Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

L'animal lecteur

L'imparfait du subjectif

Header recherche



Coups de coeur

 

Free Queens Ledun

Le-Recital-des-anges

La-petite-fille

commerce des allongés

oates

ligne de nage

petites boites

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Archives
L'animal lecteur
9 juin 2014

Hervé Bougel : "Tombeau pour Luis Ocana"

Hervé BOUGEL : "Tombeau pour Luis Ocana"

Tombeau-pour-Luis-Ocana_4204

 

Petit livre, vite lu, même pas cent pages, et certaines de quelques lignes seulement, 71 chapitres. Bref, un vrai parti pris artistique et littéraire.

Et ce parti pris peut déranger. Évidemment, ce qui m'intéressait dans cet ouvrage c'était le nom de Luis Ocana (excusez l'absence de la tilda), un grand cycliste des années '70, vainqueur du Tour de France et surtout grand rival d'Eddy Merckx.

Le jour de sa mort, tragique, Luis reconstruit par petites touches, les éléments de sa vie. Point de biographie, mais des compositions,  des impressions, une lumière poétique qui éclaire le bonhomme, qui le donne à voir sous un jour particulier. On aperçoit sa jeunesse, sa gloire et sa vieillesse.

Il est assez difficile d'accrocher à cette écriture. Les mots se succèdent, les phrases sont travaillées, mais le lecteur n'est pas transporté. On aimerait en savoir plus, que le fond de l'homme apparaisse, que ce qui en fait un champion, un être hors norme soit révélé.

Bref, en dépit des qualités évidentes de ce texte, je n'ai pas ressenti l'émotion vécue lors de la lecture de "Courir" d'Echenoz, ni, dans un genre différent, lors de la lecture des chroniques journalistiques d'Antoine Blondin.

Toutefois, je remercie les éditions de la table ronde et Babélio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique.

le-12-juillet-1971-le-cycliste-espagnol-luis-ocana-chute_611843_510x255

(Luis Ocana après sa chute au Col de Menté, 1971)

Publicité
Publicité
5 juin 2014

Hannah Kent : "A la grâce des hommes"

Hannah KENT : "A la grâce des hommes"

hannah kent

Quel premier roman !

Sans être magistral c'est un très bon roman, basé sur une histoire vraie et qui nous transporte complètement. On est ailleurs.

Ici, on est dans l'Islande rurale du début du XIXème siècle. Une société rythmée par le labeur difficile dans des conditions parfois extrêmes et très fortement marquée par la religion. Ambiance rigoureuse garantie à tous les sens du terme.

Il n'y a pas de prison en Islande. Et quand Agnes Magnusdottir est condamnée à mort pour meurtre, elle est placée "en détention" dans des fermes. Et notamment dans la ferme de Jon et Margret et leurs deux filles. Le sous révérend est chargé d'amener son âme à Dieu pendant le temps qu'il lui reste à vivre.

Des relations vont forcément s'établir, dans cet hiver où les jours sont très courts et où les hommes et les femmes passent beaucoup de temps dans la badstofa, à filer la laine, à coudre des vêtements, et à discuter.

L'auteur nous immerge. L'ambiance est très bien rendue et les personnages sont travaillés avec soin et profondeur. Le mal n'est pas toujours là où on le croit en dépit de ce qu'en pense le commissaire (sorte de Javert islandais) chargé de faire appliqué la sentence. La complexité de l'âme humaine est là parfaitement révélée.

La fin du roman est captivante, elle happe le lecteur.

Un coup de coeur à conseiller. C'est une lecture d'autant plus originale que l'auteure est australienne (mais visiblement elle connaît bien l'Islande, sa population et sa langue). Un très bon moment de lecture.

Merci à Babélio, et aux Presses de la Cité pour ce livre lu dans le cadre d'une Masse Critique.

 

badstofa

(la badstofa)

 

 

22 mai 2014

Lola Lafon :"La petite communiste qui ne souriait jamais"

Lola LAFON : "La petite communiste qui ne souriait jamais"

petite communiste

Une icône du XXème siècle, une étoile filante en quelques sortes, un passage éclair dans la notoriété universelle, comme un enchaînement d'une minute trente sur la poutre ou aux barres. Et hop ! La voilà : Nadia Comaneci. 

La petite roumaine de 14 ans qui séduit le monde entier à Montréal en 1976. Nadia, le fruit de "l'école roumaine", le fleuron du communisme.

Dans ce roman, le décor est aussi important que le fond. Comme pour un exercice au sol, avec ses ornements chorégraphiques. Le décor ici c'est la Roumanie communiste des années'70 et '80. Ce régime particulier, à la fois policier et émancipateur. Ce régime qui veut se débarrasser des paysans pour faire éclore un homme nouveau, moderne, débarrassé du passé et des croyances et qui ne parvient pas à assurer les besoins vitaux de sa population. Ce pays où tout le monde se surveille, où tout le monde se dénonce. 

C'est dans ce décor que la petite Nadia va éclore aux bons soins de Bélà son entraîneur. Et c'est dans ce décor qu'elle fanera aussi vite. 

Et Lola Lafon, à partir d'un parti pris artistique audacieux, va nous conter cette histoire. Nous sommes immergés dans des échanges épistolaires entre l'écrivain et la championne, puis nous partageons le point de vue de l'écrivain sur place, mais des années plus tard, le témoignage de quelques protagonistes de cette période ... Bref, chaque chapitre surprend le lecteur. Mais le tout se tient très bien. 

Bien sûr chacun y trouvera quelque chose et quelque chose à redire, mais la conception même du roman déroute. C'est également vrai parfois aussi pour le le style. On est loin ici d'une biographie ordinaire. Mais il fallait bien ça pour cette petite femme qui a sa façon aura marqué l'histoire de son siècle. 

 

 

6 mai 2014

Pierre Lemaitre : "Au revoir là-haut"

Pierre LEMAITRE : "Au revoir là-haut"

au-revoir-la-haut-de-pierre-lemaitre-est-edite-chez-albin-michel

Bien sûr il y a eu le prix Goncourt, et la notoriété qui va avec. Mais alors là, c'est mérité, et amplement. Quel talent ! Quel panache !

On est ici entre novembre 1918 et Juillet 1920, la fin de la guerre et l'immédiat après guerre. La guerre est un moment particulier pour révéler les personnalités, mais aussi pour nourrir toutes les ambitions personnelles. Et l'après guerre aussi va révéler son lot de bassesses diverses pour permettre l'enrichissement. Même chez les vainqueurs, les héros, chacun à une revanche à prendre.

Ici ce n'est pas sur un bien que l'on joue (comme le fournisseur de chaussures militaires dans "14" d'Echenoz) mais sur le sentiment, sur la passion, sur le souvenir. Il faut des lieux de mémoire. On peut pas laisser tous ces morts comme ça. Non seulement il leur faut une sépulture digne, que les familles puissent se recueillir devant une tombe, mais il faut des monuments, dans chaque commune, pour que la collectivité se souvienne et rende hommage à tous ces enfants trop tôt emportés dans le carnage mondial.

A partir de personnages admirablement brossés, Pierre Lemaitre nous entraîne dans ces temps troubles où la Nation a du mal à reconnaître les humbles, ces rescapés de la grande guerre, ces gueules cassées, ces pauvres hères dont la vie à basculé dans l'horreur des tranchées. Et puis il y a les autres, les dominants, ceux qui détiennent le pouvoir et l'argent et pour qui la guerre n'est qu'une péripétie qu'il faut vite oublier.

Si le texte est long (560 pages environ) il se lit très facilement. L'histoire, fort bien construite, happe le lecteur. On est pris dans la tourmente des événements qui s'enchainent depuis la mystification initiale jusqu'au dénouement en feu d'artifice le 14 juillet 1920. Un grand roman assurément qui produit un véritable moment de plaisir. Admirable.

Coup de coeur 2014.

 

cimetiere de verdun

(cimetière militaire de Verdun)

 

 

25 avril 2014

Béatrice Egémar : "Elle posait pour Picasso"

Béatrice EGEMAR : "Elle posait pour Picasso"

picasso

Voici un roman "jeunesse" lu dans le cadre d'une Masse critique spéciale organisée par Babélio.

Nous voici ici dans le Montmartre des artistes, des peintres particulièrement, et de la vie d'une certaine "bohème"en 1905. La jeune et belle Linda, qui avait posé pour Picasso, est retrouvée morte, elle a sauté de la fenêtre de sa chambre du quatrième étage. Pour Emile, ce jeune poète qui vient d'arriver au "Bateau-Lavoir" ce suicide est étrange et aiguise sa curiosité. Comment savoir ce qui s'est réellement passé ? Et si le suicide de la bouquetière n'en était pas un ?

Il va falloir enquêter dans ce milieu d'artistes, où à côté de Picasso on croise Max Jacob, Van Dongen, les époux Stein ... et aussi les modèles, ces filles qui veulent sortir de leur misérable condition en posant pour les peintres. Mais on fait également connaissance de tout un milieu avec les apaches, "le lapin agile", le maquis, les moulins,les chiffonniers de Montmartre.

Emile qui se liera d'amitié avec Max Jacob mènera ses investigations, au gré des réflexions et des quelques éléments qu'il peut glaner dans le quartier. Peu à peu, de révélations en découvertes, le mystère de la jeune bouquetière apparaît. Rien n'est clair dans cette histoire. Comme un tableau, c'est par petites touches que l'ensemble se met peu à peu en place. 

Outre l'intérêt de l'intrigue Béatrice Egémar, dans un style très abordable et fluide, en profite pour nous conter cette période dans ce quartier particulier. Trés bien dépeinte, l'ambiance de fond donne une couleur particulière à cette histoire.

picasso fille

(Picasso 1905 : "la jeune fille à la corbeille de fleurs")

Publicité
Publicité
17 avril 2014

Valentine Goby : "Kinderzimmer"

Valentine GOBY : "Kinderzimmer"

Kinderzimmer-de-Valentine-Goby-Actes-Sud_reference

Quel texte poignant et profond sur un fond de tragédie individuelle et collective ! Le décor est planté : le camp de Ravensbrück, camp de concentration pour femmes. Et dans ce camp : la "Kinderzimmer", un bloc spécial installé pour accueillir les bébés nés dans le camp à partir de 1944. 500 enfants y seraient nés.

A travers le destin de Suzanne Langlois, dite Mila, résistante internée, qui arrive enceinte à Ravensbrück, le roman se construit sur cette contradiction : comment peut-on donner la vie dans cet univers spécialement créé pour donner la mort. La mort est partout, et si l'on ne découvre pas l'univers concentrationnaire nazi avec ce livre, l'auteur sait parfaitement rendre compte de sa banalité. La mort est devenue quotidienne, plus personne ne s'émeut. C'est à travers cette maternité (longtemps dénié il est vrai) que se cristallisera une solidarité active entre femmes. C'est l'espoir qui naît. Plus que la personne de l'enfant, c'est l'horizon qu'il représente qui devient important.

Sans jamais tomber dans le mélo ou dans les bons sentiments, Valentine Goby raconte le quotidien qui peu à peu s'éclaire de cette mince lueur de vie. Et cette lueur conduira Mila à vouloir se souvenir de tout, de chaque fait précis, ne rien oublier pour pouvoir raconter.

Un texte profond servi par une réelle maîtrise littéraire. A conseiller, même si, vous l'avez compris, l'ambiance générale est plutôt lourde.

8 avril 2014

Jean Echenoz :"14"

Jean ECHENOZ : "14"

14

Un court roman pour une grande guerre. En une petite centaine de pages, Jean Echenoz nous fait traverser cette période de 4 ans à travers cinq hommes partis au front et une femme restée chez elle.

Ici, pas de grande analyse, on entre de plein pied dans le quotidien, au fil des saisons, de la moiteur d'août au gel de décembre, dans la boue des tranchées, avec les morts, les blessés, les infirmes et les gazés. Et Blanche, qui porte l'enfant de l'un d'entre eux, ici en Vendée, loin du front.

L'auteur, dont l'écriture est parfaitement maîtrisée, porte un regard complètement extérieur. La guerre n'est qu'un objet, le sujet c'est l'homme: Anthime dont le destin sera complètement bouleversé par cet épisode dramatique. Comme toute une génération, comme le pays entier, et tout le continent, et plus largement la fin d'un monde, la charnière d'une ère nouvelle.

La littérature autour de la grande guerre est florissante. Ici on est pas dans une oeuvre majeure (pour ça voir du côté de Dorgelès, Remarque, Cendrars pour les témoins directs) mais dans une fiction qui peut paraître à bien des égards superficielle, mais qui rend bien compte de l'absurdité de ce terrible conflit.

 

4 avril 2014

Antoine Blondin : "L'humeur vagabonde"

Antoine BLONDIN : "L'humeur vagabonde"

humeur vagabonde

Tout quitter, prendre le train, abandonner femme et enfants. Les enfants qui ne parlaient pas encore. La femme qui ne parlait plus. C'est dans un grand silence que Benoit Laborie quitte Mauvezac pour rejoindre Paris.

Benoit Laborie, un anti-héros, une sorte de Meursault avec sa mère en plus. Car l'amour maternel joue ici un rôle central.

A Paris, plein d'espoir, il va chercher à nouer les contacts que sa mère a gardés pour trouver une situation. Mais personne ne se souvient d'eux. Tout le monde ignore ce provincial et son pot d'azalée.

Commence l'errance, et une semaine terrible où les situations cocasses s'enchaînent. Désespoir. Il décide de rentrer à Mauvezac, sans rien dire, pour faire la surprise à sa femme. C'est au moment de ces retrouvailles que par un malentendu se produit un événement dramatique qui bouleversera sa vie.

Benoit Laborie, le médiocre, devient alors l'attraction de la justice et de la presse. De retour à Paris il devient le centre d'intérêt de toute cette société qui l'avait si superbement ignoré. Mais cet intérêt soudain s'éteindra peu à peu alors que le procès dévoilera le manque de consistance du personnage.

La vie de Benoit n'est qu'une salle d'attente de gare, avec les trains qui partent sans nous, et ceux qui partent trop tard, et ceux qui ne partent pas. Et dans cette salle d'attente, les figurants regardent leur vie défiler, sans prise sur elle, sans prise sur rien.

Un texte poétique et plein d'une souffrance larvée, cachée sous l'humour et la cocasserie.

humeur film

(photo : extrait du fim d'Edouard Luntz de 1972 avec Jeanne Moreau et Michel Bouquet)

28 mars 2014

Ruta Sepetys : "Big Easy"

Ruta SEPETYS : "Big easy"

big easy

Encore un littérature jeunesse repéré lors d'une opération "masse critique".

Ici nous voilà transporté dans La Nouvelle-Orléans du début des années '50. Josie Moraine, 17-18 ans, doit se débrouiller dans la vie, entre un boulot de libraire et faire le ménage dans le bordel où travaille sa mère. Il y a là de quoi nourrir des rêves d'ailleurs et surtout des rêves d'autrement. En intégrant une grande université de l'Est par exemple ?

La rencontre avec ce riche client à la librairie un soir de nouvel an sera t-elle l'étincelle qui allumera le feu d'artifice des rêves passionnés de Josie ?

Forte d'un caractère construit par toutes les épreuves de sa condition, Josie se lance dans un défi insensé. Elle peut compter sur des amitiés solides, des amours naissantes, inavouées, innocentes. Mais on n'échappe pas si facilement à son destin.

La Nouvelle-Orléans de ces années là, c'est aussi une criminalité à ciel ouvert, avec une mafia omniprésente dans le quartier français. Et les rêves de Josie se trouvent pris dans la tourmente d'un meurtre mystérieux.

Mené tambour battant, même si le départ est un peu lent, le roman nous brosse une aventure et des personnages bien construits. L'ambiance du sud est très bien rendue, la chaleur moite, la lumière, mais aussi la ségrégation qu'elle soit raciale ou sociale.

Bref, Ruta Sepetys maitrise son sujet : une ambiance, une héroïne et des personnages secondaires. Un bon moment de lecture pour des jeunes qui veulent sortir des dystopies et autres fantasy.

 

 

18 mars 2014

Le thème du mois prochain : le centenaire de la première guerre mondiale

Le centenaire de la première guerre mondiale

Trois romans  pour appréhender cette période particulière.

Jean Echenoz : 14

Pierre Lemaître : Au revoir là-haut

Laurent Gaudé : Cris

14-jean-echenoz

au revoir la haut

cris

 

Publicité
Publicité
<< < 10 20 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 > >>
Publicité

 

Lecture en cours
 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derniers commentaires
Pile à Lire

Le mur des silences

chronique 1

chronique 2

Pot-bouille

Zola

Tendre

montagne de l'ame

 

 

L'animal lecteur
Publicité