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27 novembre 2019

Marin Ledun : "Aucune bête"

Marin LEDUN : "Aucune bête"

 

aucune bête

Voilà un tout petit roman, une longue nouvelle, qui met en scène des sportives d'ultra-endurance. Là, on n'est plus chez les marathoniens du dimanche. On a franchi un cap, que dis-je un cap ?, pour entrer dans les entrailles d'une épreuve sportive exigeante, éprouvante, éreintante : le 24 heures de course à pied sur piste. L'epreuve est simple : tourner au maximum sur une boucle d'un peu plus d'un kilomètre pendant 24 heures. Ici on est loin des stars de l'athlétisme.

Fort de son expérience personnelle de la chose, Marin Ledun construit un récit où la tension grimpe progressivement, avec l'effort continu, la perte des repères, la fatigue, l'épuisement, la douleur, la gestion du temps et de l'ennui ... De l'euphorie au désespoir tout y passe.

Bien plus que l'aventure individuelle, se construit ici une intrigue interpersonnelle entre deux coureuses, deux rivales, deux femmes qui ne s'aiment pas, et qui, pendant ce laps de 24 heures vont partager une épreuve, au delà de l'humain.

"Aucune bête ne l'aurait fait" écrivait Saint-Exupéry à propos de Guillaumet.

Un roman et sportif et féministe en peu de mots.

 

 

 

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16 octobre 2019

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

kiruna

Ecrit comme un récit de voyage dans un univers industriel, un voyage dans le nord de la Suède au pays du minerai de fer, ce tout petit livre (par le format original) est intense par le pouvoir qu'a l'écriture de Maylis de Kerangal de sublimer les choses les plus froides.

Le point de départ est un évènement exceptionnel : le déplacement entier de la ville menacée de s'effondrer sur elle-même par l'avancée de la mine souterraine. Il y a dans cette lecture quelque chose de "Naissance d'un pont" poussé jusqu'au coeur de la meule. Point de fioritures ici, 140 demi pages, pour évoquer une région, une aventure industrielle, le destin des hommes et des femmes qui y vivent et qui la partagent. C'est très fort.

 

 

 

12 octobre 2019

Vanessa Bamberger: "Alto Braco"

Vanessa BAMBERGER : "Alto Braco"

 

alto braco

Est-on attaché à une terre par filiation ? Par nature en quelque sorte. Ou bien est-ce la culture, la transmission, l'imprégnation par le climat, le paysage et les gens qui crééent le lien, l'attachement en dépit du déracinement ?

L'Aubrac est une terre rude, un plateau à la fois riche et austère mais qui ne permet pas de nourrir tous ses enfants. Alors, ils montent à Paris, travaillent dans des cafés avant de devenir un jour patron eux-mêmes, limonadiers, cafetiers, restaurateurs ... Puis s'en reviennent se faire enterrer sur la terre de leurs ancêtres, là-bas, sur l'Aubrac.

Ainsi à vécu Brune entourée de ses deux grand-mères, dont l'une est sa grand tante. Les deux soeurs Rigal, Douce et Annie, propriétaires d'un café à Paris, mais toujours auvergnates, aveyronnaises, de Lacalm précisément. Une histoire de femmes. De femmes fortes.

C'est à l'occasion du décès de Douce que Brune revient sur l'Aubrac qu'elle avait connu enfant pendant les vacances. On est à l'automne, les paysages sont fabuleux, sorte de steppe aux couleurs douces qui embrasse les formes arrondies du relief. La terre ! Le pays !

Avec la disparition de Douce ce sont aussi les secrets biens gardés qui disparaissent. Les langues se délient et peu à peu Brune découvre son histoire, sa généalogie, son patrimoine familial.

Vanessa Bamberger nous fait découvrir l'Aubrac, c'est charnel, c'est profond, c'est terrien. Elle nous dévoile aussi une histoire familiale, un contexte social enraciné dans le pays et peuplé de femmes et d'hommes au caractère forgé dans le granit. Un peuple qui sait ce qu'il doit aux vaches qui mettent si bien en valeur le plateau.

Un très bon roman, pas du tout porté sur un faux naturalisme nostalgique, mais bien ancré dans le monde actuel avec ses problématiques et ses questionnements. Un roman qui donne envie de chausser de bonnes chaussures et d'aller traverser ce plateau, lentement, au rythme de l'homme et de la nature.

 

9 septembre 2019

Isabelle Carré : "Les rêveurs"

Isabelle CARRE : "Les rêveurs"

 

les rêveurs

Roman en forme d'autobiographie d'enfance et de jeunesse, Isabelle Carré nous livre des pages d'écritures, comme une suite de faits plus ou moins anciens, à partir des souvenirs plus ou moins nets de la vie d'une famille dans les années 1970 1980. Mais quelle famille !

Certes, cette famille, même pour l'époque, n'a rien d'ordinaire, si tant est que l'on puisse, à bien y regarder, trouver une quelconque famille ordinaire. Destructurée, recomposée, décomposée, comment construire sa personnalité dans cet univers ? Par le lien. Et le lien ici, ce sont les rêves ! 

Les rêves qui permettent d'aller de l'avant, de se projeter, les rêves qui permettent de combler les trous de la solitude, les rêves qui engendrent leurs lots de désillusions, de mal-être et de destruction ...

Sensible, le récit oscille entre les moments de bonheur et les grandes détresses. Mais le ton général n'emporte pas le lecteur, comme si le fil conducteur manquait, une colonne vertébrale qui maintiendrait l'équilibre général. Et ce manque c'est probablement celui que vécut cette fillette, cette jeune fille dans cette famille-là, à cette époque-là.

 

 

14 juin 2019

Hélène Gestern : "Eux sur la photo"

Hélène GESTERN : "Eux sur la photo"

eux sur la photo

Un roman entre photos et échanges de courriers entre Hélène et Stéphane unis par le destin d'un homme et d'une femme sur une photo. La femme est la mère d'Hélène, l'homme le père de Stéphane.

Commence alors un enquête documentaire, d'autres photos viendront, des témoignages, des écrits retrouvés ... passionnant. Peu à peu les choses semblent se mettre en ordre. Mais semblent seulement. Comme la photographie qui n'est qu'une image de la réalité.

Ici, il y est question de la mémoire, de la mémoire familiale, déformée par les années et par le prisme de l'image figée, celle qui se révèle et qui se fixe. Mais ce que l'on voit n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît.

Le lecteur en apprend un peu plus à chaque échange, et les secrets, les choses tues pendant des années, vont finir par se dévoiler. Les couvercles sur la cocottes familiales vont sauter, catharsis des souffrances passées. Toutes ces choses que l'on croyait et qui n'étaient finalement pas.

Ce livre se lit d'un coup, ou presque, avec un procédé narratif bien maîtrisé, même si les échanges épistolaires paraissent parfois un peu artificiels.

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17 mai 2019

Gaëlle Josse : "Une longue impatience"

Gaëlle JOSSE : "Une longue impatience"

josse

C'est beau l'amour d'une mère ! L'amour au quotidien, qui permet de traverser les temps difficiles, de surmonter les chocs émotionnels, de vaincre la disparition subite.

Et puis, alors qu'on croit la vie repartie, reconstruite, un événement violent remet tout en cause. Le drame. La séparation.

Entre Anne (la mère) et Louis (le fils) commence alors une relation unilatérale, faite d'attente, d'espoir, de certitudes et de doutes.

Dans la Bretagne de l'après guerre, comment le destin de cette femme va être marqué, forgé, sculpté, par des jours, des semaines, des années, d'une longue espérance, dont l'aboutissement se matérialisera dans un festin digne de celui de Babette au pays de l'enfant prodigue.

Servi par une écriture et une narration sans failles, ce court roman nous plonge dans l'intime de la relation filiale avec pudeur et délicatesse.

8 mai 2019

Lola Lafon :"Mercy, Mary, Patty"

Lola LAFON "Mercy, Mary, Patty"

 

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Lola Lafon revisite les histoires de femmes. Après Nadia Comaneci, nous voici plongés dans un enlévement célèbre aux USA, celui de Patricia Hearst en 1974. Elle a dix-neuf ans et sera l'otage du SLA, un groupe extremiste dont elle va finir par épouser la cause.

C'est tout ce mécanisme, ce renversement, que l'auteure dissèque ici.

A partir de la vision d'une enseignante, Gene Neveva, chargée de rédiger un rapport sur la personnalité de Patty pour le procès qui aura lieu, la narration croise les points de vue. Maitrisant parfaitement le style, avec un parti pris littéraire fort, Lola Lafon alterne les situations, le temps, les regards. Plusieurs femmes se succèdent, se croisent, Patty et Gene évidemment , mais également Violaine qui sera chargée de l'assister pour le décryptage del a tonne d'informations nécessaire à la rédaction du fameux rapport.

Mais au-delà du retournement de la victime, c'est toute la vision de la liberté et du féminisme qui sont mises en jeu. Sommes-nous libres ? Consentons-nous déligéremment à aliéner une partie de notre liberté ? Etre une femme libre signifie t-il sortir du carcan de la société et du déterminisme ? Le féminisme est-il une cause, un combat ou une aliénation nouvelle sous couvert d'émancipation ?

Cette lecture est assez exigeante, et on sent à travers le texte, comme une influence, une infusion douce des écrits de Joyce Carol Oates.

 

 

7 avril 2019

Dan Franck : "Le vol de la Joconde"

Dan FRANCK : "Le vol de la Joconde"

 

vol joconde

Le 22 Août 1911, la Joconde disparaît. Volée au Musée du Louvre !

Qui a bien pu faire un coup pareil ? Un peintre assurément !

Pablo Picasso se trouve être en possession de deux statuettes ibériques volées elles aussi au Louvre et craint qu'un rapprochement soit rapidement opéré par la police entre cette possession illégale et cette disparition. Aidé de son ami Appolinaire, les voilà partis dans Paris à la recherche d'un ami qui pourrait, le temps de quelques jours, les mettre à l'abri et ainsi éviter au peintre (et accessoirement à son ami poète) l'expulsion du territoire.

Partant de ce fait divers, nous voilà transporté dans le Paris de ces années-là. Avec humour et une bonne dose de second degré, l'auteur nous fait découvrir les oeuvres majeures de cette époque, qu'elles soient picturales ou littéraires. On baigne dans l'ambiance de ce qui devait être "la bohème", du Bateau-Lavoir à Montparnasse. On boit de l'absinthe à la Closerie, on joue les pique-assiettes chez les Stein, on finit la soirée au Lapin Agile ...

Et cette valise qui contient les statuettes, qui en voudra bien ?

Ces cinq jours passés à traverser Paris sont une merveille. Les situation sont plus que cocasses et les dialogues succulents.  Un vrai coup de coeur pour cette lecture.

En préalable à cette lecture et pour bien contextualiser, il peut être utile de lire (ou relire)  ce roman jeunesse :  "Elle posait pour Picasso" Béatrice Egemar.

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(l'emplacement de la Joconde au Louvre après le vol)

 

2 avril 2019

Clara Dupont-Monod : "La révolte"

Clara Dupont-Monod : "La révolte"

 

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Aliénor, ses deux maris, ses huit enfants, la deux fois reine. Aliénor, la femme de lettres, l'amie des troubadours, la magnanime. Ici c'est celle qui va se soulever, via ses trois fils, contre son époux, le Plantagenêt, que nous rencontrons. A partir des années 1173, le roman nous emmène dans les fils enchevêtrés qui trament ce complot et ses conséquences. 

Essentiellement à travers la voix de son fils préféré, Richard (Coeur de lion), nous suivons cette période trouble,avec son lot de bassesses, de trahisons, de combats, de coups bas. Aliénor sera enfermée 15 ans. Prisonnière de son mari et de son dernier fils Jean (Sans Terre). Une famille qui se déchire et c'est l'Europe qui s'embrase.

C'est le lien qui unit Richard à sa mère qui est ici mis en avant. C'est le récit de cette passion à double-sens qui va influer le sens de l'Histoire qui est disséqué, jusqu'à l'intime, jusqu'au plus profond de l'âme, comme seul le roman le permet.

Mais si l'intention y est la narration ne la sert pas. Le tout est assez difficile à lire, on a du mal à entrer dans le texte.  Bref la lecture m'est apparue bien fastidieuse, voire parfois pénible. Seule la fin emporte enfin, comme si cette révolte avait été trop longtemps contenue.

 

 

 

11 février 2019

Cécile Coulon : "Le coeur du pélican"

Cécile COULON : "Le coeur du pélican"

le coeur du pélican

Je savais que Cécile Coulon aimait la course à pied (entendu à la radio une chronique traitant de son "Petit éloge du running") et comme je partage ce goût également, il me semblait intéressant de voir comment, à l'occasion de ce roman, elle traitait la chose. Bien sûr, ce n'est pas un roman où la course est en elle même le personnage principal (comme "La grande course de Flanaghan") ni même où le coureur est le personnage principal (comme dans "Courir").

Ici, on suit Anthime, un jeune garçon qui va se révéler par la course à pied. Un futur champion, un crack, des capacités hors normes, un gars comme on n'en rencontre peu dans le monde du sport, un qui sort du lot, qui va gagner, qui enfilera les médailles autour du cou ...

Anthime est un coureur certes, mais aussi un homme. D'abord adolescent passionné, le sport lui donne l'occasion de s'exprimer, de forger sa personnalité, de se donner des objectifs, de tout faire pour les atteindre. De beaucoup rêver aussi. De se projeter, de voir sa vie plutôt que de la vivre, .

Mais quid si tout ne se passe pas comme prévu ? La question reste valable au-delà du sport. Elle nous concerne tous et à des moments cruciaux où les choix que l'on fait, les ambitions que l'on se donne, détermineront notre vie future, notre vie d'adulte. Et vingt ans plus tard, il sera temps de se poser la question de savoir si l'on a fait les bons choix. Et il sera temps de se poser la question de savoir si l'on peut encore vivre son rêve d'antan ?

Un très bon roman, bien mené, bien construit, qui nous ramène à notre propre jeunesse, au moment où les engagements que l'on a pris ont déterminé la vie que l'on mène aujourd'hui. On souffle, on souffre avec Anthime, on a mal aux pieds, on est plein de courbatures, mais on sait que ça fait du bien et que c'est pour ça qu'on aime ça.

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