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11 décembre 2013

Albert Camus :"La peste"

Albert CAMUS :"La peste"

la peste camus

C'est l'écoute du "gai savoir" de Raphaël Enthoven sur France culture qui m'a poussé à ouvrir les pages de ce livre, dont évidemment je connaissais l'existence. Mais lire Camus, en ce qui me concerne, représente toujours un sacrifice. Et "La peste" n'échappe pas à la règle. Camus, une lecture exigeante et complexe, qui demande un effort que, peut-être, je ne suis pas capable d'accomplir. J'ai aimé "la peste" mais ai-je bien saisi tout le sens du texte ?

La peste c'est une longue parabole, où la maladie représente la guerre, la tyrannie, l'idéologie destructrice. La peste c'est aussi l'histoire d'une résistance, opiniâtre, acharnée. La peste c'est aussi le repli et la peur. Mais la peste c'est aussi le révélateur, en négatif en quelque sorte, du caractère profond de l'homme avec ses grandeurs et ses bassesses, de l'humanité qui vaincra, même si "le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais".

Camus brosse un tableau en nuances de gris (et la description d'Oran dans les premières pages donne le ton) à partir de quelques personnages qui évolueront au rythme de la propagation de la maladie. C'est long et parfois un peu répétitif, comme cette ville close, comme cette vie qui oscille entre fatalité et combat, mais la réflexion du lecteur est toujours sollicitée.

Moins abordable que "l'étranger", "la peste" est un récit froid qui véhicule mal l'émotion et qui, malgré sa concision et un style plutôt sobre, est long à lire. Un chef d'oeuvre quand à l'ingéniosité de la parabole qui n'en fait pas, à mon sens, un chef d'oeuvre de la littérature.

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20 novembre 2013

Georges Simenon :"L'affaire Saint-Fiacre"

Georges SIMENON :"L'affaire Saint-Fiacre"

 

saint fiacre

Un des premiers romans de Simenon, et pourtant un des plus connus. Il met en scène le commissaire Maigret pour un retour aux sources dans son village natal de Saint-Fiacre.

"Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts". c'est par ces mots que le commissaire est prévenu la veille. Il se rend donc sur place pour assister au meurtre de la comtesse de Saint-Fiacre.

Lire Simenon aujourd'hui, c'est se retrouver dans une atmosphère désuète, dans un village du Bourbonnais à proximité de Moulins, dans cette France paysanne où la fracture sociale est évidente entre les châtelains, propriétaires, riches et oisifs, et les métayers, travailleurs, respectueux mais envieux. Tout se passe lentement, comme dans un univers immuable et ordonné à tout jamais, entre messes, petits commerces, soleil gris dans la brume de Toussaint et cette auberge où cuit et recuit un éternel café.

Pour Maigret il s'agit d'un retour dans le village de son enfance, et les souvenirs qui reviennent à la moindre occasion influent sur l'enquête qu'il mène. Personnellement atteint par le drame, les souvenirs perturbent même le commissaire au point qu'il en arrive à une certaine passivité. Un lâcher prise qui n'empêche pas un final de haute volée, à la Walter Scott.

 

 

 

 

14 novembre 2013

Gustave Flaubert :"La légende de Saint Julien l'Hospitalier"

Gustave FLAUBERT :"La légende de Saint Julien l'Hospitalier"

légende saint julien

Deuxième des trois contes de Gustave Flaubert, nous voilà plongé dans une atmosphère fantasmagorique qui a dû inspirer Italo Calvino pour ses "Ancêtres".

Né pour devenir saint et empereur, le jeune Julien, de noble souche, vit au château de ses parents et passe son temps à la chasse. Alors qu'il traque un cerf, celui-ci lui annonce une malédiction :« Maudit ! maudit ! maudit ! un jour, cœur féroce, tu assassineras ton père et ta mère. » Julien, pour que la prémonition ne se produise pas, fuit, devient un chevalier combattant sur tous les fronts, et finalement rencontre l'amour. Mais ses parents, qui rien n'a pu consoler de son départ, sont à sa recherche et vont le retrouver. Par une confusion terrible inspirée de sa jalousie, Julien va effectivement occire ses père et mère. Il quitte tout, alors, pour devenir un mendiant errant.

Quelle belle écriture Flaubert met au service de cette légende violente et fatale qui conjugue à la fois Oedipe et Tristan et Iseult,  pour nous décrire le vitrail de la cathédrale de Rouen ! Un travail d'orfèvre qui magnifie l'imaginaire de l'auteur. Le récit nous révèle un personnage avec toutes ses ambiguïtés : de la piété filiale au sadisme carnassier, de la culpabilité à l'altruisme rédempteur.

Un texte court, mais du grand art.

vitrail

(fragement du vitrail de la cathédrale de Rouen)

 

 

 

10 novembre 2013

Italo Calvino :"Le chevalier inexistant"

Italo CALVINO :"Le chevalier inexistant"

chevalier

Troisième volet de la série de contes intitulée "Les ancêtres", nous voici ici au temps de Charlemagne et des guerres continuelles entre les preux chrétiens et les infidèles mahométants. Dans ces temps, Agilulfe, un chevalier, combattait dans une armure blanche, immaculée. Mais dans cette armure, point de chevalier. 

Et pourtant, s'il n'a pas de corps il a un esprit et représente l'ordre et la perfection en toute chose. Mais la guerre est également omniprésente avec tout le chaos ordinaire qu'elle entraîne. C'est un roman chevaleresque, et au détour des pages, on croise des personnages haut en couleur, toujours à la recherche de ce quelque chose qui caractérise l'existence.

Si le texte et d'une écriture très abordable, c'est le sens profond qui est plus difficile à découvrir. L'auteur emporte le lecteur dans ces aventures abracadabrantesques avec humour et poésie, grâce à une construction parfaite et un rythme haletant. 

Si Agilulfe ne connaît pas la fatigue car il n' a pas de corps, le lecteur, lui, ne se lasse pas car il est pur esprit.

 

 

 

 

 

 

 

 

1 novembre 2013

Gustave Flaubert : "Un coeur simple"

Gustave FLAUBERT : "Un coeur simple"

un-coeur-simple_couv1

 

De l'amour véritable dans un coeur simple.

Premier des "trois contes" que Flaubert a publié à la fin de sa vie, "Un coeur simple" c'est la vie de Félicité, vie à la fois triste et exaltée. Un conte qui tourne autour de l'amour.

Flaubert nous brosse un portrait de cette femme vraie, de cette femme qui aime sans rien attendre en retour. Cette femme qui donnera tout son amour, à Virginie d'abord, à Victor ensuite puis à Loulou. Loulou, le perroquet qui personnifie, si l'on peut dire, l'amour divin, l'esprit saint.

Ce conte est aussi intéressant, outre le style remarquable de l'auteur, pour sa valeur sociologique et sa description de la vie de la classe aisée en Normandie au début du XIXème siècle, car le récit est linéaire, sans intrigue, un peu fade même. C'est dommage, le personnage aurait mérité d'être plus fouillé, plus creusé. L'analyse psychologique n'est pas mise en valeur alors que la matière est abondante avec tous les malheurs que Félicité traverse. Quoi qu'il en soit la lecture est agréable, abordable aussi et c'est quand même essentiel.

A noter la remarquable adaptation cinématographique réalisée par Marion Lainé en 2008 et une Félicité très touchante dans la peau de Sandrine Bonnaire.

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29 octobre 2013

Italo Calvino :"Le Baron perché"

Italo CALVINO :"Le Baron perché"

 

9782020551472

Deuxième conte philosophique d'Italo Calvino dans la série "Les ancêtres", "le Baron perché" fourmille d'inventions littéraires et fantastiques.  Côme, alors âgé de douze ans, au cours d'un repas pendant lequel sa famille veut lui faire manger des escargots, décide de se réfugier dans les arbres ... et de n'en plus descendre. C'est le début d'une longue aventure, toute en hauteur, dans les diverses ramures de la région d'Ombreuse en Ligurie, le début d'une construction qui le poussera, par la lecture notamment, à épouser les idées des Lumières contre l'ordre établi, à espérer dans la Révolution, dans l'instauration d'une République Universelle .... Du haut de ses arbres Côme pense le monde différemment. Il aidera les pauvres, les opprimés, les faibles et il connaîtra l'amour. Les livres sont le ressort qui ouvre toutes les portes, qui abat tous les murs.

Avec une très belle écriture, ce texte qui mèle avec maestria la réflexion et l'humour emporte le lecteur dans les délices de la vie sauvage, de l'insoumission, de la révolution. Du grand art.

 

12 octobre 2013

Italo Calvino : "Le Vicomte pourfendu"

Italo CALVINO : "Le Vicomte pourfendu"

 

vicomte

Premier volet de la trilogie "Nos ancêtres", "Le Vicomte pourfendu" est un conte à la fois extravagant et philosophique.

Médard de Terralba voit son corps coupé en deux dans le sens de la longueur par un boulet de canon lors d'une bataille contre les turcs. Une des deux moitiés a pu être sauvé (ah, la chirurgie en temps de guerre ! ) et rentre au village. Et c'est le mal incarné qui rentre au village, cette moitié de Vicomte dans son manteau noir. Les villageois vont subir sa violence acharnée.

Jusqu'au jour où l'autre moitié du Vicomte apparaît, revenue elle aussi du champs de bataille. Et chaque moitié vit sa vie indépendamment de l'autre. La seconde dispensant le bien et la bonté autour d'elle.

Et là c'est la confrontation entre le bien et le mal. Comme deux facettes de la même personne.

Très bien écrit, ce récit bref (à peine une centaine de pages) met en scène ces deux demi-personnages, dans un décor et une ambiance de conte tout à fait originale et drôle  narré par un gamin (le neveu du Vicomte) de façon naïve et profonde à la fois.

Au-delà du texte, Italo Calvino nous pousse à la réflexion, sur nous même sur  nos comportements. Et même jusqu'à l'absurde : le bien peut il exister sans le mal ?

 

 

6 octobre 2013

Sofi Oksanen : "Purge"

Sofi OKSANEN : "Purge"

 

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L'Estonie à travers une histoire de femmes

Quel beau roman, qui utilise l'histoire de l'Estonie de 1939 à 1992 pour nous peindre le destin de femmes. L'Estonie, indépendante depuis 1920, et occupée à partir de 1940, par l'Allemagne nazie d'abord puis par la Russie soviétique ensuite jusqu'en 1992. Comment vivre libre dans ce contexte et défendre son identité ? Comment chacun positionne sa vie quotidienne dans cette ambiance ? 

La vie est rude pour ces femmes, la vie est faite d'humiliations, de peur, de délations, de trahisons. En 1992 Aliide, vieille femme qui vit une vie simple dans une ferme sera perturbée par l'irruption de Zara, jeune fille en guenille affalée dans la cour boueuse. Aliide, froide, dure et silencieuse va la recueillir. Toute l'histoire d'Aliide va s'écouler, depuis la jeune et amoureuse, jusqu'à la vieille solitaire, Aliide qui cache tous les secrets qui ont traversé ces temps si durs. 

D'un point de vue historique le roman est très intéressant en ce qu'il nous fait découvrir à travers la vie des gens le destin de ce peuple dominé pendant si longtemps. Du point de vue du récit, il est poignant et si le personnage d'Aliide ne porte pas à l'empathie, on se prend quand même à éprouver de l'affection pour elle. Et Zara, jeune fille qui rêve d'occident et d'argent et que la mafia transformera en esclave sexuelle, comment ne pas croire en sa fuite ? Et la rencontre entre ses deux femmes si contrastées ? Et si quelque chose de plus profond les rapprochait ? 

Bien écrit, d'une lecture aisée malgré les thèmes abordés qui sont souvent lourds, et une ambiance pesante ce roman mérite un détour. 

 

11 septembre 2013

Dennis Lehane : "Shutter Island"

Dennis LEHANE : "Shutter Island"

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Ce roman a déjà 10 ans et a fait l'objet d'une magistrale adaptation cinématographique, mais cela ne gâche rien au plaisir de le lire. 

Shutter Island est un îlot siège d'un hôpital-pénitencier (ou l'inverse) dans lequel sont enfermés les criminels violents et souffrant de troubles psychiatriques. Le décor est planté. Une détenue a disparu. Teddy Daniels marshall de Boston et son équipier débarquent pour mener l'enquête. Comment cette détenue, schizophrène, qui a tué ses trois enfants, a t-elle pu disparaître de sa cellule encore fermée de l'extérieur ? Mais Teddy veut profiter de cette enquête pour retrouver le meurtrier de sa femme et mettre à jour la vérité de cet établissement soupçonné de pratiquer de terribles expérimentations sur les patients.

A travers ce récit très bien mené, le lecteur est plongé dans l'enfer de l'univers carcéral et psychiatrique. Il faut en permanence se méfier des apparences, déjouer les conspirations, détecter les mensonges, résoudre les énigmes. Le rythme est haletant, l'espace est confiné, la météo hostile. Le dénouement est remarquable. 

Ce récit est également fort bien documenté et la maladie mentale (la schizophrénie) tient là une place majeure. 

Chacun est responsable de ses actes, mais surtout chacun doit accepter de porter cette responsabilité. La psychiatrie (psychanalyse) a permis de mettre à jour le phénomène des mécanismes de défense. Il sont là au centre de ce thriller haletant. 

Il s'agissait là de ma première rencontre avec cet auteur majeur. Ce ne sera pas la dernière. 

 

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30 août 2013

Henning Mankell : "Les chaussures italiennes"

Henning MANKELL : "Les chaussures italiennes"

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Une belle photo en couverture n'est pas, à elle seule, un gage de la qualité du roman que le reste des pages renferme. Un peu comme pour la maison de disques "ECM" dont parfois le seul intérêt réside dans la qualité de la photographie, tant la musique qu'il contient paraît austère et froide. 

Ici, tel n'est pas le cas. Même si l'ambiance est austère et froide également, ce roman est plein de douceur. 

Un ancien chirurgien de 65 ans vit seul, depuis 12 ans, dans une île d'un archipel suédois, sans voisins, entourés par son chien et sa chatte. La vie est rythmé par les saisons, la météo et le passage du facteur. Pourquoi a t-il abandonné la médecine ?  A quoi cherche t-il à échapper ? 

Pourtant, en ce jour de solstice d'hiver, une visite inattendue va bouleverser l'équilibre quotidien dans lequel il se réfugie. Rattrapé par son passé, il cheminera, aussi bien géographiquement que psychiquement pour sortir de sa carapace et se découvrir lui même. Il va comprendre ses erreurs passées et s'ouvrir peu à peu aux autres. 

Réflexions sur la responsabilité de chacun, la culpabilité et la rédemption, sur la vie et la mort, sur l'accompagnement des mourants, le roman est écrit avec subtilité et finesse. 

Toutefois, même si les personnages sont bien traités, on a du mal à entrer complètement dans cet univers, dans cette réflexion, dans cette introspection. Le narrateur n'entraîne pas forcément l'empathie et si la lecture reste agréable on est loin là d'une oeuvre littéraire aboutie. 

 L'auteur est mondialement connu pour ses polars. J'en lirais un, promis. 

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