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5 février 2020

Alessandro Baricco : "Trois fois dès l'aube"

Alessandro Baricco : "Trois fois dès l'aube"

Trois_fois_des_l_aube

Une homme, une femme, trois rencontres. Trois moments et trois lieux. Les personnages sont les mêmes, les âges diffèrent sans liens logique avec le temps qui passe, mais toujours juste avant l'aube.

Il y a donc une certaine unité dans les trois chapitres qui forment ce court roman. Magnifiquement écrit, plein de sensualité et d'intelligence, on suit ces rencontres fortuites, ces échanges entre deux êtres que tout sépare. Et de ces discussions vont se dévoiler des âmes fragiles, abîmées, seules, perdues.

La lumière de l'aube qui point apporte l'espoir d'un renouveau, d'un recommencement.

Un petit livre par le format, mais grand par l'émotion que suscite le talent de l'auteur. A recommander.

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3 février 2020

Sylvain Tesson : "Sur les chemins noirs"

Sylvain TESSON : "Sur les chemins noirs"

 

Tesson

J'aime les récits de ces personnes qui décident à moment de partir marcher à la recherche d'un je-ne-sais-quoi, en quête d'eux-mêmes ou par défi. Ainsi en fut-il pour "Wild", pour "Via Francigena" ou encore "Le pélerin de Compostelle" ... Mais ici c'est encore autre chose. Foin de spiritualité dans ce défi de traverser la France du Sud-Est au Nord-Ouest en évitant le plus possible les routes, les villes et mêmes les chemins balisés ! La France rurale oubliée. La diagonale du vide. 

Sylvain Tesson est connu pour ces aventures russes. Là, le récit nous est plus familier par les lieux traversés : Mercantour, Provence, Ventoux, Cévénnes, Aubrac, Val de Loire, Normandie. Mais au-delà de l'aventure physique c'est le regard de l'auteur qui enchante.

Le regard qui porte Tesson sur le pays est très intéressant, il se pose en géographe, mêlant au détour des réflexions le physique et l'humain. Les paysages et les hommes, la nature et la société. Et au fil des pas, et des pages, on rencontre Giono, Péguy ou bien encore Cioran, et alors fatigue et monotonie sont vite évacuées.

Le voyage dura plusieurs mois mais la lecture est courte, ce qui ne permet pas de partager la souffrance de l'auteur, ses états intérieurs, ses doutes, ses incertitudes. Mais ce n'était probablement le but. Alors chacun prend son chemin et trouve ce qu'il cherche.

Un très bon moment à travers un pays, une société,  pleins de contrastes et dont l'une des facettes invisible au plus grand nombre se trouve au creux des chemins noirs.

 

838_gettyimages-967389660( quelque part en Auvergne)

Pour lire le rapport sénatorial sur "l'hyper-ruralité" qui a permis à Sylvain tesson de dessiner son parcours.

28 janvier 2020

James Lee Burke : "Créole Belle"

James LEE BURKE : "Créole Belle"

 

CVT_Creole-belle_3171

 

La Louisiane dans toute sa splendeur ! Avec Dave Robicheaux et son acolyte Clete Purcel on est servi. Au-delà de l'ambiance, parfaitement restituée, de la moiteur du bayou et de l'écume venue du golfe, on plonge dans une intrigue des plus glauques, à la recherche de Tee Jolie Melton (probablement Créole Belle) une chanteuse noire qui a disparu.

Navigant sans cesse en eaux troubles, nos deux enquêteurs vont tenter de se sortir d'un imbroglio composé d'intérêts financiers issus du pétrole, de traditions esclavagistes et racistes, de passé nazi, de tueurs à gages et autres prostituées et des membres de leur famille. Finalement, le chemin qui mène à la chanteuse disparue est semée de mille embûches, entourloupes diverses, bluffs, stratégies personnelles et mauvaises intentions.

On sue à grosses gouttes, et pas seulement à cause de la météo ! Plus le roman avance, plus les fils se croisent et se décroisent, et plus l'atmosphère est tendue, et moins on y voit clair. C'est captivant. L'apothéose est grandiose !

Roman noir s'il en est, Créole Belle demande quand même une certaine attention pour ne pas perdre le fil des 600 pages. Parfois les situations passent du cocasse à l'exagéré franchissant une frontière ténue qui peut dérouter, voire détourner, le lecteur. Mais ceux qui s'y laisseront prendre ne le regretteront pas car ils seront marqués par ce récit qui vient sans cesse chatouiller, voire énerver, notre sensibilité.

 

 

 

 

 

28 décembre 2019

Pierre Lemaitre : "Robe de marié"

Pierre Lemaitre : "Robe de marié"

Robe de mariée

Manipulations à tous les étages. Alors que l'on suit le destin de Sophie et des cadavres qu'elle sème, on comprend qu'elle présente des troubles psychiques, on rencontre Frantz, dont on comprend qu'il n'est pas clair non plus ...

Pierre Lemaitre a publié ce thriller bien avant qu'il connaisse la renommée avec "Au-revoir là-haut". Mais déjà le talent est là. Le lecteur est tenu en haleine, les faits s'enchainent, les doutes s'installent. Et puis, par l'entremise de savants changements de point de vue, on entre de plein fouet dans les motivations profondes de chaque protagonistes, dans leurs faiblesses, dans leur manichéisme machiavélique. C'est bien mené, même si parfois, les  moyens mis en oeuvre par Frantz pour exercer son emprise sur Sophie paraissent un peu invraisemblables.

De la vengeance et de l'hérédité comme sources du mal, de l'acceptation de la situation de victime à l'instinct de survie libérateur, les thèmes sous-jacents sont nombreux et distillés sans crier gare au fil du récit.

Un bon thriller, captivant et très bien écrit. Toute une ambiance qui passe sans cesse du gris au noir jusqu'au dénouement.

 

 

18 décembre 2019

Joyce Carol Oates : "La fille du fossoyeur"

Joyce Carol OATES : "La fille du fossoyeur"

La-fille-du-fooyeur

Du grand Oates ! Quelle profondeur dans ce roman, ce roman d'une résistance acharnée à toutes les épreuves, à tous les chocs, à tous les accidents qui font l'histoire. Rebecca Schwart, née dans la crasse d'une cale de bateau dans le port de New-York, de parents allemands fuyant le régime nazi. Rebecca Schwart qui va supporter de grandir dans la maison en pierre du cimetière dont son père est le fossoyeur. Rebecca qui va résister à tout, les humiliations et les violences de toutes sortes. Des violences sociales dans cette Amérique qui ne voit pas d'un très bon oeuil l'installation de ces familles de miséreux arrivant d'Allemagne. Des violences physiques et morales quand jeune adulte elle va s'engager dans une liaison amoureuse toxique.

Et si tout cela ne forge pas le caractère ! Et pourtant, jamais elle ne perd espoir. Son fils sous le bras, elle reconstruira tout, pas à pas, pierre après pierre ... La survie à tout prix. Comme ces autres restés en Europe (ou renvoyés parce qu'indésirables aux USA) et qui furent enfermés dans des camps.

L'écriture dense, intense, profonde de l'auteure nous entraîne complètement, nous bouleverse parfois, nous malmène souvent. C'est de l'art en 650 pages, dont aucune n'est à jeter. Un roman qui brille d'intelligence dans un propos accessible à tous mais qui joue en permanence avec notre propre capacité de résistance.

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27 novembre 2019

Marin Ledun : "Aucune bête"

Marin LEDUN : "Aucune bête"

 

aucune bête

Voilà un tout petit roman, une longue nouvelle, qui met en scène des sportives d'ultra-endurance. Là, on n'est plus chez les marathoniens du dimanche. On a franchi un cap, que dis-je un cap ?, pour entrer dans les entrailles d'une épreuve sportive exigeante, éprouvante, éreintante : le 24 heures de course à pied sur piste. L'epreuve est simple : tourner au maximum sur une boucle d'un peu plus d'un kilomètre pendant 24 heures. Ici on est loin des stars de l'athlétisme.

Fort de son expérience personnelle de la chose, Marin Ledun construit un récit où la tension grimpe progressivement, avec l'effort continu, la perte des repères, la fatigue, l'épuisement, la douleur, la gestion du temps et de l'ennui ... De l'euphorie au désespoir tout y passe.

Bien plus que l'aventure individuelle, se construit ici une intrigue interpersonnelle entre deux coureuses, deux rivales, deux femmes qui ne s'aiment pas, et qui, pendant ce laps de 24 heures vont partager une épreuve, au delà de l'humain.

"Aucune bête ne l'aurait fait" écrivait Saint-Exupéry à propos de Guillaumet.

Un roman et sportif et féministe en peu de mots.

 

 

 

20 novembre 2019

Haruki Murakami : "Le meurtre du commandeur" Livre 2

Haruki MURAKAMI "Le Meurtre du Commandeur"

Livre 2 "La Métaphore se déplace"

commandeur tome 2

Suite directe du précédant, la lecture de ce livre ne peut se faire isolément. On avait laissé le peintre narrateur alors qu'il occupe la maison atelier de Tomohiko Amada et qu'il a libéré l'Idée sous la forme du Commandeur. Alors c'est la création artistique qui prend le dessus. Le voilà en état de grâce après avoir réalisé le portrait de Menshiki, trouvant une inspiration nouvelle qui le conduira à peindre l'homme à la Subaru Forrester blanche, la fosse près du sanctuaire et finalement le portrait de Marié Akikawa.

Mais c'est le rencontre avec Tomohiko Amada, sur son lit de mort ou presque, qui va déclencher tous les événements extraordinaires qui vont s'enchaîner. De Métaphores en métaphores, en se méfiant toutefois des double métaphores, nous voilà plongé dans un univers parallèle, surnaturel, pour un voyage dont la puissante tension croît au fur et mesure des événements. Qu'est-ce qui relève de l'imaginaire là-dedans, de la vie intérieure du narrateur, d'une forme quelconque de certitude, de l'omniprésence des disparus ? La part de mystère reste entière.

Excellemment mené, le récit captive et emporte. Dommage toutefois que la toute fin déçoive un peu, d'autant que s'il l'on se souvient bien du début du livre 1, la fin du livre 2 ne boucle pas totalement. Mention spéciale à l'excellent travail de traduction.

 

4 novembre 2019

Haruki Murakami : "Le meurtre du commandeur" Livre 1

Haruki MURAKAMI : "Le meurtre du Commandeur"

Livre 1 "Une Idée apparaît"

 

commandeur 1

D'où vient l'inspiration ? Des éléments du quotidien ? Une séparation amoureuse, des rencontres fortuites pendant un voyage, la perception d'un tintement dans le jardin la nuit ? D'où vient la création artistique et comment savoir que l'oeuvre est là, achevée, qu'elle ne suppose plus aucune retouche, aucun ajout ?

Le peintre, apparemment talentueux, s'est spécialisé dans le portrait sur commande, activité à la fois technique et lucrative. Et pourtant, suite à la séparation d'avec sa femme, il se retrouve seul dans la maison isolée d'un peintre nihonga célèbre. La découverte d'un tableau dissimulé dans le grenier va le conduire à questionner ses certitudes. "Le Meurtre du Commandeur", librement inspirée de Don Giovanni.

Avec un rythme lent, mélant les vicissitudes matérielles du quotidien et les aléas irrationnels des rêves et des perceptions, l'auteur, avec poésie et humour, nous transporte dans l'âme de l'artiste. De ses questionnements, de ses rencontres, va naître l'Idée ... Comme une apparition...

Le livre 1 ne se termine pas, les intrigues restent pendantes. La lecture de la suite est indispensable pour démêler les fils de la trame sous-jacente qui nous conduit à Vienne au moment de l'Anschluss et à la découverte de quelques personnages qui en savent apparemment plus que ce qu'ils veulent bien dire.

A suivre donc.

 

16 octobre 2019

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

kiruna

Ecrit comme un récit de voyage dans un univers industriel, un voyage dans le nord de la Suède au pays du minerai de fer, ce tout petit livre (par le format original) est intense par le pouvoir qu'a l'écriture de Maylis de Kerangal de sublimer les choses les plus froides.

Le point de départ est un évènement exceptionnel : le déplacement entier de la ville menacée de s'effondrer sur elle-même par l'avancée de la mine souterraine. Il y a dans cette lecture quelque chose de "Naissance d'un pont" poussé jusqu'au coeur de la meule. Point de fioritures ici, 140 demi pages, pour évoquer une région, une aventure industrielle, le destin des hommes et des femmes qui y vivent et qui la partagent. C'est très fort.

 

 

 

12 octobre 2019

Vanessa Bamberger: "Alto Braco"

Vanessa BAMBERGER : "Alto Braco"

 

alto braco

Est-on attaché à une terre par filiation ? Par nature en quelque sorte. Ou bien est-ce la culture, la transmission, l'imprégnation par le climat, le paysage et les gens qui crééent le lien, l'attachement en dépit du déracinement ?

L'Aubrac est une terre rude, un plateau à la fois riche et austère mais qui ne permet pas de nourrir tous ses enfants. Alors, ils montent à Paris, travaillent dans des cafés avant de devenir un jour patron eux-mêmes, limonadiers, cafetiers, restaurateurs ... Puis s'en reviennent se faire enterrer sur la terre de leurs ancêtres, là-bas, sur l'Aubrac.

Ainsi à vécu Brune entourée de ses deux grand-mères, dont l'une est sa grand tante. Les deux soeurs Rigal, Douce et Annie, propriétaires d'un café à Paris, mais toujours auvergnates, aveyronnaises, de Lacalm précisément. Une histoire de femmes. De femmes fortes.

C'est à l'occasion du décès de Douce que Brune revient sur l'Aubrac qu'elle avait connu enfant pendant les vacances. On est à l'automne, les paysages sont fabuleux, sorte de steppe aux couleurs douces qui embrasse les formes arrondies du relief. La terre ! Le pays !

Avec la disparition de Douce ce sont aussi les secrets biens gardés qui disparaissent. Les langues se délient et peu à peu Brune découvre son histoire, sa généalogie, son patrimoine familial.

Vanessa Bamberger nous fait découvrir l'Aubrac, c'est charnel, c'est profond, c'est terrien. Elle nous dévoile aussi une histoire familiale, un contexte social enraciné dans le pays et peuplé de femmes et d'hommes au caractère forgé dans le granit. Un peuple qui sait ce qu'il doit aux vaches qui mettent si bien en valeur le plateau.

Un très bon roman, pas du tout porté sur un faux naturalisme nostalgique, mais bien ancré dans le monde actuel avec ses problématiques et ses questionnements. Un roman qui donne envie de chausser de bonnes chaussures et d'aller traverser ce plateau, lentement, au rythme de l'homme et de la nature.

 

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