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L'animal lecteur

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21 avril 2017

Diane Ducret : "Les indésirables"

Diane DUCRET : "Les indésirables"

Ducret

Gurs, je passais devant l'entrée du camp dans les années '80 pour rejoindre la station de ski de La Pierre Saint Martin et je savais vaguement qu'Hannah Arendt y fut interné pendant la seconde guerre mondiale. Mais quant au reste pas grand chose.

Diane Ducret prend comme point de départ la "rafle" du veld'hiv de mai 1940, pendant laquelle les femmes allemandes, citoyennes ressortissants d'un pays en guerre contre la France et potentielles traîtres furent arrêtées et internées de force . Les indésirables.

Elles seront des milliers à rejoindre ce camp construit pour "abriter" des républicains espagnols qui fuient la dictature franquiste. C'est parmi ces indésirables que l'auteure choisit les personnages principaux et nous fait pénétrer dans la vie de ce camp.

A travers les destins de Lise et d'Eva, nous plongeons dans un quotidien misérable et précaire, mais sans jamais tombé dans le sordide. Ces femmes n'acceptent pas la résignation, la destinée fatale. Partageant le camp avec des milliers d'hommes qui y sont depuis une année déjà, elles veulent entretenir l'espoir. Cet espoir va s'incarner autour d'un piano, de quelques chansons, d'un décor peint et de bancs pour accueillir du public. Incroyable ! Il s'agit bien d'un cabaret !

Avec l'aide compréhensive d'un commandant qui a foi en l'humain, elles vont apporter la substantifique vigueur qui permet de supporter l'insupportable, de vaincre l'isolement et la maltraitance, la faim et le froid.

Superbement écrit, émaillé de textes divers, chansons, poèmes, lettres, ce roman est beau. Il donne corps à des personnages attachants, dans des situations compliquées, et les liens qui les unissent sont profonds et sincères.

Une lecture qui non seulement met en lumière un épisode de l'histoire française de la seconde guerre mondiale peu connu mais qui se révèle être un roman qui touche le lecteur en pointant l'irréductible part d'humanité que chacun porte en soi et qu'on appelle la culture.

 

 

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10 avril 2017

Paula Hawkins : "La fille du train"

Paula HAWKINS : "La fille du train"

fille du train

Si vous êtes névrosée, menteuse, un tantinet voyeur et légèrement portée sur l'alcool, alors ce thriller est pour vous. A force d'aller-retours dans ce train de banlieue on finit par connaître les habitants riverains de la ligne. Surtout ceux qui vivent à proximité de la maison où vous avez vécu cette histoire d'amour qui s'est si mal terminée. On imagine les connaître ... Le jour où on annonce la disparition de Megan, cette femme vue maintes fois sur son balcon, comment ne pas intervenir dans cette histoire alors qu'on a été témoin de faits qui peuvent influencer le cours des recherches ?

Rachel est une perdue, une paumée, une désespérée qui s'accroche à de minuscules petits fils pour que sa vie ne bascule pas complément.

Rachel qui se réfugie dans la boisson jusqu'au point où la mémoire lui joue des tours. Et quels tours !  Car elle se trouvait sur les lieux le soir de la disparition de Megan. Tout s'embrouille.

Tout s'embrouille aussi dans la tête du lecteur qui découvre peu à peu les personnages, leurs interactions, les faits cachés, les petits mensonges, les déformations, les interprétations. Avec rigueur l'auteure nous conduit dans les méandres sombres de ces esprits tous aussi torturés les uns que les autres. Dans cet été londonien, entre canicule et pluie glaciale, le lecteur est balloté, comme dans le train, entre ces maisons voisines où, au-delà des apparences, remontent à la surface des relents d'horreur et de cruauté. Mais tout ceci n'est-il vrai que dans l'esprit de Rachel ?

 

22 mars 2017

Joyce Carol Oates : "Blonde"

Joyce Carol OATES : "Blonde"

blonde

Au delà de la longueur (plus de 1100 pages) on est là dans le grand roman américain, dans même la veine que Lolita ou que Le choix de Sophie.

Ici on entre dans l'intimité de Norma Jeane Baker, née Mortenson, la femme la plus photographiée du monde, l'icône planétaire, l'actrice qui ne savait pas jouer, la chanteuse qui ne savait pas chanter, la poupée qui entre un jour dans le corps de Marilyn, un corps trop grand pour elle, un corps trop beau, trop désirable, trop sublimé ...

Joyce Carol Oates ne nous livre pas une biographie, c'est bel et bien une oeuvre de fiction, une vie comme un roman. Mais ce roman emprunte aux faits réels, beaucoup, passionnément, à la folie, et nous entraîne dans un tourbillon, de Los Angeles à New-York, de Norma petite fille timide prise dans la folie de sa mère, à Marilyn ivre susurrant un "happy birtday mister president" quelques jours avant de succomber.

C'est sublime, c'est grandiose. C'est toute une époque qui est disséquée, auscultée, passée à travers la focale de l'imaginaire d'un esprit chaotique, psychotropé, halluciné parfois. On traverse cette époque en prenant comme jalons quelques films célèbres, des personnages forts, des rencontres marquantes, des mariages désastreux.

La lecture est exigeante, c'est long, c'est touffu, ç'est rempli de digressions. C'est cru, c'est cruel. S'attaquer à cette lecture demande une disposition d'esprit prête à accueillir toute la tristesse d'un destin torturé à la fois lumineux et spirituellement indigent et à se laisser porter. Comme Marilyn a emporté Norma ...

Poo poo pee doo ...

 

16 février 2017

Olivier Sillig : "Jiminy Cricket"

Olivier SILLIG "Jiminy Cricket"

jiminy-cricket-sillig

J'ai connu Olivier Sillig à travers la lecture de "Skoda" il y quelques années. Un petit roman par la taille mais puissant par le texte.Aussi, lorsque Masse Critique en propose un nouveau, je me propose. Et je n'ai pas eu tort.

Ici nous sommes en 1975 dans le Causse au dessus de Millau, le Larzac que l'on devine, avec ses hameaux abandonnés. Dans un de ces hameaux, une communauté, post-hippie, des jeunes qui se sont installés et partagent la vie quotidienne et le sexe. Au centre de la communauté : Jiminy Cricket.

C'est John, le narrateur, qui l'affublera de ce sobriquet emprunté à Disney et Collodi, John en panne avec son minibus et qui sera accueilli dans la communauté.

Jiminy c'est le soleil, l'astre, autour duquel tout tourne. Avec un charme mystérieux qui opère, c'est celui que tous aime, et celui qui les aime tous. Jiminy c'est aussi le gardien, la conscience, le ciment de la forteresse qui se dresse contre la déprédation envisagée par quelques investisseurs fonciers.

Conte lumineux et triste à la fois, qui fait référence au "Petit Prince" à plusieurs reprises, ce texte nous questionne sur notre liberté, notre rapport aux autres, notre rapport au sexe et à l'amour. Un conte révélateur d'une utopie. De rêves disparus. Des espérances enfouies profondément sous le consumérisme superficiel et l'individualisme totalitaire.

En passant avec finesse de la poésie enchanteresse aux scènes les plus crues grâce à une écriture délicate, l'auteur nous immerge dans ce monde, dans cet univers un peu magique, que l'on quitte à regret. Une belle lecture.

 

1 février 2017

Herman Raucher : "Un été 42"

Herman RAUCHER : "Un été 42"

Un été 42

Quel beau roman ! Tout en finesse et en humour. C'est un régal.

Pendant l'été 1942, alors que les hommes sont partis combattre les japonais après l'attaque de Pearl Harbour, restent, sur les lieux de villégiatures, que les femmes et les enfants. Parmi ces derniers, il y a les adolescents de quinze ans et leur poussées de libido. Entre désir de sexe et d'amour, on veut découvrir le corps des filles, leur mystère, le plaisir charnel, la volupté partagée.

Mais en 1942, on n'a pas accès aux films pornos, et l'éducation passe alors par les photos des magasines et les manuels d'anatomie.

Bien sûr il y a les filles du même âge, mais pour Hermie il y a la femme de la maison sur la plage. La beauté incarnée, la sublissime, l'objet du désir, la passion jusqu'à l'obsession.

La femme de la maison de la plage dont le mari est sur le front.

Avec beaucoup d'humour et de tendresse, l'auteur nous dépeint cet épisode particulier de cet été là. L'été des quinze ans. L'été où l'on cherche à perdre son pucelage, entre candeur et naïveté, et où par un concours de circonstances on rencontre l'amour. Le vrai. 

Un coup de coeur. A lire absolument. A lire en écoutant la fabuleuse musique de Michel Legrand qui illustre le film tiré du roman.

Ecouter une version de Bill Evans

 

été

(l'affiche du film de 1971)

 

 

 

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25 janvier 2017

Elisabeth Rollin : "Voir ailleurs qui je suis"

Elisabeth ROLLIN : "Voir ailleurs qui je suis"

voir-ailleurs-qui-je-suis

 

Angèle est une jeune femme qui se cherche à travers ses paradoxes, une femme qui aime le sexe mais est incapable d'aimer, une femme bordélique qui assure avec rigueur un boulot de logisticienne, une femme qui attend beaucoup des autres sans avoir à se dévoiler ... Une femme en quête de la confiance en soi qui doute beaucoup d'elle-même.

Cette quête prend ra d'abord la forme de la course à pied, activité qui stimule la réflexion. Et finalement c'est dans l'action humanitaire qu'elle s'engagera. Un peu par hasard. Elle, cette handicapée de la vie sociale ?

Ailleurs, elle va renaître. Et tout au long du récit et des rencontres qu'elle fera, de la confrontation de son propre monde avec une autre réalité, de la confiance que d'autres lui accorderont et qu'elle ne voudra pas décevoir, elle évoluera. Non sans mal. Funambule en équilibre sur un fil ténu.

Elisabeth Rollin, avec une maîtrise littéraire certaine, nous fait vivre ce cheminement, intime, direct, sans concessions. Elle entraîne le lecteur dans l'arrière boutique de l'action humanitaire de terrain, en Inde, à Haïti ... et aussi dans l'arrière boutique de notre propre existence, de notre propre identité.

 

17 janvier 2017

Isabelle Autissier : "Seule la mer s'en souviendra"

Isabelle AUTISSIER : "Seule la mer s'en souviendra"

autissier

A l'occasion d'une rencontre avec la navigatrice, également défenseur de l'environnement et écrivain j'ai été attiré par le sujet de ce roman qui date de 2009. En effet, c'est en regardant le film "La vie très privée de Monsieur Sim" de Michel Leclerc avec l'excellent Jean-Pierre Bacri, film tiré d'un roman de Jonathan Coe, que j'ai entendu pour la première fois cette histoire tout à fait incroyable. Ici il s'agit d'un roman mettant en scène un homme dont l'aventure s'apprente à celle vécue par Donald Crowhurst en 1968, marin qui gagne une course en ne la faisant pas et transmettant de fausses informations sur ses positions.

Parti pour une course autour du monde en solitaire et sans escale, Peter est un ingénieur porté sur l'innovation technique. Prêt à s'engager lui-même alors qu'il n'est en rien un marin aguerri pour une telle épreuve, il pense que le bateau qu'il pilote, bourré de technologies nouvelles pour l'époque, sera à même, non seulement de réussir le tour par les océans du sud, mais surtout de battre les records de vitesse.

Mais finalement ça ne se passera pas comme imaginé.

A travers le carnet de bord rédigé pendant le séjour sur mer on suit la dérive, lente mais inexorable, de ce marin, qui, finalement, n'aimait pas la mer. Paradoxe ?

Ce roman est le roman d'un mensonge. Le mensonge qu'on voit naître, puis grossir, puis tout envahir. Peut-on vivre avec le mensonge sans s'enfoncer dans un abîme profond où la conscience lutte en permanence contre des mécanismes de défense, de déni, d'esquive. En mentant aux autres, finit-on par se mentir à soi-même, et ne plus savoir qui l'on est ?

Le caractère du personnage qui sombre peu à peu est bien tempéré par la vision de sa fille Eva, qui tient elle aussi un journal à terre, à la maison, et qui écrit les angoisses de la séparation, et l'excitation du retour certain de son héros de père.

On navigue beaucoup, on doute souvent, on calcule pas mal dans ce roman épique où déjà on voit poindre le "Soudain, seuls" qui donnera à l'auteure une consécration littéraire bien méritée.

13 janvier 2017

Jim Fergus : "La vengeance des mères"

Jim FERGUS : "La vengeance des mères"

 

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Et nous revoilà plonger dans l'Ouest, où nous avions laissé les "mille femmes blanches".

Du point de vue éditorial les deux romans ont une bonne quinzaine d'année de décalage, aussi, qui l'aurait lu à l'époque aurait besoin d'un rafraîchissement avant la lecture du deuxième tome. Toutefois il est à tout à fait possible de considérer ce volume indépendamment du premier.

La forme est identique, il s'agit de carnets, mais ici les auteures sont plurielles. Les récits se croisent, les points de vue alternent, les mêmes faits s'éclairent différemment. Et quels faits ! Cette petite troupe de femmes, un reliquat oublié du programme avorté d'échange de femmes blanches contre des chevaux, va intégrer la tribu Cheyenne au pire moment de son existence. Autant avec May Dodd on a pu s'imprégner de la vie communautaire de la tribu, autant ici il s'agit plus de survivre, de fuir une menace omniprésente, d'angoisses. Et pourtant l'espoir irrigue tout le roman.

L'espoir qui s'incarne par l'arrivée de ces femmes prêtes à donner des enfants aux hommes de la tribu. L'espoir qui s'incarne par la vengeance terrible que subira l'armée américaine, comme un ouragan qui s'abattra sur elle sous la forme d'une horde de femmes préparées au combat, déterminées, invincibles, portées par l'esprit de leurs bébés assassinés. L'espoir que le bien de la vie ancestrale ne peut que vaincre le mal incarné par l'esprit de conquête et de massacres des blancs.

On l'aura donc compris, c'est moins bucolique et plus guerrier, plus brutal. On aborde là des sentiments primaires : la survie, la vengeance, la haine.

C'est vif, c'est fort, et on tremble. Mais on est heureux aussi, on partage des bons moments ensemble, des moments de partage, d'échanges, comme autour des danses le soir près du feu.

Une lecture tout aussi captivante que le premier tome.

 

 

 

 

 

 

 

 

21 décembre 2016

Efriede Jelinek : "La pianiste"

Elfriede JELINEK : "La pianiste"

Pianiste

Une écriture compacte, rêche, sur un rythme saccadé, pour une atmosphère écrasante, venue de notes sombres qui parcourent le récit comme un succédané de touches noires. Cette mélodie, cette maladie, c'est la frustration. Erika, femme cloîtrée par une mère castratrice a fini par refouler ses désirs, réduite quasiment à l'état d'objet.  De sa morne vie de professeur de piano tyrannisée vont naître des fantasmes entre désir d'amour et violences. 

On navigue entre "Les liaisons dangereuses" et "50 nuances de Grey" mais en malsain. C'est terrible.

Le roman est dur, il est difficile à lire (bravo au passage à la traduction), le récit est pesant, sans dialogues, et pourtant on s'accroche. Incontestablement on est là en présence d'un bijou littéraire, d'une pépite. Mais qui se mérite. On entre profond dans l'âme, on sonde, on scrute, on devient nous aussi des voyeurs pervers. Et pourtant on aimerait pouvoir la secouer, la réveiller, la faire sortir de cette spirale ... Et on se prend à rêver que l'élève Klemmer, beau, jeune, séduisant et amoureux d'Erika puisse être son rédempteur.

Une lecture qui marque.

29 novembre 2016

Laurent Mauvignier : "Continuer"

Laurent MAUVIGNIER : "Continuer"

mauvinier

Qu'est-ce qu'une mère et son fils adolescent sont allés chercher dans ce périple au Kirghizistan ? Ils voyagent seuls, avec chacun un cheval, dans cette partie de l'Asie centrale montagneuse, rude et âpre. L'auteur nous livre un conte, un récit de cette randonnée à l'allure des chevaux, au hasard des rencontres, des repas partagés, des paysages grandioses dans cette nature infinie. L'auteur nous livre ces deux destins à l'abandon, Sybille divorcée, au bout de tout, sans espoir, sans source d'épanouissement, déprimée, et Samuel, lycéen à la frange de la délinquance, muré dans un mutisme morbide.

Mais Syblille et Samuel se connaissent-ils vraiment ? Se connaissent ils l'un l'autre ? Se connaissent-ils personnellement ? Il y a dans ce roman une quête.De la rédemption certainement mais pas uniquement.

Continuer, c'est dépasser ses propres blocages, c'est aller au-delà, croire, espérer enfin. Prendre une décision pour rompre d'un coup avec une vie mal engagée pour l'un, bien cabossée pour l'autre. Et peu à peu, l'on découvre des bribes du passé, des images, des événements. Et le voyage devient un passage, une ressource, un tunnel duquel on ressort différent, changé, grandi. Mais cela suffira t-il à éloigner les démons du passé ?

 

 

 

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