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18 mai 2018

Mo Yan : "Le clan du sorgho rouge"

MO YAN : "Le clan du sorgho rouge

 

Le clan du sorgho

 

 

Le sorgho est une céréale, utilisée pour l'alimentation humaine ou animale. Dans le canton du nord est de Gaomi, on le distille et il devient alcool. Il fait la richesse du pays et plus particulièrement celle de la famille du narrateur.

Quelle famille ! On part de Douguan, père du narrateur, et on remonte jusqu'au début des années 1930, dans cette Chine instable, envahie par les japonais et en proie aux luttes internes entre le Kuomintang et le Parti communiste. Alors c'est sûr qu'il y a de l'action, car dans le village on veut résister, on tient à son indépendance.

Avec son style particulier (grand bravo à Sylvie Gentil, la traductrice) Mo Yan nous raconte cette épopée. Quelle épopée ! On frôle la frénésie, c'est parfois cruel, mais avec toujours un fond de tendresse et d'amour finalement qui vient tempérer l'ambiance. Et tant mieux.

La structure du récit est compliquée, et le lecteur parfois se perd, mais le tout forme une unité indéniable et raconte cet épisode de l'histoire de la Chine qui conduira par la longue marche au pouvoir de Mao. Mais ici la focale est ce village de paysans, cette famille de distillateur, ces petits brigands. Tous unis par le sorgho, qui donne ces reflets couleur sang à l'atmosphère, et l'atmosphère elle n'en manque pas de ce sang qui coule au fil des pages et des combats. C'est un hymne au courage et à la volonté d'indépendance. C'est aussi un hommage au lien qui unit une famille à travers le temps.

 

 

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7 avril 2019

Dan Franck : "Le vol de la Joconde"

Dan FRANCK : "Le vol de la Joconde"

 

vol joconde

Le 22 Août 1911, la Joconde disparaît. Volée au Musée du Louvre !

Qui a bien pu faire un coup pareil ? Un peintre assurément !

Pablo Picasso se trouve être en possession de deux statuettes ibériques volées elles aussi au Louvre et craint qu'un rapprochement soit rapidement opéré par la police entre cette possession illégale et cette disparition. Aidé de son ami Appolinaire, les voilà partis dans Paris à la recherche d'un ami qui pourrait, le temps de quelques jours, les mettre à l'abri et ainsi éviter au peintre (et accessoirement à son ami poète) l'expulsion du territoire.

Partant de ce fait divers, nous voilà transporté dans le Paris de ces années-là. Avec humour et une bonne dose de second degré, l'auteur nous fait découvrir les oeuvres majeures de cette époque, qu'elles soient picturales ou littéraires. On baigne dans l'ambiance de ce qui devait être "la bohème", du Bateau-Lavoir à Montparnasse. On boit de l'absinthe à la Closerie, on joue les pique-assiettes chez les Stein, on finit la soirée au Lapin Agile ...

Et cette valise qui contient les statuettes, qui en voudra bien ?

Ces cinq jours passés à traverser Paris sont une merveille. Les situation sont plus que cocasses et les dialogues succulents.  Un vrai coup de coeur pour cette lecture.

En préalable à cette lecture et pour bien contextualiser, il peut être utile de lire (ou relire)  ce roman jeunesse :  "Elle posait pour Picasso" Béatrice Egemar.

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(l'emplacement de la Joconde au Louvre après le vol)

 

23 avril 2019

Joyce Carol Oates : "Sacrifice"

Joyce Carol OATES : "Sacrifice"

 

sacrifice

1987. Un crime raciste dans une Amérique qui ne se parle pas. Dans ce quartier de Red Rock, Pascayne, New-Jersey, la jeune Sybilla Frye est retrouvée agonisante dans le cave d'une usine désaffectée. Elle est noire, elle a à peine quinze ans, elle avait disparue depuis plusieurs jours... Quand on la retrouve, elle accuse des blancs, cinq ou six hommes, dont probablement des flics, de l'avoir séquestrée, d'avoir abusée d'elle et de la l'avoir ligotée et abandonnée ...

Comment la police (blanche) pourrait-elle enquêter sur cette affaire ? Vingt ans après les émeutes qui ont vu la ville s'embraser, la moindre  étincelle peut raviver la méfiance mutuelle. Et de la méfiance à la haine il n'y a qu'un pas ...

Peinture d'une société cloisonnée, hargneuse, violente, Sacrifice nous plonge profondément dans la construction du ressentiment communautaire, victimaire, d'une partie de la société, les plus démunis, noirs aux emplois les moins qualifiés, femmes violentées ou au mieux abandonnées, femmes noires dont les perspectives sont quasi nulles.

Mais Sacrifice nous retourne aussi, car derrière ce fait divers horrible, il y a la manipulation, la récupération, la construction et la diffusion de l'information (à une époque où le web 2.0 n'existait pas) pour des fins pas aussi humanitaires qu'il y paraît dans cette Amérique de la lutte pour les droits civiques, de l'extrêmisme exacerbé qu'il soit blanc-nazi ou afro-américain radical.

Une lecture difficile par son contenu, par son contexte, mais très profond dans sa peinture de la société à cette époque et dans ce lieu. Encore un très grand roman.

 

 

8 mai 2019

Lola Lafon :"Mercy, Mary, Patty"

Lola LAFON "Mercy, Mary, Patty"

 

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Lola Lafon revisite les histoires de femmes. Après Nadia Comaneci, nous voici plongés dans un enlévement célèbre aux USA, celui de Patricia Hearst en 1974. Elle a dix-neuf ans et sera l'otage du SLA, un groupe extremiste dont elle va finir par épouser la cause.

C'est tout ce mécanisme, ce renversement, que l'auteure dissèque ici.

A partir de la vision d'une enseignante, Gene Neveva, chargée de rédiger un rapport sur la personnalité de Patty pour le procès qui aura lieu, la narration croise les points de vue. Maitrisant parfaitement le style, avec un parti pris littéraire fort, Lola Lafon alterne les situations, le temps, les regards. Plusieurs femmes se succèdent, se croisent, Patty et Gene évidemment , mais également Violaine qui sera chargée de l'assister pour le décryptage del a tonne d'informations nécessaire à la rédaction du fameux rapport.

Mais au-delà du retournement de la victime, c'est toute la vision de la liberté et du féminisme qui sont mises en jeu. Sommes-nous libres ? Consentons-nous déligéremment à aliéner une partie de notre liberté ? Etre une femme libre signifie t-il sortir du carcan de la société et du déterminisme ? Le féminisme est-il une cause, un combat ou une aliénation nouvelle sous couvert d'émancipation ?

Cette lecture est assez exigeante, et on sent à travers le texte, comme une influence, une infusion douce des écrits de Joyce Carol Oates.

 

 

4 juin 2019

James Fenimore Cooper : "Le dernier des Mohicans"

James Fenimore COOPER : "Le dernier des Mohicans"

Mohicans

Écrit et publié au début du XIXème siècle, l'action se déroule en 1757, alors que les États-Unis d'Amérique n'existent pas encore. Ici, la guerre oppose les français aux anglais, dans les forêts au nord de New-York, sur des territoires s'étendant de l'océan à à la région des grands lacs.

On y suit les aventures d'un chasseur anglais et deux Mohicans, le père et le fils, derniers représentants de leur tribu.

C'est à l'occasion du déplacement de Cora et Alice, les filles de Munro, pour s’en aller rejoindre leur père qui tient le fort Williams convoité par les troupes françaises que tous les personnages vont se rencontrer. Elles sont accompagnées de David La Gamme, maître de chant, du major Duncan Heyward et d’un guide indien, Magua, qui cherchera à les égarer. Le chasseur anglais et les Mohicans n'auront de cesse de se défaire de Magua et des troupes de Hurons pour conduire toute cette petite équipe à bon port.

Quand on lit ce roman d'aventure, on comprend en quoi il est fondateur. Tous les mythes relatifs aux "indiens", à leur vie en harmonie avec la nature, l'itinérance des campements, mais aussi à leur art de la guerre, de la recherche de traces, du scalp et de la danse autour du totem sont décrits avec précision.

Au-delà de l'histoire, on découvre une Amérique en construction, celle qui va éradiquer les populations autochtones (on dirait natives aujourd'hui) pour confier le territoire au Dieu chrétien et à la suprématie des blancs. Et l'on voit en filigrane les moyens utilisés, la dissémination des armes à feu, la propagation de l'alcool, l'alimentation des haines tribales ...

Même si la narration est datée, à la fois dans le style mais aussi par un certain ethnocentrisme reflet de l'époque où il a été écrit, on se prend au jeu de la lecture et de l'empathie avec les personnages, essentiellement les masculins. Car les personnages féminins ne ne sont que survolés. Dommage que l'on  n'entre pas plus dans l'esprit et la volonté des deux soeurs, notamment lorsqu'elles sont enlevées. Mais là aussi, c'est certainement une marque du temps.

 

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14 juin 2019

Hélène Gestern : "Eux sur la photo"

Hélène GESTERN : "Eux sur la photo"

eux sur la photo

Un roman entre photos et échanges de courriers entre Hélène et Stéphane unis par le destin d'un homme et d'une femme sur une photo. La femme est la mère d'Hélène, l'homme le père de Stéphane.

Commence alors un enquête documentaire, d'autres photos viendront, des témoignages, des écrits retrouvés ... passionnant. Peu à peu les choses semblent se mettre en ordre. Mais semblent seulement. Comme la photographie qui n'est qu'une image de la réalité.

Ici, il y est question de la mémoire, de la mémoire familiale, déformée par les années et par le prisme de l'image figée, celle qui se révèle et qui se fixe. Mais ce que l'on voit n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît.

Le lecteur en apprend un peu plus à chaque échange, et les secrets, les choses tues pendant des années, vont finir par se dévoiler. Les couvercles sur la cocottes familiales vont sauter, catharsis des souffrances passées. Toutes ces choses que l'on croyait et qui n'étaient finalement pas.

Ce livre se lit d'un coup, ou presque, avec un procédé narratif bien maîtrisé, même si les échanges épistolaires paraissent parfois un peu artificiels.

18 avril 2015

Laurent Gaudé : "Danser les ombres"

Laurent GAUDE : "Danser les ombres"

gaudé danser

Laurent Gaudé, qu'on avait découvert sous le soleil écrasant des Pouilles, nous transporte ici à Haïti. Mais pas à n'importe quel moment ; au moment où l'île connaît un séisme important, un tremblement de terre phénoménal, le 12 Janvier 2010.

A travers quelques personnages singuliers et qui représentent la diversité de la population le décor du récit est planté. On aborde la vie locale à travers de multiples prismes, qui se rejoignent parfois, se retrouvent, s'éloignent à nouveau. Une richesse. Les tumultes politiques ne sont pas passés sous silence et l'espoir d'une jeunesse pour le renouveau est bien mis en avant. Un espoir, un horizon ... enfin !

Mais voilà, un phénomène naturel d'une extrême violence va tout détruire : les vies bien sûr, mais aussi les lieux, les liens entre personnes, l'organisation générale de la société. Tout est chamboulé. Et si le séisme avait réveillé l'esprit des morts enterrés ? Que viennent-ils hantés les vivants, les survivants ? Qui est mort ? Qui est vivant dans ce fatras ?

Bien écrit, c'est sûr, et avec des personnages attachants j'ai quand même eu du mal à accrocher à ce roman surtout à la fin, cette longue danse macabre et oppressante.

 

18 décembre 2018

Jean-Christophe Rufin : "Le suspendu de Conakry"

Jean-Christophe RUFIN : "Le suspendu de Conakry"

Conakry

J'avais lu Rufin, il y a bien longtemps un été au moment de "L'abyssin". J'en garde un excellent souvenir. Ensuite je ne m'y suis pas replongé notamment dans ses best sellers "Rouge Brésil" ou "Le collier rouge". Mais un petit tapage médiatique aura eu raison de moi, et je me laisse tenter par ce mystérieux suspendu.

Un homme, français à la retraite, que l'on retrouve pendu par les pieds au faite du mat de son voilier amarré dans le port de Conakry en Guinée, voilà qui augure polar et exotisme. D'autant que l'enquête est menée, en marge des services de police par un consul de France, ce qui ajoute une touche originale à l'aventure.

Et comme l'on sait que l'auteur connaît bien l'Afrique et le milieu diplomatique, le récit devrait être intéressant. Et il l'est à plusieurs titres.

Évidemment, il y a l'enquête elle-même, mais ce n'est pas si central que ça finalement, les amateurs du genre polar resteront largement sur leur faim. C'est le personnage d'Aurel Timescu qui tient l'histoire. Ce fonctionnaire atypique et placardisé qui va par un concours de circonstances se retrouver aux manettes et les saisir à pleines mains. Mais c'est surtout l'atmosphère de cette ville portuaire de Guinée, les français entre-eux, l'ubuesque kafkaïsme des services de l'ambassade, une ambiance avec des relents de colonialisme, mais aussi la chaleur, la moiteur, la violence et la débrouille.

Un bon roman, pas un grand, mais un roman plaisant qui se lit vite.

 

 

31 décembre 2018

Ron Rash : "Le monde à l'endroit"

Ron RASH : "Le monde à l'endroit"

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Les exactions de nos ancêtres nous poursuivent-elles à travers le temps et les générations ?

Ici Ron Rash creuse le sillon de l'empreinte à travers le temps du massacre de Shelton Laurel pendant la guerre de sécession. C'est à travers l'histoire de Travis, un adolescent en rupture de parentalité et qui par hasard découvre un champs de cannabis dans un secteur où il aime à pêcher la truite, que le destin va se manifester. Nous sommes dans les Appalaches, en Caroline du Nord, proche de l'endroit où pendant la guerre de sécession un massacre terrible a eu lieu. L'esprit des ancêtres, de ceux qui ont tué et de ceux qui sont morts hante t-il encore les lieux et influence t-il les comportements contemporains ?

Dans ce contexte Travis va t-il pouvoir échapper à son destin ?

La description du milieu rural américain, de sa rudesse et des relations entre les gens qui se connaissent, de ces familles qui se côtoient depuis des décennies est intéressante, comme l'est encore plus la découverte du carnet d'un médecin du XIXème siècle.

Mais le tout manque de fond, les personnages assez stéréotypés, prennent le pas sur l'argument de départ et le lecteur ne plonge pas, n'est pas emporté par les remous de l'Histoire, par les méandres de cet épisode tragique qui a pourtant marqué le lieux et les gens. Dommage.

Une déception pour finir l'année.

 

3 octobre 2019

Laurent Seksik : "Un fils obéissant"

Laurent SEKSIK : "Un fils obéissant"

Fils obéissant

Un roman sur la filiation. C'est souvent au moment du deuil que l'on prend pleinement conscience de la  filiation. De ce lien qui nous unit à une histoire, à un passé familial, à une personne. Ici, en l'occurence, au père.

Le livre est intéressant en ce qu'il mêle les formes, les enchâssent, les entrecroisent. Nous sommes à la fois dans le récit carthartique où l'auteur est le personnage principal et mêle sa vie réelle et les souvenirs magnifiés, mais également dans la saga familiale à travers la vie de trois générations d'hommes (car il beaucoup questions d'hommes ici).

Comment devient-on un homme ? Par des choix faits à des moments clés de la vie. Mais est-on libre de faire ces choix ? Ne sommes-nous pas contraints, par un jeu d'influences cachées, diffuses, distillées tout au long de l'enfance et de l'adolescence, à ne pas maîtriser nos propres choix, mais à agir essentiellement pour accomplir la partie non réalisée des rêves de nos pères (de nos aïeux) ?

Très bien écrit et très bien conçu, ce roman mérite le détour, et ne nous plonge pas dans la désolation d'un énième roman où l'auteur ne nous raconte rien d'autres que ses propres malheurs.

Ce livre vient de paraître en poche, et je l'ai lu dans le cadre de l'opération Masse Critique d'automne 2019. Merci Babélio.

 

12 octobre 2019

Vanessa Bamberger: "Alto Braco"

Vanessa BAMBERGER : "Alto Braco"

 

alto braco

Est-on attaché à une terre par filiation ? Par nature en quelque sorte. Ou bien est-ce la culture, la transmission, l'imprégnation par le climat, le paysage et les gens qui crééent le lien, l'attachement en dépit du déracinement ?

L'Aubrac est une terre rude, un plateau à la fois riche et austère mais qui ne permet pas de nourrir tous ses enfants. Alors, ils montent à Paris, travaillent dans des cafés avant de devenir un jour patron eux-mêmes, limonadiers, cafetiers, restaurateurs ... Puis s'en reviennent se faire enterrer sur la terre de leurs ancêtres, là-bas, sur l'Aubrac.

Ainsi à vécu Brune entourée de ses deux grand-mères, dont l'une est sa grand tante. Les deux soeurs Rigal, Douce et Annie, propriétaires d'un café à Paris, mais toujours auvergnates, aveyronnaises, de Lacalm précisément. Une histoire de femmes. De femmes fortes.

C'est à l'occasion du décès de Douce que Brune revient sur l'Aubrac qu'elle avait connu enfant pendant les vacances. On est à l'automne, les paysages sont fabuleux, sorte de steppe aux couleurs douces qui embrasse les formes arrondies du relief. La terre ! Le pays !

Avec la disparition de Douce ce sont aussi les secrets biens gardés qui disparaissent. Les langues se délient et peu à peu Brune découvre son histoire, sa généalogie, son patrimoine familial.

Vanessa Bamberger nous fait découvrir l'Aubrac, c'est charnel, c'est profond, c'est terrien. Elle nous dévoile aussi une histoire familiale, un contexte social enraciné dans le pays et peuplé de femmes et d'hommes au caractère forgé dans le granit. Un peuple qui sait ce qu'il doit aux vaches qui mettent si bien en valeur le plateau.

Un très bon roman, pas du tout porté sur un faux naturalisme nostalgique, mais bien ancré dans le monde actuel avec ses problématiques et ses questionnements. Un roman qui donne envie de chausser de bonnes chaussures et d'aller traverser ce plateau, lentement, au rythme de l'homme et de la nature.

 

25 janvier 2019

Adeline Dieudonné : "La vraie vie"

Adeline DIEUDONNE : "La vraie vie"

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Un récit très touchant, qui, par le truchement de la voie de la jeune fille, une enfant même au début du roman, nous fait découvrir à la fois le drame et la joie de vivre. L'espoir ne s'éteint jamais, il en reste toujours une lueur, celle qui pousse, qui entraîne, qui stimule. Et pourtant tout peut s'arrêter là, brutalement, en un instant. Dans cette famille modeste, dans ce quartier, dans ce monde où l'horizon est bouché par la contrainte sociale, par le carcan de la classe, et par toute la violence que cela génère. Et de la violence il y en a !

Mais malgré cette ambiance générale quelque peu austère, voire rugueuse, on se plaît à suivre la pensée et l'action de la narratrice. Le texte véhicule les émotions, le suspens, le fantastique et la surprise au détour des pages.

On retrouve à la lecture de ce premier roman l'art de combiner l'atmosphère la plus terrible avec la fraîcheur de la certitude d'un monde meilleur portée par une jeune fille qui ne craint aucune fatalité. En ce sens il m'a beaucoup rappelé Valentine Goby, aussi bien dans "Kinderzimmer" que dans "Un paquebot dans les arbres".

 

 

4 mars 2019

Michel Butor : "La modification"

Michel BUTOR "La modification"

modification

Dans le train à destination de Rome. Ici nous sommes au début des années 1950, et point de grande vitesse, le train avance lentement de gare en gare et vous avez le temps de penser. Voilà tout le drame. Penser à la femme que vous allez rejoindre à Rome, cette femme que vous aimez et qui n'est pas votre épouse. Penser à votre épouse que vous avez laissée, place du Panthéon à Paris. Revoir tous ces voyages entre les deux villes que vous avez déjà effectués, les circonstances, les rencontres. Tous les souvenirs qui remontent et qui viennent percuter l'objet même de ce voyage-ci, de l'inhabituel, de l'extraordinaire, de celui qui va durablement modifier le cours de votre vie. Mais au fil des kilomètres, des heures qui passent, la modification s'opère ...

Et ce voyage, dans la balancement régulier du train, emporte le lecteur par le balancement des phrases. Avec un style imposant, riche, recherché, l'auteur nous transporte. Il ne se passe rien et pourtant. Pourtant, malgré la lenteur et l'exigence de la lecture c'est prenant. La forme attire certes par son esthétisme, mais le contexte est également intéressant pour le lecteur d'aujourd'hui, à l'heure des voyages rapides et de l'esprit sans cesse occupé par les sollicitations des communications modernes. Ce voyage est également un voyage dans le temps. Et Rome, comme un aimant, comme une amante, qui ne sera jamais une ville, une femme ordinaire.

Un charme désuet mais toujours actuel pour ce classique de la littérature française du XXème siècle.

28 décembre 2019

Pierre Lemaitre : "Robe de marié"

Pierre Lemaitre : "Robe de marié"

Robe de mariée

Manipulations à tous les étages. Alors que l'on suit le destin de Sophie et des cadavres qu'elle sème, on comprend qu'elle présente des troubles psychiques, on rencontre Frantz, dont on comprend qu'il n'est pas clair non plus ...

Pierre Lemaitre a publié ce thriller bien avant qu'il connaisse la renommée avec "Au-revoir là-haut". Mais déjà le talent est là. Le lecteur est tenu en haleine, les faits s'enchainent, les doutes s'installent. Et puis, par l'entremise de savants changements de point de vue, on entre de plein fouet dans les motivations profondes de chaque protagonistes, dans leurs faiblesses, dans leur manichéisme machiavélique. C'est bien mené, même si parfois, les  moyens mis en oeuvre par Frantz pour exercer son emprise sur Sophie paraissent un peu invraisemblables.

De la vengeance et de l'hérédité comme sources du mal, de l'acceptation de la situation de victime à l'instinct de survie libérateur, les thèmes sous-jacents sont nombreux et distillés sans crier gare au fil du récit.

Un bon thriller, captivant et très bien écrit. Toute une ambiance qui passe sans cesse du gris au noir jusqu'au dénouement.

 

 

29 novembre 2016

Laurent Mauvignier : "Continuer"

Laurent MAUVIGNIER : "Continuer"

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Qu'est-ce qu'une mère et son fils adolescent sont allés chercher dans ce périple au Kirghizistan ? Ils voyagent seuls, avec chacun un cheval, dans cette partie de l'Asie centrale montagneuse, rude et âpre. L'auteur nous livre un conte, un récit de cette randonnée à l'allure des chevaux, au hasard des rencontres, des repas partagés, des paysages grandioses dans cette nature infinie. L'auteur nous livre ces deux destins à l'abandon, Sybille divorcée, au bout de tout, sans espoir, sans source d'épanouissement, déprimée, et Samuel, lycéen à la frange de la délinquance, muré dans un mutisme morbide.

Mais Syblille et Samuel se connaissent-ils vraiment ? Se connaissent ils l'un l'autre ? Se connaissent-ils personnellement ? Il y a dans ce roman une quête.De la rédemption certainement mais pas uniquement.

Continuer, c'est dépasser ses propres blocages, c'est aller au-delà, croire, espérer enfin. Prendre une décision pour rompre d'un coup avec une vie mal engagée pour l'un, bien cabossée pour l'autre. Et peu à peu, l'on découvre des bribes du passé, des images, des événements. Et le voyage devient un passage, une ressource, un tunnel duquel on ressort différent, changé, grandi. Mais cela suffira t-il à éloigner les démons du passé ?

 

 

 

3 février 2020

Sylvain Tesson : "Sur les chemins noirs"

Sylvain TESSON : "Sur les chemins noirs"

 

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J'aime les récits de ces personnes qui décident à moment de partir marcher à la recherche d'un je-ne-sais-quoi, en quête d'eux-mêmes ou par défi. Ainsi en fut-il pour "Wild", pour "Via Francigena" ou encore "Le pélerin de Compostelle" ... Mais ici c'est encore autre chose. Foin de spiritualité dans ce défi de traverser la France du Sud-Est au Nord-Ouest en évitant le plus possible les routes, les villes et mêmes les chemins balisés ! La France rurale oubliée. La diagonale du vide. 

Sylvain Tesson est connu pour ces aventures russes. Là, le récit nous est plus familier par les lieux traversés : Mercantour, Provence, Ventoux, Cévénnes, Aubrac, Val de Loire, Normandie. Mais au-delà de l'aventure physique c'est le regard de l'auteur qui enchante.

Le regard qui porte Tesson sur le pays est très intéressant, il se pose en géographe, mêlant au détour des réflexions le physique et l'humain. Les paysages et les hommes, la nature et la société. Et au fil des pas, et des pages, on rencontre Giono, Péguy ou bien encore Cioran, et alors fatigue et monotonie sont vite évacuées.

Le voyage dura plusieurs mois mais la lecture est courte, ce qui ne permet pas de partager la souffrance de l'auteur, ses états intérieurs, ses doutes, ses incertitudes. Mais ce n'était probablement le but. Alors chacun prend son chemin et trouve ce qu'il cherche.

Un très bon moment à travers un pays, une société,  pleins de contrastes et dont l'une des facettes invisible au plus grand nombre se trouve au creux des chemins noirs.

 

838_gettyimages-967389660( quelque part en Auvergne)

Pour lire le rapport sénatorial sur "l'hyper-ruralité" qui a permis à Sylvain tesson de dessiner son parcours.

5 février 2020

Alessandro Baricco : "Trois fois dès l'aube"

Alessandro Baricco : "Trois fois dès l'aube"

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Une homme, une femme, trois rencontres. Trois moments et trois lieux. Les personnages sont les mêmes, les âges diffèrent sans liens logique avec le temps qui passe, mais toujours juste avant l'aube.

Il y a donc une certaine unité dans les trois chapitres qui forment ce court roman. Magnifiquement écrit, plein de sensualité et d'intelligence, on suit ces rencontres fortuites, ces échanges entre deux êtres que tout sépare. Et de ces discussions vont se dévoiler des âmes fragiles, abîmées, seules, perdues.

La lumière de l'aube qui point apporte l'espoir d'un renouveau, d'un recommencement.

Un petit livre par le format, mais grand par l'émotion que suscite le talent de l'auteur. A recommander.

13 février 2020

J.M.G. Le Clézio : "Ritournelle de la faim"

J.M.G. LE CLEZIO : "Ritournelle de la faim"

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Une quatrième de couverture qui ne reflète pas du tout le contenu du roman et qui ne donne pas l'accroche qu'on pourrait attendre. C'est surprenant.

A travers le regard d'Ethel, adolescente à l'aube de la seconde guerre mondiale, c'est la vie de la société française, parisienne et mauricienne déracinée, qui est dépeinte. L'auteur montre bien l'ambiance générale, les préoccupations, les rivalités, les haines, les espoirs et la guerre qui approche. Chacun trouve son ennemi, qui à l'extérieur, les anglais ou les bolchéviques, qui à l'intérieur, les juifs ou les communistes. Et vivement que les amis allemands ou italiens nous aident à purger la société française. La famille d'Ethel vit dans cet entre-deux.

Et pourtant à partir de l'été 1940 c'est une autre histoire qui commence. Y compris pour ceux qui attendaient la nouvelle ère.

La famille est contrainte à l'exil à Nice, puis dans la haute vallée de la Vésubie. Finalement comme la masse elle souffrira de la faim et du manque de tout.

Ecrit dans une langue bien maîtrisée, on s'attache au personnage d'Ethel et notamment grâce à sa relation avec son grand-oncle, celui qui la fît rêver naguère, quand tout allait bien.

Ce roman est intéressant en ce qu'il cherche à montrer l'ordinaire, sans emphase, comme la triste vie d'Ethel, émouvant et tendre. Il dépeint aussi le portrait d'une adolescente insouciante qu'illusions et désillusions porteront trop rapidement vers l'âge adulte.

2 avril 2019

Clara Dupont-Monod : "La révolte"

Clara Dupont-Monod : "La révolte"

 

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Aliénor, ses deux maris, ses huit enfants, la deux fois reine. Aliénor, la femme de lettres, l'amie des troubadours, la magnanime. Ici c'est celle qui va se soulever, via ses trois fils, contre son époux, le Plantagenêt, que nous rencontrons. A partir des années 1173, le roman nous emmène dans les fils enchevêtrés qui trament ce complot et ses conséquences. 

Essentiellement à travers la voix de son fils préféré, Richard (Coeur de lion), nous suivons cette période trouble,avec son lot de bassesses, de trahisons, de combats, de coups bas. Aliénor sera enfermée 15 ans. Prisonnière de son mari et de son dernier fils Jean (Sans Terre). Une famille qui se déchire et c'est l'Europe qui s'embrase.

C'est le lien qui unit Richard à sa mère qui est ici mis en avant. C'est le récit de cette passion à double-sens qui va influer le sens de l'Histoire qui est disséqué, jusqu'à l'intime, jusqu'au plus profond de l'âme, comme seul le roman le permet.

Mais si l'intention y est la narration ne la sert pas. Le tout est assez difficile à lire, on a du mal à entrer dans le texte.  Bref la lecture m'est apparue bien fastidieuse, voire parfois pénible. Seule la fin emporte enfin, comme si cette révolte avait été trop longtemps contenue.

 

 

 

27 avril 2019

Antoine de Saint-Exupéry : "Vol de nuit"

Antoine de SAINT-EXUPERY : "Vol de nuit"

 

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Paru en 1931, il reçut le prix Fémina cette année-là, "Vol de nuit" est, comme son auteur, entré dans la légende. De là à dire qu'il s'agit d'un classique, il n'y a qu'un pas, que je ne franchirai pas. "Vol de nuit" c'est le récit d'une organisation, d'une chaîne humaine, d'une suite d'actions, qui permet d'acheminer le courrier de tout le sud de l'Amérique du Sud vers l'Europe.

En quelques pages, car le texte est court, l'auteur cherche à nous faire percevoir, au-delà de l'aventure aéronautique, quelque chose qui dépasse l'être humain. "Nous agissons, pense Rivière, comme si quelque chose dépassait en valeur la vie humaine ... Mais quoi ? "

Tout est là. Point ici de roman d'aventures, d'embardées, de frissons, même si les conditions météo se dégradent rapidement et compromettent la mission.

A travers le personnage de Rivière, chef taciturne mais opiniâtre, pour qui la responsabilité d'un devoir à accomplir passe avant tout, non seulement nous entrons de plein fouet dans la croyance que les progrès de la civilisation passent par des méthodes managériales composées de fermeté et de distance hiérarchique, mais surtout dans une réflexion méditative sur l'homme, sa valeur et son prix.

24 mai 2020

Philippe Claudel : "L'Archipel du Chien"

Philippe CLAUDEL : "L'Archipel du Chien"

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Dans la méditerranée, l'Archipel du Chien est à l'écart des grandes routes maritimes. Notamment à l'écart des routes qui permettent à des passeurs mafieux de transporter illégalement nombres de jeunes africains de la rive sud vers la rive nord. Les habitants de l'archipel vivent à l'abri des tracas du monde. Et pourtant, l'équilibre de cette vie à l'écart va être perturbé par la découverte sur la plage de trois corps noyés, venus s'échouer là.

Partant de ce prétexte, l'auteur va reprendre l'exploration des facettes de l'âme humaine,exploration si bien menée dans "Les âmes grises" et dans "Le rapport de Brodeck".  On retrouve ici cette ambiance. La réaction de ceux qui découvrent les corps de trois africains noyés va illuminer cette zone grise si difficile à percevoir.

L'auteur nous fait découvrir un écosystème quasi autarcique mais dont l'appât du gain va modifier profondément le rapport aux valeurs humaines. Mus par des intérêts particuliers, ils en oublient l'essentiel.

Le récit est très bien mené et le texte n'est pas long.  Même si les personnages ne sont pas nommés autrement que par leur fonction ou par un sobriquet, ce qui les déshumanise en quelque sorte, on ressent l'essentiel, la substance de ce qui fait leur moi profond. On touche là à l'instinct animal, féroce et sans pitié. Glaçant.

 

 

 

25 janvier 2017

Elisabeth Rollin : "Voir ailleurs qui je suis"

Elisabeth ROLLIN : "Voir ailleurs qui je suis"

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Angèle est une jeune femme qui se cherche à travers ses paradoxes, une femme qui aime le sexe mais est incapable d'aimer, une femme bordélique qui assure avec rigueur un boulot de logisticienne, une femme qui attend beaucoup des autres sans avoir à se dévoiler ... Une femme en quête de la confiance en soi qui doute beaucoup d'elle-même.

Cette quête prend ra d'abord la forme de la course à pied, activité qui stimule la réflexion. Et finalement c'est dans l'action humanitaire qu'elle s'engagera. Un peu par hasard. Elle, cette handicapée de la vie sociale ?

Ailleurs, elle va renaître. Et tout au long du récit et des rencontres qu'elle fera, de la confrontation de son propre monde avec une autre réalité, de la confiance que d'autres lui accorderont et qu'elle ne voudra pas décevoir, elle évoluera. Non sans mal. Funambule en équilibre sur un fil ténu.

Elisabeth Rollin, avec une maîtrise littéraire certaine, nous fait vivre ce cheminement, intime, direct, sans concessions. Elle entraîne le lecteur dans l'arrière boutique de l'action humanitaire de terrain, en Inde, à Haïti ... et aussi dans l'arrière boutique de notre propre existence, de notre propre identité.

 

5 juillet 2019

Ivan Tourgueniev : "Pères et fils"

Ivan TOURGUENIEV : "Pères et fils"

 

Pères et fils

Comme chaque été un classique du XIXème siècle, avec cette année un retour en Russie et surtout pour la première fois une lecteur au format liseuse.

Dans la Russie du milieu du XIXème siècle, après l'abolition du servage, un vent de réformes souffle. Il est protéiforme, et ce roman va s'attacher à le dépeindre : d'un côté les propriétaires terriens inspirés du modèle  de la "révolution libérale " britannique (Nicolai et Paul Kirsanov) et de l'autre la jeune génération "nihiliste" prête à tout remettre en question (Bazarov et Arcadi). S'ensuit un conflit de générations entre les pères et les fils. Les conflits générationnels ne sont pas si évidents que ça, et Arcadi en se détachant de l'emprise de Bazarov va clairement s'inscrire dans la lignée de son père. Des conceptions sont différentes, mais c'est ainsi que la société évolue d'une génération à l'autre.

Au delà du pitch officiel, en quelque sorte, ce roman est surtout un roman de l'amour, et souvent de l'amour non réciproque. D'une part Bazarov, le jeune héros va se rendre compte qu'il est amoureux d'une noble qui ne le lui rend pas. Lui, le nihiliste, le détaché de tout, le scientifique, va se trouver confronter à ce qu'il abhorre le plus : le romantisme ! D'autre part, il y a Paul son exact contraire qui a vécu la même situation dans sa jeunesse ...

Sinon, on est bien dans l'ambiance de la Russie des propriétaires terriens du XIXème siècle, souvent des érudits, des passionnés, des intellectuels qui maîtrisent plusieurs langues, qui pratiquent avec aisance aussi bien l'agronomie que la médecine. D'une qualité littéraire indéniable ce roman reste une chronique familiale avec laquelle on passe un bon moment.

 

 

 

2 septembre 2020

Sophie Loubière : "L'enfant aux cailloux"

Sophie LOUBIERE : "L'enfant aux cailloux"

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C'est ma première rencontre avec l'auteure, et un coup de cœur pour ce roman particulier, qui mêle l'ambiance du thriller, le fond d'un drame social, une affaire de secrets de famille et de la fantaisie.

Doit-on regarder dans le jardin des voisins ? Quand on est une dame âgée, un peu désœuvrée, c'est tentant. Et ce qu'on y voit semble clair. Il s'y passe des choses que les autres refusent de voir et d'entendre. Comment faire comprendre que la vie d'un jeune garçon est menacée ?

Très bien mené, le roman creuse le sillon du dérèglement psychique dû à l'âge et à un traumatisme antérieur que l'on comprendra plus tard. Les chocs traumatiques vécus altèrent-ils à jamais la perception de la réalité ?

Et pourtant, il semble bien qu'il y ait de la maltraitance subie par cet enfant dans le jardin des voisins .

A lire absolument, sans chercher à démêler trop vite ce qui relève du réel de ce qui relève du perçu. A moins que les deux se rejoignent, et que l'auteure ne cherche à embrouiller le lecteur ?

Une réussite à tout point de vue.

15 septembre 2020

Francesca Melandri "Plus haut que la mer"

Francesca MELANDRI : "Plus haut que la mer"

plus haut que la mer

Francesca Melandri nous avait ravi avec "Eva dort", et elle remet ça avec ce roman tout en finesse et délicatesse. Pourtant le contexte ne s'y prête pas, puisque là nous sommes transportés dans une île prison, quartier de haute sécurité pour détenus "agités". Dans ce microcosme fermé, l'ouverture ce sont les visites des proches. Mais cela ne suffit pas à pacifier l'endroit, puisque la météo se met elle aussi à devenir hostile.

C'est dans ce contexte que vont cheminer Luisa et Paolo, venus chacun de leur côté visiter, qui un mari, qui un fils.

Dans L'Italie des années de plomb,  agitée, secouée par les mouvements révolutionnaires pratiquant la lutte armée, ces deux destins si différents vont se croiser. Deux humanités profondes mis à jour par une écriture talentueuse.

L'auteure joue de tous les contrastes, de la violence, de la douceur, des cris, des chuchotements, des pleurs et des rires, de la souffrance et de la joie. Magnifique tout simplement.

 

 

 

 

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