Henning Mankell : "Les chaussures italiennes"
Henning MANKELL : "Les chaussures italiennes"
Une belle photo en couverture n'est pas, à elle seule, un gage de la qualité du roman que le reste des pages renferme. Un peu comme pour la maison de disques "ECM" dont parfois le seul intérêt réside dans la qualité de la photographie, tant la musique qu'il contient paraît austère et froide.
Ici, tel n'est pas le cas. Même si l'ambiance est austère et froide également, ce roman est plein de douceur.
Un ancien chirurgien de 65 ans vit seul, depuis 12 ans, dans une île d'un archipel suédois, sans voisins, entourés par son chien et sa chatte. La vie est rythmé par les saisons, la météo et le passage du facteur. Pourquoi a t-il abandonné la médecine ? A quoi cherche t-il à échapper ?
Pourtant, en ce jour de solstice d'hiver, une visite inattendue va bouleverser l'équilibre quotidien dans lequel il se réfugie. Rattrapé par son passé, il cheminera, aussi bien géographiquement que psychiquement pour sortir de sa carapace et se découvrir lui même. Il va comprendre ses erreurs passées et s'ouvrir peu à peu aux autres.
Réflexions sur la responsabilité de chacun, la culpabilité et la rédemption, sur la vie et la mort, sur l'accompagnement des mourants, le roman est écrit avec subtilité et finesse.
Toutefois, même si les personnages sont bien traités, on a du mal à entrer complètement dans cet univers, dans cette réflexion, dans cette introspection. Le narrateur n'entraîne pas forcément l'empathie et si la lecture reste agréable on est loin là d'une oeuvre littéraire aboutie.
L'auteur est mondialement connu pour ses polars. J'en lirais un, promis.