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L'animal lecteur
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9 juin 2014

Hervé Bougel : "Tombeau pour Luis Ocana"

Hervé BOUGEL : "Tombeau pour Luis Ocana"

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Petit livre, vite lu, même pas cent pages, et certaines de quelques lignes seulement, 71 chapitres. Bref, un vrai parti pris artistique et littéraire.

Et ce parti pris peut déranger. Évidemment, ce qui m'intéressait dans cet ouvrage c'était le nom de Luis Ocana (excusez l'absence de la tilda), un grand cycliste des années '70, vainqueur du Tour de France et surtout grand rival d'Eddy Merckx.

Le jour de sa mort, tragique, Luis reconstruit par petites touches, les éléments de sa vie. Point de biographie, mais des compositions,  des impressions, une lumière poétique qui éclaire le bonhomme, qui le donne à voir sous un jour particulier. On aperçoit sa jeunesse, sa gloire et sa vieillesse.

Il est assez difficile d'accrocher à cette écriture. Les mots se succèdent, les phrases sont travaillées, mais le lecteur n'est pas transporté. On aimerait en savoir plus, que le fond de l'homme apparaisse, que ce qui en fait un champion, un être hors norme soit révélé.

Bref, en dépit des qualités évidentes de ce texte, je n'ai pas ressenti l'émotion vécue lors de la lecture de "Courir" d'Echenoz, ni, dans un genre différent, lors de la lecture des chroniques journalistiques d'Antoine Blondin.

Toutefois, je remercie les éditions de la table ronde et Babélio pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique.

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(Luis Ocana après sa chute au Col de Menté, 1971)

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22 mai 2014

Lola Lafon :"La petite communiste qui ne souriait jamais"

Lola LAFON : "La petite communiste qui ne souriait jamais"

petite communiste

Une icône du XXème siècle, une étoile filante en quelques sortes, un passage éclair dans la notoriété universelle, comme un enchaînement d'une minute trente sur la poutre ou aux barres. Et hop ! La voilà : Nadia Comaneci. 

La petite roumaine de 14 ans qui séduit le monde entier à Montréal en 1976. Nadia, le fruit de "l'école roumaine", le fleuron du communisme.

Dans ce roman, le décor est aussi important que le fond. Comme pour un exercice au sol, avec ses ornements chorégraphiques. Le décor ici c'est la Roumanie communiste des années'70 et '80. Ce régime particulier, à la fois policier et émancipateur. Ce régime qui veut se débarrasser des paysans pour faire éclore un homme nouveau, moderne, débarrassé du passé et des croyances et qui ne parvient pas à assurer les besoins vitaux de sa population. Ce pays où tout le monde se surveille, où tout le monde se dénonce. 

C'est dans ce décor que la petite Nadia va éclore aux bons soins de Bélà son entraîneur. Et c'est dans ce décor qu'elle fanera aussi vite. 

Et Lola Lafon, à partir d'un parti pris artistique audacieux, va nous conter cette histoire. Nous sommes immergés dans des échanges épistolaires entre l'écrivain et la championne, puis nous partageons le point de vue de l'écrivain sur place, mais des années plus tard, le témoignage de quelques protagonistes de cette période ... Bref, chaque chapitre surprend le lecteur. Mais le tout se tient très bien. 

Bien sûr chacun y trouvera quelque chose et quelque chose à redire, mais la conception même du roman déroute. C'est également vrai parfois aussi pour le le style. On est loin ici d'une biographie ordinaire. Mais il fallait bien ça pour cette petite femme qui a sa façon aura marqué l'histoire de son siècle. 

 

 

6 mai 2014

Pierre Lemaitre : "Au revoir là-haut"

Pierre LEMAITRE : "Au revoir là-haut"

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Bien sûr il y a eu le prix Goncourt, et la notoriété qui va avec. Mais alors là, c'est mérité, et amplement. Quel talent ! Quel panache !

On est ici entre novembre 1918 et Juillet 1920, la fin de la guerre et l'immédiat après guerre. La guerre est un moment particulier pour révéler les personnalités, mais aussi pour nourrir toutes les ambitions personnelles. Et l'après guerre aussi va révéler son lot de bassesses diverses pour permettre l'enrichissement. Même chez les vainqueurs, les héros, chacun à une revanche à prendre.

Ici ce n'est pas sur un bien que l'on joue (comme le fournisseur de chaussures militaires dans "14" d'Echenoz) mais sur le sentiment, sur la passion, sur le souvenir. Il faut des lieux de mémoire. On peut pas laisser tous ces morts comme ça. Non seulement il leur faut une sépulture digne, que les familles puissent se recueillir devant une tombe, mais il faut des monuments, dans chaque commune, pour que la collectivité se souvienne et rende hommage à tous ces enfants trop tôt emportés dans le carnage mondial.

A partir de personnages admirablement brossés, Pierre Lemaitre nous entraîne dans ces temps troubles où la Nation a du mal à reconnaître les humbles, ces rescapés de la grande guerre, ces gueules cassées, ces pauvres hères dont la vie à basculé dans l'horreur des tranchées. Et puis il y a les autres, les dominants, ceux qui détiennent le pouvoir et l'argent et pour qui la guerre n'est qu'une péripétie qu'il faut vite oublier.

Si le texte est long (560 pages environ) il se lit très facilement. L'histoire, fort bien construite, happe le lecteur. On est pris dans la tourmente des événements qui s'enchainent depuis la mystification initiale jusqu'au dénouement en feu d'artifice le 14 juillet 1920. Un grand roman assurément qui produit un véritable moment de plaisir. Admirable.

Coup de coeur 2014.

 

cimetiere de verdun

(cimetière militaire de Verdun)

 

 

25 avril 2014

Béatrice Egémar : "Elle posait pour Picasso"

Béatrice EGEMAR : "Elle posait pour Picasso"

picasso

Voici un roman "jeunesse" lu dans le cadre d'une Masse critique spéciale organisée par Babélio.

Nous voici ici dans le Montmartre des artistes, des peintres particulièrement, et de la vie d'une certaine "bohème"en 1905. La jeune et belle Linda, qui avait posé pour Picasso, est retrouvée morte, elle a sauté de la fenêtre de sa chambre du quatrième étage. Pour Emile, ce jeune poète qui vient d'arriver au "Bateau-Lavoir" ce suicide est étrange et aiguise sa curiosité. Comment savoir ce qui s'est réellement passé ? Et si le suicide de la bouquetière n'en était pas un ?

Il va falloir enquêter dans ce milieu d'artistes, où à côté de Picasso on croise Max Jacob, Van Dongen, les époux Stein ... et aussi les modèles, ces filles qui veulent sortir de leur misérable condition en posant pour les peintres. Mais on fait également connaissance de tout un milieu avec les apaches, "le lapin agile", le maquis, les moulins,les chiffonniers de Montmartre.

Emile qui se liera d'amitié avec Max Jacob mènera ses investigations, au gré des réflexions et des quelques éléments qu'il peut glaner dans le quartier. Peu à peu, de révélations en découvertes, le mystère de la jeune bouquetière apparaît. Rien n'est clair dans cette histoire. Comme un tableau, c'est par petites touches que l'ensemble se met peu à peu en place. 

Outre l'intérêt de l'intrigue Béatrice Egémar, dans un style très abordable et fluide, en profite pour nous conter cette période dans ce quartier particulier. Trés bien dépeinte, l'ambiance de fond donne une couleur particulière à cette histoire.

picasso fille

(Picasso 1905 : "la jeune fille à la corbeille de fleurs")

17 avril 2014

Valentine Goby : "Kinderzimmer"

Valentine GOBY : "Kinderzimmer"

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Quel texte poignant et profond sur un fond de tragédie individuelle et collective ! Le décor est planté : le camp de Ravensbrück, camp de concentration pour femmes. Et dans ce camp : la "Kinderzimmer", un bloc spécial installé pour accueillir les bébés nés dans le camp à partir de 1944. 500 enfants y seraient nés.

A travers le destin de Suzanne Langlois, dite Mila, résistante internée, qui arrive enceinte à Ravensbrück, le roman se construit sur cette contradiction : comment peut-on donner la vie dans cet univers spécialement créé pour donner la mort. La mort est partout, et si l'on ne découvre pas l'univers concentrationnaire nazi avec ce livre, l'auteur sait parfaitement rendre compte de sa banalité. La mort est devenue quotidienne, plus personne ne s'émeut. C'est à travers cette maternité (longtemps dénié il est vrai) que se cristallisera une solidarité active entre femmes. C'est l'espoir qui naît. Plus que la personne de l'enfant, c'est l'horizon qu'il représente qui devient important.

Sans jamais tomber dans le mélo ou dans les bons sentiments, Valentine Goby raconte le quotidien qui peu à peu s'éclaire de cette mince lueur de vie. Et cette lueur conduira Mila à vouloir se souvenir de tout, de chaque fait précis, ne rien oublier pour pouvoir raconter.

Un texte profond servi par une réelle maîtrise littéraire. A conseiller, même si, vous l'avez compris, l'ambiance générale est plutôt lourde.

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8 avril 2014

Jean Echenoz :"14"

Jean ECHENOZ : "14"

14

Un court roman pour une grande guerre. En une petite centaine de pages, Jean Echenoz nous fait traverser cette période de 4 ans à travers cinq hommes partis au front et une femme restée chez elle.

Ici, pas de grande analyse, on entre de plein pied dans le quotidien, au fil des saisons, de la moiteur d'août au gel de décembre, dans la boue des tranchées, avec les morts, les blessés, les infirmes et les gazés. Et Blanche, qui porte l'enfant de l'un d'entre eux, ici en Vendée, loin du front.

L'auteur, dont l'écriture est parfaitement maîtrisée, porte un regard complètement extérieur. La guerre n'est qu'un objet, le sujet c'est l'homme: Anthime dont le destin sera complètement bouleversé par cet épisode dramatique. Comme toute une génération, comme le pays entier, et tout le continent, et plus largement la fin d'un monde, la charnière d'une ère nouvelle.

La littérature autour de la grande guerre est florissante. Ici on est pas dans une oeuvre majeure (pour ça voir du côté de Dorgelès, Remarque, Cendrars pour les témoins directs) mais dans une fiction qui peut paraître à bien des égards superficielle, mais qui rend bien compte de l'absurdité de ce terrible conflit.

 

10 février 2014

Amélie Nothomb : "La nostalgie heureuse"

Amélie NOTHOMB : "La nostalgie heureuse"

la nostalgie

"Natsukashii" désigne une forme de nostalgie sans tristesse, soudaine et quasi euphorique.

Amélie Nothomb est envahie par ce sentiment difficilement concevable à l'occasion d'un voyage au Japon. Ce pays qu'elle a quitté toute jeune ("Métaphysique des tubes" et  "Biographie de la faim"), puis où elle a rencontré l'amour ("Ni d'Eve ni d'Adam") enfin où elle a travaillé ("Stupeurs et tremblements").

Ce voyage est l'occasion d'un retour en arrière, de rencontres avec les fantômes du passé, avec des personnages dont les souvenirs sont idéalisés (Nishio-San, Rinri). On est là dans une sorte de journal de bord auto-centré où le personnage principal est la nostalgie. Mais Amélie écrivaine regarde Amélie voyageuse et elle la regarde trop. Plus qu'une mise en abyme, ce sont des notes, une suite de considérations, parfois profondes mais bien souvent superficielles.

Décrire ce sentiment de nostalgie heureuse n'est pas aisé, j'en conviens, mais même en 145 pages, Amélie Nothomb n'y parvient pas. En tant que lecteur j'ai trouvé le récit fade et loin de ce qui fait habituellement la richesse de l'auteure : imagination, humour, regard juste et décapant, scénario ... Un journal de voyage. Sans plus.

natsukashii

8 juillet 2013

Maylis de Kerangal : "Corniche Kennedy"

Maylis de KERANGAL : "Corniche Kennedy"

 

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Déshérences en bord de mer

Entre la quatre-voies et la mer, serré sous la corniche Kennedy, il existe un petit coin de falaise. Et c'est là que "les petits cons" vont sauter dans la mer. "Les petits cons" ont entre 13 et 16 ans, ils roulent sur des scooters trafiqués, et traînent en bande sur la Plate, ce rocher plat en surplomb de la mer. La corniche Kennedy, c'est aussi le domaine du commissaire Opéra, chargé d'assurer la tranquillité des lieux et de faire respecter scrupuleusement l'interdiction de sauter de cet endroit bien trop dangereux. "Les petits cons" c'est Eddy, Mario et les autres et Suzanne. Leur royaume c'est le défi. Se défier soit même, se défier l'un l'autre, défier l'autorité. 

Maylis de Kerangal met en scène deux mondes qui s'affrontent. Avec son style particulier, percutant, vif, et qui peut heurter le lecteur, elle nous ouvre le monde de ces ados avec leurs doutes et leurs rêves. En parallèle elle dissèque le monde de ce flic avec ses doutes et ses désillusions dans la lutte contre la délinquance, la prostitution, le trafic de drogue. Récits de déshérences. 

Si cette lecture est courte, elle n'est en rien superficielle. Toutefois on a du mal à se laisser émouvoir par ce récit qui donne plus l'impression d'être un exercice de style qu'un véhicule pour faire vibrer les émotions du lecteur. 

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(Corniche Kennedy, Marseille)

 

 

13 juin 2013

Tatiana de Rosnay : "Le voisin"

Tatiana de ROSNAY : "Le voisin"

Le-voisin

Un voisin comme on n'aimerait pas en avoir.

Colombe exerce la profession de "nègre" pour une maison d'édition. Elle est mariée à Stéphane depuis une dizaine d'année et mère de deux jumeaux. On sent une vie assez aisée sans être opulente. Mais Colombe est-elle heureuse ?

L'emménagement dans un nouvel appartement, plus spacieux, plus confortable, va l'emmener, bien malgré elle à se poser des questions sur sa vie, son travail, son amour, son désir ... Et tout ça par le truchement d'un voisin bien particulier. Ce mystérieux voisin du dessus, qui l'empêche de dormir au son des Rolling Stones. Les nuits de Colombe, en l'absence de Stéphane deviennent un vrai cauchemar. Le manque de sommeil la fera glisser peu à peu sur un pente raide, irrémédiablement.

Mais pourquoi ce voisin qu'elle ne connaît pas s'acharne t-il à ce point sur elle ?

Peu à peu, Colombe prend son destin en main et décide de ne pas se laisser faire. Tout est remis en question. Méthodiquement.

Colombe est-elle prête à en assumer toutes les conséquences ?

Ce thriller psychologique est très bien rythmé et tient le lecteur en haleine.  La pression qui tarde un peu à venir monte crescendo. Dommage quand même que l'on retrouve trop grossièrement les poncifs du genre, des personnages peu fouillés, et une fin quelque peu abrupte. Bref une sensation de "peut mieux faire" se dégage de cette lecture à la fois simple et rapide.

 

29 mai 2013

Marie-Hélène Lafon : "Les pays"

Marie-Hélène LAFON : "Les pays"

les pays

 

Les années de passage d'un pays à l'autre, de l'Auvergne à Paris, du monde paysan au monde urbain, de Claire, fraîchement bachelière et étudiante en lettres classiques à la Sorbonne. Découpé en trois parties, le roman nous délivre trois épisodes parisiens : quelques jours pendant l'enfance à l'occasion du salon de l'agriculture avec son père, les années d'études et enfin vers la quarantaine lors de la visite annuelle du père.

Avec une certaine distance, une certaine froideur même, l'auteure dissèque cette vie entre deux mondes, cette vie à la charnière entre l'enfance et l'âge adulte, mais également à la charnière entre l'auvergnate qu'elle n'est plus et la parisienne qu'elle n'est pas. Et comme cela se situe à la lisière des années soixante on sent également la charnière entre les temps anciens et les temps modernes. Sans fausse nostalgie, Marie-Hélène Lafon dresse le tableau de cette opposition à travers des portraits singuliers, des petits faits, du quotidien, des rencontres, des questionnements et beaucoup d'émerveillements.

Le récit est simple, assez linéaire et le lecteur est porté par l'histoire. Le style est recherché, le vocabulaire précis voire un peu ampoulé, le rythme pesé, les phrases travaillées, et donc la lecture n'est pas d'un abord toujours aisé. Toutefois l'ensemble reste élégant et agréable.

On retrouve là la thématique de l'ascension sociale chère à Annie Ernaux (notamment dans "La place") mais ici le tout est traité sans aucune violence et avec beaucoup de pudeur. Un peu trop peut-être ?

 

santoire

(paysage du Cantal)

 

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