Andrea Marcolongo : "Déplacer la lune de son orbite"
Andrea MARCOLONGO : "Déplacer la lune de son orbite"
Une nuit au musée du Parthénon à Athènes, voici ce qui attend Andrea Marcolongo, helléniste reconnue mais qui n'y va pas sans une certaine appréhension.
Une nuit parmi les marbres, statues, frises et métopes qui seront ses compagnons. Et dans ce décor, l'autrice en vient à penser.
Penser l'art et son origine, penser l'idée et la réalisation d'une œuvre aussi grandiose (merci Périclès et Phidias), penser l’œuvre en ce qu'elle dépasse ses auteurs, penser la propriété de l’œuvre.
Car le Parthénon n'est plus aujourd'hui comme il était il y a 2500 ans. D'abord les saccages du temps, puis les vicissitudes de l'histoire et de la domination d'un peuple (grec) par un autre (turc), la transformation de sa fonction et enfin (et ce sera là l'essentiel) le pillage anglais du début du XIXème siècle.
Andrea Marcolongo s'attache beaucoup à cet aspect des choses : l'amputation des statues, l'arrachage à la pioche des métopes, la découpe des morceaux de frise etc ... mais pourquoi ?
Sauver l’œuvre ? La faire connaître ? La posséder ?
La réflexion est vive, très intéressante et pertinente. A l'heure où l'on en vient à restituer l'art africain aux musées africains, comment ne pas penser à la restitution des vestiges du Parthénon à la Grèce ?
Mais l'art antique grec appartient-il à la seule Grèce ou à l'humanité entière, tant il a influencé tout l'art européen à partir de la Renaissance ?
Un livre rapide mais profond, qui permet de découvrir en quelques heures à la fois l'art, l'histoire et de façon accessoire mais non subsidiaire, la vie mouvementée et romanesque de Lord Elgin (l'homme qui s'empara des marbres du Parthénon).
Un coup de cœur à partager !