui des rencontres, des amitiés cimentées à tout jamais par l'aventure extraordinaire de cette traversée au long cours.

Au bout du chemin c'est une autre vie qui commence ... une renaissance.

Écrit à partir du journal de bord qu'elle a tenu pendant sa randonnée, ce récit est captivant. On pourrait croire qu'il ne se passe rien, puisque marcher c'est juste mettre un pied devant l'autre et recommencer, mais l'auteure nous transporte avec elle, dans son sac monstrueux, dans son corps, dans son esprit. Dans ses joies et dans ses doutes. On vit l'aventure, on prend le grand air, on entend les animaux sauvages, on sent le vent frais qui cingle nos joues et on s'interroge nous aussi.

Bien sûr, il y a eu des tas de récits de marches, notamment par des randonneurs de Compostelle (je garde un souvenir ému de Paolo Coelho), mais là on est ailleurs. D'un point de vue géographique certes, mais aussi parce que ce n'est pas à proprement parler le spirituel qui guide les pas.

Un grand moment.

Reese Witherspoon in WILD

 

 

 

 

11 janvier 2016

David Bowie

Disparition de David Bowie, un artiste majeur de la culture rock

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8 janvier 2016

Markus Zusak : "La voleuse de livres"

Markus Zusak : La voleuse de livres"

voleuse de livres

Présenté souvent comme de la littérature jeunesse, ce roman, par sa force évocatrice, peut atteindre tous les lecteurs, quel que soit leur âge.

C'est parce qu'il est original : original par l'angle du point de vue, par la narration, par la mise en scène, par la qualité des personnages et tout ceci malgré un contexte des plus dramatiques.

Dans l'Allemagne nazie, Liesel est confiée par sa mère à une famille nourricière. Marquée par la mort qui rôde, elle va néanmoins apprendre le goût de la vie à travers la lecture, les jeux d'enfants avec les voisins, l'amitié, le vol ...

A travers ce récit de l'histoire de Liesel que la mort nous raconte avec parfois des sentiments trop humains et souvent des anticipations sur les évènements à venir, c'est un pan de l'histoire de l'Allemagne qui se dévoile. Il laisse apparaître des gens simples, chacun avec ses qualités et ses défauts, chacun avec une implication plus ou moins grande et plus ou moins volontaire dans la mise en oeuvre de l'idéal nazi. L'ambiance de cette petite ville proche de Munich pendant ces années sombres est traitée avec précision et délicatesse, sans manichéisme.

Le récit est poignant, tant l'environnement et les faits sont marquants, voire choquants par moments. Il aborde des thèmes tels que la résistance, l'ouverture d'esprit, la lecture comme exutoire, comme diversion mais surtout comme instrument de liberté.

 

4 janvier 2016

Le tour d'horizon de 2015

2015 : une année riche en découvertes et en passion

29 livres lus cette année.

Des découvertes de la littérature américaine notamment avec Joyce Carol Oates ("Mudwoman" et "Maudits"), Thomas Pynchon ( "Fonds perdus" et "Vice caché") et John Irving ( "L'hôtel New-Hampshire") et véritablement une passion littéraire naissante pour Joyce Carol Oates dont j'ai envie de continuer à explorer l'oeuvre.

Beaucoup de littérature française contemporaine cette année, notamment issue de la rentrée littéraire (Isabelle Autissier, Thomas B. Reverdy, Boualem Sansal, Antoine Choplin, Anne Akrich, Olivier Bleys, Denis Tillinac) avec des lectures puissantes ("Soudain, seuls" notamment) et des déceptions ( "2084" et "Retiens ma nuit").

Ces lectures m'ont permis également des voyages. Dans le temps ( "Crime et châtiment", "Les forêts de Ravel", "Le dernier tango de Kees Van Dongen" "Une forêt d'arbres creux" "Constellation" "La couleur du lait" "Blond cendré") et dans l'espace (Chine avec Bleys, Patagonie avec Autissier, Haïti avec Gaudé, Libye avec Mazzantini, Tchernobyl avec Choplin, Vienne avec Abécassis, Ellis Island avec Josse ...).

Le monde contemporain et ses problématiques n'est pas en reste : le pouvoir de la télé réalité avec Amélie Nothomb ("Acide sulfurique"), le monde déshumanisé du travail ("Retour aux mots sauvages" de Beinstingel) les effets de la crise sur la population d'une grande ville ("Il était une ville" de Reverdy) la relation intergénérationnelle ("La grand-mère de Jade" de Deghelt), l'identité ("L'invention de nos vies" de Karine Tuil)

Une petite incursion du côté du sport cycliste ("Bernard, François, Paul et les autres") pour s'aérer les neurones avant l'été.

Et puis un conte merveilleux, épique, poétique et philosophique, servi par une plume brillante : "La mort du roi Tsongor" de Laurent Gaudé.

21 décembre 2015

John Irving : "L"hôtel New Hampshire"

John IRVING : "L"hôtel New Hampshire"

hotel new hampshire

Avec Irving je continue la découverte des grands romanciers américians (après Thomas Pynchon et Joyce Carol Oates) et là on a affaire à un grand roman, une épopée familiale à la fois burlesque et grave.

John Berry nous conte l'histoire trépidante de sa famille, depuis la rencontre de ses parents, quelque part dans le Maine,  la naissance des frères et soeurs (Frank, Franny, Lilly et Egg),  le grand-père, le chien, Freud et l'ours. La vie de famille se réalise à travers le rêve du père : tenir un hôtel. L'hôtel New Hampshire.

En fait d'hôtel il y en aura trois, au gré de circonstances qui poussent à déménager et à entraîner tout ce petit monde. La famille est attachante, les péripéties sont grandioses, chacun se respecte, s'apprécie, s'aime ... Quel bonheur !

Mais la vie de la famille, si belle soit t-elle est aussi marquée par les drames. A travers le regard évoluant du jeune John, on passe du rire aux larmes. et  les préoccupations adolescentes prennent aussi une part importante de cette histoire.

Même si le rythme se ramollit un peu dans la deuxième partie du roman, et si l'épisode viennois présente quelques longueurs, le lecteur est emporté par ce récit foisonnant. Comment ne pas jalouser ces êtres capables de tout pour donner corps à leurs rêves ?

 

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