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21 décembre 2020

T.C. Boyle : "Voir la lumière"

T.C. BOYLE : "Voir la lumière"

Voir-la-lumiere

Voyage, trip même, aux sources du psychédélisme, des premières expérimentations du LSD-25, de la quête de la vérité intérieure et de l'unité d'un groupe de pionniers unis par le même désir de liberté.

Après la découverte du LSD, son utilisation va faire l'objet d’expérimentation scientifique menée par le département de psychologie d'Harvard. Le potentiel de la substance sur le psychisme est tel qu'il ouvre des perspectives inouïes pour les chercheurs. En 1962, autour de Tim Leary, un groupe de professeurs et de jeunes doctorants se forme qui mènent alors, sur eux-mêmes, les premières expériences.

Rapidement l'affaire prend une tournure quasi mystique, avec son rituel du "sacrement", des soirées du samedi, puis de l'expérience proto-communautaire au Mexique. A partir de fin 1963 et durant l'année 1964 on atteint le paroxysme de l'expérience par la communauté totale à Millbrook.

Dans ce roman fort bien documenté, on suit essentiellement Fitz, sa femme Joanie et leur fils Corey. Fitz participe à expérimentation dans le cadre de sa thèse en psychologie ...

Mais est il possible de concilier cette vie de couple et de famille avec la vie de trips en trips, à la recherche de la lumière absolue, de la liberté totale, dégagée de toute emprise ? Comment casser les codes sociaux sans tout détruire autour de soi ?

De la vision idéale de départ, il ne restera pas grand chose, mais la société entière en sera marquée. Artistes plasticiens, musiciens et autres, le LSD va irriguer toute une génération séduite par le pouvoir de ce psychotrope pour stimuler la créativité et renouveler l'art. Avant d'être finalement interdite, de devenir une drogue de rue, banale et dégénérée, et signer par là même la fin de son caractère sacré.

T.C. Boyle nous plonge avec justesse et talent dans cette microsociété, fraîche et bouillonnante, pleine d'espoir et d'idéal. Toute une époque !

 

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2 décembre 2020

Stephen King "Salem"

Stephen KING : "Salem"

salem

Quel bon roman !

La plongée dans l'horreur et la terreur est très lente, laissant le lecteur bien s'imprégner de l'ambiance de cette petite ville du Maine. La description est faite à travers les yeux de Ben Mears un écrivain qui a passé son enfance ici et qui revient après de nombreuses années, et les souvenirs, parfois étranges, viennent érailler cette communauté trop lisse.

Passionnant à tout point de vue, le lecteur est plongé, happé, et lorsqu'il comprend ce qu'il se passe vraiment, il est trop tard. Personne n'en sortira indemne.  Et commence alors une course folle, haletante, suffocante ...

Au-delà du roman d'horreur mettant en scène des vampires, Stephen King nous livre aussi une enquête à partir des personnages principaux, une étude de mœurs de la société d'une petite ville de province à partir d'une multitude de personnages secondaires et une réflexion sur le Mal.

Mené de main de maître, Stephen King s'y entend pour distiller cette atmosphère pesante, lourde, qui fera que le lecteur tourne les pages de plus en plus vite, frissonnant lui-même en espérant se libérer des créatures de la nuit qui inévitablement viendront le hanter.

Du grand art pour un roman de jeunesse de l'auteur qui montre là, dès 1975 tout le potentiel qui fera de lui un auteur majeur de notre époque.

 

5 novembre 2020

Charles Bukowski : "Factotum"

Charles BUKOWSKI : "Factotum"

factotum

L'errance d'un alcoolique à travers le pays et à travers les petits emplois successifs.

Il y a de la truculence dans ce récit, de la grivoiserie parfois, de l'ironie aussi. Si le texte ne manque pas d'humour, il manque quand même un élément pour tenir le lecteur. Mais lequel ?

On suit là les tribulations d'Henry, un gars qui essaie de survivre, qui dépense tout son pognon dans l'alcool, qui aime rire et baiser et qui n’aime pas les lendemains. Apparemment il était très facile de trouver un emploi dans les Etats-Unis de 1945, magasinier, nettoyeur, homme à tout faire, pour peu qu'on ait un peu de tchatche et de la bonne volonté ...

Mais le texte ne mène nulle part, un peu comme la vie d'Henry, on passe d'une piaule à l'autre, d'un entrepôt à l'autre ... heureusement que ce n'est pas trop long.

 

1 mai 2020

Philip K. Dick : "Le maître du Haut Château"

Philip K. DICK : "Le maître du Haut Château"

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Le livre du destin et du hasard dans un monde uchronique où les nazis et le Japon gagnent la seconde guerre mondiale et se partagent les États-Unis. Ce roman est devenu un classique de la science-fiction et pourtant ce n'est pas réellement de la science fiction.

La description de la nouvelle société, régie par les principes nazis, met tout de suite dans l'ambiance. On suit quelques personnages, des espions, des japonais de la classe dominante et quelques américains, un peu paumés, qui essaient de tirer leur épingle du jeu.

Chacun croit avoir un destin, un avenir, dans ce monde réglé comme une horloge.

C'est sans compter sur le Livre et son effet. Mais de quel livre s'agit-il ? De celui écrit et publié par le maître du Haut Château et qui décrit le monde qui aurait pu être si nazis et japonais avaient perdu la guerre ?  Ou bien de celui, plus perfide, qui permet de répondre aux questions que l'on se posent et finalement d'aiguiller les décisions que l'on prend ?

Mais finalement, si le postulat de départ est intéressant, le fil manque de cette épaisseur qui attache le lecteur. Et de cette suite de péripéties s'ensuit une fin qui laisse sur sa faim. Sans être un mauvais roman, c'est peut-être un livre qui a mal vieilli. Dommage.

22 avril 2020

Joyce Carol Oates : "Les Chutes"

Joyce Carol OATES : "Les Chutes"

 

les chutes

En voilà un qui a traîné sur une étagère pendant des années et qui pourtant vaut la peine d'être sorti, lu et apprécié.

Niagara, ce sont les Chutes. Les Chutes impressionnantes, ces énormes quantités d'eau qui tombent en permanence, ce lieu magique, vivant, divin presque. C'est là que nombres de jeunes mariés viennent célébrer leur voyage de noces. Depuis longtemps s'est développé autour des Chutes une industrie touristique florissante.

La jeune Ariah et son époux Gilbert seront de ceux-là, en juin 1950. Gilbert au petit matin de sa nuit de noce, ira se jeter dans les Chutes !

Est-ce là le début d ela damnation d'Ariah ? Errant une semaine à la recherche de son mari, c'est son destin qu'elle va trouver. Elle ne quittera plus Niagara Falls, y fondera une famille avec l'avocat Dirk Burnaby. C'est là tout le bonheur et tout le malheur d'Ariah.

Le décor est grandiose, on l'imagine bien, mais il y a un revers à cette belle médaille. Niagara Falls c'est aussi une cité qui prospère sur l'industrie chimique, des usines qui font vivre la plus grande partie de la population locale. Mais à quel prix ? Les questions sanitaires et environnementales ne sont pas d'actualités, et pourtant on sent poindre le début de la prise de conscience collective. Ce roman nous fait découvrir une Amérique complexe, où la certitude du pouvoir des puissants peut être mise à mal par la seule volonté d'un homme intègre et intransigeant, mû par une force surnaturelle puisée au plus profond des Chutes.

Navigant, comme sur le fleuve, entre les préoccupations familiales et les faits de société, l'auteure, avec une parfaite maîtrise du récit, nous trimbale, et passé le point de non retour ... tout peut arriver. Peu à peu, le lecteur est lui aussi envoûté par l'inévitable pouvoir d'attraction des Chutes et par la complexité de la personnalité d'Ariah.

 

 

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28 janvier 2020

James Lee Burke : "Créole Belle"

James LEE BURKE : "Créole Belle"

 

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La Louisiane dans toute sa splendeur ! Avec Dave Robicheaux et son acolyte Clete Purcel on est servi. Au-delà de l'ambiance, parfaitement restituée, de la moiteur du bayou et de l'écume venue du golfe, on plonge dans une intrigue des plus glauques, à la recherche de Tee Jolie Melton (probablement Créole Belle) une chanteuse noire qui a disparu.

Navigant sans cesse en eaux troubles, nos deux enquêteurs vont tenter de se sortir d'un imbroglio composé d'intérêts financiers issus du pétrole, de traditions esclavagistes et racistes, de passé nazi, de tueurs à gages et autres prostituées et des membres de leur famille. Finalement, le chemin qui mène à la chanteuse disparue est semée de mille embûches, entourloupes diverses, bluffs, stratégies personnelles et mauvaises intentions.

On sue à grosses gouttes, et pas seulement à cause de la météo ! Plus le roman avance, plus les fils se croisent et se décroisent, et plus l'atmosphère est tendue, et moins on y voit clair. C'est captivant. L'apothéose est grandiose !

Roman noir s'il en est, Créole Belle demande quand même une certaine attention pour ne pas perdre le fil des 600 pages. Parfois les situations passent du cocasse à l'exagéré franchissant une frontière ténue qui peut dérouter, voire détourner, le lecteur. Mais ceux qui s'y laisseront prendre ne le regretteront pas car ils seront marqués par ce récit qui vient sans cesse chatouiller, voire énerver, notre sensibilité.

 

 

 

 

 

18 décembre 2019

Joyce Carol Oates : "La fille du fossoyeur"

Joyce Carol OATES : "La fille du fossoyeur"

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Du grand Oates ! Quelle profondeur dans ce roman, ce roman d'une résistance acharnée à toutes les épreuves, à tous les chocs, à tous les accidents qui font l'histoire. Rebecca Schwart, née dans la crasse d'une cale de bateau dans le port de New-York, de parents allemands fuyant le régime nazi. Rebecca Schwart qui va supporter de grandir dans la maison en pierre du cimetière dont son père est le fossoyeur. Rebecca qui va résister à tout, les humiliations et les violences de toutes sortes. Des violences sociales dans cette Amérique qui ne voit pas d'un très bon oeuil l'installation de ces familles de miséreux arrivant d'Allemagne. Des violences physiques et morales quand jeune adulte elle va s'engager dans une liaison amoureuse toxique.

Et si tout cela ne forge pas le caractère ! Et pourtant, jamais elle ne perd espoir. Son fils sous le bras, elle reconstruira tout, pas à pas, pierre après pierre ... La survie à tout prix. Comme ces autres restés en Europe (ou renvoyés parce qu'indésirables aux USA) et qui furent enfermés dans des camps.

L'écriture dense, intense, profonde de l'auteure nous entraîne complètement, nous bouleverse parfois, nous malmène souvent. C'est de l'art en 650 pages, dont aucune n'est à jeter. Un roman qui brille d'intelligence dans un propos accessible à tous mais qui joue en permanence avec notre propre capacité de résistance.

23 septembre 2019

Philip Roth : "Portnoy et son complexe"

Philip ROTH : "Portnoy et son complexe"

Portnoy-et-son-complexe

Que dire qui ne soit déjà écrit ? C'est un classique de la littérature américaine, voire mondiale, dont on peut redouter la lecture tant on a entendu et lu de choses à son propos. La focale tourne autour du sexe et de la figure castratrice de la mère. Nous sommes aux États-Unis après la seconde guerre mondiale, dans une famille juive du New-Jersey. Les thèmes de la religion, du poids social de la famille, du mariage, de la culpabilité individuelle et collective, de la réussite, du bonheur, de l'égalité et de la liberté viennent irriguer le récit.

Plein d'ironie, d'humour et de sarcasmes, ce long monologue adressé au docteur (psychanalyste ? psychiatre ? ) nous raconte l'aventure de cet homme, au-delà du seul passage de l'adolescence, de son rapport aux femmes, surtout les schiskes (les chrétiennes blanches), de son rapport à la judéité, de son rapport à l'Amérique.

On rit souvent, c'est cru, c'est cruel aussi parfois, mais c'est profond et révélateur d'une époque et d'une société. Un grand roman.

4 juin 2019

James Fenimore Cooper : "Le dernier des Mohicans"

James Fenimore COOPER : "Le dernier des Mohicans"

Mohicans

Écrit et publié au début du XIXème siècle, l'action se déroule en 1757, alors que les États-Unis d'Amérique n'existent pas encore. Ici, la guerre oppose les français aux anglais, dans les forêts au nord de New-York, sur des territoires s'étendant de l'océan à à la région des grands lacs.

On y suit les aventures d'un chasseur anglais et deux Mohicans, le père et le fils, derniers représentants de leur tribu.

C'est à l'occasion du déplacement de Cora et Alice, les filles de Munro, pour s’en aller rejoindre leur père qui tient le fort Williams convoité par les troupes françaises que tous les personnages vont se rencontrer. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître de chant, du major Duncan Heyward et d’un guide indien, Magua, qui cherchera à les égarer. Le chasseur anglais et les Mohicans n'auront de cesse de se défaire de Magua et des troupes de Hurons pour conduire toute cette petite équipe à bon port.

Quand on lit ce roman d'aventure, on comprend en quoi il est fondateur. Tous les mythes relatifs aux "indiens", à leur vie en harmonie avec la nature, l'itinérance des campements, mais aussi à leur art de la guerre, de la recherche de traces, du scalp et de la danse autour du totem sont décrits avec précision.

Au-delà de l'histoire, on découvre une Amérique en construction, celle qui va éradiquer les populations autochtones (on dirait natives aujourd'hui) pour confier le territoire au Dieu chrétien et à la suprématie des blancs. Et l'on voit en filigrane les moyens utilisés, la dissémination des armes à feu, la propagation de l'alcool, l'alimentation des haines tribales ...

Même si la narration est datée, à la fois dans le style mais aussi par un certain ethnocentrisme reflet de l'époque où il a été écrit, on se prend au jeu de la lecture et de l'empathie avec les personnages, essentiellement les masculins. Car les personnages féminins ne ne sont que survolés. Dommage que l'on  n'entre pas plus dans l'esprit et la volonté des deux soeurs, notamment lorsqu'elles sont enlevées. Mais là aussi, c'est certainement une marque du temps.

 

23 avril 2019

Joyce Carol Oates : "Sacrifice"

Joyce Carol OATES : "Sacrifice"

 

sacrifice

1987. Un crime raciste dans une Amérique qui ne se parle pas. Dans ce quartier de Red Rock, Pascayne, New-Jersey, la jeune Sybilla Frye est retrouvée agonisante dans le cave d'une usine désaffectée. Elle est noire, elle a à peine quinze ans, elle avait disparue depuis plusieurs jours... Quand on la retrouve, elle accuse des blancs, cinq ou six hommes, dont probablement des flics, de l'avoir séquestrée, d'avoir abusée d'elle et de la l'avoir ligotée et abandonnée ...

Comment la police (blanche) pourrait-elle enquêter sur cette affaire ? Vingt ans après les émeutes qui ont vu la ville s'embraser, la moindre  étincelle peut raviver la méfiance mutuelle. Et de la méfiance à la haine il n'y a qu'un pas ...

Peinture d'une société cloisonnée, hargneuse, violente, Sacrifice nous plonge profondément dans la construction du ressentiment communautaire, victimaire, d'une partie de la société, les plus démunis, noirs aux emplois les moins qualifiés, femmes violentées ou au mieux abandonnées, femmes noires dont les perspectives sont quasi nulles.

Mais Sacrifice nous retourne aussi, car derrière ce fait divers horrible, il y a la manipulation, la récupération, la construction et la diffusion de l'information (à une époque où le web 2.0 n'existait pas) pour des fins pas aussi humanitaires qu'il y paraît dans cette Amérique de la lutte pour les droits civiques, de l'extrêmisme exacerbé qu'il soit blanc-nazi ou afro-américain radical.

Une lecture difficile par son contenu, par son contexte, mais très profond dans sa peinture de la société à cette époque et dans ce lieu. Encore un très grand roman.

 

 

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