Marie Sizun : "Eclats d'enfance"
Marie SIZUN : "Eclats d'enfance"
Marie Sizun, que j'ai découvert récemment avec "Le père de la petite", nous livre ici des bribes d'enfance à la frontière entre le XIXème et le XXème arrondissement de Paris.
Le parti pris de l'auteure est intéressant, en ce qu'il qu'il adopte comme trame de points de repères géographiques (les lieux et rues du quartier). A chaque lieu son souvenir, son "éclat", comme une brisure de miroir qui révèle une partie de l'histoire.
L'histoire, c'est celle de l'enfant. Cette fillette dont on suit les pérégrinations spatiales et spirituelles pendant une dizaine d'année.
Le ton est distant, le récit est fait à la troisième personne, comme si la distance protégeait l'auteure de ses propres souvenirs. Malgré cette distance, cette analyse quasi froide, le lecteur s'attache à cette enfant (tout comme il s'est attaché à "la petite" précédemment). Ce récit replonge le lecteur dans ses propres souvenirs d'enfance, quand bien même le contexte (géographique et social) est différent.
On plonge ici, à travers les souvenirs fugaces de cette enfant, dans la vie du quartier au sortir de la seconde guerre mondiale. C'est un Paris populaire, quelque peu "provincial" qui prend vie dans ces rues, ces squares, ces commerces, ces transports ....
Marie Sizun avait certainement besoin d'écrire pour consolider ses "éclats", et bien tant mieux pour le lecteur qui prend un réel plaisir à les partager.
Il est utile, pour les non résidents du quartier, de suivre les chapitres avec un plan de Paris, cela donne corps au récit. De plus, j'ai été particulièrement intéressé par les détails de la vie du quartier, car mes grands parents habitaient là dans les mêmes années (plus au sud toutefois, côté Cours de Vincennes).