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L'animal lecteur
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L'animal lecteur
5 octobre 2020

Dan Waddell : "code 1879"

Dan WADDELL : "Code 1879"

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A Londres en 2010, la généalogie permet de résoudre une série de meurtres contemporains. Dis comme-ça c'est bizarre. Mais pourtant c'est en remontant le temps de quelques générations et en mettant à jour une affaire mal résolue en 1879 que la police, aidée en cela d'un généalogiste chevronné, va pouvoir pister ce tueur en série.

Roman étonnant s'il en est. Nous voilà trimballés dans le Londres actuel, celui que les chemins de fer, le métro et la voiture ont transformé et dans l'ancien celui des ruelles, des impasses, des quartiers ouvriers. Celui qui substituera les maisons victoriennes à la zone maraichère et rurale de Notting Hill. Nous voilà également immergés dans les bibliothèques et les archives de toute une ville, au-delà du simple "état-civil" qui enregistre les naissances, les mariages et les décès, sont également stockés (et surtout indexés) les journaux même les plus confidentiels ou les plus locaux.

Avec méthode et sans compter son temps, on peut trouver ce que l'on cherche. Et de fil en aiguille ...

Et si le tueur n'agit pas au hasard, a t-il déjà remonté lui-même la piste des ancêtres ?

Un polar original et bien mené, même si parfois il sombre dans la facilité, notamment on a du mal à croire au libre accès à des données contemporaines qui permettent en quelques clics de redescendre des arbres généalogiques.

Un bon moment de lecture toutefois qui mêle l'histoire locale de Notting Hill, le suspens, la terreur et l'humour (noir évidemment).

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14 octobre 2020

Jean-Marc Rigaux :"Kipjiru : 42 ... 195"

Jean-Marc RIGAUX : "Kipjiru : 42 ... 195"

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Encore un livre traitant d'exploit sportif en lien avec l'endurance et la course à pied ? Et bien, non !

Ici on est au-delà. On a repoussé la limite, on a vaincu les angoisses, les craintes, on a suivi le plan puis on s'en est écarté, on s'en est libéré.

Quand le champion olympique de marathon est assassiné, il faut un connaisseur pour démêler l’écheveau de ce monde particulier qu'est la course à pied. Entre fédérations, Union mondiale, laboratoires, financeurs, le monde du haut niveau est cruel. D'autant que les athlètes vivent en l'Afrique de l'Est et que le sport à ce niveau est synonyme de libération, d'ascension sociale, de reconnaissance.

L'enquête est confiée à un avocat, connaisseur de l'Afrique de l'Est, car il fût en son temps "défenseur" des génocidaires du Rwanda et du Burundi.

Au-delà de l'enquête, on entre en profondeur dans deux mondes qui se côtoient presque malgré eux : l'athlétisme de haut-niveau et la vie sur les hauts plateaux d'Afrique de l'Est (Kenya et Ouganda essentiellement). L'auteur nous plonge sans retenu dans ces contrastes, entre détection des jeunes pousses, entrainements, sacrifices, dopage, petites et grandes victoires, confrontés aux rites ancestraux et au poids des structures sociales traditionnelles. On découvre, à chaque page, un monde, un univers, une galaxie.

Bien mené, vif dès le départ et malgré quelques longueurs  en cours de chemin (mais un marathon c'est long), le lecteur est pris, à la recherche du souffle qui lui permettra d'atteindre la ligne d'arrivée sans dommage. En baissant un peu le rythme à la mi parcours, l'auteur nous le permet et nous fait découvrir une Afrique mystérieuse et envoutante.

 

Merci à Babélio et aux Editions Murmures des Soirs pour cet ouvrage lu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

28 octobre 2020

Marin Ledun : "En douce"

Marin LEDUN : "En douce"

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Ce ne sont pas à proprement parlé des loosers dont il s'agit, mais de personnes que la vie n'épargne pas. Et alors, en douce, sans s'en rendre compte, la vie part à la dérive. Victime d'un accident de la route Emilie va mettre du temps à "remonter la pente". Amputée d'une jambe, sa vie est bouleversée.

Pourquoi, alors quand enfin elle reprend le dessus et sa nouvelle vie en main, décide t-elle de refaire le voyage en marche arrière jusqu'au jour de l'accident et jusqu'à retrouver Simon, celui qu'elle considère comme le responsable de sa nouvelle vie pourrie.

Marin Ledun creuse dans les âmes perdues et la désolation sociale. Dans ce pays de dunes, d'étang et de pins, dans cette lande inhospitalière et sauvage, malgré la saison touristique qui brasse de la population de surfeurs et d'estivants en goguette, les locaux sont marqués par cet environnement, travail physique, alcool, solitude, sexe de passage ...

Bien mené et bien rythmé, le roman, qui n'est pas réellement un polar, montre cette frange de la société, celle qui glisse en pente douce vers le broyeur irrésistiblement. Un vrai roman noir rural français, loin des clichés et de la facilité.

 

 

8 juillet 2016

Dans le sac pour l'été

Dans le sac pour l'été

Sac de l'été

 

Sous le soleil, dans les transports, sur la plage, sur une terrasse ombragée, au bord de l'eau ... des coins de lecture à trouver pour cet été. Beaucoup d'envies, mais tout ce qui est dans le sac ne sera pas forcément lu en rentrant. On verra bien.

D'abord Henry James que je vais découvrir et notamment "Vacances romaines" qui permettra de préparer la semaine à Rome.

Irving ensuite, pour retourner dans cet univers que j'avais tant apprécié lors de la découverte de "Hôtel New-Hampshire".

Ensuite j'espère un grand bol de fraîcheur avec "Le grand marin" dont j'ai lu beaucoup d'excellentes critiques.

Et si le temps le permets un petit tour du côté de Zola avec "Au bonheur des dames" avant de reprendre le boulot  ...

On verra bien.

 

 

19 mai 2017

Jean Giraud : "Ombres sur Venise"

Jean GIRAUD : "Ombres sur Venise"

 

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Quand on aime Venise, on ne peut qu'être tenté par cette lecture. On entre dans l'intimité de la ville, dans son ambiance, dans son sein loin des sites mondialement connus, du grand canal, de Saint Marc et du Rialto. Et pour cause. Les meurtres horribles qui y sont perpétrés ont toujours lieu dans des endroits peu fréquentés des touristes, le soir en général et touchent des passants isolés. Et tout ceci en plein hiver.  Avec ce polar, l'enquête nous conduit dans les profondeurs de la cité, dans les palais abandonnés, les anciens chantiers navals, des lieux souvent délabrés loin du faste et de l'imaginaire de la Cité des Doges.

Sans être un grand polar, l'auteur nous ballade, non seulement à travers la ville, mais aussi de l'art contemporain à la mythologie. Et tout doucement, alors que l'horreur et la terreur envahissent calle et campi, le récit passe de l'enquête policière au fantastique, à l'imaginaire, à l'extraordinaire.

Et ce n'est donc pas la police et ses méthodes traditionnelles ou scientifiques qui permettront de mettre fin au massacre. Seul un groupe d'hommes hétéroclites, à la fois curieux et ouverts, dont les intelligences sont complémentaires arrivera à comprendre de quoi il s'agit ... Si le lecteur est lui aussi ouvert, il se laissera alors emporté par cette aventure hors du commun malgré une narration parfois déroutante ou maladroite.

 

 

 

 

 

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21 décembre 2020

T.C. Boyle : "Voir la lumière"

T.C. BOYLE : "Voir la lumière"

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Voyage, trip même, aux sources du psychédélisme, des premières expérimentations du LSD-25, de la quête de la vérité intérieure et de l'unité d'un groupe de pionniers unis par le même désir de liberté.

Après la découverte du LSD, son utilisation va faire l'objet d’expérimentation scientifique menée par le département de psychologie d'Harvard. Le potentiel de la substance sur le psychisme est tel qu'il ouvre des perspectives inouïes pour les chercheurs. En 1962, autour de Tim Leary, un groupe de professeurs et de jeunes doctorants se forme qui mènent alors, sur eux-mêmes, les premières expériences.

Rapidement l'affaire prend une tournure quasi mystique, avec son rituel du "sacrement", des soirées du samedi, puis de l'expérience proto-communautaire au Mexique. A partir de fin 1963 et durant l'année 1964 on atteint le paroxysme de l'expérience par la communauté totale à Millbrook.

Dans ce roman fort bien documenté, on suit essentiellement Fitz, sa femme Joanie et leur fils Corey. Fitz participe à expérimentation dans le cadre de sa thèse en psychologie ...

Mais est il possible de concilier cette vie de couple et de famille avec la vie de trips en trips, à la recherche de la lumière absolue, de la liberté totale, dégagée de toute emprise ? Comment casser les codes sociaux sans tout détruire autour de soi ?

De la vision idéale de départ, il ne restera pas grand chose, mais la société entière en sera marquée. Artistes plasticiens, musiciens et autres, le LSD va irriguer toute une génération séduite par le pouvoir de ce psychotrope pour stimuler la créativité et renouveler l'art. Avant d'être finalement interdite, de devenir une drogue de rue, banale et dégénérée, et signer par là même la fin de son caractère sacré.

T.C. Boyle nous plonge avec justesse et talent dans cette microsociété, fraîche et bouillonnante, pleine d'espoir et d'idéal. Toute une époque !

 

4 novembre 2019

Haruki Murakami : "Le meurtre du commandeur" Livre 1

Haruki MURAKAMI : "Le meurtre du Commandeur"

Livre 1 "Une Idée apparaît"

 

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D'où vient l'inspiration ? Des éléments du quotidien ? Une séparation amoureuse, des rencontres fortuites pendant un voyage, la perception d'un tintement dans le jardin la nuit ? D'où vient la création artistique et comment savoir que l'oeuvre est là, achevée, qu'elle ne suppose plus aucune retouche, aucun ajout ?

Le peintre, apparemment talentueux, s'est spécialisé dans le portrait sur commande, activité à la fois technique et lucrative. Et pourtant, suite à la séparation d'avec sa femme, il se retrouve seul dans la maison isolée d'un peintre nihonga célèbre. La découverte d'un tableau dissimulé dans le grenier va le conduire à questionner ses certitudes. "Le Meurtre du Commandeur", librement inspirée de Don Giovanni.

Avec un rythme lent, mélant les vicissitudes matérielles du quotidien et les aléas irrationnels des rêves et des perceptions, l'auteur, avec poésie et humour, nous transporte dans l'âme de l'artiste. De ses questionnements, de ses rencontres, va naître l'Idée ... Comme une apparition...

Le livre 1 ne se termine pas, les intrigues restent pendantes. La lecture de la suite est indispensable pour démêler les fils de la trame sous-jacente qui nous conduit à Vienne au moment de l'Anschluss et à la découverte de quelques personnages qui en savent apparemment plus que ce qu'ils veulent bien dire.

A suivre donc.

 

30 septembre 2016

Jim Fergus : "Mille femmes blanches"

Jim FERGUS : "Mille femmes blanches"

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Toujours plus à l'Ouest, dans la grande prairie, vers les collines noires qui regorgent de richesses naturelles, les américains "caucasiens" arrivés d'Europe aimeraient bien pouvoir s'y installer en paix. Mais voilà, ces terres sont celles de tribus indiennes et la guerre sur la "frontière" fait rage depuis de nombreuses années. Quand on dit "indien" on ne parle pas d'un Peuple unique et solidaire. Il s'agit d'une multitude de groupes, parfois unis par une langue commune, mais souvent rivaux, voire ennemis, qui cohabitent sur ce grand territoire. Parmi ces tribus, il y a les Cheyennes.

Chez ce Peuple, ce sont les femmes qui transmettent l'origine, l'identité en quelque sorte. Pour pacifier la région et permettre au Peuple de perdurer, d'avoir un avenir dans la paix, le chef Little Wolf propose un marché au grand-père blanc, le président Grant. En échange de chevaux de bonne qualité, le grand-père blanc offrira au Peuple mille femmes blanches qui viendront épouser les hommes de la tribu et donner des progénitures qui inscriront l'histoire des deux peuples dans un avenir commun.

Grant accepte, et organise le marché.

C'est comme ça que May Dodd, de Chicago, se retrouve dans cette aventure au printemps 1875.

Elle rédigera des carnets, sorte de journal qui retrace les faits et réflexions. La lecture de ces carnets nous plonge dans un univers hors du commun, les conditions de voyage, les haltes dans les forts de l'armée sur la "frontière", l'arrivée au campement indien, la découverte d'une nouvelle culture, d'un mode de vie, de croyances ... Un choc culturel. Et dans les deux sens. Car les femmes, arrivées en groupe dans le village, vont aussi influencer la vie du groupe. La greffe demande des efforts de chaque côte, mais elle prend. Jusqu'à quand ?

Car une pacification par les générations futures s'inscrit dans le temps long. Les blancs auront-ils la patience de laisser passer les générations ?

A travers ce roman majestueux, Jim Fergus nous plonge dans l'Amérique du XIXè siècle, cette Amérique conquérante, porteuse de valeurs universelles et d'une religion qu'elle cherche à imposer partout comme un gage d'une paix éternelle. Les "indiens" qui ne veulent pas se soumettre doivent vivre dans des réserves ou mourir par les armes. Le sauvage n'est pas compatible avec l'idéal de la civilisation porté par l'homme blanc.

A la fois roman d'aventure, western, roman d'émancipation féminine et de relations interculturelles, il nous questionne sur le fondement des sociétés dites "occidentales" face à l'altérité et sur la violence dans la mise en oeuvre d'un projet politique qui vise à unifier la société. Excellent, poignant, drôle et grave, cette lecture ne laisse pas indifférent.

Il est temps maintenant de lire "La vengeance des mères" qui est présenté comme la suite de cette aventure incroyable.

 

17 mars 2020

Karine Tuil : "Les choses humaines"

Karine TUIL : "Les choses humaines"

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Balance ta violence dans un roman qui se place résolument dans l'actualité de la société, entre attentats terroristes et médiatisation des affaires liées à la prédation sexuelle. Est-il, finalement, dans la nature humaine d'être violent ? L'éducation ne suffirait donc pas à maîtriser cet instinct, cette pulsion sexuelle qui peut faire chavirer à tout instant la vie la plus privilégiée ?

Alexandre Farel cédera à cette pulsion. Mila Wizman en sera la victime. Et l'auteure de décortiquer ces instants, cette "zone grise" de la perception du consentement entre adultes, l'expression du non par l'un, l'impression du oui par l'autre.

C'est cru, c'est rugueux, c'est animal. On entre dans les tréfonds de l'humanité, avec toutes ses faiblesses, ses perceptions, ses illusions. Et c'est cette fragilité qui est confrontée à la justice des hommes. Il va falloir tout dire, entrer dans les détails, raconter, confronter, pour finalement arriver à qualifier.

Très bien écrit, ce roman nous raconte. Il touche forcément chacun et chacune d'entre-nous. Il nous éclaire sans jamais apporter de certitudes, il laisse lui aussi des zones grises dans lesquelles notre propre vécu s'engouffre. Un roman qui nous ébranle.

Une lecture à conseiller à tous.

22 avril 2020

Joyce Carol Oates : "Les Chutes"

Joyce Carol OATES : "Les Chutes"

 

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En voilà un qui a traîné sur une étagère pendant des années et qui pourtant vaut la peine d'être sorti, lu et apprécié.

Niagara, ce sont les Chutes. Les Chutes impressionnantes, ces énormes quantités d'eau qui tombent en permanence, ce lieu magique, vivant, divin presque. C'est là que nombres de jeunes mariés viennent célébrer leur voyage de noces. Depuis longtemps s'est développé autour des Chutes une industrie touristique florissante.

La jeune Ariah et son époux Gilbert seront de ceux-là, en juin 1950. Gilbert au petit matin de sa nuit de noce, ira se jeter dans les Chutes !

Est-ce là le début d ela damnation d'Ariah ? Errant une semaine à la recherche de son mari, c'est son destin qu'elle va trouver. Elle ne quittera plus Niagara Falls, y fondera une famille avec l'avocat Dirk Burnaby. C'est là tout le bonheur et tout le malheur d'Ariah.

Le décor est grandiose, on l'imagine bien, mais il y a un revers à cette belle médaille. Niagara Falls c'est aussi une cité qui prospère sur l'industrie chimique, des usines qui font vivre la plus grande partie de la population locale. Mais à quel prix ? Les questions sanitaires et environnementales ne sont pas d'actualités, et pourtant on sent poindre le début de la prise de conscience collective. Ce roman nous fait découvrir une Amérique complexe, où la certitude du pouvoir des puissants peut être mise à mal par la seule volonté d'un homme intègre et intransigeant, mû par une force surnaturelle puisée au plus profond des Chutes.

Navigant, comme sur le fleuve, entre les préoccupations familiales et les faits de société, l'auteure, avec une parfaite maîtrise du récit, nous trimbale, et passé le point de non retour ... tout peut arriver. Peu à peu, le lecteur est lui aussi envoûté par l'inévitable pouvoir d'attraction des Chutes et par la complexité de la personnalité d'Ariah.

 

 

7 mai 2021

Antoine Grenapin : "Vendée Globe 2020 - 2021"

Antoine GRENAPIN : "Vendée Globe 2020-2021"page-couverture_livre-officiel-1920x1920

 

 

A travers textes et sublimes photos Antoine Grenapin nous invite à prolonger l'aventure. Car le Vendée Globe est avant tout une aventure. Certes, il s'agit d'une course au large, de nautisme en quelque sorte, mais ici qui transcende le sport et la compétition. Au delà des valeurs initiales du sport, on touche ici à l'aventure humaine, individuelle certes mais tellement collective !

Dans ce bel ouvrage de 175 pages, le lecteur, feuilleuteur, se trouve plongé au cœur de l'aventure. De la préparation, au départ, des premières galères aux tempêtes les plus sévères, des avaries au rencontres les plus surprenantes, de la joie simple d'un lever de soleil, au désespoir passager de la solitude et de l'isolement ... de page en page, de photo en photo, on vit au rythme des marins, des vents et des équipes à terre qui soutiennent et des millions de spectateurs (virtuels) qui vibrent également.

Agrémentés de "confidences de bord"  ou de "paroles à chaud" on fait aussi connaissance avec l'intimité de ces aventuriers. Car au-delà du spectaculaire sauvetage réussi par Jean Le Cam, moment fort s'il en est de cette édition, chaque journée a eu sa part d'inattendu, parfois des bricoles, parfois des moments féériques de beauté, parfois l'ivresse du grand sud dans toute sa splendeur.

Enfin, cet ouvrage ne s'adresse pas spécialement aux "voileux", le Vendée Globe c'est plus que de la voile, mais il permettra aux non initiés de faire vraiment connaissance avec le mythe. Et ça donne envie d'embarquer. Hissez-haut !!!

 

Merci à Babélio et à Hugo Image pour cet ouvrage reçu dans le cadre de Masse Critique.

17 mai 2021

Chimamanda Ngozi Adichie : "Americanah"

Chimamanda Ngozi Adichie : "Americanah"

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"Quantité de gens -généralement non noirs- disent qu'Obama n'est pas noir, qu'il est bi racial, multiracial, noir et blanc, tout sauf simplement noir. Parce que sa mère était blanche. Mais la race n'est pas de la biologie ; la race est de la sociologie. La race n'est pas un génotype ; la race est un phénotype. La race compte à cause du racisme. Et le racisme est absurde parce qu'il concerne uniquement l'apparence. Pas le sang qui coule dans vos veines."

Que n'avais-je pas lu ce roman plus tôt ?

Comme il met les choses en perspectives, avec un recul certain, une acuité fulgurante et le tout sans être dénué d'humour. Une œuvre, tout simplement !

A travers le récit d'Ifemelu, exilée aux USA,  alors qu'elle se trouve chez le coiffeur et qu'elle songe à son retour prochain au Nigéria, on découvre peu à peu la vision d'une africaine sur la société américaine. Elle dissèque tous les compartiments, toutes les catégories, tous les classements, toutes les hiérarchies qui divisent cette société. A travers son récit, elle cherche à comprendre ce qui unit (l'élément commun à la fraternité humaine) et ne voit que ce qui sépare. Les rapports humains dégradés, le rapport des uns aux autres basés sur l'envie et la domination, ou au mieux les microcosmes qui s'ignorent ...

On découvre également, et ce n'est pas le moindre des intérêts, les aspirations de la jeunesse nigériane, son mode de vie, sa vision toujours tournée vers l'avenir.

Féministe et humain, magistral de sensibilité et de pertinence, ce roman doit être mis entre toutes les mains.

7 juillet 2020

Emile Zola : "Son Excellence Eugène Rougon"

Emile ZOLA : "Son Excellence Eugène Rougon"

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Sixième tome de l'oeuvre magistrale des Rougon-Macquart, "Son Excellence Eugène Rougon" nous entraîne dans l'arrière boutique de la vie politique nationale sous l'Empire. Eugène Rougon, monté de Plassans, n'a de cesse de voir ses ambitions de pouvoir se concrétiser. Députés, ministres, et toute la cour qui gravite autour, voilà le petit monde d'Eugène. Le tableau de cette micro société est précis, pointilleux, fin.

Zola n'hésites pas à entrer dans les entrailles, dans les mécanismes, dans les intrigues qui font et défont les hommes politiques. Rougon fort de son réseau accède au pouvoir, il n'aura de cesse par la suite de rendre service, jusqu'à se compromettre. Les revirements iront bon train. Ingratitudes et reniements !

Zola en profite pour romancer l'histoire politique de cette période. La prise en main autoritaire du pouvoir après le 2 décembre, le contrôle sur les libertés, la surveillance, d'une part, mais également, les grands projets structurants le développement du pays, notamment le chemin de fer et l'expansion économique qui s'ensuivra.

Peu d'actions évidemment, dans ce roman un peu long, mais une image fine et pas si mécontemporaine que ça de la société.

29 juillet 2021

Luke Rhinehart : "L'homme-dé"

Luke RHINEHART : "L'homme-dé"

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De la nécessité du hasard pour conduire sa vie.

Qu'advient-il lorsque l'on décide de confier sa vie à la décision des dés ? Quel impact cela a sur la personnalité ? Devient-on, par ce biais, une personne dénuée de moi ?

Quand le psychiatre Rhinehart décide de soumettre ses décisions aux dés, il entre dans une vie nouvelle qui n'a plus rien à voir avec "l'ancienne", celle codifiée, socialisée et limitée par les barrières sociales et mentales. Découvrant l'intérêt de cette méthode pour vaincre les effets néfastes du moi, il va développer sa théorie et la transformer en pratiques thérapeutiques et devenir quasi mystiques ou religieuses par la suite.

Ce roman, écrit dans les années 1970 a connu un regain de succès ces dernières années, devenant quasiment culte.

Tout est fait pour désorienter, jusqu'au nom de l'auteur qui est le même que celui du psychiatre. On pourrait le prendre pour ce qu'il n'est pas.

Ce qu'il est, certainement, c'est une ode à la subversion, à la transformation de soi grâce aux effets du hasard par l'obéissance aveugle dans la religion du Dé. Ce qu'il est également, c'est une construction et une narration qui sortent des sentiers battus et où la loufoquerie des situations n'a rien à envier à celle des dialogues.

Bref, un roman qui ne peut laisser indifférent.

20 octobre 2015

Olivier Bleys : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

Olivier BLEYS : "Discours d'un arbre sur la fragilité des hommes"

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Le sumac c'est l'arbre à laque. Même vieux et improductif, il trône devant la maison des Zhang à Shenyan au nord-est de la Chine. Zhang Wei a enterré ses parents à son pied, et les vieilles racines font probablement corps avec les fondations de l'humble bâtisse qui tient lieu de maison familiale.

Dans cette Chine post-industrielle, à l'heure de la finance reine, du capitalisme roi, que reste t-il des anciennes familles ouvrières ? Comment ces pauvres gens que la Révolution avait porté aux nues s'adaptent-ils à la Chine nouvelle, celle du XXIème siècle ?

Wei est un chômeur qui lutte chaque jour pour chaparder un peu de charbon pour chauffer sa famille, en revendre une partie pour économiser afin de réaliser le souhait de ses parents : posséder enfin la maison qu'ils habitent. Yuan après yuan, la famille (le mari, l'épouse, la fille et les beaux-parents) vit de sacrifices quotidiens.

Mais que représente le rêve d'un individu face à la machine impitoyable du profit, du progrès, de la transformation radicale de la société ? Que pourra la volonté d'une famille unie face au projet  de creusement d'une gigantesque mine de terbium ?

Olivier Bleys nous fait pénétrer dans l'intimité chinoise, sublimant parfois le quotidien à la manière d'un Mo Yan. Sans manichéisme il montre les travers d'une société poussée vers le progrès technologique et qui n'a que faire des individus trop faibles, trop pauvres, ou sans ambitions. Mais ce roman est aussi le roman d'une résistance. Une résistance sourde, loin des médias, loin des fracas. Une résistance humble de ceux que la nouvelle révolution chinoise a oublié.

Comme le sumac vieux et improductif c'est grâce à leurs racines que les nouvelles branches peuvent atteindre le firmament.

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23 septembre 2021

Albert Camus "Noces" suivi de "L'été"

Albert CAMUS : "Noces" suivi de "L'été"

Noces

Composé de plusieurs récits, cet ouvrage est une suite de réflexions produites à des époques différentes. en effet on y trouve des écrits de jeunesse et d'autres quasi contemporains avec sa disparition.

C'est une lecture difficile, où l'accroche n'est pas évidente. Même si les textes sont courts, ils sont toujours exigeants.

Camus évoque "son" Algérie, sa terre, sa lumière, ses paysages, ses gens. Mais pas uniquement, on navigue également vers Florence. Au détour d'un texte on entre également dans le métier d'écrivain.

On sent bien la chaleur, la moiteur de l'été, les corps tannés et tendus de la jeunesse. On sent bien une époque pleine d'envie et dont le tragique ne rime pas avec la tristesse et où l'homme cherche à faire corps avec le monde qui l'entoure.

 

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(Les ruines de Tipasa)

 

 

21 avril 2017

Diane Ducret : "Les indésirables"

Diane DUCRET : "Les indésirables"

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Gurs, je passais devant l'entrée du camp dans les années '80 pour rejoindre la station de ski de La Pierre Saint Martin et je savais vaguement qu'Hannah Arendt y fut interné pendant la seconde guerre mondiale. Mais quant au reste pas grand chose.

Diane Ducret prend comme point de départ la "rafle" du veld'hiv de mai 1940, pendant laquelle les femmes allemandes, citoyennes ressortissants d'un pays en guerre contre la France et potentielles traîtres furent arrêtées et internées de force . Les indésirables.

Elles seront des milliers à rejoindre ce camp construit pour "abriter" des républicains espagnols qui fuient la dictature franquiste. C'est parmi ces indésirables que l'auteure choisit les personnages principaux et nous fait pénétrer dans la vie de ce camp.

A travers les destins de Lise et d'Eva, nous plongeons dans un quotidien misérable et précaire, mais sans jamais tombé dans le sordide. Ces femmes n'acceptent pas la résignation, la destinée fatale. Partageant le camp avec des milliers d'hommes qui y sont depuis une année déjà, elles veulent entretenir l'espoir. Cet espoir va s'incarner autour d'un piano, de quelques chansons, d'un décor peint et de bancs pour accueillir du public. Incroyable ! Il s'agit bien d'un cabaret !

Avec l'aide compréhensive d'un commandant qui a foi en l'humain, elles vont apporter la substantifique vigueur qui permet de supporter l'insupportable, de vaincre l'isolement et la maltraitance, la faim et le froid.

Superbement écrit, émaillé de textes divers, chansons, poèmes, lettres, ce roman est beau. Il donne corps à des personnages attachants, dans des situations compliquées, et les liens qui les unissent sont profonds et sincères.

Une lecture qui non seulement met en lumière un épisode de l'histoire française de la seconde guerre mondiale peu connu mais qui se révèle être un roman qui touche le lecteur en pointant l'irréductible part d'humanité que chacun porte en soi et qu'on appelle la culture.

 

 

7 décembre 2021

Nadine Monfils : "Nom d'une pipe"

Nadine MONFILS "Les folles enquêtes de Magritte et Georgette : Nom d'une pipe"

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Voilà donc un "polar" belge qui mêle René Magritte et son épouse Georgette, Jacques Brel, quelques personnages féminins des chansons de Brel et un commissaire de police pas toujours à cheval sur la procédure.

Mais quel mystère pousse un tueur à s'en prendre d'abord à Madeleine, puis à Rosa ? Quel lien unit ses deux meurtres visiblement commis par le même auteur ? Ceci n'est pas un roman policier !

Mêlant l'enquête sur les meurtres scénarisés des jeunes femmes à la vie quotidienne et artistique du célèbre peintre, l'auteure réussit fort habilement à conduire une histoire, un suspens et une vulgarisation de l’œuvre de Magritte. Comme c'est original.

Nous sommes dans le Bruxelles des années 50, 60, avec ses trams, ses places et ses troquets où l'on se régale de plats typiques accompagnés de moult bières. L'ambiance est fort bien rendue aidée en cela par l’utilisation du langage vernaculaire. 

Une enquête somme toute, mais surtout un roman à la fois plein d'humanité, d'humour et de culture.

 

26 décembre 2021

Caroline de Mulder :"Manger Bambi"

CAROLINE DE MULDER : "Manger Bambi"

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Bambi a presque 16 ans, s'ennuie ferme auprès de sa mère alcoolique. Bambi c'est Hilda, pour tuer l'ennuie elle traine sur les sites de rencontres à la recherche de vieux  qu'elle pourra plumer.

Avec deux copines de collège, elles mènent une vie qui va au-delà des apparences. Le besoin d'adrénaline pour combler les manques d'affection. Toujours à la limite, toujours sur le trait de la marge. Invincibles !

Et puis il y a Nounours, un gars que sa mère a ramené à la maison et qui prétend qu'il va s'occuper d'elles. Mais qu'attend-il exactement en retour ?

Bambi, en pleine construction de sa personnalité nous dévoile à la fois sa violence, sa haine, sa rage mais aussi toute sa fragilité, ses doutes et finalement l'amour sans bornes pour cette mère absente, pour cette accidentée de la vie. Une vie de misère, sans espoir, sans avenir.

Avec talent, et dans un langage parfois cru mais qui correspond bien à l'ambiance générale, l'auteure nous conte cette fable cruelle d'une jeunesse désenchantée, sans illusions et sans perspectives. Sinon la perpétuelle fuite en avant.

C'est court, c'est choc, c'est noir.

17 novembre 2020

Gustave Flaubert : "Madame Bovary"

Gustave FLAUBERT : "Madame Bovary"

bovary

La belle langue de Flaubert (même si le style parfois est un peu daté) pour conter cette histoire du désir et de l'ennui dans la bourgeoisie normande sous la Monarchie de Juillet.

Sous le poids de la pression sociale, des bonnes mœurs, de la morale chrétienne, les rêves d'Emma Bovary vont peu à peu s'évaporer. Mal mariée, pas assez riche pour vivre de rentes, désintéressée de la vie de son ménage et de l'éducation de son enfant, Emma vit dans une époque qui ne lui convient pas. Elle cherchera sa vie ailleurs.

Charles s'en contente, bienheureux dans cette vie de province, aveugle au malaise de son épouse.

Et Flaubert de nous décrire tout un petit monde bien organisé, une structure établie, rassurante, une sorte de France éternelle dont personne ne se rend vraiment compte quel carcan elle est pour qui rêve d'amour et d'aventure.

Très bon roman, grand classique de la littérature française, Madame Bovary ( et Monsieur donc ) en énervera plus d'un. Mais avec un peu d'âge et à condition de lire rapidement car l'action est lente, on y trouve un réel plaisir. Un incontournable.

 

24 janvier 2021

P.D. James : "A visage couvert"

P.D. JAMES : "A visage couvert"

A-visage-couvert

Un polar à l'anglaise entre Agatha Christie et une partie de Cluedo. L'ambiance est feutrée, l'extérieur toujours inexpressif car toute la violence est à l'intérieur.

Quand la nouvelle employée de maison, jeune mère-fille, est retrouvée morte dans sa chambre fermée de l'intérieur, le mystère apparaît et toute la maisonnée est alors suspecte.

L'enquête est menée par Adam Dalgliesh avec flegme et détermination. Ne se laissant jamais influencé, il va creuser la vie de la jeune décédée et par là même les rapports sociaux et de domination de cette Angleterre des années 1960. De jalousie en ressentiment les âmes sont mises à jour. Mais finalement cette petite bonne n'était-elle pas un brin affabulatrice en cherchant à vivre au dessus de sa condition ?

On attendra donc la fin pour que la lumière soit. Dalgliesh, tel un Hercule Poirot, réunissant tous les protagonistes dans la salle à manger du manoir.

Ambiance anglaise assurée.

 

1 février 2022

Fanny Chiarello : "Terrils Tout partout"

Fanny CHIARELLO : "Terrils tout partout"

terrils-tout-partout-couv

 

Beaucoup d'originalité dans ce petit bouquin. D'abord le format, le concept : un texte court ( à peine 70 pages) agrémenté de photos prises par l'auteure sur les lieux.

Laïka quitte Lille pour revenir sur les lieux de son enfance à proximité de Lens, dans l'ancien territoire minier. Alors, elle découvre que le paysage qu'elle connaît pourtant est marqué par les reliefs des terrils ... elle ne s'en était pas aperçue plus tôt.

Et s'engage alors une réflexion autour de ce phénomène particulier, résultat de l’activité humaine (plus de 300 ans d'exploitation charbonnière). Mais pas uniquement, on découvre aussi tout un écosystème biologique et anthropologique spécifique.

D'une écriture soignée, magnifique, l'auteure,  en quelques pages finement travaillées, nous révèle ce qui se cache derrière ce qui se voit.

Une lecture qui donne envie d'aller flâner dans le bassin minier du nord.

 

Merci à Babélio et aux Edtions Cours Toujours pour ce roman lu dans le cadre d'une Masse Critique.

6 février 2021

Marc Dugain : "Transparence"

Marc DUGAIN : "Transparence"

Transparence

L'humanité numérique aura t-elle raison de l'humanité organique ?

A partir des milliards de données que nous laissons trainer partout est-il possible de reconstituer notre personnalité mais au-delà même, notre personne  ? Ce qui fait de nous un être singulier parmi la multitude ? L'empreinte numérique comme ADN de la société de demain !

Roman d'anticipation, sorte de roman historique qui prend le parti de nous raconter le futur plutôt que le passé, "Transparence" a de quoi faire peur. Pourtant toute l'intelligence artificielle serait mise à profit pour régler les problèmes que nous connaissons aujourd'hui, pour que la planète devienne vivable à long, à très long terme, dans la paix et la prospérité.

Sans être vraiment de la science fiction, ce roman pousse le lecteur à ouvrir les yeux sur l'aliénation spirituelle dont il est victime, parfois malgré lui, parfois avec son consentement éclairé. Les thèmes abordés sont nombreux et vus à travers l'esprit de cette femme qui fera s'écrouler les géants d'internet que nous connaissons et qui mettra la main sur l'ensemble des données produites par les milliards d'individus qui peuplent la planète. Planète qui court à sa destruction inéluctable.

Il faut garder le moral et ne pas sombrer dans la folie de ce labyrinthe quand on se prend à cette lecture, qui malgré une narration froide surprend par une fin à la fois étonnante et remarquable. 

 

 

12 décembre 2017

Romain Gary : "La promesse de l'aube"

Romain GARY : "La promesse de l'aube"

 

La-promee-de-l-aube

Voilà un classique qui m'avait jusqu'alors échappé. Et de voir une affiche dans le couloir du cinéma, et surtout de lire le très bon "Un certain M. Piekielny" ont rapidement eu pour effet d'hisser ce récit devant mes yeux. Et quel texte !

Même si l'on connaît, au moins de façon fragmentaire, l'extraordinaire destin de Romain Gary, le récit est intéressant car il raconte dans le détail la vie de l'auteur entre sa naissance en 1914 et 1945. Mais il va au-delà de l'autobiographie fictionnée et du regard porté sur une époque. Il entre en profondeur dans la dissection de la relation mère-fils, de l'amour, de la haine, de la vénération, de l'adoration, de l'exaspération. C'est le lien qui est important ici.

Ce lien, c'est la force. C'est lui qui donne la volonté d'agir. C'est lui qui construit, à la fois l'homme en devenir et la femme au crépuscule de sa vie.

Dans un style magistral, l'auteur distille avec humour et malice, ces instants de l'enfance, de l'adolescence et de jeune adulte qui l'ont conduit à devenir le grand écrivain, l'aviateur compagnon de la Libération, le diplomate, le mari de Jean Seberg (et là ça ne peut qu'atiser la jalousie y compris de ses plus fervents admirateurs), le manipulateur deux fois prix Goncourt ... Tout est là.

C'est la matrice originelle. 

Toutefois le récit s'inscrit quand même dans une époque et nous donne à voir à la fois les prémisses de le guerre en Europe, la vie de la communauté russe à Nice dans les années 1930, l'éducation de la jeunesse mais aussi, la période trouble de la drôle de guerre, de l'armistice de juin 1940 et des efforts opiniâtres de ceux qui cherchent à rejoindre Londres ...

Un incontournable intemporel.

 

29 avril 2022

Amélie Nothomb : "Cosmétique de l'ennemi"

Amélie NOTHOMB : "Cosmétique de l'ennemi"

cosmétique

Que l'on aime Amélie lorsqu'elle ne parle pas d'Amélie !

Un long dialogue dans la salle d'attente d'un aéroport, alors que le vol pour Barcelone est  retardé. Les deux personnages dont l'un a besoin de parler et l'autre n'a pas envie d'écouter, vont nous déconcerter complétement.

Théâtral s'il en est, ce roman est d'une seule traite. Stimulant, énervant, parfois grandiloquent, à la limite du surréaliste, poétique aussi, jusqu'à devenir cruel, impitoyable, insupportable.

Amélie Nothomb fait de la littérature, et de la bonne. On est pris au piège de ce dialogue. Il nous enferme, nous contraint, nous pressure. Dans cet univers hitchcockien même l'explosion finale ne nous libérera pas pour autant.

Avec une réflexion sur le bien et le mal, sur la morale, sur l'enfermement de l'esprit, et avec malice et une pointe d'humour (qu'on lui connaît) l'auteure a produit là un roman épatant et probablement un des incontournables de sa riche bibliographie.

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