Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité

L'animal lecteur

L'imparfait du subjectif

Header recherche



Coups de coeur

 

Free Queens Ledun

Le-Recital-des-anges

La-petite-fille

commerce des allongés

oates

ligne de nage

petites boites

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Archives
L'animal lecteur
10 juin 2020

Sebastian Barry : "Des jours sans fin"

Sebastian BARRY : "Des jours sans fin"

ob_500cb3_des-jours-sans-fin

Une histoire d'hommes et de famille et d'amitié pendant la colonisation des Grandes Plaines et de la guerre de sécession. Il s'agit d'un western, d'un vrai, d'un dur, vu à travers les souvenirs de Thomas, émigré irlandais fuyant la famine et qui va participer à la construction des Etats-Unis modernes dans cette période entre 1850 et 1860. 

Mais ce n'est pas que ça. C'est aussi un roman de l'amour, de l'amour que se portent mutuellement Thomas et John Cole, et de l'amour qu'ils donneront à leur fille Winona. C'est aussi un roman de l'identité et du genre, à une époque où la société ne s'en préoccupait pas du tout.

Tout à tour amuseurs de cabarets, soldats, paysans, guerriers impitoyables, toute leur vie ils seront confrontés à la brutalité, à la violence, à l'injustice. Et en parallèle toute leur vie sera construite entre humanité et respect de l'autre dans ce pays qui s'apprète à exterminer les populations indigènes dites sauvages et à organiser la nouvelle société sur la base de la domination du mâle blanc malgré les efforts du Président Lincoln.

Et il y a la littérature. Servi par une écriture parfaitement adaptée au propos et par un récit vibrant, ce roman, malgré l'apreté du fond, nous enchante et nous séduit. Nous voilà transportés dans le coeur de ces hommes pris dans le mouvement de l'histoire du XIXème siècle, comme poussés un par un souffle régénérateur. Un coup de coeur qui mérite d'être lu par le plus grand nombre.

 

Publicité
Publicité
24 mai 2020

Philippe Claudel : "L'Archipel du Chien"

Philippe CLAUDEL : "L'Archipel du Chien"

9782253100386-001-T

Dans la méditerranée, l'Archipel du Chien est à l'écart des grandes routes maritimes. Notamment à l'écart des routes qui permettent à des passeurs mafieux de transporter illégalement nombres de jeunes africains de la rive sud vers la rive nord. Les habitants de l'archipel vivent à l'abri des tracas du monde. Et pourtant, l'équilibre de cette vie à l'écart va être perturbé par la découverte sur la plage de trois corps noyés, venus s'échouer là.

Partant de ce prétexte, l'auteur va reprendre l'exploration des facettes de l'âme humaine,exploration si bien menée dans "Les âmes grises" et dans "Le rapport de Brodeck".  On retrouve ici cette ambiance. La réaction de ceux qui découvrent les corps de trois africains noyés va illuminer cette zone grise si difficile à percevoir.

L'auteur nous fait découvrir un écosystème quasi autarcique mais dont l'appât du gain va modifier profondément le rapport aux valeurs humaines. Mus par des intérêts particuliers, ils en oublient l'essentiel.

Le récit est très bien mené et le texte n'est pas long.  Même si les personnages ne sont pas nommés autrement que par leur fonction ou par un sobriquet, ce qui les déshumanise en quelque sorte, on ressent l'essentiel, la substance de ce qui fait leur moi profond. On touche là à l'instinct animal, féroce et sans pitié. Glaçant.

 

 

 

16 mai 2020

Virginia Woolf : "La promenade au phare"

Virginia WOOLF : "La promenade au phare"

 

index3

Fermer un Virginia Woolf après le dernier mot laisse un sentiment mélangé d'émerveillement sublime (et quel travail remarquable de traduction) et de supplice achevé. Soulagé, enfin de terminer ce court roman, dont l'essence est difficile à saisir, et à la fois encore sous le charme de ses instants captés dans cet infini du temps qui passe.

Ici l'infini c'est cette île et au loin le phare. La famille et des amis sont réunis dans cette grande maison, sous le houlette de Mrs et Mr Ramsey. Et celle qui tente de capturer l'instant, de la sublimer c'est Lilly Briscoe et sa toile plantée dans le jardin.

Les personnages ont des pensées, et le lecteur vogue des une aux autres, sautant de la mélancolie à la joie, de l'humour à la nostalgie, des envies aux regrets.

C'est compliqué, la lecture est certes belle mais fastidieuse. Il ne se passe quasiment rien : une journée où l'on a évoqué la possibilité d'aller au phare, une ellipse de quelques années et de nouveau une journée où l'on embraque enfin pour le phare.

Bref, un sentiment mitigé au sortir de cette promenade.

 

 

1 mai 2020

Philip K. Dick : "Le maître du Haut Château"

Philip K. DICK : "Le maître du Haut Château"

Le-maitre-du-Haut-Chateau

Le livre du destin et du hasard dans un monde uchronique où les nazis et le Japon gagnent la seconde guerre mondiale et se partagent les États-Unis. Ce roman est devenu un classique de la science-fiction et pourtant ce n'est pas réellement de la science fiction.

La description de la nouvelle société, régie par les principes nazis, met tout de suite dans l'ambiance. On suit quelques personnages, des espions, des japonais de la classe dominante et quelques américains, un peu paumés, qui essaient de tirer leur épingle du jeu.

Chacun croit avoir un destin, un avenir, dans ce monde réglé comme une horloge.

C'est sans compter sur le Livre et son effet. Mais de quel livre s'agit-il ? De celui écrit et publié par le maître du Haut Château et qui décrit le monde qui aurait pu être si nazis et japonais avaient perdu la guerre ?  Ou bien de celui, plus perfide, qui permet de répondre aux questions que l'on se posent et finalement d'aiguiller les décisions que l'on prend ?

Mais finalement, si le postulat de départ est intéressant, le fil manque de cette épaisseur qui attache le lecteur. Et de cette suite de péripéties s'ensuit une fin qui laisse sur sa faim. Sans être un mauvais roman, c'est peut-être un livre qui a mal vieilli. Dommage.

22 avril 2020

Joyce Carol Oates : "Les Chutes"

Joyce Carol OATES : "Les Chutes"

 

les chutes

En voilà un qui a traîné sur une étagère pendant des années et qui pourtant vaut la peine d'être sorti, lu et apprécié.

Niagara, ce sont les Chutes. Les Chutes impressionnantes, ces énormes quantités d'eau qui tombent en permanence, ce lieu magique, vivant, divin presque. C'est là que nombres de jeunes mariés viennent célébrer leur voyage de noces. Depuis longtemps s'est développé autour des Chutes une industrie touristique florissante.

La jeune Ariah et son époux Gilbert seront de ceux-là, en juin 1950. Gilbert au petit matin de sa nuit de noce, ira se jeter dans les Chutes !

Est-ce là le début d ela damnation d'Ariah ? Errant une semaine à la recherche de son mari, c'est son destin qu'elle va trouver. Elle ne quittera plus Niagara Falls, y fondera une famille avec l'avocat Dirk Burnaby. C'est là tout le bonheur et tout le malheur d'Ariah.

Le décor est grandiose, on l'imagine bien, mais il y a un revers à cette belle médaille. Niagara Falls c'est aussi une cité qui prospère sur l'industrie chimique, des usines qui font vivre la plus grande partie de la population locale. Mais à quel prix ? Les questions sanitaires et environnementales ne sont pas d'actualités, et pourtant on sent poindre le début de la prise de conscience collective. Ce roman nous fait découvrir une Amérique complexe, où la certitude du pouvoir des puissants peut être mise à mal par la seule volonté d'un homme intègre et intransigeant, mû par une force surnaturelle puisée au plus profond des Chutes.

Navigant, comme sur le fleuve, entre les préoccupations familiales et les faits de société, l'auteure, avec une parfaite maîtrise du récit, nous trimbale, et passé le point de non retour ... tout peut arriver. Peu à peu, le lecteur est lui aussi envoûté par l'inévitable pouvoir d'attraction des Chutes et par la complexité de la personnalité d'Ariah.

 

 

Publicité
Publicité
1 avril 2020

Agustin Martinez : "La mauvaise herbe"

Agustin MARTINEZ : "La mauvaise herbe"

mauvaise herbe

Quand, comme Miriam, tu as treize ans et que tes parents, vivant un moment difficile, décident de s'installer dans le désert andalous au nord d'Almeria, dans le bled familial où tout le monde se connaît et s'épie, non seulement tu n'es pas enthousiaste, mais lorsque tu comprends qu'en plus il n'y aura pas trop d'internet et de 4G, alors là il y a de quoi devenir furieuse. De là à avoir envie de tuer ... il n'y a qu'un pas !

Ces parents là sont des loosers, alors comment une ado pleine de rêve peut espérer quelque chose dans ce contexte ?  Plus de travail, plus d'argent, plus de perspectives. Le couple lui-même s'en trouve ébranlé.

Dans une ambiance minérale mêlant moiteur torride et désoeuvrement, c'est toute la famille qu'il faut reconstruire. Mais quand un matin on retrouve la mère abattue et le père gisant, le poumon perforé, on comprend que quelqu'un a perdu patience. Tout accuse Miriam.

La police, l'avocate, le père de famille, les villageois, tous vont s'échiner à dénicher la vérité. De multiples pistes s'ouvrent, et l'auteur de nous balader, semant des indices en même temps que le trouble. A partir d'une narration complexe et de personnages bien campés, les éléments se mettent progressivement en place. Et, avec le vent du Sud, étouffant, éreintant, viendra le temps où dissimulations et mensonges devront cesser.

Merci à Babelio et Masse Critique pour cet envoi.

 

21 mars 2020

Abel Quentin : "Soeur"

Abel QUENTIN : "Soeur"

 

soeur

Dans la sélection du Goncourt 2019, Abel Quentin puise dans l'actualité pour alimenter son roman. Comment une jeune adolescente d'un village du Morvan fan d'Harry Potter se retrouve à vouloir commettre un attentat à Paris au nom de l'islamisme ?

Avec des qualités littéraires indéniables, l'auteur nous conduit dans les méandres du cheminement étroit qui transformera Jenny en Chafia. L'adolescence est une période bancale et la révolte sourd dans cet esprit en construction. Des congénères qui se moquent d'elle, des parents qui ne l'écoutent pas, des profs et une institution scolaire rigides comme une machine à broyer ... le désespoir et l'ennui deviennent alors le substrat du soulèvement intérieur.

Affirmer sa révolte pour affirmer sa personnalité. Tout est bon, et,  à l'époque de la communication mondialisée et ultra-rapide, l'aventure est au bout du message. Il suffit d'être à l'affût pour recueillir les âmes perdues. Les soeurs sont là pour montrer la bonne direction, donner du sens.

Le roman monte progressivement en tension et même si les étapes de la transformation s'enchaînent rapidement, on réalise alors que tout peut arriver. Le lecteur est tenu en haleine et en arrive à se dire que finalement n'importe quelle famille peut connaître la situation. Glaçant.

Un premier roman prometteur.

 

 

 

17 mars 2020

Karine Tuil : "Les choses humaines"

Karine TUIL : "Les choses humaines"

Les-choses-humaines

Balance ta violence dans un roman qui se place résolument dans l'actualité de la société, entre attentats terroristes et médiatisation des affaires liées à la prédation sexuelle. Est-il, finalement, dans la nature humaine d'être violent ? L'éducation ne suffirait donc pas à maîtriser cet instinct, cette pulsion sexuelle qui peut faire chavirer à tout instant la vie la plus privilégiée ?

Alexandre Farel cédera à cette pulsion. Mila Wizman en sera la victime. Et l'auteure de décortiquer ces instants, cette "zone grise" de la perception du consentement entre adultes, l'expression du non par l'un, l'impression du oui par l'autre.

C'est cru, c'est rugueux, c'est animal. On entre dans les tréfonds de l'humanité, avec toutes ses faiblesses, ses perceptions, ses illusions. Et c'est cette fragilité qui est confrontée à la justice des hommes. Il va falloir tout dire, entrer dans les détails, raconter, confronter, pour finalement arriver à qualifier.

Très bien écrit, ce roman nous raconte. Il touche forcément chacun et chacune d'entre-nous. Il nous éclaire sans jamais apporter de certitudes, il laisse lui aussi des zones grises dans lesquelles notre propre vécu s'engouffre. Un roman qui nous ébranle.

Une lecture à conseiller à tous.

4 mars 2020

Hannah Kent : "Dans la vallée"

Hannah KENT : "Dans la vallée"

Dans la vallée

Hannah Kent est une grande écrivaine. Après le très bon "A la grâce des hommes", elle récidive et la première impression se confirme.

Il encore question de femmes, dans cette Irlande rurale du début du XIXème siècle. Mais quelles femmes ! Le roman tourne autour de trois personnages et des croyances ancestrales qui cimentent encore cette petite société qui vit de peu, à la lisière de l'indigence et du malheur.

Et du malheur, Nora Leahy va en connaître. Après avoir perdu sa fille, son mari décède, et elle se retrouve seule avec son petit-fils de quatre ans, un enfant qui n'a pas l'usage des jambes et qui ne parle pas, qui braille toutes les nuits et se souille à longueur de journée. Or, lorsqu'elle l'avait vu, deux ans auparavant, il croissait normalement.

Et c'est là qu'entre en jeu les esprits, les "bonnes gens", ceux qui ont échangé son petit-fils contre cette créature.

Aidée de Mary, pour les tâches quotidiennes et la tenue de la ferme, et de Nance, la guérisseuse qui possède la don, elle tentera de récupérer son petit-fils.

L'ambiance de cette terre dure, cette vallée un peu isolée, qui a forgé les caractères est soigneusement restituée. Le conflit ouvert entre les anciennes croyances populaires et la religion catholique porteuse d'émancipation est permanent. Ce conflit va irriguer toute la société, les relations entre ses membres et les prétextes qui permettent de faire porter la faute de ses malheurs sur l'autre.

Avec ce roman, on oscille sans cesse d'un monde à l'autre. Parfaitement maîtrisé, le récit est captivant porté par des personnages dont on atteint l'âme profonde.  Et malgré la cruauté générale de l'environnement, de l'époque et de sa structure (notamment la place des femmes de ce monde là) on aime ces femmes au destin tragique.

Un coup de coeur à recommander vivement.

 

13 février 2020

J.M.G. Le Clézio : "Ritournelle de la faim"

J.M.G. LE CLEZIO : "Ritournelle de la faim"

Ritournelle-de-la-faim_5291

Une quatrième de couverture qui ne reflète pas du tout le contenu du roman et qui ne donne pas l'accroche qu'on pourrait attendre. C'est surprenant.

A travers le regard d'Ethel, adolescente à l'aube de la seconde guerre mondiale, c'est la vie de la société française, parisienne et mauricienne déracinée, qui est dépeinte. L'auteur montre bien l'ambiance générale, les préoccupations, les rivalités, les haines, les espoirs et la guerre qui approche. Chacun trouve son ennemi, qui à l'extérieur, les anglais ou les bolchéviques, qui à l'intérieur, les juifs ou les communistes. Et vivement que les amis allemands ou italiens nous aident à purger la société française. La famille d'Ethel vit dans cet entre-deux.

Et pourtant à partir de l'été 1940 c'est une autre histoire qui commence. Y compris pour ceux qui attendaient la nouvelle ère.

La famille est contrainte à l'exil à Nice, puis dans la haute vallée de la Vésubie. Finalement comme la masse elle souffrira de la faim et du manque de tout.

Ecrit dans une langue bien maîtrisée, on s'attache au personnage d'Ethel et notamment grâce à sa relation avec son grand-oncle, celui qui la fît rêver naguère, quand tout allait bien.

Ce roman est intéressant en ce qu'il cherche à montrer l'ordinaire, sans emphase, comme la triste vie d'Ethel, émouvant et tendre. Il dépeint aussi le portrait d'une adolescente insouciante qu'illusions et désillusions porteront trop rapidement vers l'âge adulte.

Publicité
Publicité
<< < 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 30 40 > >>
Publicité

 

Lecture en cours
 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Derniers commentaires
Pile à Lire

Le mur des silences

chronique 1

chronique 2

Pot-bouille

Zola

Tendre

montagne de l'ame

 

 

L'animal lecteur
Publicité