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27 novembre 2017

Alice Zeniter : "L'art de perdre"

Alice ZENITER : "L'art de perdre"

 

L'art de perdre

Tout récemment couronnée du Goncourt des Lycéens, cette saga familiale s'étend sur trois générations de part et d'autre de la Méditerranée. Ali, Hamid et Naïma forment la colonne vertébrale de cette famille qui représente tout ce que la France et l'Algérie ont vécu de la fin des années 20 à nos jours. C'est l'histoire d'un destin commun, certes, mais qui n'a rien d'uniforme, ni d'unique. Quelle que soit la génération les relations sont faites d'ambigüités, de difficultés de compréhension et d'interprétations.

Quand Ali, exploitant d'oliveraie et producteur d'huile, s'engage dans l'armée française au moment de la campagne d'Italie en 1943 il ne se doute pas qu'il va façonner le futur de sa famille sur plusieurs générations, qu'il va perturber la construction de l'identité de chacun de ses enfants et petits-enfants. Engagé dans un harka il devient harki.

Alice Zeniter dissèque la vie quotidienne de ces hommes et femmes ballotés dans l'espace (entre Palestro, Rivesaltes, Flers et Paris) et dans leur identité (algérienne, française, musulmane, athée, immigrée) et nous conte l'histoire récente de notre propre pays entre liens du sang et liens du sol. Une histoire portée par des personnages profonds et attachants, avec leurs faiblesses et leurs incertitudes.

Très bien écrit, agréable à lire et très évocateur, le récit nous apporte un éclairage particulier sur la société franco-algérienne actuelle, sur le questionnement des jeunes générations, sur les difficultés de l'intégration, sur le retour du fait religieux. Il pose également bien la question universelle de la construction de l'identité, de notre lien au sol de nos ancêtres, à ce qui nous rattache, ou pas, à un territoire, à une histoire.

 

Rivesaltes-7-harkis-

(Harkis au camp de Rivesaltes)

 

 

 

 

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9 novembre 2017

Eric Vuillard : "L'ordre du jour"

Eric VUILLARD : "L'ordre du jour"

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Fraîchement couronné du prix Goncourt, ce court récit dissèque un moment de l'histoire, analyse un phénomène. Eric Vuillard m'avait déjà fortement marqué avec son "Tristesse de la terre". Ici, il nous entraîne dans les entrailles du pouvoir en Allemagne au moment de l'Anschluss autour du 12 mars 1938 et nous décrit le rôle joué par les grands industriels dans la montée, la propagation et le développement du nazisme à partir de 1933.

Il y a chez Vuillard quelque chose de Stefan Zweig. En effet, il ne se contente pas de décrire les faits, mais en tire des réflexions et finalement nous interroge. Il a une propension incroyable en partant du particulier à questionner l'universel. C'est épatant !

Dans les couloirs, les bureaux feutrés, dans les salles à manger, les hommes de pouvoir se rencontrent, échangent, la politique se fait. Les jeux de pouvoirs et d'influences se mettent en place. Et la guerre aussi. Pas toujours aussi bien que ce que les images d'information ou de propagande laisseront en témoignage. Les sources sont biaisées, il faut s'en méfier, les interroger. L'écrivain ici interprète, nous parle, nous offre une vision de l'événement. Et comme c'est très bien écrit, avec un vocabulaire parfois recherché, ce récit est à la fois limpide et percutant.

 

 

 

4 novembre 2017

Brigitte Giraud : "Un loup pour l'homme"

Brigitte GIRAUD : "Un loup pour l'homme"

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Autour d'Antoine, jeune appelé, infirmier vite formé et envoyé en Algérie dans le cadre des opérations de maintien de l'ordre en 1960, tournent deux autres personnages. Lila, sa femme, vite épousée et qui attend un enfant, et Oscar, un soldat blessé, amputé, tiraillé.

Dans une Algérie peinte sans folklore et avec un regard aiguisé, l'auteure nous invite à rejoindre la troupe. On entre dans les baraquements, on dîne à l'odinaire, on va au rapport et on participe aux opérations, on guette les insurgés, on a peur, on panse les blessés. Mais pas seulement, on partage aussi la vie de tous les jours, celle des habitants, la vie simple des gens, des européens et des algériens.

A travers les trois personnages et leurs relations, c'est aussi l'amour dans ces temps agités qui est relaté. L'amour d'Antoine pour Lila perturbé par l'irruption d'Oscar dans sa vie. La relation entre les deux hommes se tisse lentement, patiemment, comme une source de rémission qui distille peu à peu sa prophylaxie. Dans cette ambiance de plus en plus lourde, de plus en plus incertaine, c'est un point d'accroche, une main tendue, une nécessité.

Sans jamais céder sur le fond, Brigitte Giraud nous dépeint une Algérie prise dans ses contradictions qui la conduiront à la déchirure brutale de 1962.Et comme c'est à travers le regard de jeunes appelés du contingent, des jeunes qui rêvaient de jeunes filles, de danse et de musique et d'insouciance, c'est avec une certaine neutralité que l'on comprend bien qu'il n'y a pas un camp du bien et un camp du mal. Et finalement c'est un berger du djébel qui nous l'apprendra.

 

Merci aux éditions Flamarrion pour ce roman lu dans le cadre des MRL17 de PriceMinister.

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