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L'animal lecteur

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23 avril 2024

Andrea Marcolongo : "Déplacer la lune de son orbite"

Andrea MARCOLONGO : "Déplacer la lune de son orbite"

Une nuit au musée du Parthénon à Athènes, voici ce qui attend Andrea Marcolongo, helléniste reconnue mais qui n'y va pas sans une certaine appréhension. 

Une nuit parmi les marbres, statues, frises et métopes qui seront ses compagnons. Et dans ce décor, l'autrice en vient à penser.

Penser l'art et son origine, penser l'idée et la réalisation d'une œuvre aussi grandiose (merci Périclès et Phidias), penser l’œuvre en ce qu'elle dépasse ses auteurs, penser la propriété de l’œuvre.

Car le Parthénon n'est plus aujourd'hui comme il était il y a 2500 ans. D'abord les saccages du temps, puis les vicissitudes de l'histoire et de la domination d'un peuple (grec) par un autre (turc), la transformation de sa fonction et enfin (et ce sera là l'essentiel) le pillage anglais du début du XIXème siècle.

Andrea Marcolongo s'attache beaucoup à cet aspect des choses : l'amputation des statues, l'arrachage à la pioche des métopes, la découpe des morceaux de frise etc ... mais pourquoi ?

Sauver l’œuvre ?  La faire connaître ? La posséder ?

La réflexion est vive, très intéressante et pertinente. A l'heure où l'on en vient à restituer l'art africain aux musées africains, comment ne pas penser à la restitution des vestiges du Parthénon à la Grèce ?

Mais l'art antique grec appartient-il à la seule Grèce ou à l'humanité entière, tant il a influencé tout l'art européen à partir de la Renaissance ?

Un livre rapide mais profond, qui permet de découvrir en quelques heures à la fois l'art, l'histoire et de façon accessoire mais  non subsidiaire, la vie mouvementée et romanesque de Lord Elgin (l'homme qui s'empara des marbres du Parthénon).

Un coup de cœur à partager !

 

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3 avril 2024

Marion Fayolle : "Du même bois"

Marion FAYOLLE : "Du même bois"

Un premier roman de très grande qualité. Court, percutant à la fois intime et universel.

Dans cette ferme qu'on devine dans la Haute-Loire, dans ce coin reculé, isolé l'hiver par la neige et le gel, vit une famille. Et ce depuis des générations. Et à côté des humains, avec eux, entre les deux habitations, vivent les vaches. C'est la vie dure et silencieuse des éleveurs, la vie rythmée par le labeur quotidien, par les naissances et par les décès. C'est la vie dans laquelle arrive la gamine, comme on l'appelle. Y'a la mémé, fripée mais encore active, le pépé, le frère du pépé, le père, la mère, l'orphelin récupéré par la famille, tous taillé dans le même bois. Tout ce petit monde vit ensemble, avec pour voisinage d'autres familles qui vivent comme eux. Mais ce mode de vie rural et montagnard qui a transcendé les générations est-il voué à se perpétuer encore et encore ?

Marion Fayolle nous montre des caractères. Et avec quelle maîtrise elle le fait ! C'est vite lu mais c'est riche, c'est creusé, c'est évocatif. L'art de raconter est ici au service de l’œuvre. On plonge complétement dans cet univers.

Bref, un coup de cœur pour cet excellent livre.

29 mars 2024

Tatiana de Rosnay : "Poussière blonde"

Tatiana de ROSNAY : "Poussière blonde"

A Reno (Nevada) pendant l'été 1960, se déroule le tournage du film de John Huston "Les désaxés" (The misfits"). Toute l'équipe, notamment les comédiens, sont logés au Mapes Hotel. Et dans cet hôtel travaille la jeune Pauline, française d'origine, arrivée au Nevada avec sa mère après la seconde guerre mondiale. Elle exerce là la fonction de femme de chambre. Affectée à la suite de Mrs Miller, et sans comprendre immédiatement pour qui elle travaille, un lien va se tisser entre les deux femmes. 

L'auteure aime raconter, et là elle le fait bien. Partant de Pauline, née à Paris, on suit le parcours de sa mère, coiffeuse, qui va s'enticher d'un soldat américain à la Libération et qui va s'exiler. On suit la difficile adaptation de la famille, les désillusions, le fossé qui se creuse entre le rêve et la réalité. Et la jeune fille, elle deviendra malgré tout une américaine, passionnée par les chevaux (les mustangs) et les grands espaces.

L'été 1960 sera le tournant. Au détour du tournage du film et de ses péripéties, se révèle une relation sincère et franche, qui sans être de l’amitié pure ("tu seras toujours la femme de chambre") comportera une profondeur réelle, un respect plein de dignité.

On en profite pour côtoyer le côté sombre de la star mondiale, l'alcool, les médicaments, les séances de maquillage et de coiffure pour faire apparaître chaque matin, au-delà de Mrs Miller, la Marilyn que le monde entier connaît. Et tout le petit monde hollywoodien perdu dans cette ville du Nevada, où l'ennui domine, pour qui ne fréquente pas les mustangs et leur univers sauvage.

Un bon roman, agréable et bien construit, qui met en lumière le moment clé dans la vie de chacun de saisir une chance qui va façonner le reste de notre existence.

 

 

14 mars 2024

Paula Hawkins : "Celle qui brûle"

Paula HAWKINS : "Celle qui brule"

Avec quelques personnages et autour d'eux, leur vie et leur passé, et à partir de leurs relations, se noue une intrigue liée à la mort brutale de Daniel Sutherland dans sa péniche à Londres.

L'auteure a pris soin de placer en début de roman un plan du quartier. Ainsi on visualise mieux qui est qui et qui vit où. Çà aide bien , car on ne suit pas une enquête policière, mais bien le cheminement des différents protagonistes et à certains moments leurs croisements et les liens qu'ils entretiennent entre eux et/ou avec la victime. Et surtout, on découvre peu à peu le passé et un événement marquant qui a touché plus particulièrement l'une d'entre eux. Est-ce que cet événement présente un lien avec le meurtre en cours de résolution ? Ou bien est-ce dans le passé des autres que se trouve la résolution de l'énigme ? 

L'auteure est maîtresse dans la distillation du suspense, on l'avait bien vu dans "La fille du train" publié précédemment. Alors on se laisse prendre au jeu, on veut en savoir plus, on cherche à démêler le fil. Toutefois, on a un peu de mal avec les personnages, même si on comprend bien que c'est dans leurs traumatismes encore manifeste que ce cache le mystère de leur présent.

Pour amateur d'énigme psychologique et criminelle.

 

7 mars 2024

Pierre Gras : "Une autre Rome"

Pierre GRAS : "Une autre Rome"

Quand on imagine Rome, on voit bien les vestiges encore bien présents de l'Empire romain, on voit bien les monuments construits pendant la période fasciste, on reconnaît aussi l'évolution architecturale de la Renaissance ... Mais qu'en est-il de la Rome contemporaine, de celle qui s'est construite depuis la fin de seconde guerre mondiale ?

Une ville c'est une architecture, c'est un urbanisme mais c'est surtout une société. Et là, l'auteur creuse magnifiquement le sillon : de l'influence de la société, des mouvements, des transformations, des évolutions sur la construction, la reconstruction et le changement.

Fortement documenté, cet ouvrage nous fait découvrir des aspects méconnus ou nous fait repenser ce que l'on connaît déjà. Mêlant politique, faits sociaux et urbanisme on découvre "une autre Rome" loin des clichés et des guides pour voyageurs.

Ce n'est pas un ouvrage illustré (et c'est souvent dommage), c'est un livre dense, qu'on ne lit pas de bout en bout, mais que l'on peut picorer pour essayer de mieux comprendre, la ville, les gens et toute la société romaine et italienne dans son évolution depuis 70 ans.

On pourra regretter le manque de photos de temps en temps, notamment dans le dernier chapitre qui cherche à montrer 10 réalisations architecturales contemporaines.

Mais un ouvrage qui donne de nouveau envie de flaner et se perdre  dans les quartiers éloignés du centre historique.

 

 

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26 février 2024

Marie-Paule Ospital : "Croix de sang sur Hendaye"

Marie-Paule OSPITAL : "Croix de sang surt Hendaye"

croix-de-sang-sur-hendaye-

Sur le parvis de l'église d'Hendaye, il y a une croix en pierre, dont le socle cubique est gravé sur chacune des 4 faces de signes qui peuvent facilement lasser l'imaginaire ésotérique faire son œuvre.

C'est sur ce postulat que débute ce roman, puisque l'on assiste à l'assassinat d'un homme qui sera ensuite pendu tête en bas puis lacéré de triangles sur le corps. Il est certain qu'une telle mise en scène écarte d'emblée le tueur de passage, le larron qui a saisi l'occasion.

Il existe donc un lien entre les symboles et le meurtre en question.

Les flics du commissariat d'Hendaye, dont un officier tout juste arrivé de Bordeaux, vont tenter de découvrir le fil qui explique ce geste. D'autant qu'un second meurtre commis à Ciboure  peut facilement être rapproché du premier ...

Tout en situant son action au pays basque, l'autrice ne nous emmène pas sur la voie des mystères plurimillénaires de la culture basque. Et c'est tant mieux, car cela nous évite les poncifs (même s'il en reste un peu, comme il se doit pour un polar dit régional) et nous entraîne sur une piste bien plus originale.

Sans être un polar haletant, on se laisse entrainé dans cette enquête, par le truchement de cette sympathique équipe d'enquêteurs et par les lieux de l'action.

15 février 2024

Marin Ledun : "Free queens"

Marin LEDUN : "Free Queens"

Free Queens Ledun

Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour vendre de la bière au Nigéria ? Quel est le lien entre ce grand brasseur et les deux jeunes filles trouvées mortes, nues, le long de la route ? Et ces deux cadavres ont-ils un rapport avec le témoignage, à Paris, de cette jeune prostituée qui a traversé la moitié du continent et de la mer pour espérer trouver liberté et avenir en Europe ?

A travers un polar choral, brulant de soleil à l'extérieur mais affreusement noir à l'intérieur, l'auteur nous livre une photographie de ce pays contrasté, de cette société multiple et des aspirations et exaspérations de chacun.

C'est vivant, bien documenté, écrit avec talent et le lecteur est happé par l'atmosphère. Et pourtant le fond est terrible. Tout comme la bière, les corps humains (des femmes) ne sont que des marchandises. Jouant de l'espoir d'un pays qui cherche à offrir un avenir à sa jeunesse, les hommes maintiennent une emprise totale sur toute velléité d'émancipation. Mais jusqu'à quand ? Qui fera craquer la maille du filet ?

Chacun à son petit niveau : journaliste, policier déclassé, organisations féministes ... tous ceux qui placent la foi en l'âme humaine au dessus de leur petit intérêt personnel.

Bravo à Marin Ledun pour ce roman noir, si réaliste qu'il nous donne des sueurs.

 

 

30 janvier 2024

Bernardo Carvalho : "La dernière joie du monde"

Bernardo CARVALHO : "La dernière joie du monde"

La-Derniere-joie-du-monde

La pandémie de Covid a frappé le monde entier (ou quasiment) et avec le recul, maintenant, il est intéressant de voir les effets qu'il a produit,  non d'un point de vue purement sanitaire, mais d'un point de vue psycho-sociologique. Plus particulièrement c'est le confinement des êtres humains qui sert de base ici à l'écriture de ce court roman.

Quittée par son mari, ses parents décèdent de la maladie, elle se retrouve (un peu par hasard) enceinte alors que le confinement démarre. Cette professeure de sociologie, va traverser le pays pour rencontrer l'oracle qui pourra lui indiquer où retrouver le père de l'enfant.

Questionnant sur notre rapport au temps, ce court roman semble alors partir dans tous les sens. S'ensuit une réflexion sur les souvenirs et leur construction, leur représentation et les effets qu'ils produisent sur notre présent et notre futur.

Écrit dense,condensé, la lecture n'est pas facile. On a parfois l'impression de sauter d'un sujet à l'autre, l'auteur cherche à nous faire réfléchir sur la société que l'on a bâti et dans laquelle nous vivons. Il y a bien plus de questions que de réponses et chacun y trouvera ou pas matière à forger sa conscience du temps présent et des temps futurs.

Merci à Babélio et à Masse Critique pour l'envoi de cet ouvrage.

 

21 janvier 2024

Nita Prose : "La femme de chambre"

Nita PROSE : "La femme de chambre"

la femme de chambre

"Mamie disait toujours que la vérité est subjective, quelque chose que je n'ai pas réussi à comprendre jusqu'à ce que ma propre expérience corrobore sa sagesse. Maintenant, je comprends. Ma vérité n'est pas la même que la vôtre, parce que nos expériences de vie diffèrent."

Molly Gray est femme de chambre dans un palace. Rigueur, discipline, discrétion, toute une vie professionnelle dans l’invisibilité. Et pourtant, loin de la frustration, cette vie de labeur l'enchante. Soigneuse à l'extrême, maniaque, elle vit avec le souvenir présent de sa grand-mère décédée. Jusqu'au jour où elle découvre le cadavre d'un riche client dans une suite qu'elle est chargée de nettoyer. Et la mort ne semble pas naturelle !

Tout le petit monde de l'hôtel va se trouver bouleversé, et les apparences vont emmener la confusion, le désordre, le chaos. Tout ce que Molly, dans sa simplicité, ne parvient pas à appréhender. A t-elle commis ce meurtre ? Pourquoi, comment, avec quelles complicités ?

Sans être un polar à proprement parlé, on va quand même suivre les pistes, les fausses, les vraies et les presque vraies. A travers la vie de Molly c'est tout un monde qui se dévoile. Tout un monde bien éloigné de sa gentillesse naturelle et de son esprit simple (de son cœur simple on pourrait dire).

Littérature "douillette", facile à lire, bien rythmé, le roman se prête à une lecture rapide, presque télévisuelle. Les personnages et les situations sont un peu caricaturaux, mais le tout est quand même agréable, comme une sorte de "Forrest Gump" dans le monde du Lieutenant Columbo.

 

 

14 janvier 2024

Patrick Modiano : "La danseuse"

Patrick Modiano : "La danseuse"

la danseuse Modiano

A la recherche d'un temps disparu, emporté, dissous. A partir de fragments d'images présentes et de lieux actuels, l'auteur tente de se souvenir d'une époque passée. D'une époque incarnée par cette femme, la danseuse. Autour d'elle gravite tout un petit monde parisien, entre la rue du Bac et la porte Champerret.

Avec sensibilité et un talent littéraire certain, l'auteur nous offre une lecture agréable. Court roman, vite lu, peut-être trop vitre, j'ai eu du mal à me laisser emporter par cette ambiance de mélancolie voire de nostalgie parisienne. Cela dit, ça ne m'empêchera pas de continuer à lire Modiano.

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