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16 février 2015

Joyce Carol Oates : "Mudwoman"

Joyce Carol OATES : "Mudwoman"

Mudwoman

Renaître du marais, de la boue. Voilà le destin de cette fillette que sa mère a abandonnée dans la fange humide pour y mourir. Récupérée par un braconnier, elle sera confiée à une famille d'accueil avant d'être adoptée par une famille de quaker qui lui donnera affection et éducation.

Mais peut-on jamais en sortir ?

Étudiante brillante, elle devient rapidement professeur à l'université et à tout juste quarante ans elle se voit confier la présidence de cette même université. Brillante ! Meredith Ruth Neukirchen inspire l'admiration de beaucoup, la jalousie de certains et la haine de biens d'autres. 

Lors d'un déplacement pour un colloque, la voilà qui, au-delà de toute logique et de toute raison, loue une voiture pour se rendre sur les lieux de son passé. A la recherche de cet événement tragique d'il y a trente cinq ans, à la recherche de son moi profond, de celui de "Mudgirl" la fille de la boue.

Meredith, la femme forte, brillante, volontaire et battante, va alors percuter son passé, et "Mudgirl" qui sommeille en elle va la transformer en"Mudwoman".

Le récit, brillamment mené, nous emmène en même temps que dans les profondeurs de l'âme, dans les profondeurs de la société américaine. Cette société intellectuelle divisée par le clivage sur la guerre au terrorisme, entre le maintien d'une Amérique aux valeurs traditionnelles (blanche, chrétienne, hétérosexuelle, sécuritaire) et la perspective d'une Amérique plus ouverte, progressiste et tolérante. Cette société intellectuelle où l'université cristallise toutes les perversions, tous les jeux de pouvoirs, toutes les manigances.

Mais la force du récit vient aussi d'une plongée abyssale dans l'âme de Meredith, avec les doutes qui pointent, les troubles qui sommeillent, les délires qui apparaissent. Et là c'est tout un monde qui s'ouvre, un malaise qui croît, et que l'auteure installe sciemment et avec brio.

Le récit est captivant, le style est recherché, la narration faite de plusieurs flash backs happe le lecteur. Bref, un très grand roman.

Autant j'avais eu du mal avec cet auteure lors d'une première expérience avec "Délicieuses pourritures" autant ce roman me réconcilie et m'incite à poursuivre ma découverte de Joyce Carol Oates, une grande parmi les grands.

 

 

 

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26 janvier 2015

Adrien Bosc : "Constellation"

Adrien BOSC : "Constellation"

bosc

Constellation c'est l'avion d'Air France qui, ce 27 Octobre 1949, transporte trente sept passagers d'Orly vers New-York. Ce vol n'atteindra jamais son objectif, il s'écrasera sur le mont Redondo dans l'archipel des Açores. Dans ce vol, un homme que la France entière connaît, l'amoureux de Piaf, le "bombardier", le boxeur Marcel Cerdan. Le boxeur qui retourne aux Etats-Unis chercher sa revanche, son titre mondial dont il a été dépossédé. Le boxeur qui prendra l'avion car son Edith ne supporte pas plus longtemps la séparation et ne conçoit pas que son Marcel puisse prendre tranquillement le transatlantique, l'amour ardent n'attend pas.

Mais, et c'est là l'intérêt du roman d'Adrien Bosc, dans cet avion au destin tragique, il y a tous les autres passagers et membres d'équipages, notamment Ginette Neveu, violoniste virtuose et son Stradivarius, un associé de la Disney Company inventeur du "merchadising", l'illustrateur Boutet de Monvel, des hommes d'affaires, des jeunes basques en route vers l'immigration, des hommes, des femmes, un mélange hétéroclite de nationalités et d'intérêts particuliers. Pour la plupart ce vol est un hasard. Même l'escale aux Açores est due aux conditions météo en Atlantique nord qui empêchent l'atterrissage à Shannon.

C'est à travers ces portraits, brillamment dressés, mais aussi à travers la minutieuse reconstitution à laquelle se livre l'auteur que l'on comprend cette histoire. Évidemment, l'aspect purement romanesque cède donc sa place, point de fiction ici, aux faits, aux bribes, aux éléments, aux tentatives d'explications. Et de nous montrer que chaque vie est un destin, et que chaque vie, si brillante fut elle peut s'arrêter soudainement, parce qu'une suite de circonstances a conduit le pilote, pourtant très expérimenté, à rater sa phase d'approche au dessus de l'ïle Sao Miguel.

F

 

 

 

 

 

 

 

 

20 janvier 2015

Thomas Pynchon : "Fonds perdus"

Thomas PYNCHON "Fonds perdus"

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Thomas Pynchon est considéré comme un écrivain majeur de la littérature US de la deuxième moitié du XXème siècle. Mais ce roman là, n'est certainement pas significatif.

New-York printemps 2001, Maxine Tarnow, ex-inspectrice des fraudes sans licence (sorte d'expert-comptable), se retrouve à enquêter sur une société informatique qui a étrangement survécu à l'éclatement de la bulle Internet. Pour découvrir comment et pourquoi des flux occultes d'argent circulent à partir et vers cette société, elle va devoir plonger dans le Web profond.

Lecteurs paranoïaques vous allez vous régaler !

L'enquête nous mène, à travers une galerie de personnages farfelus et complètement déjantés, dans le grand complot. Comme si un lien évident existait entre l'achat de kilomètres de fibres optiques et l'attentat du 11 septembre. Toute une toile qui se tisse autour de cette fameuse société et le pouvoir se joue au fin fond du Web, dans cet espace médian, ni blanc ni noir ni gris, où le réel et le virtuel se côtoient et se mélangent.

Non sans humour et truculence, l'auteur décortique aussi New-York, son paysage, sa population, son rythme, sa pulsation.

Mais le récit n'est pas fluide. Le style, recherché certes, accroche. La lecture est difficile, hachée, voire fastidieuse par moments. C'est dommage, car la matière est là.

Il faudra que je tente autre chose de Pynchon, pour me forger une opinion. Peut-être "L'arc en ciel de la gravité".

 

7 janvier 2015

rentrée littéraire hiver 2015

"La liste de mes envies"

Pas envie de tomber dans la fièvre médiatique houellebeco-despentessienne de ce Janvier 2015, alors, sans boulimie, j'ai fait ressortir trois romans qui me font de l'oeuil.

Laurent Gaudé, une valeur sûre, pour confirmer tout le bien que je pense de lui après la lecture de "Le soleil des Scorta", Marie Sizun, dont j'ai tout lu (ou presque), un outsider de la littérature française, et enfin un roman de langue anglaise dont l'action se déroule en Nouvelle-zélande au XIXème siècle, pour le dépaysement et la découverte.

Laurent Gaudé "Danser les ombres" chez Actes Sud

Marie Sizun "La maison-guerre" chez Arléa

Eleanor Catton "Les luminaires" chez Buchet-Chastel

danser

maison guerre

luminaires

5 janvier 2015

Tour d'horizon de 2014

2014 : une année riche en belles découvertes et de bons moments de lectures 

 

33 livres lus cette année.

Essentiellement de la littérature française plutôt contemporaine (Maylis de Kérangal, Lola Lafon, Pierre Lemaître, Valentine Goby, Amélie Nothomb, Kamel Daoud, Eric Vuillard, Anne Plantagenêt) mais aussi un peu plus ancienne (Annie Ernaux, Scholastique Mukasonga, Jean Echenoz, Gisèle Pineau) voire des classiques du siècle précédant (Jean Giono, Antoine Blondin).

Des petits détours du côté des Etats-Unis (William Styron, Dennis Lehane, Woodie Guthrie).

Le classique de l'été (XIXème siècle) consacré à Mark Twain "Les aventures de Hucklebery Finn".

Et puis des lectures "exotiques", notamment en Chine avec Mo Yan ("Beaux seins, belles fesses"),  en Argentine avec Selva Almada ("Après l'orage"), en Islande avec Hannah Kent ("A la grâce des hommes") ou en Israël avec Shani Bojianjiu ("Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre").

Bien sûr quelques lectures ont un peu déçu, c'est le cas d'Hervé Bougel ou Sophie Brocas.

Cette année deux incursions dans des univers différents : le sport avec David Alban ("Histoire du rugby au Pays-Basque") et Widy Grégo ("Ma vie en diagonale") et la littérature jeunesse avec Teri Terry, Ruta Sepetys, Béatrice Egémar et Ransom Riggs.

2014

 

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27 décembre 2014

Gisèle Pineau "Cent vies et des poussières"

Gisèle PINEAU : "Cent vies et des poussières"

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Un livre de femmes, un livre de maternité. En voilà des portraits ! Des femmes de toutes générations dans ce ghetto de Guadeloupe où il est plus facile d'entrer que de sortir. Des femmes blessées, dans leur âme profonde. Des femmes meurtries dans leur désir profond.

Et surtout Gina, celle qui ne vit que pour porter des enfants, celle que la grossesse rend heureuse, et qui porte là son huitième enfant. Elle que la grossesse rend vivante alors que la mort emporte les autres autour d'elle, comme sa soeur Vivi par exemple.

Et sa mère Izora, devenue impotente mais qui se souvient des histoires pas si anciennes du temps de l'esclavage.

Et Sharon, dans tout ça ?  Qui, à douze ans, prend conscience de la fragilité de sa mère,  celle qui aime la grossesse mais n'aime pas les enfants, celle qui abandonne ses deux ainés à leur triste sort de voyous et de droguée ... Quelle souffrance !

Gisèle Pineau nous brosse un univers sombre et lumineux à la fois, où se côtoient la misère et la joie. Un univers où sont mises en lumières ces femmes qui assument, avec plus ou moins de réussite, la responsabilité d'élever une famille mono-parentale. Ces femmes qui vivent des allocations et qui combattent au quotidien dans la violence de l'environnement immédiat et dans la pauvreté culturelle dispensée à longueur de journée par des séries télévisées. A ce titre, le regard de Sharon émeut le lecteur.

Gisèle Pineau est une romancière talentueuse pour décrire un tel contexte, une Guadeloupe sans plage  ni palmiers, avec un regard distancié et précis.

 

17 décembre 2014

Ransom Riggs : "Miss Peregrine et les enfants particuliers"

Ransom RIGGS : "Miss Peregrine et les enfants particuliers"

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Voila un univers étrange et fascinant à la fois. En Floride, Abe, le grand-père, raconte des histoires à Jacob, son petit-fils. Ces histoires extraordinaires et incroyables, qui relèvent plus d'un délire de vieux sénile que d'un conteur, lassent le jeune homme. Et pourtant, témoin de la mort atroce de son grand-père, Jacob comprend qu'Abe essayait de lui révéler une vérité au-delà des apparences.

La vérité de son grand-père se trouve sur une île du Pays de Galles, où il s'est réfugié en 1940, fuyant la Pologne sous occupation nazie. Dans cette île se trouve une maison pour enfants orphelins sous la bonne garde de Miss Peregrine.

A partir de quelques photos et d'une lettre découverts dans les affaires de son grand-père, Jacob part à l'aventure, à la recherche du passé .

Transporté dans un imaginaire fantastique, le lecteur est alors captivé par les découvertes successives du jeune Jacob. Malgré une certaine lenteur à se mettre en place, l'intrigue se noue peu à peu. On fait la connaissance de personnages biens "particuliers" et les photos qui agrémentent le texte confèrent une dimension réaliste au récit. Bravo pour la trouvaille.

Contrairement à ce qui est indiqué en quatrième de couverture "Une histoire merveilleusement étrange, émouvante et palpitante. Un roman fantastique qui fait réfléchir sur le nazisme, la persécution des juifs, l'enfermement et l'immortalité", ce roman ne fait pas réfléchir sur le nazisme et la persécution des juifs même de façon parabolique. En revanche, si le contexte est bien en lien avec des évènements historiques liés à la seconde guerre mondiale, il s'agit bien d'un roman d'aventure avec ses angoisses, ses batailles, ses rebondissements, ses émotions et ses sentiments, où le thème du temps est largement exploité, soit à travers sa transmission (le lien inter-générationnel) soit à travers sa relativité :le temps est il le même pour tous ? 

Finalement, je ressors de cette lecture avec un sentiment mitigé, probablement dû au décalage avec la cible visée par l'auteur.

 

 

 

 

 

12 décembre 2014

Ma liste de Noël

Une wish-list 100 % US cette année :

burke aube radieusedelillo

 

hotel-new-hampshire

mudwoman

pynchon

3 décembre 2014

Widy Grégo : "Ma vie en diagonale"

Widy GREGO "Ma vie en diagonale"

widy

Autobiographie de l'auteur en coureur au long cours.

Loin de Haruki Murakami et son coureur de fond, ce livre retrace, concomitament à l'expérience exceptionnelle de la traversée en courant de l'Ile de la Réunion ("La diagonale des fous"), une réflexion sur soi à partir d'éléments d'une vie riche d'expériences et de rencontres.

Widy Grégo est un sportif guadeloupéen qui est connu dans le petit monde du trail, une activité de course d'endurance de pleine nature dans des conditions souvent extrêmes (montagnes, déserts, jungle ...). Mais rien, vraiment rien, ne laissait penser que ce petit garçon allait devenir cet homme qui au-delà du sport est porteur d'un message pour nous autres et pour les générations futures. 

A travers le récit on découvre la Guadeloupe, loin des cocotiers et des plages de sable blanc, une société violente et raciste où il est difficile pour les familles pauvres de se faire une place. Mais Widy ne croit pas à la reproduction fatale des carcans sociaux. Il cherche à en sortir.

Le théâtre d'abord, puis l'activité artisanale, notamment la cassaverie, lui en donneront l'occasion. Mais la lutte est difficile et les obstacles nombreux.

Refusant le compromis, il intègre une communauté rastafari prônant le retour sur la terre-mère des descendants d'esclaves. Cette expérience sera le tournant de sa vie et continue aujourd'hui à cimenter le socle de son moi profond.

Devenu coureur de fond, ayant acquis une petite notoriété, il cherche à mettre en avant un message de paix et de refus du déterminisme. Mais point de messianisme chez lui, c'est par l'action qu'il se réalise, que ce soit au Bénin ou dans des projets à venir en Guadeloupe.

Écrit avec des mots simples, dans un style parfois maladroit et proche de l'oralité, ce récit nous conduit, à travers les paysages fabuleux de la Réunion et les vicissitudes de la course à pied, à nous interroger sur nous même, sur le sens de notre vie et sur notre rapport aux autres.

 

2 décembre 2014

Kamel Daoud : "Meursault, contre-enquête"

Kamel DAOUD "Meursault, contre-enquête"

daoud

J'attendais certainement beaucoup de ce roman dont l'idée de départ très originale avait de quoi attiser la curiosité du lecteur, ne fut-il pas camusien du reste.

Car ici nous sommes dans le négatif de "L'étranger", dans le non-dit du célébrisssime roman, de l'oeuvre majeure de la littérature francophone du Xxème siècle. Peut-être même le roman français le plus connu dans le monde.

Donc le défi est immense.

On suit le cheminement de la pensée du frère de "l'arabe" celui que Meursault a tué sur la plage d'Alger un jour de Juillet 1942 à 14h. Et tout le poids de cet assassinat pèse sur sa vie. Comme une barrière infranchissable. Ou pour reprendre une métaphore camusienne, comme Sysiphe poussant son rocher. Un éternel recommencement.

Le texte toutefois est bien écrit, et ouvre intelligemment sur trois époques de l'Algérie (colonisée, au moment de l'indépendance et aujourd'hui) mais il n'emporte pas le lecteur. C'est lent, c'est un peu long, c'est  parfois répétitif. Mais malgré celà, ceux qui ont aimé "l'étranger" pourront s'y intéresser car il pose des questions pertinentes sur l'identité et sur l'altérité.

Sentiment mitigé donc, pas vraiment emballé sans être vraiment déçu. A chacun de se forger son opinion.

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