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L'animal lecteur

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21 décembre 2015

John Irving : "L"hôtel New Hampshire"

John IRVING : "L"hôtel New Hampshire"

hotel new hampshire

Avec Irving je continue la découverte des grands romanciers américians (après Thomas Pynchon et Joyce Carol Oates) et là on a affaire à un grand roman, une épopée familiale à la fois burlesque et grave.

John Berry nous conte l'histoire trépidante de sa famille, depuis la rencontre de ses parents, quelque part dans le Maine,  la naissance des frères et soeurs (Frank, Franny, Lilly et Egg),  le grand-père, le chien, Freud et l'ours. La vie de famille se réalise à travers le rêve du père : tenir un hôtel. L'hôtel New Hampshire.

En fait d'hôtel il y en aura trois, au gré de circonstances qui poussent à déménager et à entraîner tout ce petit monde. La famille est attachante, les péripéties sont grandioses, chacun se respecte, s'apprécie, s'aime ... Quel bonheur !

Mais la vie de la famille, si belle soit t-elle est aussi marquée par les drames. A travers le regard évoluant du jeune John, on passe du rire aux larmes. et  les préoccupations adolescentes prennent aussi une part importante de cette histoire.

Même si le rythme se ramollit un peu dans la deuxième partie du roman, et si l'épisode viennois présente quelques longueurs, le lecteur est emporté par ce récit foisonnant. Comment ne pas jalouser ces êtres capables de tout pour donner corps à leurs rêves ?

 

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17 décembre 2015

La liste de Noël

La liste de Noël

 

liste de Noël

Littérature américaine contemporaine pour cette année. Lequel au pied du sapin ?

 

28 novembre 2015

Boualem Sansal : "2084- La fin du monde"

Boualem SANSAL "2084 - La fin du monde"

2084

Le magazine "Lire" vient de classer ce roman comme le meilleur de l'année 2015. Eh bien, c'est qu'on doit pas avoir la même approche.

Le sens profond de ce roman dystopique qui rappelle par son titre le célébressime "1984" de George Orwell, est certainement très clair, mais la narration ne suit pas. On peine à entrer dans l'histoire, l'installation est lente, puis on commence à être emporté par le récit et là patatras, la fin nous embrouille plus qu'elle nous éclaire.

Dans l'Abistan la société est basée sur l'ignorance, pas de fioritures, pas de culture, même presque plus de langue. On vénère Yölah et Abi son délégué. L'Abistan est construit sur les ruines d'un monde ancien, à partir d'une extrapolation d'une religion ancienne, disparu progressivement à l'occasion de guerres saintes successives ... Le temps même semble immuable, y'a t-il un avant 2084 ? Y a t-il un après ?

C'est dans ce monde qu'Ati, parti en cure au sanatorium pour soigner une phtisie, va découvrir qu'il existe une frontière. Et qui dit frontière dit existence d'un ailleurs, d'un autre monde ... bouleversant. Dérangeant, même. Peu à peu, le petit cerveau formaté va ouvrir des perspectives jusqu'alors insensées, et la rencontre avec l'archéologue Nas va décupler les interrogations.

Boualem Sansal nous présente une société où le fondamentalisme religieux a pris le pas sur tout et régit la vie de chacun. Pas de place pour l'individu, règles strictes rythmant le quotidien, surveillance constante et diffuse, appareil d'Etat omnipotent, massacre des réfractaires, hiérarchie sociale figée ... Cette société est une dictature, une tyrannie de la pire espèce.

Bref, si te thème est intéressant, le récit ne le met guère en valeur. On aurait pu là avoir un livre fort qui devienne un classique, à l'instar de "La ferme des animaux" d'Orwell ou de "La peste" de Camus, mais le compte n'y est pas. Je n'ai pas réussi à être emporté par le récit et par l'aventure. Dommage.

 

 

 

20 novembre 2015

Antoine Choplin : "Une forêt d'arbres creux"

Antoine CHOPLIN : "Une forêt d'arbres creux"

foret-darbres-creux-01

Résister à l'oppression par le dessin ?  A Terezin entre 1941 et 1944 c'est le destin de Bedrich Fritta. Interné dans ce camp "modèle" vitrine du bon traitement des juifs par les nazis (voir à ce sujet l'excellent "Terezin Plage"), Bedrich dirige le service du dessin technique. il s'agit essentiellement de dessins architecturaux.

Mais avec les autres dessinateurs ils vont crayonner ce qu'ils vivent, ce qu'ils voient, ce qu'ils ressentent. Evidemment il faut prendre d'énormes précautions pour cette activité toute à la fois clandestine et séditieuse. Quelques dessins sortiront du camp, quasi miraculeusement.

Antoine Choplin s'attache à nous faire entrer dans le quotidien de Bedrich, de sa femme Johanna et leur enfant Tomi. Avec une sensibilité servie par un langage imagé mais précis, avec un art de la concision (le texte est plus une longue nouvelle qu'un court roman) parfaitement maîtrisé, l'auteur creuse le sillon de la vie des hommes autour de l'art pictural à la suite de "Radeau" ou du "Héron de Guernica" notamment.

Au fil des ans, et des textes, Antoine Choplin devient un auteur incontournable.

Cette lecture est dans le cadre des #MRL2015. Merci aux éditions "La fosse aux ours"

terezin fritta

(dessin de Bedrich Fritta réalisé à Terezin)

 

 

 

16 novembre 2015

Antoine Choplin : "La nuit tombée"

Antoine CHOPLIN : "La nuit tombée"

 

nuit tombée

Que reste-t-il de Tchernobyl ? Pas de la centrale dont le confinement de béton et d'acier est toujours en cours presque 30 ans après l'accident, non, mais les gens de Tchernobyl ? Ceux de Pripiat plus exactement ?

Ces gens qui ont vécu l'accident, qui ont travaillé sur le site pour le sécuriser dès le lendemain de ce 26 avril 1986, ceux qui sont partis, évacués, ceux qu'on a installé plus loin et qui ont repris un cours de vie, ceux qui sont atteints d'affections incurables, ceux qui ont perdu les leurs ...

Gouri fait parti de ceux-là. Il vit à Kiev, il est écrivain. Il veut revenir chez lui à Pripiat, revoir son appartement, là où il a vécu avec sa femme et sa fille. Mais la zone est protégée et inhabitée, c'est un no man's land. Il décide d'y aller enfourchant sa moto. Le temps d'un aller-retour, avec une halte le temps d'un dîner chez les amis restés à proximité de la zone.

C'est simple, mais c'est beau. Quelques dialogues à mots comptés, des phrases simples, de la poésie et beaucoup d'émotions.Un court roman, qui se lit vite, mais qui grâce à sa profondeur restera longtemps dans les souvenirs.

Antoine Choplin est un auteur que j'apprécie pour son écriture et par la capacité qu'il a à situer des histoires simples dans des contextes graves ( le bombardement de Guernica pour "Le héron de Guernica" ou encore l'exode de 1940 pour "Radeau").

 

 

 

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11 novembre 2015

Thomas B. Reverdy : "Il était une ville"

Thomas B. REVERDY : "Il était une ville"

Reverdy

Encore un roman de la rentrée littéraire 2015 qui a figuré dans la première liste du Goncourt.

Le décor est vite planté : il s'agit de Detroit (Michigan). Detroit la ville des moteurs, capitale de l'industrie automobile toute puissante. Mais en ce début de XXième siècle, la Catastrophe a saisi la ville. Un cataclysme qui va tout emporter.

2008 : la crise financière va emporter complètement cette ville, ses usines, ses habitants. Plus de travail, impossible de rembourser les crédits, les habitants quittent peu à peu la ville. Le dernier qui part éteint la lumière....

C'est dans cette atmosphère qu'un ingénieur français est envoyé par l'Entreprise pour mettre au point une nouvelle plate-forme d'automobile qui permettra de relancer cette industrie. il découvre alors la désolation. Des quartiers entiers désertés, des services publics abandonnés, des gamins livrés à eux-mêmes, des mafias locales qui réorganisent la société, une police dépassée et quelques âmes qui ne veulent pas (ou ne peuvent pas) partir.

Ecrits en chapitres courts et denses, on suit quelques personnages typés et attachants, même s'ils sont parfois un peu archétypaux. Ils sont les résidus d'une société où le taylorisme a poussé à fond sa logique implacable, au-delà des processus industriels jusque dans la vie même, où la finance s'auto-nourrit sans états d'âmes, où l'argent roi ne connaît ni règles ni frontières ...

La ville de Détroit est particulièrement bien décrite, elle est même le personnage principal du récit, et l'auteur s'en est particulièrement imprégné et nous la restitue avec une force évocatrice à la fois féroce et tendre.

Detroit-problems

1 novembre 2015

Gaëlle Josse : "Le dernier gardien d'Ellis Island"

Gaëlle JOSSE : "Le dernier gardien d'Ellis Island"

josse

Ellis Island est une île située à l'embouchure de l'Hudson au sud de New-York. Sur cette île se trouve un ensemble de bâtiments qui a abrité les services fédéraux de l'immigration. Pendant toute la première moitié du XXème siècle tous les immigrants (pour l'immense majorité européens) ont transité par cet endroit situé à quelques centaines de mètres de Liberty Island. Le temps du séjour était variable selon la complexité du dossier du migrant (qualifié par des critères sanitaires, politiques et judiciaires essentiellement).

Une dernière étape sur le chemin de l'accès à l'Amérique, le point de départ d'une nouvelle vie. Car tous en arrivant rêvent de ça et tous en partant d'Europe ont abandonné leur vie ancienne.

Nous sommes ici en 1954, à quelques jours de la fermeture définitive du centre. C'est le journal tenu par son directeur pendant ces quelques jours que nous lisons. Le centre est vide, restent les souvenirs et les fantômes de toute une vie passée au service d'une mission à la fois noble par son objet (accueillir) et déchirante par ses contraintes (refuser l'accès).

John Mitchell profite de ces quelques jours de solitude pour une introspection rétroactive sur les faits marquants de la vie qu'il quitte, sa jeunesse, son mariage, les épreuves de la vie, son ascension professionnelle, ses rencontres marquantes avec les immigrants, le traitement de certains "dossiers" délicats. C'est bien l'unité complexe de l'homme qui est mise à nue avec ses forces et ses faiblesses, ses certitudes et ses doutes.

Le ton est intime, il ne s'agit pas d'une somme sur le fonctionnement de cet instrument majeur de la politique migratoire des Etats-Unis, et les portraits dressés sont touchants. Et finalement si les migrants ne forment que le décor, la sous-couche, ils constituent par leur humanité le coeur même et la saveur de ce court roman.

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(1892, arrivée de migrants à Ellis Island)

28 octobre 2015

Denis Tillinac : "Retiens ma nuit"

Denis TILLINAC : "Retiens ma nuit"

Tilliniac

Blois, sur les bords de Loire, comme le fleuve, la vie coule, tranquille. Comme un espace-temps figé dans cette France provinciale, pas vraiment ringarde, mais pas vraiment avant-gardiste non plus.

C'est là que vivent François et Hélène. Devrais-je dire François et Claire d'un côté et Hélène et Franck de l'autre.

François est médecin, assez peu conventionnel en termes de mode de vie "bourgeois", même s'il a épousé le meilleur parti de la ville. Hélène tient une galerie d'art, c'est surtout l'épouse de Franck, un homme d'affaires arriviste et pressé.

La soixantaine, la vie est bien rangée et certainement ennuyeuse, des enfants, des petits enfants ...

Mais l'amour dans tout ça ?

Peut-on à 60 ans s'affranchir des codes et entamer une aventure passionnée sans pour autant vouloir renverser la table des conventions sociales  ?

A  travers le double récit de cet amour, d'un côté le journal de François et de l'autre les lettres d'Hélène, Denis Tillinac nous refait traverser la France dans le temps (depuis les années '60 le temps de la jeunesse, la France de Johnny, des premières amours), dans l'espace (Paris et la province, les châteaux de la Loire) et dans les moeurs (scènes de vie familiale, oligarchie politique provinciale, études, ascension sociale ...).

Mais le texte a du mal à accrocher. C'est lourd, un peu emphatique et fastidieux à la lecture.Un charme désuet jusque dans l'écriture.

Reste cette belle histoire d'amour portée par ce message d'espoir universel. Et c'est tant mieux.

 

20 octobre 2015

Olivier Bleys : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

Olivier BLEYS : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

bleys

Le sumac c'est l'arbre à laque. Même vieux et improductif, il trône devant la maison des Zhang à Shenyan au nord-est de la Chine. Zhang Wei a enterré ses parents à son pied, et les vieilles racines font probablement corps avec les fondations de l'humble bâtisse qui tient lieu de maison familiale.

Dans cette Chine post-industrielle, à l'heure de la finance reine, du capitalisme roi, que reste t-il des anciennes familles ouvrières ? Comment ces pauvres gens que la Révolution avait porté aux nues s'adaptent-ils à la Chine nouvelle, celle du XXIème siècle ?

Wei est un chômeur qui lutte chaque jour pour chaparder un peu de charbon pour chauffer sa famille, en revendre une partie pour économiser afin de réaliser le souhait de ses parents : posséder enfin la maison qu'ils habitent. Yuan après yuan, la famille (le mari, l'épouse, la fille et les beaux-parents) vit de sacrifices quotidiens.

Mais que représente le rêve d'un individu face à la machine impitoyable du profit, du progrès, de la transformation radicale de la société ? Que pourra la volonté d'une famille unie face au projet  de creusement d'une gigantesque mine de terbium ?

Olivier Bleys nous fait pénétrer dans l'intimité chinoise, sublimant parfois le quotidien à la manière d'un Mo Yan. Sans manichéisme il montre les travers d'une société poussée vers le progrès technologique et qui n'a que faire des individus trop faibles, trop pauvres, ou sans ambitions. Mais ce roman est aussi le roman d'une résistance. Une résistance sourde, loin des médias, loin des fracas. Une résistance humble de ceux que la nouvelle révolution chinoise a oublié.

Comme le sumac vieux et improductif c'est grâce à leurs racines que les nouvelles branches peuvent atteindre le firmament.

arbre

 

13 octobre 2015

Amélie Nothomb : "Acide sulfurique"

Amélie NOTHOMB : "Acide sulfurique"

acide sulfurique

Excellente surprise que cet Amélie Nothomb déjà vieux de 10 ans. Quand Nothomb ne parle pas d'Amélie c'est quand même bien.

Et ici c'est grave. C'est notre société du voyeurisme télévisuel qui est disséquée à travers le regard acéré de l'auteure. On est dans le paroxysme de la télé réalité. Le jeu s'appelle "Concentration" et reconstitue la vie déshumanisée d'un camp de concentration de l'époque nazie, les caméras en plus. Les candidats sont pris au hasard et soumis à la sauvagerie de kapos écervelés. L'affrontement du bien et du mal.

Au delà de l'histoire elle-même, qui manque un peu de profondeur toutefois, ce que l'on retient ce sont les questions sous-jacentes qu'il pose déjà à l'époque et qui sont toujours réelles et amplifiées aujourd'hui. En 2015 le télé réalité est devenue un contenu quotidien, un succédané de divertissement pour une masse qui cherche à vaincre l'ennui d'une société sans idéal et sans but. Le spectaculaire comme un sacré.

A la lecture de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à Aldous Huxley et à George Orwell. En est-on vraiment arrivé là ? La réalité virtuelle est-elle devenue notre réalité tangible ? Si Dieu est mort à Auschwitz au XXème siècle, n' a t-il pas ressuscité au XXIème dans le vide sidéral de l'information spectacle, de la gloire éphémère et de l'audience à tout prix ?

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