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L'animal lecteur

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L'animal lecteur
1 septembre 2021

Franck Bouysse : "Né d'aucune femme"

Franck BOUYSSE : "Né d'aucune femme"

né d'aucune femme

Resté des mois en attente sur son étagère, ce roman aura su se faire désirer. Et quelle récompense ! Quelle lecture !

Une force se dégage de ce texte, comme celle qui anime Rose tout au long de sa vie, sa vie, dont l'épisode majeur se situe alors qu'elle est au service d'un maitre de forges et de sa mère, marquée par la violence, la cruauté, la férocité, l'abomination.

Rose, fille de paysans pauvres, deviendra une sorte d'esclave au service d'un maître, dont on comprendra plus tard les motivations.

Roman noir s'il en est, il captive à la fois par le fond et par la succession des points de vue qui donnent du corps à cette histoire poignante.

Tout est fait pour emporter le lecteur, le captiver, et bien que la fin ne soit pas à la hauteur du reste, on est là en face d'un grand roman qui cherche, et y parvient parfois, à creuser l'âme humaine jusqu'au plus profond pour en faire ressortir toutes les faiblesses, toutes les forces, toutes les facettes, toutes les couleurs jusqu'au noir le plus opaque. 

Une lecture à recommander.

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17 août 2021

Kazuo Ishiguro : "Les vestiges du jour"

Kazuo ISHIGURO : "Les vestiges du jour"

Vestiges du jour

Alors que le soir arrive, le meilleur moment de la journée, celui où la pression de la journée retombe, que reste t-il du jour passé ?

Hier majordome d'une importante maison, Mr Stevens, à l'occasion d'un voyage en voiture à travers le sud de l’Angleterre, se remémore les événements marquants de sa vie professionnelle, et de sa vie personnelle également. De la réflexion de base concernant  la définition d'un grand majordome, il en arrive à la conclusion, qu'au-delà de la parfaite maîtrise des gestes professionnels, ce qui permet la distinction c'est la dignité. Oui, mais comment définir ce qu'est la dignité ?

A travers ses souvenirs on entre dans les milieux qui ont influencé (ou tenter de le faire) le cours de l'histoire de la première moitié du vingtième siècle. Durant tout ce temps, alors que les personnages le plus importants étaient reçus à Darlington House, il servait. Peu importait ce qui se disait, ou se tramait dans les salons feutrés de la noble maison.

A travers ce roman, d'une écriture fine et raffinée (merci à l'excellent traduction) se pose la question de la place du serviteur loyal et dévoué. Si l'on peut être fier du travail accompli dans la recherche constante de la plus parfaite réalisation possible, peut-on, sans craindre pour sa dignité, être fier d'avoir servi  même indirectement une cause en contradiction avec ses valeurs profondes ?

Un roman qui incite à la réflexion sur la responsabilités du moindre rouage dans le cours des événements publics, politiques, historiques.

29 juillet 2021

Luke Rhinehart : "L'homme-dé"

Luke RHINEHART : "L'homme-dé"

homme dé

De la nécessité du hasard pour conduire sa vie.

Qu'advient-il lorsque l'on décide de confier sa vie à la décision des dés ? Quel impact cela a sur la personnalité ? Devient-on, par ce biais, une personne dénuée de moi ?

Quand le psychiatre Rhinehart décide de soumettre ses décisions aux dés, il entre dans une vie nouvelle qui n'a plus rien à voir avec "l'ancienne", celle codifiée, socialisée et limitée par les barrières sociales et mentales. Découvrant l'intérêt de cette méthode pour vaincre les effets néfastes du moi, il va développer sa théorie et la transformer en pratiques thérapeutiques et devenir quasi mystiques ou religieuses par la suite.

Ce roman, écrit dans les années 1970 a connu un regain de succès ces dernières années, devenant quasiment culte.

Tout est fait pour désorienter, jusqu'au nom de l'auteur qui est le même que celui du psychiatre. On pourrait le prendre pour ce qu'il n'est pas.

Ce qu'il est, certainement, c'est une ode à la subversion, à la transformation de soi grâce aux effets du hasard par l'obéissance aveugle dans la religion du Dé. Ce qu'il est également, c'est une construction et une narration qui sortent des sentiers battus et où la loufoquerie des situations n'a rien à envier à celle des dialogues.

Bref, un roman qui ne peut laisser indifférent.

25 juin 2021

Emile Zola : "L'assomoir"

Emile ZOLA : "L'Assomoir"

L'assomoir

Lire ou relire Zola est toujours une expérience enrichissante. Ici, avec ce septième tome de la saga, nous voici plongés dans les quartiers nord de Paris, du côté de la Goutte d'Or au temps des ouvriers et des petits commerçants et artisans. C'est le destin de Gervaise que l'on suit. Gervaise arrivée de Plassans avec son mari Lantier et ses deux enfants Claude et Etienne.

Au-delà de son parcours de vie et de ses tribulations conjugales et professionnelles, c'est toute une société en effervescence qui est dépeinte. Le monde des petits, des sans grade, des laborieux, des précaires.

Ca c'est le texte, et le prétexte c'est de montrer les effets à long terme de l'alcool sur le genre humain. Et là, Zola n'y va pas de main morte. C'est toute une déchéance qui se profile et qui se perpétuera au-delà de la génération présente.

Avec brio et son talent d'écrivain, l'auteur, usant, voire abusant d'un vocabulaire issu du parler populaire de l'époque, dissèque cette société laborieuse en construction dans un Paris en reconstruction (voir "La curée" pour un écho dans la société bourgeoise enrichie par les spéculations immobilières). Mais le mal guette, s'insinue, imprègne et déforme, et met à mort les ambitions même les plus solides.

C'est déprimant quant au fond mais tellement réaliste, qu'il est devenu un grand classique, une sorte d'anti "Les misérables". Un incontournable.

17 mai 2021

Chimamanda Ngozi Adichie : "Americanah"

Chimamanda Ngozi Adichie : "Americanah"

Americanh

"Quantité de gens -généralement non noirs- disent qu'Obama n'est pas noir, qu'il est bi racial, multiracial, noir et blanc, tout sauf simplement noir. Parce que sa mère était blanche. Mais la race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines."

Que n'avais-je pas lu ce roman plus tôt ?

Comme il met les choses en perspectives, avec un recul certain, une acuité fulgurante et le tout sans être dénué d'humour. Une œuvre, tout simplement !

A travers le récit d'Ifemelu, exilée aux USA,  alors qu'elle se trouve chez le coiffeur et qu'elle songe à son retour prochain au Nigéria, on découvre peu à peu la vision d'une africaine sur la société américaine. Elle dissèque tous les compartiments, toutes les catégories, tous les classements, toutes les hiérarchies qui divisent cette société. A travers son récit, elle cherche à comprendre ce qui unit (l'élément commun à la fraternité humaine) et ne voit que ce qui sépare. Les rapports humains dégradés, le rapport des uns aux autres basés sur l'envie et la domination, ou au mieux les microcosmes qui s'ignorent ...

On découvre également, et ce n'est pas le moindre des intérêts, les aspirations de la jeunesse nigériane, son mode de vie, sa vision toujours tournée vers l'avenir.

Féministe et humain, magistral de sensibilité et de pertinence, ce roman doit être mis entre toutes les mains.

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7 mai 2021

Antoine Grenapin : "Vendée Globe 2020 - 2021"

Antoine GRENAPIN : "Vendée Globe 2020-2021"page-couverture_livre-officiel-1920x1920

 

 

A travers textes et sublimes photos Antoine Grenapin nous invite à prolonger l'aventure. Car le Vendée Globe est avant tout une aventure. Certes, il s'agit d'une course au large, de nautisme en quelque sorte, mais ici qui transcende le sport et la compétition. Au delà des valeurs initiales du sport, on touche ici à l'aventure humaine, individuelle certes mais tellement collective !

Dans ce bel ouvrage de 175 pages, le lecteur, feuilleuteur, se trouve plongé au cœur de l'aventure. De la préparation, au départ, des premières galères aux tempêtes les plus sévères, des avaries au rencontres les plus surprenantes, de la joie simple d'un lever de soleil, au désespoir passager de la solitude et de l'isolement ... de page en page, de photo en photo, on vit au rythme des marins, des vents et des équipes à terre qui soutiennent et des millions de spectateurs (virtuels) qui vibrent également.

Agrémentés de "confidences de bord"  ou de "paroles à chaud" on fait aussi connaissance avec l'intimité de ces aventuriers. Car au-delà du spectaculaire sauvetage réussi par Jean Le Cam, moment fort s'il en est de cette édition, chaque journée a eu sa part d'inattendu, parfois des bricoles, parfois des moments féériques de beauté, parfois l'ivresse du grand sud dans toute sa splendeur.

Enfin, cet ouvrage ne s'adresse pas spécialement aux "voileux", le Vendée Globe c'est plus que de la voile, mais il permettra aux non initiés de faire vraiment connaissance avec le mythe. Et ça donne envie d'embarquer. Hissez-haut !!!

 

Merci à Babélio et à Hugo Image pour cet ouvrage reçu dans le cadre de Masse Critique.

17 avril 2021

Julien Decoin : "Platines"

Julien DECOIN : "Platines"

platines

Peut-on devenir amoureux d'une icône mondiale du rock et de la pop-culture sans que cela n'entraîne frustrations, dépits, insatisfactions en tout genre ?

A travers le regard rétrospectif de Jean, écrivain âgé qui a connu la glire à la fin des années '70, nous voilà plongé dans l'univers du rock new-yorkais, quand tout se passait là-bas, au CBGB notamment. Jean en a tiré un roman a succès et même obtenu le prix Goncourt.

Retiré, pour ses vieux jours, il croise une jeune chanteuse blonde dans le PMU de son village. Cette rencontre va faire ressurgir tout l'amour qu'il a porté à Platine. Cet amour qui ne l'a pas quitté, qui s'était certainement enfoui quelque part, et qui va ressusciter.

Maniant habilement les flash-backs pour nous plonger dans cette ambiance de la fin des seventies, l'auteur nous entraîne dans une épopée rocambolesque. Le temps presse, les souvenirs sont-ils vraiment les souvenirs ou les souvenirs des souvenirs ... ah, la mémoire !

Mais ce qui tient le tout, ce sont les sentiments. La seule réalité palpable quand à la fin il ne reste plus rien.

A lire en écoutant Blondie, Patti Smith ou Nico.

 

 

 

6 avril 2021

Kaouther Adimi : "Les petits de Décembre"

Kaouther ADIMI : "Les petits de Décembre"

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Kaouther Adimi nous raconte l'Algérie contemporaine avec talent. Ici, nous suivons ces habitants de la cité du 11-Décembre à Dély Brahim. Les petits jouent au foot sur un terrain d'un hectare et demi au milieu de la cité, jusqu'au jour où deux généraux, propriétaires du terrain décident de faire construire leurs villas. 

Un bras de fer s'engage alors entre les enfants et l'autorité.

Partant de ce prétexte, l'auteure nous dresse un portrait de cette société où l'autorité est difficile à contester à un moment où l'armée et le gouvernement viennent de rétablir la paix après la décennie noire marquée par la terreur islamiste.

Elle dresse, à travers quelques personnages, les portraits de ces hommes et de ces femmes qui ont participé à la construction du pays après l'indépendance mais qui n'ont jamais eu l'occasion de prendre les rênes du pays. De ces hommes qui ont cherché à s'opposer pacifiquement, en vain, dans cette société où l'armée contrôle beaucoup. Et surtout de ces enfants, que ces combats d'arrière-garde n'intéressent pas, et qui veulent vivre sur le terrain qu'ils ont toujours eu là à disposition et qui appartient à tous.

Par leur action ils montrent, comme par contraste, la soumission des adultes au régime. Mais comment croire qu'une poignée de gosses peut faire chavirer un tel navire ?

Un très bon roman, bien mené, aidé par une plume à la fois légère et évocatrice qui ne cherche pas à se cacher derrière son petit doigt.

29 mars 2021

Jean Giono : "Le hussard sur le toit"

Jean GIONO : "Le hussard sur le toit"

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Quel talent de conteur ce Giono ! Dans cette Provence dévastée par l'épidémie de choléra, où les morts jonchent les rues et les campagnes, où l'odeur de la maladie et des corps qu'on brûle envahit tout, il arrive à nous illuminer de sa prose enchantée.

Angelo quitte Aix pour se rendre en Italie en franchissant les Alpes au-delà de Gap. Quelle aventure puisque les routes sont contrôlées, les voyageurs suspects, les quarantaines et autres confinements de rigueur ! Toute les âmes humaines se révèlent dans l'épreuve, et il faudra se méfier de chacun.

A Manosque, il vivra sur les toits de la ville. C'est dans cette ville qu'il fera la connaissance de la jeune femme. Et quelle jeune femme !

Mais lui, le combattant de la liberté italienne, ne peut rester sur place, il lui faut rejoindre sa patrie, son combat, son avenir.

On accompagne alors les pérégrinations du hussard, ses pensées, ses inquiétudes, ses joies et ses humeurs.

On accompagne aussi la sourde transformation de l'homme au contact continu de la jeune femme, Pauline de Théus. Tous deux, perdus dans cette désolation engagent une course contre la mort. Poignant et intense.

 

7 mars 2021

Wajdi Mouawad : "Anima"

Wajdi MOUAWAD : "Anima"

Anima

Coup de cœur pour ce roman bien particulier avec un parti pris narratif tout  à fait original.
Anima, l'âme en latin, est-elle le propre de l'homme ? Et la bestialité est-elle le propre de l'animal ?
Pas si évident.
Dans ce texte au fond très brutal, le meurtre du départ donne le ton. C'est parfois dur, voire très dur. Mais cette aventure d'un homme qui recherche le meurtrier de sa femme et qui tombe sur son passé est époustouflante.
Une parfaite réussite.

On frissonne, on a peur, on s'enfuit, on court, on tremble, on transpire ... on tourne les pages, happé par ce roman unique qui ne peut laisser indifférent.

 

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