Bernhard Schlink : "La petite-fille"
Bernhard SCHLINK : "La petite-fille"
Lorsque Birgit décède, elle laisse derrière elle, un mari aimant, Kaspar, et tout son passé. Et quel passé ! Originaire de RDA, elle fuira à l'Ouest grâce à Kaspar à qui elle ne révélera pas tous ses secrets. A la lecture des notes manuscrites retrouvées dans son bureau, le mari découvre un pan de sa femme qu'il ignorait, notamment l'existence d'un enfant abandonné à la naissance.
Kaspar se met à la recherche de cette enfant : la fille de Birgit.
Avec lui nous entrons dans cette quête. Parti vers l'Est (à la frontière avec la Pologne) nous voilà confrontés aux communautés "volkisch", ultra nationalistes, racistes et révisionnistes. Mais ce que va découvrir Kaspar, c'est que la fille de Birgit a elle-même une fille, Sigrun, âgée de 14 ans.
Perturbé par le contexte dans lequel est éduquée Sigrun, il propose moyennant dédommagement, de l'accueillir chez lui à Berlin pour les vacances.
Commence alors une relation entre Kaspar et l'adolescente, entre tensions et curiosités, entre intransigeances et désir de découvrir. Comment deux être aussi éloignés peuvent-ils s'apprécier ? Kaspar a pour lui la patience et la culture face à un esprit bercé de complotisme et d'idéalisation du national-socialisme.
C'est un roman touchant, alternant violence et tendresse, espoir et doute, victoires et découragements. L'auteur nous livre, à travers cette histoire singulière, une radiographie de la société allemande confrontée aux mutations du monde contemporain. Il cherche également à nous faire comprendre l'importance de la culture, dans sa variété et dans son universalité, dans la formation de l'esprit individuel et partant dans la construction de l'esprit collectif de l'être humain.
Un très grand roman, véritable coup de cœur.