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2 janvier 2011

"Le front russe", Jean-Claude Lalumière

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Cet ouvrage que j’avais repéré lorsque je m’étais aperçu que la préoccupation sociale hantait la rentrée littéraire 2010.

Ce n’est pas ici le monde de l’entreprise qui est dépeint, mais celui de l’administration.

 

Désireux de voyager et de découvrir le monde, un jeune homme passe le concours d’attaché d’administration du ministère des affaires étrangères. Rêvant d’une carrière diplomatique brillante, le voilà qui intègre ce ministère prestigieux.

 

Toutefois sa place au concours ne lui permet pas d’obtenir d’emblée un poste à l’étranger. Il est nommé à Paris au ministère. Le voilà qui quitte ses père et mère, bien décidé à briller dans sa vie professionnelle afin de rapidement obtenir des emplois à la hauteur de ses ambitions.

 

Arrivé à Paris, il apprend qu’il est nommé dans un obscur bureau, éloigné du Quai d’Orsay, en charge de la Sibérie et des pays en voie de création, que dans le jargon on nomme « le front russe », sorte de placard où il ne se passe pas grand-chose.

 

A travers, l’aventure de ce jeune homme qui s’accroche aux plus petites occasions pour sortir de sa condition, l’auteur dépeint, avec un réalisme teinté d’humour, les débuts de carrière de nombre de jeunes fonctionnaires que l’administration nomme cadre, et qui confrontent au quotidien leurs grandes espérances avec la réalité d’une activité professionnelle bien déprimante.

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11 janvier 2011

"Le piano désaccordé" Christine Devars

Le_piano_d_saccord_Avec ce livre j'entame une petite série de lectures consacrée au traitement de la maladie d'Alzheimer dans la littérature contemporaine.

"Le piano désaccordé" publié en 2005 raconte, sans tomber dans le pathos, l'histoire d'une pianiste de renom atteinte de la maladie d'Alzheimer à travers le prisme de sa fille, Élodie qui découvre la maladie de sa mère le jour de son baccalauréat.

Christine Devars nous brosse là un roman qui met en scène des personnages attachants, tout en dépeignant le quotidien de la maladie, à la fois vu du côté du malade mais aussi du côté de l'entourage.
Le regard des autres est ici mis en avant. 

L'écrit est vif, facile à lire et l'aventure se développe avec humour, voire loufoquerie.

 

 

24 janvier 2011

Laurent Graff : "Les jours heureux"

Les_jours_heureuxTroisième roman dans ma petite série personnelle consacrée à la maladie d'Alzheimer, Laurent Graff ne traite pas spécifiquement de cette maladie. On la voit au passage, mais c'est bien une réflexion sur la vie, la mort, le destin, l'espoir qui est ici au cœur de l'écrit.

Antoine est un jeune homme qui se décrit lui même comme un abstentionniste de la vie, sans en être absent toutefois. C'est un contemplatif qui porte sur ses prochains un regard bienveillant.

A 35 ans, après avoir acheté sa tombe, il se fait admettre dans une maison de retraite. Là, il va côtoyer la fin de vie. Son regard est à la fois triste et joyeux, pessimiste et gai, absurde et pourtant si réel.

Le ton est vif, la langue acérée et l'humour toujours présent dans ce monde a priori sans futur. Une méditation bien menée sur le sens à donner à sa vie.




Lectures de la même série :

On est pas là pour disparaître d'Olivia Rosenthal

Le piano désaccordé de Christine Devars

4 avril 2011

Alain Gerber : "Je te verrai dans mes rêves"

gerberAlain Gerber, connu pour ses biographies liées à l'histoire du jazz (Bill Evans, Paul Desmond, Charlie Parker entre autres) publie un roman qui nous narre l'histoire du guitariste Emmet Ray.

Emmet Ray, un héros du swing qui est passé à côté de la gloire ?

 

Woody Allen en avait fait le héros de son film "Accords et désaccords".

 

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18 mai 2012

Jean Echenoz : "Cherokee"

Jean ECHENOZ : "CHEROKEE"

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Alors là, même si ce roman est déjà ancien et connu, je ne m'attendais pas à trouver un polar noir humoristique.

On suit là l'aventure de Georges Chave, dont la rencontre avec Véronique va bouleverser la vie. Le cours des choses va prendre une allure de course folle où les personnages s'entrecroisent et où l'intrigue part, semble t-il, à vau-l'eau.

Cherokee, c'est le titre d'une composition de Charlie Parker, dont Georges possède un enregistrement d'une interprétation très peu courante qu'il a prêté à Fred il y a une dizaine d'année, et que celui-ci ne lui a jamais rendu.

Ecrit avec un style recherché et fin, dont l'humour n'est pas exclu, Jean Echenoz nous ballade. Parfois difficile à suivre, cette histoire échevelée m'a parfois laissé dubitatif. Puis finalement, avec le recul, une fois la lecture terminée, on se dit que tout se tient, même s'il m'est difficile de dire d'emblée ce qui constitue le liant de ce roman.

En bref, une bonne impression générale pour une lecture parfois difficile et souvent amusante.

 

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2 décembre 2020

Stephen King "Salem"

Stephen KING : "Salem"

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Quel bon roman !

La plongée dans l'horreur et la terreur est très lente, laissant le lecteur bien s'imprégner de l'ambiance de cette petite ville du Maine. La description est faite à travers les yeux de Ben Mears un écrivain qui a passé son enfance ici et qui revient après de nombreuses années, et les souvenirs, parfois étranges, viennent érailler cette communauté trop lisse.

Passionnant à tout point de vue, le lecteur est plongé, happé, et lorsqu'il comprend ce qu'il se passe vraiment, il est trop tard. Personne n'en sortira indemne.  Et commence alors une course folle, haletante, suffocante ...

Au-delà du roman d'horreur mettant en scène des vampires, Stephen King nous livre aussi une enquête à partir des personnages principaux, une étude de mœurs de la société d'une petite ville de province à partir d'une multitude de personnages secondaires et une réflexion sur le Mal.

Mené de main de maître, Stephen King s'y entend pour distiller cette atmosphère pesante, lourde, qui fera que le lecteur tourne les pages de plus en plus vite, frissonnant lui-même en espérant se libérer des créatures de la nuit qui inévitablement viendront le hanter.

Du grand art pour un roman de jeunesse de l'auteur qui montre là, dès 1975 tout le potentiel qui fera de lui un auteur majeur de notre époque.

 

21 août 2019

Camilo Castelo Branco : "Mystères de Lisbonne"

Camilo CASTELO BRANCO : "Mystères de Lisbonne"

 

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Voilà un long roman qu'il sera difficile de chroniquer. On est là dans la société lisboète (mais pas que)  du XIXème siècle marquée par un catholicisme dévorant. Le récit, long, met en scène le destin de quelques personnages centré autour d'un homme, Sebastiao de Melo, ou père Dinis selon les circonstances.

Des amours contrariées, des vengeances, de l'amertume, de la mélancolie irriguent le récit. Des aventures également. Mais essentiellement des secrets. C'est là tout le sel de ce journal. Des secrets douloureux, des choses tues, emportés dans les tombeaux des femmes où les hommes vont pleurer leurs regrets éternels.

C'est long à lire même si le récit n'est pas désagréable. Il faut savoir être patient et ne pas avoir peur de se perdre un peu dans les personnages (d'autant que plusieurs changent de nom selon les circonstances de lieux ou de temps) complexes qui se croisent et se recroisent ...

Une image de la société, souvent tournée en ridicule,  pour ce roman qui fait explicitement référence aux mystères de Paris et à la littérature française de l'époque.

 

25 août 2013

Raymond Queneau : "Zazie dans le métro"

Raymond QUENEAU : "Zazie dans le métro"

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Attention chef d'oeuvre ! 


Deux jours à Paris d'une gamine délurée et pleine d'énergie et une plongée dans le surréalisme délirant. Le langage tient une place importante dans cette histoire toute simple. 

Zazie est laissée par sa mère à la garde de son oncle Gabriel qui habite Paris. Dans ce Paris des années 50 avec ses cafés, ses taxis, ses cabarets, son métro, ses touristes. Pendant se séjour, elle découvrira surtout des personnages tous plus originaux les uns que les autres. Alors les dialogues s'engagent et l'auteur s'en donne à coeur joie. 

L'utilisation que fait Queneau de la langue française est une merveille d'invention et d'humour. C'est superbe. 

Toute une atmosphère littéraire à savourer. 

Un auteur dont je vais approfondir l'oeuvre. 

12 mars 2014

Louise Erdrich : "Le jeu des ombres"

Louise ERDRICH : "Le jeu des ombres"

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Massacre conjugal et familial dans une famille d'artistes d'origine amérindienne.

Irene tient un journal intime. Comme tout journal y sont consignées, au fil des jours, ses pensées, ses émotions. Or elle découvre que Gil, son mari, le lit en cachette. Trahison ! Elle décide alors de se servir de ce journal pour communiquer avec lui et manipuler leur relation vacillante. Parallèlement elle continue à tenir son "vrai" journal, qu'elle tient enfermé dans un coffre de banque. Finalement à travers ces écrits, on découvre un récit sombre où chacun manipule l'autre, où la suspicion a remplacé l'amour, où la confiance a complètement disparu. S'installe un jeu de dupes, un jeu d'ombres

Gil et Irene entretiennent une relation amoureuse qui se distant, ils ont trois enfants et toute la famille souffre de cette relation. On entre dans le quotidien de ces moments particuliers qui marquent la fin d'une relation amoureuse intense, fusionnelle, mais où il reste encore quelque chose. Ce quelque chose qui fait que l'on n'envisage pas la séparation, la vie sans l'autre.

Louise Erdrich nous conduit  également, à travers une réflexion sur l'art, à nous interroger sur l'image de nous mêmes que nous renvoyons à l'autre dans une relation. Ici c'est poussé à l'extrême puisque qu'Irene est l'unique modèle des oeuvres picturales de Gil. Que reste-t-il de l'intimité ? Comment la personnalité se nourrit de cette relation, mais également comment elle nourrit la relation ? Comment Irene avec son caractère de sauveur ("Irene infirmière") parviendra t-elle à sortir toute la famille indemne de ce drame ? Les origines indiennes peuvent-elles être d'un quelconque secours ?

Bien construit, ce roman ne respire pas la gaité eu égard aux thèmes traités, mais entraine le lecteur dans une lente spirale, d'où il ne ressortira pas indemne lui non plus, une fois la dernière page tournée. Un bon roman américain, sans niaiseries et sans fard.

 

8 avril 2014

Jean Echenoz :"14"

Jean ECHENOZ : "14"

14

Un court roman pour une grande guerre. En une petite centaine de pages, Jean Echenoz nous fait traverser cette période de 4 ans à travers cinq hommes partis au front et une femme restée chez elle.

Ici, pas de grande analyse, on entre de plein pied dans le quotidien, au fil des saisons, de la moiteur d'août au gel de décembre, dans la boue des tranchées, avec les morts, les blessés, les infirmes et les gazés. Et Blanche, qui porte l'enfant de l'un d'entre eux, ici en Vendée, loin du front.

L'auteur, dont l'écriture est parfaitement maîtrisée, porte un regard complètement extérieur. La guerre n'est qu'un objet, le sujet c'est l'homme: Anthime dont le destin sera complètement bouleversé par cet épisode dramatique. Comme toute une génération, comme le pays entier, et tout le continent, et plus largement la fin d'un monde, la charnière d'une ère nouvelle.

La littérature autour de la grande guerre est florissante. Ici on est pas dans une oeuvre majeure (pour ça voir du côté de Dorgelès, Remarque, Cendrars pour les témoins directs) mais dans une fiction qui peut paraître à bien des égards superficielle, mais qui rend bien compte de l'absurdité de ce terrible conflit.

 

25 avril 2014

Béatrice Egémar : "Elle posait pour Picasso"

Béatrice EGEMAR : "Elle posait pour Picasso"

picasso

Voici un roman "jeunesse" lu dans le cadre d'une Masse critique spéciale organisée par Babélio.

Nous voici ici dans le Montmartre des artistes, des peintres particulièrement, et de la vie d'une certaine "bohème"en 1905. La jeune et belle Linda, qui avait posé pour Picasso, est retrouvée morte, elle a sauté de la fenêtre de sa chambre du quatrième étage. Pour Emile, ce jeune poète qui vient d'arriver au "Bateau-Lavoir" ce suicide est étrange et aiguise sa curiosité. Comment savoir ce qui s'est réellement passé ? Et si le suicide de la bouquetière n'en était pas un ?

Il va falloir enquêter dans ce milieu d'artistes, où à côté de Picasso on croise Max Jacob, Van Dongen, les époux Stein ... et aussi les modèles, ces filles qui veulent sortir de leur misérable condition en posant pour les peintres. Mais on fait également connaissance de tout un milieu avec les apaches, "le lapin agile", le maquis, les moulins,les chiffonniers de Montmartre.

Emile qui se liera d'amitié avec Max Jacob mènera ses investigations, au gré des réflexions et des quelques éléments qu'il peut glaner dans le quartier. Peu à peu, de révélations en découvertes, le mystère de la jeune bouquetière apparaît. Rien n'est clair dans cette histoire. Comme un tableau, c'est par petites touches que l'ensemble se met peu à peu en place. 

Outre l'intérêt de l'intrigue Béatrice Egémar, dans un style très abordable et fluide, en profite pour nous conter cette période dans ce quartier particulier. Trés bien dépeinte, l'ambiance de fond donne une couleur particulière à cette histoire.

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(Picasso 1905 : "la jeune fille à la corbeille de fleurs")

13 octobre 2015

Amélie Nothomb : "Acide sulfurique"

Amélie NOTHOMB : "Acide sulfurique"

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Excellente surprise que cet Amélie Nothomb déjà vieux de 10 ans. Quand Nothomb ne parle pas d'Amélie c'est quand même bien.

Et ici c'est grave. C'est notre société du voyeurisme télévisuel qui est disséquée à travers le regard acéré de l'auteure. On est dans le paroxysme de la télé réalité. Le jeu s'appelle "Concentration" et reconstitue la vie déshumanisée d'un camp de concentration de l'époque nazie, les caméras en plus. Les candidats sont pris au hasard et soumis à la sauvagerie de kapos écervelés. L'affrontement du bien et du mal.

Au delà de l'histoire elle-même, qui manque un peu de profondeur toutefois, ce que l'on retient ce sont les questions sous-jacentes qu'il pose déjà à l'époque et qui sont toujours réelles et amplifiées aujourd'hui. En 2015 le télé réalité est devenue un contenu quotidien, un succédané de divertissement pour une masse qui cherche à vaincre l'ennui d'une société sans idéal et sans but. Le spectaculaire comme un sacré.

A la lecture de ce roman, on ne peut s'empêcher de penser à Aldous Huxley et à George Orwell. En est-on vraiment arrivé là ? La réalité virtuelle est-elle devenue notre réalité tangible ? Si Dieu est mort à Auschwitz au XXème siècle, n' a t-il pas ressuscité au XXIème dans le vide sidéral de l'information spectacle, de la gloire éphémère et de l'audience à tout prix ?

23 juillet 2017

Honoré de Balzac : "Le cousin Pons"

Honoré de BALZAC : "Le cousin Pons"

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La comédie humaine donne ici à voir la face sombre de l'humanité. On devrait presque dire de l'inhumanité tant c'est noir, c'est mauvais, c'est méchant. Balzac explore ici la face sombre, la perversité guidée par l'envie, la convoitise, la haine.

Et pourtant le cousin Pons n'apparaît pas immédiatement comme un personnage sympathique. Véritable pique-assiette, collectionneur, amoureux du bric à brac, il a fini par amonceler un véritable trésor fait d'oeuvres d'art, peintures, bibelots, objets .... qui fera l'objet de toutes les tentations de la part d'une multitude de personnages qui chercheront à capter cet héritage potentiel. La portière Cibot, le brocanteur Rémonencq, les parents Camusot ou Popinot, l'avocat Fraisier, le marchand d'art Magus, le directeur du théâtre... Et dans ce monde perverti, l'amitié réelle (une forme d'amour s'il en est) de Schmucke. Tous  deux sont musiciens de théâtre et s'aiment avec sincérité et désintérêt.

C'est tout le monde de cette monarchie de Juillet qui est ici passée au peigne fin de l'analyse par l'auteur, avec humour et ironie, sans concessions et sans pudeur. C'est magistral par cet aspect. On entre dans les arcanes des relations interpersonnelles régies par le droit que chacun cherche à exploiter au mieux à son profit. Que ne ferait-on pour une rente annuelle qui mette à l'abri du besoin pour le restant de ses jours ? L'amitié véritable et la mort dans tout ça ne sont pas des obstacles et les plus vicieux finiront par l'emporter.

Un grand Balzac.

 

30 juillet 2020

Alain Mabanckou : "Tais-toi et meurs"

Alain MABANCKOU : "Tais-toi et meurs"

 

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Un vendredi 13 c'est selon, soit tout bon, soit tout pourri. Eh bien là, c'est une journée comme on n'aimerait pas imaginer.

Dans le monde de la sape congolaise de Paris, le jeune Julien, alias José, va, de fil en aiguille, se faire une place auprès de Pédro. Jusqu'au fameux vendredi 13 où il se trouve au mauvais endroit au mauvais moment. Et comme il est noir et vêtu d'un costume vert bien criard, son sort est jeté !

Alain Mabanckou nous ballade dans Paris, loin du Paris bourgeois ou du Paris pour touriste américain. Et au détour des endroits visités on fait connaissance d'un milieu organisé autour de personnalités pittoresques, vivant de trafics divers de billets de métro et de faux papiers.

Avec humour et dérision, l'auteur nous ballade au gré des mésaventures de notre héros. Un bon bouquin qui se lit vite sans être vraiment le thriller annoncé sur la couverture.

 

 

30 octobre 2020

Maylis de Kerangal : "Dans les rapides"

Maylis de KERANGAL : "Dans les rapides"

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Mais pourquoi ne l'avais-je pas lu plus tôt ? Il a fallu que je tombe sur l'émission Pop and C° de Rebecca Manzoni traitant de Blondie pour prendre conscience de ce manque !

On entre ici plein fer dans l'urgence de l'adolescence, via trois filles du Havre qui se découvrent en même temps qu'elles découvrent le rock. Elles se connaissaient collectivement (les meilleurs amies du lycée), mais elles vont se rendre compte qu'on peut aussi exister individuellement. Elles découvrent le rock et plus spécialement à travers deux figures féminines marquantes : Debbie Harry et Kate Bush.

Avec le talent qu'on lui connaît, l'art de manier la langue, la complexité de son écriture d'orfèvre, Maylis de Kérangal partage également un peu sa propre adolescence, un peu l'adolescence de ceux qui avaient 15 ans en 1978.

Tous les doutes sont permis, mais pas celui de vivre sa vie à fond, d'assumer ses choix, de tracer sa personnalité, de s'inscrire dans le sillon des grandes figures de la liberté artistique et de la liberté tout court, de la contre culture, de l'underground. Rock will never die !

Magnifique texte à savourer en (ré)écoutant "Parallel lines" et "The kick inside".

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5 novembre 2020

Charles Bukowski : "Factotum"

Charles BUKOWSKI : "Factotum"

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L'errance d'un alcoolique à travers le pays et à travers les petits emplois successifs.

Il y a de la truculence dans ce récit, de la grivoiserie parfois, de l'ironie aussi. Si le texte ne manque pas d'humour, il manque quand même un élément pour tenir le lecteur. Mais lequel ?

On suit là les tribulations d'Henry, un gars qui essaie de survivre, qui dépense tout son pognon dans l'alcool, qui aime rire et baiser et qui n’aime pas les lendemains. Apparemment il était très facile de trouver un emploi dans les Etats-Unis de 1945, magasinier, nettoyeur, homme à tout faire, pour peu qu'on ait un peu de tchatche et de la bonne volonté ...

Mais le texte ne mène nulle part, un peu comme la vie d'Henry, on passe d'une piaule à l'autre, d'un entrepôt à l'autre ... heureusement que ce n'est pas trop long.

 

7 août 2022

Solène Bakowski : "Un sac"

Solène BAKOWSKI : "Un sac"

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Pas aimé ! Mais pas aimé du tout !

Autant la présentation qui en est faite peut être alléchante, autant le contenu est indigent. Tout comme le contenu d'un sac, dont le mystère évoqué dans les premières pages doit attiser la curiosité du lecteur, mais qui à force de longueur et de péripéties ineptes, devient un sujet secondaire et finalement dénué de tout intérêt.

Bien sûr il y a le fond social, gris, voire noir, dans lequel évolue Anna-Marie Caravelle. Mais le fond ne fait pas tout. Il faut aussi une intrigue qui ne soit pas qu'une succession d'événements visant à donner une image faussement poétique ou romantique à la maltraitance, à la clochardisation, à la prostitution ou au meurtre. Et il faut une écriture. Là aussi, je n'ai pas accroché.

Bref, un roman qui a plu à beaucoup, mais que j'aurais mieux fait de laisser au fond du sac.

5 novembre 2022

Lian Hearn : "La maison de l'Arbre joueur"

Lian HEARN : "La maison de l'Arbre joueur"

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A l'origine de la transformation du Japon, à travers le destin de Tsuru, une jeune femme, fille, sœur, nièce, épouse, médecin et combattante de l'indépendance.

A la fin du XIXème siècle, le Japon va radicalement évoluer, sortir de la société figée dans un patriarcat millénaire pour entrer dans "l'ère moderne". Dix années ou plus de luttes, de guerres, de batailles, pour en finir avec le shogunat féodal, pour réinstaller l'empereur, pour faire entrer les évolutions techniques et scientifiques occidentales, pour briser l'organisation sociale existante.

C'est tout ça que nous raconte Lian Hearn dans ce roman fort documenté, mêlant personnages réels et personnages de fiction, mêlant faits historiques et épopée romanesque.

Se placer dans le corps et dans l'esprit de Tsuru est un ravissement. Elle qui brisera les codes, aidée en cela par son père, qui pratiquera la médecine, qui choisira son époux, qui vivra libre ...

Le texte est long, parfois compliqué à suivre car cette histoire du début de l'ère Meiji n'est pas forcément familière,  et grouillant de personnages dont il est difficile de se souvenir. Mais de cette richesse née une véritable aventure, captivante et émouvante, aidée par la poésie de l'écriture et la précision des détails de la vie quotidienne. Une lecture riche s'il en est, aux sources d'une révolution globale : culturelle et politique, technique et commerciale qui sera le fondement du Japon contemporain.

Bref un grand roman humain et historique.

 

 

8 janvier 2024

Jérôme Loubry : "Les chiens de Détroit"

Jérôme LOUBRY : "Les chiens de Détroit"

Loubry les chiens de Detroit

Voici un livre qui est arrivé chez moi par le truchement du hasard d'une tombola, et c'est bonne pioche !

Quelle ambiance dans ce polar ! Que c'est sombre tout ça !

La ville tout d'abord, Détroit au moment de la crise, avec ses quartiers qui se vident, ses habitants qui partent, la misère qui gagne et les services qui disparaissent peu à peu. A elle seule la ville est un personnage (comme elle l'est dans bien d'autres polars opu roman noirs). Et dans cette fin d'hiver 2013, dans cette ambiance maussade, voici que revient celui que la presse nommait le "Géant de brume".

Celui qui s'attaquait aux enfants, pour les faire disparaître. Celui qui a sévi en 1998 et que l'inspecteur Stan Mitchell n'a pas pu capturer.

Aujourd'hui aidé de son équipière Sarah Berkhamp vont-ils pouvoir mener à bien cette arrestation ?

Au-delà de la seule enquête, de la recherche de pistes, d'indices, de recoupements à opérer, il faudra aussi, pour chacun des policiers, se livrer à une introspection profonde pour comprendre ce qui se passe.

Le lecteur frissonne, enrage, est dégouté, se désespère, croit savoir, doute de nouveau, bouillonne, perd son sang froid ...

L'auteur nous donne à découvrir et s'amuse à nous déranger, à nous perturber.

Un très bon roman noir, vif, haletant et qui remue les tripes.

14 janvier 2024

Patrick Modiano : "La danseuse"

Patrick Modiano : "La danseuse"

la danseuse Modiano

A la recherche d'un temps disparu, emporté, dissous. A partir de fragments d'images présentes et de lieux actuels, l'auteur tente de se souvenir d'une époque passée. D'une époque incarnée par cette femme, la danseuse. Autour d'elle gravite tout un petit monde parisien, entre la rue du Bac et la porte Champerret.

Avec sensibilité et un talent littéraire certain, l'auteur nous offre une lecture agréable. Court roman, vite lu, peut-être trop vitre, j'ai eu du mal à me laisser emporter par cette ambiance de mélancolie voire de nostalgie parisienne. Cela dit, ça ne m'empêchera pas de continuer à lire Modiano.

1 septembre 2021

Franck Bouysse : "Né d'aucune femme"

Franck BOUYSSE : "Né d'aucune femme"

né d'aucune femme

Resté des mois en attente sur son étagère, ce roman aura su se faire désirer. Et quelle récompense ! Quelle lecture !

Une force se dégage de ce texte, comme celle qui anime Rose tout au long de sa vie, sa vie, dont l'épisode majeur se situe alors qu'elle est au service d'un maitre de forges et de sa mère, marquée par la violence, la cruauté, la férocité, l'abomination.

Rose, fille de paysans pauvres, deviendra une sorte d'esclave au service d'un maître, dont on comprendra plus tard les motivations.

Roman noir s'il en est, il captive à la fois par le fond et par la succession des points de vue qui donnent du corps à cette histoire poignante.

Tout est fait pour emporter le lecteur, le captiver, et bien que la fin ne soit pas à la hauteur du reste, on est là en face d'un grand roman qui cherche, et y parvient parfois, à creuser l'âme humaine jusqu'au plus profond pour en faire ressortir toutes les faiblesses, toutes les forces, toutes les facettes, toutes les couleurs jusqu'au noir le plus opaque. 

Une lecture à recommander.

28 janvier 2013

Arthur Schnitzler : "Mademoiselle Else"

Arthur SCHNITZLER : "Mademoiselle Else"

Mademoiselle Else

Court roman mais long monologue intérieur, ce texte met en scène un cas de conscience d'une jeune fille confrontée à l'opposition entre l'amour paternel et son propre amour propre.

Quel texte ! Quelle  construction magnifique ! Le lecteur est plongé dans les pensées contradictoires de Mademoiselle Else, et peu à peu pris dans sa propre  logique et avance vers une issue qu'il subodore puis qu'il entrevoit et enfin qu'il comprend.

Else est une jeune fille de la bourgeoisie viennoise en vacances sur la riviera italienne avec sa tante et son cousin. Alors qu'elle rentre d'une partie de tennis, elle prend connaissance d'un télégramme envoyé par sa mère, à propos des dettes que son père a contracté. Pour sauver son père, sa mère lui demande un petit service. Déchirant ...

Tout est là dans ce roman magistral publié en 1924, à (re) découvrir, qui se lit d'une traite avec une tension croissante à la limite du soutenable.

Mon premier coup de coeur 2013.

 

 

 

14 août 2014

Selva Almada : "Après l'orage"

Selva ALMADA : "Après l'orage"

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Il y a quelque chose de Steinbeck dans ce roman. Entre l'ambiance d'un garage isolé, des voyageurs en panne et l'omni présence de Dieu, on navigue entre les "Naufragés de l'autocar" et "Au dieu inconnu" et sur fond d'"Est d'Eden"

Dans le Nord de l'Argentine un pasteur et sa fille Leni font malgré eux la connaissance d'El Gringo Braueur et du jeune Tapioca. La réparation du véhicule demande plus de temps que prévu, et l'orage s'annonce. Le huis-clos s'installe. En silence d'abord, dans les regards, dans une sorte de méfiance mutuelle, une pudeur aussi. Deux visions du monde séparées par un gouffre, où le bien et le mal n'ont pas la même définition.

Entre le garagiste, taciturne et athée et le révérend brillant orateur, la lutte d'abord latente se manifestera quand l'orage éclatera, violent, sans concession, dévastateur.

Un premier roman à l'écriture simple, qui mène le lecteur entre présent et passé, dans cette ambiance de chaleur torride, de moiteur et d'orage salvateur qui va révéler la vraie nature des hommes.

 

 

10 février 2014

Amélie Nothomb : "La nostalgie heureuse"

Amélie NOTHOMB : "La nostalgie heureuse"

la nostalgie

"Natsukashii" désigne une forme de nostalgie sans tristesse, soudaine et quasi euphorique.

Amélie Nothomb est envahie par ce sentiment difficilement concevable à l'occasion d'un voyage au Japon. Ce pays qu'elle a quitté toute jeune ("Métaphysique des tubes" et  "Biographie de la faim"), puis où elle a rencontré l'amour ("Ni d'Eve ni d'Adam") enfin où elle a travaillé ("Stupeurs et tremblements").

Ce voyage est l'occasion d'un retour en arrière, de rencontres avec les fantômes du passé, avec des personnages dont les souvenirs sont idéalisés (Nishio-San, Rinri). On est là dans une sorte de journal de bord auto-centré où le personnage principal est la nostalgie. Mais Amélie écrivaine regarde Amélie voyageuse et elle la regarde trop. Plus qu'une mise en abyme, ce sont des notes, une suite de considérations, parfois profondes mais bien souvent superficielles.

Décrire ce sentiment de nostalgie heureuse n'est pas aisé, j'en conviens, mais même en 145 pages, Amélie Nothomb n'y parvient pas. En tant que lecteur j'ai trouvé le récit fade et loin de ce qui fait habituellement la richesse de l'auteure : imagination, humour, regard juste et décapant, scénario ... Un journal de voyage. Sans plus.

natsukashii

22 février 2022

Léonor de Récondo : "Pietra viva"

Léonor de RECONDO : "Pietra viva"

recondo

"Tu vois quand j'étais enfant, j'avais une boîte un peu comme celle-là, mais j'ai eu le malheur de la fermer à clé et de l'enterrer sous un arbre. A cause de cela, j'ai perdu la mémoire. Ici, grâce à ton rire, je l'ai retrouvée, et mes souvenirs sont revenus. Je te le donne pour que tu y mêles les tiens".

Voilà les mots de Michelangelo Buonarroti, le fameux Michelangelo du David, de la piéta ou de la Chapelle Sixtine. Ici, nous sommes en 1505, dans la région de Carrare, au nord de la Toscane, dans ces montagnes qui donnent ces blocs de marbre pur desquels sortiront tant de joyaux.

Michelangelo est mandaté par le Pape Jules II pour concevoir et façonner son tombeau dans la basilique St Pierre.

Michelangelo se transforme peu à peu au contact des carriers et des autres habitants de la petite ville. Son esprit se meut, lentement,progressivement. Les souvenirs à la fois de ce moine décédé quelques jours avant son départ, Andrea au corps si parfait, et de sa mère décédée alors qu'il était encore jeune garçon.

Maladroit, quelque peu hautain probablement, tourné vers la beauté et l'art, il ne voit pas les autres. Et pourtant ! Sa relation avec l'enfant Michele va déclencher chez lui un phénomène qui conduira son esprit vers un renouveau créatif. L'art sans mémoire ne serait que ruines.

L'auteure, de sa plume affutée, nous conte le quotidien de l'artiste, les petits moments de la vie et leurs répercussions sur la grande œuvre de toute une vie.

Un très beau roman, profondément humain.

 

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