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8 janvier 2024

Jérôme Loubry : "Les chiens de Détroit"

Jérôme LOUBRY : "Les chiens de Détroit"

Loubry les chiens de Detroit

Voici un livre qui est arrivé chez moi par le truchement du hasard d'une tombola, et c'est bonne pioche !

Quelle ambiance dans ce polar ! Que c'est sombre tout ça !

La ville tout d'abord, Détroit au moment de la crise, avec ses quartiers qui se vident, ses habitants qui partent, la misère qui gagne et les services qui disparaissent peu à peu. A elle seule la ville est un personnage (comme elle l'est dans bien d'autres polars opu roman noirs). Et dans cette fin d'hiver 2013, dans cette ambiance maussade, voici que revient celui que la presse nommait le "Géant de brume".

Celui qui s'attaquait aux enfants, pour les faire disparaître. Celui qui a sévi en 1998 et que l'inspecteur Stan Mitchell n'a pas pu capturer.

Aujourd'hui aidé de son équipière Sarah Berkhamp vont-ils pouvoir mener à bien cette arrestation ?

Au-delà de la seule enquête, de la recherche de pistes, d'indices, de recoupements à opérer, il faudra aussi, pour chacun des policiers, se livrer à une introspection profonde pour comprendre ce qui se passe.

Le lecteur frissonne, enrage, est dégouté, se désespère, croit savoir, doute de nouveau, bouillonne, perd son sang froid ...

L'auteur nous donne à découvrir et s'amuse à nous déranger, à nous perturber.

Un très bon roman noir, vif, haletant et qui remue les tripes.

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21 décembre 2023

Emile Zola : "Nana"

Emile ZOLA : "Nana"

Nana

Voilà un grand roman s'il en est ! Dans le Paris du Second-Empire, avec sa société fracturée entre la misère des laborieux et la richesse des oisifs. Et Nana, elle sait d'où elle vient, elle la fille de Gervaise et de Coupeau. Et elle sait où elle veut aller.

Mettant à profit ses charmes, elle fera payer. Elle les fera payer. Tous !

Zola en profite pour nous peindre en 14 tableaux, toute cette société : le théâtre, les diners, les bordels, les banquets, les hôtels particuliers, les domestiques, les courtisans, les courses de chevaux, le sexe ...

Bien entendu, connaissant l'auteur on voit bien où il veut en venir, et la fin est prévisible, mais la finesse du récit est captivante. Malgré quelques longueurs parfois (et même souvent probablement) et une foison de personnages (à s'y perdre au début), on se retrouve dans des situations romanesques qui mêlent la description fine à la caricature, le réalisme froid au burlesque.

Et Nana dans tout ça ? Comment elle prend la vie comme elle vient !

Un grand roman du XIXème siècle certainement. Un indispensable dans la découverte de Zola.

 

28 novembre 2023

Joyce Carol Oates : "Le petit paradis"

Joyce Carol OATES : "Le petit paradis"

Le-petit-paradis

Partant d'une dystopie, nous voilà atterrir dans le voyage dans le passé, à travers la vie d'une lycéenne de 17 ans, très bon élève, mais qui a le tort d'un peu trop réfléchir et de poser des questions.

Dans un monde où il ne faut pas se faire remarquer, où on décide pour vous, où l'organisation de la vie de chacun est régie et par des règles strictes et surveillées en permanence. Nous sommes dans un état totalitaire construit par agrégation des Etats d'Amérique du Nord après les attentats terroristes de 2001.

La jeune Adriane va faire preuve d'un peu d'esprit critique à l'occasion de la remise des diplômes de fin de lycée, et la voilà condamnée. Elle doit purger une peine de 4 ans dans "le petit paradis" qu'est une université du nord du Winsconsin en 1959.

De la dystopie au voyage dans le temps, nous avons là les ingrédients pour un grand roman, et comme nous connaissons le talent de l'autrice pour creuser profondément et dévoiler finement les caractères et les situations, tout est réuni pour un grand moment de lecture.

Toutefois, si la partie dystopique est précise et génère de l'effroi (et suscite la réflexion sur la société actuelle), la partie du retour 80 ans en arrière paraît plus confuse. Si les questions relatives à la condition féminine irriguent l'ensemble du récit, les développements généraux se concentrent sur la psychologie "behavioriste" et le conditionnement des comportements. C'est un petit bémol quand même, car on aurait attendu un peu plus de romanesque dans la situation d'une fille de 2039 soudainement transportée en 1959.

Toutefois, sans être un roman exceptionnel de l'autrice, c'est une bonne lecture.

 

 

18 novembre 2023

Lionel Destremau : "Gueules d'ombre"

Lionel DESTREMAU : "Gueules d'ombre"

gueules d'ombre

Voici un polar acheté lors du salon "Noir Dissay" de septembre 2023. Un vrai polar noir, une enquête policière pas comme les autres. a la fin de la guerre, il s'agit de retrouver l'identité d'un ancien combattant actuellement dans le coma. Siriem Plant, l'ancien flic et soldat revenu indemne du front, va s'y atteler.

Quasiment sans indices de départ, il est contraint de retracer la vie des soldats dans cette guerre sans merci, dans cette guerre où le salut passe par les abris de fortune, dans la terre, sous la terre, et qui donnent à ces malheureux des gueules d'ombre.

C'est tout une société que l'on découvre alors, à travers les mémoires défaillantes ou déformées. Une société fracturée par l'épreuve d'une guerre dans tout ce qu'elle a d'horrible et d'inhumain. Ces hommes du front décervelés, ces femmes de l'arrière anéanties, les mutilés, les mutiques, les désabusés, toute une panoplie qui compose cette société dans la banalité de la guerre.

L'auteur nous livre, dans une narration parfaitement maîtrisée, des indices qui distillent une puissance de l'angoisse, de la peur, de l'effroi. Et puis, peu à peu on comprend la vie de cet homme mystérieux. L'enquête devient alors un prétexte pour nous conduire dans les profondes arcanes de l'âme humaine. Se jouant des genres, on est à la fois dans un polar, un roman noir, un récit de guerre, un roman social, une œuvre humaine.

 

29 octobre 2023

Tracy Chevalier : "Le récital des anges"

Tracy CHEVALIER : "Le récital des anges"

Le-Recital-des-anges

Chroniques familiales et sociales au temps d’Édouard VII, ce roman choral aborde avec brio une myriade de sentiments et de point de vue. Nous sommes à Londres, en cette année 1901 du jour de la mort de la Reine Victoria jusqu'à 10 ans plus tard celle de son successeur.

On entre dans l'intimité de deux familles voisines, à travers principalement les jeunes filles, Maude et Livinia. On est ici dans la société bourgeoise que l'on voit dans le film "Mary Poppins" de Walt Disney. Et c'est tout un monde qui se révèle et la vie domestique n'échappe pas au remue-ménage sociologique de cette époque charnière. Et notamment la place de la femme dans la société, l'éducation, la libération des mœurs, le rapport à la mort.

Car dans ce roman, le cimetière tient un rôle central, ce n'est pas un simple lieu de recueillement, mais également un espace de jeu, de réflexion, d'aventures amicales, voire amoureuses.

Le ton général est assez mélancolique, mais la narration alternée permet de relever la lecture, comme un condiment épicé qui vient surprendre le lecteur dans sa dégustation. Le tout est très cohérent, très bien écrit et profond sans être pédant.

Bref une excellente lecture à tout point de vue.

 

 

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28 octobre 2023

Jeanne Berducat : "Les évadés de l'île de Ré"

Jeanne BERDUCAT : "Les évadés de l'île de Ré"

Les-evades-de-l-Ile-de-Re

Voici un roman d'aventures et d'amour dans la France de la Commune et de son futur immédiat. Simon est un maçon creusois "monté" à Paris pour la saison et qui est pris dans le soulèvement de la Commune. Emprisonné, son avenir semble sans perspectives autres que la déportation en Nouvelle-Calédonie.

On voyage dans ces années qui vont de 1870 à 1880, dans la France rurale, maritime et ouvrière. L'instauration de la République ne laisse pas indifférent et les attentes sont nombreuses au lendemain de Sedan. Mais à l'aune des espérances les désillusions seront cruelles.

Simon va traverser les crises, on le verra saunier sur l'île de Ré, pécheur de morue en Islande, jardinier à Guernesey ... une vie d'aventure pendant laquelle il croisera le chemin de l'amour. 

Le contexte politico-historique est bien rendu, le style est plaisant (parfois un peu surfait) et ce roman est riche de références culturelles intéressantes. On y découvre la rude vie des hommes de cette fin de XIXème siècle et les espoirs qui les animent. On croise des personnages importants de l'époque et des combats qui ont marqué l'histoire de la France. De ces combats qui s'inscrivent dans la construction de la liberté républicaine et dans celle des hommes qui la compose.

Un bon roman d'aventures pour tout lecteur.

Merci à Babélio  pour cet envoi dans le cadre de "masse critique"

9 octobre 2023

Bernhard Schlink : "La petite-fille"

Bernhard SCHLINK : "La petite-fille"

La-petite-fille

 

Lorsque Birgit décède, elle laisse derrière elle, un mari aimant, Kaspar, et tout son passé. Et quel passé ! Originaire de RDA, elle fuira à l'Ouest grâce à Kaspar à qui elle ne révélera pas tous ses secrets. A la lecture des notes manuscrites retrouvées dans son bureau, le mari découvre un pan de sa femme qu'il ignorait, notamment l'existence d'un enfant abandonné à la naissance.

Kaspar se met à la recherche de cette enfant : la fille de Birgit.

Avec lui nous entrons dans cette quête. Parti vers l'Est (à la frontière avec la Pologne) nous voilà confrontés aux communautés "volkisch", ultra nationalistes, racistes et révisionnistes. Mais ce que va découvrir Kaspar, c'est que la fille de Birgit a elle-même une fille, Sigrun, âgée de 14 ans.

Perturbé par le contexte dans lequel est éduquée Sigrun, il propose moyennant dédommagement, de l'accueillir chez lui à Berlin pour les vacances.

Commence alors une relation entre Kaspar et l'adolescente, entre tensions et curiosités, entre intransigeances et désir de découvrir. Comment deux être aussi éloignés peuvent-ils s'apprécier ? Kaspar a pour lui la patience et la culture face à un esprit bercé de complotisme et d'idéalisation du national-socialisme.

C'est un roman touchant, alternant violence et tendresse, espoir et doute, victoires et découragements. L'auteur nous livre, à travers cette histoire singulière, une radiographie de la société allemande confrontée aux mutations du monde contemporain. Il cherche également à nous faire comprendre l'importance de la culture, dans sa variété et dans son universalité, dans la formation de l'esprit individuel et partant dans la construction de l'esprit collectif de l'être humain.

Un très grand roman, véritable coup de cœur.

25 septembre 2023

Jean-Christophe Rufin : "La princesse au petit moi"

Jean-Christophe RUFIN : "La princesse au petit moi"

la princesse au petit moi

Le consul n'est pas en poste, mais attend (fébrilement) sa prochaine affectation, lorsqu'il est contacté par la la Principauté de Starkenbach. C'est un micro-état européen, niché dans les Alpes, et dont la princesse a mystérieusement disparu.

Recommandé par un ancien patron ambassadeur, voici notre consul sur la piste de la mystérieuse princesse.

Alors que nous sommes maintenant habitué aux frasques stylistiques d'Aurel, que ce soit dans l'accoutrement ou bien dans l'attitude, ici nous avons affaire à un consul plus posé, presque civilisé en quelque sorte. Intégré au palais princier, il connectera les différentes informations recueillies, entre bouteilles de vin blanc vidées et improvisations sur le magnifique piano de sa chambre.

Remontant le fil, il se verra adjoindre une ancienne militaire syrienne à la carrure impressionnante. La piste leur fera croiser la séduction, le chantage, l'emprise, l'arnaque, la mafia ... Dans cette aventure rocambolesque et fantasque, les deux protagonistes vont immanquablement se rapprocher pour éviter que toute la principauté ne sombre dans le chaos.

13 septembre 2023

Alain Mabanckou : "Le commerce des allongés"

Alain MABANCKOU : "Le commerce des allongés"

commerce des allongés

Le jeune Liwa vient de mourir. Bien trop jeune pour mourir. Ce ponténégrin (habitant de Pointe Noire au Congo) se retrouve dans son cercueil, au cimetière du Frère-Lachaise. C'est alors que sa vie de mort commence.

Et nous voilà entraîné dans la préparation de la cérémonie funéraire, il se remémore alors sa naissance et la mort de sa mère, sa vie avec sa grand-mère, sa jeunesse, jusqu'au moment fatal. Mais comment se passe la vie d'un mort ? Aidé de quelques morts il est initié à son nouvel état.

Avec lui on entre de plain-pied dans l'effervescence de Pointe-Noire, dans une société fragmentée, parcellée, séparée. Dans un monde où se côtoient  corruption, ambition politique, discrimination sociale, croyances ancestrales et sorcellerie.

C'est un tableau bien gris du Congo que dresse ici Alain Mabanckou, un tableau où les fragments de vie rencontrés se mêlent  et tissent une toile épaisse qui empêche le tout de bouger. Mais en contre-point il y a Liwa, son allure, sa fraîcheur, son innocence ... Liwa qui va revivre les derniers jours de sa vie, jusqu'à sa rencontre Adeline, une fille superbe qui paraît inatteignable pour ce gosse des quartiers pauvres ... et pourtant.

Roman social, roman fantastique, roman d'amour, chronique de la vie locale, ces 300 pages ont de quoi ravir. On se laisse facilement emporter par les esprits et c'est tant mieux !

 

29 août 2023

Jorge Luis Borgès : "Fictions"

Jorge Luis BORGES : "Fictions"

Fictions

C'est foisonnant ! C'est déconcertant ! C'est  riche d'imagination, de débordements, de situations et de styles. 17 nouvelles exigeantes à la lecture et qui cherchent toutes à nous faire perdre les répères. On glisse, on dérape, on décolle, on tente de s'accrocher aux bribes d'une réalité palpable ... mais en vain. L'auteur et le texte sont plus forts que nous.

La première partie nous plonge brutalement dans cet univers. Complétement déphasé, je ne l'ai probablement pas apprécié à sa juste valeur.La seconde partie m'a parue plus abordable, à la fois dans les thèmes proposés et dans le style utilisé.

Beaucoup de réfléxions en peu de pages, c'est quand même impressionnant : la vie est omniprésente, la culture, les drames humains, l'ordonnacement mathématique des choses, le temps, Dieu, la mémoire ...

C'est parfois difficile, il faut s'accrocher, mais on est au passage récompenser par une pointe d'humour dans l'inventivité de l'utilisation d'adjectifs inattendus, voire surprenants.

Un avis mitigé pour ce recueil que beaucoup classent dans les chefs-d'eouvres. En fait c'est plus un inclassable de la littérature, une sorte de point zéro qui va influencer nombre de littérateurs contemporains.

 

 

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