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L'animal lecteur
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13 février 2013

Jon Krakauer : "Into the wild"

Jon KRAKAUER : "Into the wild"

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Depuis le film réalisé par Sean Penn à partir de ce livre tout le monde connaît cette histoire; cette aventure comme une quête de l'absolu, ce voyage comme un refus de la matérialité du monde américain, ce dépassement comme une confrontation au père. 

Sous-titré "Voyage au bout de la solitude" ce livre n'est pas un roman mais une enquête approfondie sur la vie et la mort de Chris Mc Candless au début des années 90. Jon Krakauer avait rapporté cette histoire, dans un premier temps, sous forme d'un article paru dans "Outside", une revue consacrée aux activités sportives de plein air, avant de pousser plus avant ses investigations.

Le récit est prenant et on entre dans l'intimité, dans le quotidien de cet étudiant brillant qui quitte tout, notamment sa famille, pour partir sur la route, vivant de travaux agricoles et divers emplois au gré des circonstances, liant des amitiés réelles, mais toujours mu par une soif absolue de liberté. Cette soif qui le conduira jusqu'en Alaska, terre d'absolu s'il en est. Le récit est mis en perspective par des extraits d'oeuvres que Mc Candless avait lui même souligné lors de ces pérégrinations, et le lecteur navigue entre Tolstoï, Thoreau, Mark Twain et surtout Jack London. 

Entre "Sur la route" de Kerouac et "Les chemins de Katmandou" de Barjavel, "Into the wild" marque le lecteur car le travail journalistique de l'auteur est très fouillé, basé sur des témoignages précis qui permettent de cerner la personnalité complexe du jeune McCandless et qui donnent du sens à cette aventure à la fois admirable, tragique et navrante. 

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26 février 2013

Annie Ernaux : "Les années"

Annie ERNAUX : "Les années"

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Annie Ernaux est certainement un écrivain majeur de la littérature française contemporaine. "Les années" représentent un projet littéraire ambitieux qui vient compléter, chapeauter en quelque sorte, ses autres écrits ( "Les armoires vides", "la place", "une femme" ...).

Ici, il s'agit d'une oeuvre biographique qui à partir d'images (photographies ou vidéos) renvoie aux souvenirs à la fois personnels et collectifs. Annie Ernaux replace la mémoire individuelle dans un ensemble de faits collectifs qui ont marqué l'histoire de la France de la Libération à nos jours. Il ne s'agit pas toujours des événements majeurs, mais souvent des petits événements, de faits sociaux, qui ont marqué l'évolution de la société, et surtout qui ont marqué la vie des femmes depuis 60 ans.

Une oeuvre magistrale en quelque sorte. Essentielle, tant le style choisi par l'auteure reste froid et impersonnel, ce qui donne à la dimension collective tout son relief et permet à chacun de replacer son propre vécu dans les événements et les ressentis exprimés.

"Les années" un livre qui donne envie d'approfondir la lecture d'Annie Ernaux.

 

 

6 mars 2013

Camilla Läckberg : "Cyanure"

Camilla LACKBERG : "Cyanure"

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Les éditions Actes Sud surfent sur une vague commerciale nommée le polar nordique. Avec Stieg Larsson, Camilla Läckberg en est une des figures emblématique.

Et pourtant, si le cadre est bien scandinave (une île suédoise isolée par les glaces quelques jours avant Noël), le contenu est décevant. Ici l'auteur tient le suspens par le huis clos imposé par le froid (le brise glace ne peut pas passer en raison d'une tempête) et une famille entière est réunie dans une sorte de pension. Il se trouve que Lisette, une des membres de la famille, a invité Martin Molin, son petit ami et accessoirement policier à séjourner avec eux.

Il s'agit d'une richissime famille d'industriels et le patriarche, qui a fait fortune, a rassemblé ses enfants (deux fils) et petits enfants. Quant au moment du repas du soir, alors qu'il vient de dire à chacun tout le mal qu'il pense d'eux, de leur avidité envers sa fortune, de leur jalousie,  il meurt subitement. L'odeur d'amende amère qui parfume son verre ne laisse aucun doute : il a été empoisonné au cyanure.

Malgré un effort certain de l'auteur pour ménager des rebondissements et pour distiller lentement des indices et des fausses pistes, le lecteur n'est pas entraîné par l'enquête. Le rythme lent (malgré les 156 pages) contribue largement à ce désintérêt. Même si la fin peut surprendre quelque peu, rien dans ce texte ne contribue à faire monter la tension de ce huis-clos. C'est dommage.


Moi qui avais envisagé de lire la saga de Camilla Läckberg (La princesse des glaces, Le prédicateur ...) je crois que je vais laisser en attente ces pavés pour le moment.

 

16 décembre 2012

Françoise Sagan : "De guerre lasse"

Françoise SAGAN : "De guerre lasse"

De guerre lasse

Il s'agit là pour moi de la troisième lecture de Sagan après "Bonjour tristesse" et "Les faux-fuyants". J'avais beaucoup apprécié ces lectures.

Ici, il n'en va pas tout à fait de même. Sans être pour autant un mauvais roman, "De guerre lasse" n'a pas la qualité littéraire du premier ni l'humour caustique du second.

C'est pourtant une bonne histoire, une histoire de passion amoureuse, une passion soudaine (peut être un peu trop), une passion qui peut tout emporter.

En Mai 1942, Jérôme et Alice, tous deux résistants cherchant à sauver des juifs, arrivent chez Charles Sambrat, industriel vivant près de Romans et ami d'enfance de Jérôme. Charles n'aime pas la guerre, c'est un séducteur, il aime les femmes.

Au fil de la première soirée presque estivale sur la terrasse, Charles est attiré par Alice. L'amour qui unit Alice et Jérôme sera t-il assez fort pour résister à cette force d'attraction ?

Sagan dresse avec justesse le portrait, les sentiments et les doutes de ce trio tiraillé, presque écartelé, dans cette ambiance de résistance et de lutte contre l'occupant.

Bien écrit, certes, j'ai eu toutefois du mal à entrer dans le récit. Cette lecture ne m'a pas emporté comme la fulgurante passion qu'elle cherchait à montrer.

 

14 avril 2013

Laurent Gaudé : "Le soleil des Scorta"

Laurent GAUDE : "Le soleil des Scorta"

le soleil des Scorta

J'ai découvert Laurent Gaudé sur la recommandation de Araucaria que je remercie pour sa suggestion.

En effet, j'étais à la recherche d'un écrivain francophone contemporain marquant, et avec Laurent Gaudé, je l'ai trouvé. 

Nous sommes ici dans l'Italie du sud, dans les Pouilles exactement à Montepuccio et nous suivons la vie de la famille Scorta de 1875 à nos jours.

Une famille marquée par le malheur, par la sueur et par la destinée de mangeur de soleil, dans ce pays sec et chaud où les travaux agricoles et la pauvreté sont le seul horizon. Pourtant les Scorta, et notamment Rocco, ne s'en contentent pas. Quel récit magnifique que le vie de Rocco.

Puis nous suivons les aventures des enfants de Rocco et de "La Muette", partis tentés leur chance à New-York, puis l'ouverture du tabac et les générations qui se suivent sous le soleil, comme les olives sur les branches des oliviers, précarité de la vie et pérennité de la lignée. Laurent Gaudé nous entraîne dans toutes les épreuves mais aussi dans toutes les joies que partage la famille. En on se prend à rêver du banquet dans la cabane au bord de la mer, toute la famille réunie sous le soleil. Magistral !

Ecrit dans un style ciselé et travaillé la lecture n'en est pas moins aisée et le lecteur transporté. En tout cas sur une bonne partie du roman, car la fin est un peu laborieuse (quand on arrive à la génération d'Elia et de Donato).

Quoi qu'il en soit, c'est un bon roman et Laurent Gaudé est un auteur à découvrir.

 

 

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7 mai 2013

Cannes 2013 et la littérature

Festival de Cannes et littérature

Comme chaque année le célèbre festival de cinéma va faire la part belle aux adaptations d'oeuvres classiques de la littérature. 

Cette année sont mis à l'honneur, Francis Scott Fitzgerald, pour son "Gatsby le magnifique". On trouve également Sacher Masoch avec "La Vénus à la fourrure" adapté par le talentueux Roman Polanski. Enfin, j'ai noté la présence de "Michaël Kohlhass" d'Heinrich von Kleist. 

De bien belles images en perspective. 

 

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8 juin 2013

Michael Cunningham : "Les heures"

Michael CUNNINGHAM : "Les heures"

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Quel trio ! quel brio !

Au delà de l'hommage à Virginia Woolf et à son personnage emblématique "Mrs Dalloway", ce roman nous trace une journée particulière dans la vie de ces trois femmes. Passent les heures. Ici à Londres en 1923, là à Los Angeles en 1949 ou bien encore à New-York à la fin du XXème siècle. Passent les heures, et d'autres suivront, pour Virginia (Woolf) pour Laura (Brown) et pour Clarissa (Vaughan, alias Dalloway) unies par le même destin : celui du livre de Virginia.

Virginia l'écrit, Laura le lit et Clarissa le vit.

L'auteur conduit son roman de façon magistrale à travers le temps qui passe. La maladie, la mort qui vient, l'amour et l'homosexualité, le suicide sont abordés avec beaucoup de sensibilité et les pages fuient comme le temps, comme les heures, certaines rapides et d'autres lentes.

Les personnages sont brossés avec tendresse et la construction du roman est remarquable. Bref un très bon moment de lecture pour qui aura au préalable apprécié le "Mrs Dalloway" de Virginia Woolf. Cette lecture pourra utilement être complétée par l'excellent film de Stephen Daldry avec Nicole Kidman, Meryl Streep et Julianne Moore et une magnifique musique de Philip Glass.

Horloge Big Ben

8 juillet 2013

Maylis de Kerangal : "Corniche Kennedy"

Maylis de KERANGAL : "Corniche Kennedy"

 

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Déshérences en bord de mer

Entre la quatre-voies et la mer, serré sous la corniche Kennedy, il existe un petit coin de falaise. Et c'est là que "les petits cons" vont sauter dans la mer. "Les petits cons" ont entre 13 et 16 ans, ils roulent sur des scooters trafiqués, et traînent en bande sur la Plate, ce rocher plat en surplomb de la mer. La corniche Kennedy, c'est aussi le domaine du commissaire Opéra, chargé d'assurer la tranquillité des lieux et de faire respecter scrupuleusement l'interdiction de sauter de cet endroit bien trop dangereux. "Les petits cons" c'est Eddy, Mario et les autres et Suzanne. Leur royaume c'est le défi. Se défier soit même, se défier l'un l'autre, défier l'autorité. 

Maylis de Kerangal met en scène deux mondes qui s'affrontent. Avec son style particulier, percutant, vif, et qui peut heurter le lecteur, elle nous ouvre le monde de ces ados avec leurs doutes et leurs rêves. En parallèle elle dissèque le monde de ce flic avec ses doutes et ses désillusions dans la lutte contre la délinquance, la prostitution, le trafic de drogue. Récits de déshérences. 

Si cette lecture est courte, elle n'est en rien superficielle. Toutefois on a du mal à se laisser émouvoir par ce récit qui donne plus l'impression d'être un exercice de style qu'un véhicule pour faire vibrer les émotions du lecteur. 

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(Corniche Kennedy, Marseille)

 

 

5 juin 2014

Hannah Kent : "A la grâce des hommes"

Hannah KENT : "A la grâce des hommes"

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Quel premier roman !

Sans être magistral c'est un très bon roman, basé sur une histoire vraie et qui nous transporte complètement. On est ailleurs.

Ici, on est dans l'Islande rurale du début du XIXème siècle. Une société rythmée par le labeur difficile dans des conditions parfois extrêmes et très fortement marquée par la religion. Ambiance rigoureuse garantie à tous les sens du terme.

Il n'y a pas de prison en Islande. Et quand Agnes Magnusdottir est condamnée à mort pour meurtre, elle est placée "en détention" dans des fermes. Et notamment dans la ferme de Jon et Margret et leurs deux filles. Le sous révérend est chargé d'amener son âme à Dieu pendant le temps qu'il lui reste à vivre.

Des relations vont forcément s'établir, dans cet hiver où les jours sont très courts et où les hommes et les femmes passent beaucoup de temps dans la badstofa, à filer la laine, à coudre des vêtements, et à discuter.

L'auteur nous immerge. L'ambiance est très bien rendue et les personnages sont travaillés avec soin et profondeur. Le mal n'est pas toujours là où on le croit en dépit de ce qu'en pense le commissaire (sorte de Javert islandais) chargé de faire appliqué la sentence. La complexité de l'âme humaine est là parfaitement révélée.

La fin du roman est captivante, elle happe le lecteur.

Un coup de coeur à conseiller. C'est une lecture d'autant plus originale que l'auteure est australienne (mais visiblement elle connaît bien l'Islande, sa population et sa langue). Un très bon moment de lecture.

Merci à Babélio, et aux Presses de la Cité pour ce livre lu dans le cadre d'une Masse Critique.

 

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(la badstofa)

 

 

11 décembre 2013

Albert Camus :"La peste"

Albert CAMUS :"La peste"

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C'est l'écoute du "gai savoir" de Raphaël Enthoven sur France culture qui m'a poussé à ouvrir les pages de ce livre, dont évidemment je connaissais l'existence. Mais lire Camus, en ce qui me concerne, représente toujours un sacrifice. Et "La peste" n'échappe pas à la règle. Camus, une lecture exigeante et complexe, qui demande un effort que, peut-être, je ne suis pas capable d'accomplir. J'ai aimé "la peste" mais ai-je bien saisi tout le sens du texte ?

La peste c'est une longue parabole, où la maladie représente la guerre, la tyrannie, l'idéologie destructrice. La peste c'est aussi l'histoire d'une résistance, opiniâtre, acharnée. La peste c'est aussi le repli et la peur. Mais la peste c'est aussi le révélateur, en négatif en quelque sorte, du caractère profond de l'homme avec ses grandeurs et ses bassesses, de l'humanité qui vaincra, même si "le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais".

Camus brosse un tableau en nuances de gris (et la description d'Oran dans les premières pages donne le ton) à partir de quelques personnages qui évolueront au rythme de la propagation de la maladie. C'est long et parfois un peu répétitif, comme cette ville close, comme cette vie qui oscille entre fatalité et combat, mais la réflexion du lecteur est toujours sollicitée.

Moins abordable que "l'étranger", "la peste" est un récit froid qui véhicule mal l'émotion et qui, malgré sa concision et un style plutôt sobre, est long à lire. Un chef d'oeuvre quand à l'ingéniosité de la parabole qui n'en fait pas, à mon sens, un chef d'oeuvre de la littérature.

4 mars 2014

Annie Ernaux : "La honte"

Annie ERNAUX : "La honte"

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La honte, d'après wikipédia, se définit comme suit : "La honte est une émotion complexe. Elle se distingue des autres émotions par sa dimension sociale, secrète, narcissique, corporelle et spirituelle. La honte a des aspects positifs et négatifs. Elle est parfois définie comme la version sociale de  culpabilité, et joue un rôle dans la  phobie sociale."

Ce court texte d'Annie Ernaux revient sur une année particulière de son enfance: l'année 1952. C'est un jour de juin de cette année là que son père a frappé sa mère pour la faire mourir. Et l'auteure d'entourer ce fait majeur par toutes les circonstances factuelles de l'époque, où Annie, âgée de 12 ans sent "la honte" peu à peu la pénétrer, se diffuser en elle. Annie confrontée à deux mondes étanches : sa classe sociale, la famille, le petit commerce des parents, l'absence de culture et sa classe scolaire, élève brillante, assoiffée de culture et fréquentant les filles de l'autre monde.

Comme dans "La place" on retrouve ici cette ambiance provinciale des années '50 dans cette Normandie rurale. Le thème de l'ascension sociale y trouve une bonne place, ce désir de sortir de son milieu, de vaincre la honte.

D'une écriture plate et ne véhiculant pas l'émotion, on retrouve là tout le talent d'Annie Ernaux qui se livre à un travail de mémoire, à une réflexion sur le mécanisme de la mémoire qui fait resurgir à partir d'un fait marquant, tous les instants, toutes les sensations, toutes les émotions du moment. Quelque chose de "proustien" finalement.

10 août 2013

Herman Melville : "Moby Dick"

Herman MELVILLE : "Moby Dick"

 

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Enfin terminé le classique de l'été. Lecture fastidieuse mais intéressante tout de même, à la fois roman d'aventure et ouvrage de référence en cétologie et pêche à la baleine au XIXème siècle. 

La première partie du roman est vraiment captivante, lorsque l'on suit les errements d'Ishmaël et sa rencontre avec Queequeg le harponneur. Puis à partir de l'embarquement sur le Péquod la lecture devient moins fluide, plus académique, on a parfois l’impression de lire un traité scientifique. Heureusement, les personnages hauts en couleur sont là pour briser la monotonie : Achab, Starbuck, Flask, Stubb etc... et toutes ces navigations sur tous les océans et par tous les temps. Ça sent l'iode et la sueur. L’aventure humaine, le défi individuel et collectif. 

Ce roman déploie donc de multiples facettes, à la fois roman d'aventure maritime (on le trouve au rayonnage jeunesse des médiathèques), récit initiatique et conte sur la folie humaine. Mais "Moby Dick" c'est aussi une allégorie biblique et si comme moi on n'est pas un grand connaisseur du texte sacré, on passe certainement à côté d'un tas de choses, dites ou suggérées. 

La lecture de Moby Dick est lente, mais le voyage sur les océans dure trois ans, et au rythme des vents, le lecteur avance, porté lui aussi par la folie singulière du peuple de la mer. 

Quoi qu'il en soit je suis content d'avoir lu ce classique de la littérature mondiale, dans une traduction de Jean Giono.

7 janvier 2015

rentrée littéraire hiver 2015

"La liste de mes envies"

Pas envie de tomber dans la fièvre médiatique houellebeco-despentessienne de ce Janvier 2015, alors, sans boulimie, j'ai fait ressortir trois romans qui me font de l'oeuil.

Laurent Gaudé, une valeur sûre, pour confirmer tout le bien que je pense de lui après la lecture de "Le soleil des Scorta", Marie Sizun, dont j'ai tout lu (ou presque), un outsider de la littérature française, et enfin un roman de langue anglaise dont l'action se déroule en Nouvelle-zélande au XIXème siècle, pour le dépaysement et la découverte.

Laurent Gaudé "Danser les ombres" chez Actes Sud

Marie Sizun "La maison-guerre" chez Arléa

Eleanor Catton "Les luminaires" chez Buchet-Chastel

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maison guerre

luminaires

29 juin 2014

Anne Plantagenet : "Trois jours à Oran"

Anne PLANTAGENET : "Trois jours à Oran"

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Un livre et un auteur que j'ai découvert lors du festival Terres de paroles en Haute-Normandie.

 

Voici un récit où l'on rentre dans l'intime d'une famille. De Misserghin, au sud ouest d'Oran, berceau de la famille Montoya depuis trois générations jusqu'à Dijon et Troyes où, à partir de 1962 la famille s'est installée.

C'est le récit d'un voyage accompli avec son père. Lui qui est né là-bas, qui y a vécu 16 ans, lui qui ne pensait pas que les souvenirs reviendraient avec une telle force, et soulèveraient tant d'émotions.

Anne Plantegnet est à l'origine de ce voyage, comme un pèlerinage sur les lieux de mémoire. Comme un besoin de transmission pour les nouvelles générations, celles qui ne sont pas nées en Algérie mais dont toute la mémoire familiale est empreinte des années passées à la ferme, sous le soleil en cultivant les orangers.

Ce voyage lui permet de confronter l'idée qu'elle se fait à partir des récits familiaux, notamment ceux de sa grand-mère et la réalité de ce qu'est Oran aujourd'hui. A travers les souvenirs de son père, qui reviennent au gré des pérégrinations, elle découvre aussi un homme qu'elle ne connaissait pas, une face enfouie qui est restée cachée si longtemps, comme un tabou, comme quelque chose de tu pendant si longtemps et qui ne demandait qu'à s'exprimer.

Anne Plantagenet se confie, on entre dans l'intime à travers ce récit. Et si l'on comprend bien les sentiments exprimés, peut-être les enfants et petits enfants de "rapatriés" seront ils plus touchés par ce récit. Pour ma part, si le texte est beau et fort, une telle plongée dans l'intimité familiale me dérange. L'écriture n'est là qu'un moyen de renouer avec son passé, comme cette histoire d'amour qui vient ponctuer les souvenirs, sorte de catharsis à la fois familiale et personnelle.

En complément, on pourra visionner cette présentation faite par l'auteure :

 http://www.dailymotion.com/video/x1b453a_anne-plantagenet-trois-jours-a-oran_news

 

 

3 septembre 2014

Rentrée littéraire 2014 : les étrangers

Rentrée littéraire 2014

Une petite sélection de romans étrangers

rentrée étrangers

J'essaie de varier les langues pour ne pas sélectionner que des romans anglophones nord-américains.

Tout d'abord "Fonds perdus" de Thomas Pynchon (Seuil), ambiance du début des années 2000 à New-york entre l''éclatement de la bulle Internet et l'effondremement des tours du World Trade Center.

Puis un premier roman "Nous faisons semblant d'être quelqu'un d'autre" de Shani Boianjiu (Robert Laffont), ou trois jeunes filles israéliennes après la scolarité intégrent le service militaire obligatoire, entre violence et amités.

Un roman de langue espagnole avec "Hérétiques" de Leonardo Padura (Métailié), polar cubain entre peinture, émigration juive et recherche de son destin.

Enfin "La couleur du lait" de Nell Leyshon (Phébus), une adolescence anglaise au milieu du XIXème siècle entre éducation et humiliation.

 

29 mai 2015

Quelle lecture pour cet été ?

Le temps des vacances approche, lentement certes, mais sûrement, et avec lui le temps des longues lectures. enfin, comme chaque année, l'espoir de longues lectures approche. Dans les faits, ce n'est pas si évident.

Mais enfin, un programme commence à se dessiner, avec en fil rouge, le classique (XIXème siècle), traditionnelle lecture dans la torpeur estivale. cette année c'est la Russie qui sera à l'honneur avec "Les frères Karamazov".  

Mais avant cela j'honnorerais la demande de Babelio, en lisant le livre gagné à Masse Critique, à savoir "Bernard, François, Paul et les autres" de Jean-Emmanuel Ducoin. Le Tour de France avant le Tour de France en quelque sorte.

Et puis, comme j'ai beaucoup aimé "Mudwoman" de Joyce Carol Oates cet hiver, je m'en mets un de côté pour l'été. Ce sera "Maudits".

Et certainement, entre deux pavés sur la plage, un court roman : "La mer, le matin" de Margaret Mazzantini.

Et voilà, vaste programme.

Lectures été 2015

 

25 août 2015

Joyce Carol Oates : "Maudits"

Joyce Carol OATES : "Maudits"

Maudits

Encore du grand Oates avec ce "Maudits" qui nous plonge dans le Princeton de 1905 sécoué par d'étranges événements. Annabel Slade enlevée le jour de ces noces, alors que quelques jours auparavant l'ancien président Groover voit sa fille morte sur le toit de sa maison, comme si le "malin" s'acharnait sur cette communauté presbytérienne qui jouit d'influences et de pouvoirs sur l'ensemble des États-Unis.

Dans ces États-Unis, la religion influence et pour ainsi dire dirige l'ensemble de la vie, qu'elle soit personnelle, sociale ou politique. Elle irrigue la société entière, cette société nouvelle créée par les premiers colons libérés du joug britannique, cette société émancipatrice à condition d'être blanc, anglo-saxon et protestant. C'est cette société, bâtie selon les préceptes de Dieu, qui au début du XXème est heurtée de plein fouet à l'intérieur (par la libération des esclaves notamment) et par l'extérieur (par l'arrivée massive d'ouvriers immigrés illettrés, catholiques d'Italie ou d'Europe de l'Est) alors que naît et croît un mouvement socialiste qui cherche à ébranler les fondements mêmes de cet édifice divin.

Car Princeton, à ce moment là, est un concentré de l'histoire américaine, avec son université influente dirigée par Woodrow Wilson, les luttes intestines entre les professeurs ambitieux, les vieilles familles conservatrices et les porteurs des idées nouvelles (London, Twain, Sinclair).

Joyce Carol Oates nous offre un roman multiple, où les visages du mal sont eux aussi multiples, parfois cachés dans les détails mais souvent décrits à grands traits. On navigue entre réalité sociale et malédiction satanique dans une profusion lyrique, une construction millimétrée et une puissance narrative époustouflante.

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(Université de Princeton, vers 1895)

26 janvier 2015

Adrien Bosc : "Constellation"

Adrien BOSC : "Constellation"

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Constellation c'est l'avion d'Air France qui, ce 27 Octobre 1949, transporte trente sept passagers d'Orly vers New-York. Ce vol n'atteindra jamais son objectif, il s'écrasera sur le mont Redondo dans l'archipel des Açores. Dans ce vol, un homme que la France entière connaît, l'amoureux de Piaf, le "bombardier", le boxeur Marcel Cerdan. Le boxeur qui retourne aux Etats-Unis chercher sa revanche, son titre mondial dont il a été dépossédé. Le boxeur qui prendra l'avion car son Edith ne supporte pas plus longtemps la séparation et ne conçoit pas que son Marcel puisse prendre tranquillement le transatlantique, l'amour ardent n'attend pas.

Mais, et c'est là l'intérêt du roman d'Adrien Bosc, dans cet avion au destin tragique, il y a tous les autres passagers et membres d'équipages, notamment Ginette Neveu, violoniste virtuose et son Stradivarius, un associé de la Disney Company inventeur du "merchadising", l'illustrateur Boutet de Monvel, des hommes d'affaires, des jeunes basques en route vers l'immigration, des hommes, des femmes, un mélange hétéroclite de nationalités et d'intérêts particuliers. Pour la plupart ce vol est un hasard. Même l'escale aux Açores est due aux conditions météo en Atlantique nord qui empêchent l'atterrissage à Shannon.

C'est à travers ces portraits, brillamment dressés, mais aussi à travers la minutieuse reconstitution à laquelle se livre l'auteur que l'on comprend cette histoire. Évidemment, l'aspect purement romanesque cède donc sa place, point de fiction ici, aux faits, aux bribes, aux éléments, aux tentatives d'explications. Et de nous montrer que chaque vie est un destin, et que chaque vie, si brillante fut elle peut s'arrêter soudainement, parce qu'une suite de circonstances a conduit le pilote, pourtant très expérimenté, à rater sa phase d'approche au dessus de l'ïle Sao Miguel.

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20 septembre 2015

Thierry Beinstingel : "Retour aux mots sauvages"

Thierry BEINSTINGEL : "Retour aux mots sauvages"

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Voilà un roman que j'avais repéré dès 2010 parmi toute une série qui abordait les questions sociales. Ce roman a pour trame de fond une actuallité déprimante constituée d'une vague de suicides dans une grande entreprise française.

Au-delà de l'actualité on pénètre dans le monde du travail, de l'entreprise, de l'organisation, du management ...

Après avoir passé des années comme électricien dans ce grand groupe, le voici à cinquante ans, touché par une restructuration. Il va désormais devenir un opérateur sur une plateforme téléphonique. Il passe de la main à la bouche, du travail d'équipe à l'isolement.

On lui change son prénom, le voici "Eric" à présent, comme un autre individu, une personnalité cachée, neutre, derrière les cloisons du plateau téléphonique. Un autre soi, le symbole de la déshumanisation du travail. Mais les quelques collègues ne suffiront pas à vaincre ce malaise grandissant, ce mal être qui le mine. Anonyme, perdu dans cette société, il compense en s'adonnant à la course à pied ... un échappatoire.

Mais ce monde brutal, sauvage, est-il fatalement castrateur ? Eric en cherchant l'humain dans ses "conversations" téléphoniques va être amené à transgresser la règle. Il viendra en aide personnellement à un "client".

Et finalement si cette transgression l'avait sauvé de la vague de suicides ?

Avec ce roman, on pénètre au coeur du monde du travail dans les grandes entreprises, et chacun y reconnaîtra tel ou tel aspect, traité ici avec un réalisme féroce. Bien écrit, avec un style alerte, ce court roman nous confronte à la réalité du milieu du travail. Comment chacun y trouve une utilité, des perspectives de développement, un avenir après cinquante ans alors que le désenchantement gagne. Il met aussi en lumière le poids écrasant de l'organisation sur l'homme, la société "anonyme", celle pour qui seul le compte de résultat a une importance.

 

29 septembre 2015

Eliette Abécassis : "Un secret du docteur Freud"

Eliette ABECASSIS : "Un secret du docteur Freud"

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A Vienne 1938, avec l'Anschluss, on ne peut pas dire que la science psychanalytique ait encore de l'avenir. Sigmund Freud est âgé, il est conscient du danger qui le guette et préconise à ses disciples d'aller à travers le monde continuer à creuser le sillon de cette science de l'âme humaine. Une science juive, dont les fondements même mettent en cause la théorie de la supériorité aryenne.

Pourquoi ne veut-il pas quitter Vienne, malgré l'insistance de son entourage et notamment l'entremise de Marie Bonaparte, ancienne patiente devenue condisciple ? Sigmund est préoccupé par le sort de lettres qu'il a échangé à l'époque avec le Dr Fliess, et dont le contenu, s'il est un apport essentiel à la naissance de la fameuse théorie du complexe paternel, recèle également un secret personnel ... Cette correspondance a-t-elle alors pour Freud plus de valeur que sa propre vie et celle de sa famille, alors pourchassés par lle régime ?

Au passage, on découvre la vie privée de Freud, sa vie familiale, ses réflexions.

Avec son écriture fluide, et même si l'on est pas un érudit de la psychanalyse, le récit nous emporte dans cette époque particulière de l'histoire de l'humanité en compagnie de ce personnage majeur de la pensée du XXème siècle.


28 février 2015

Nell Leyshon : "La couleur du lait"

Nell LEYSHON : "La couleur du lait"

Leyshon_Nell-La_Couleur_du_lait

Nell Leyshon signe ici un grand roman, non par le nombre de pages, mais par le contenu à la fois sensible dans le fond et original dans la forme.

Dans l'Angleterre, en cette année 1831, Mary écrit le récit de sa vie, plus exactement le récit des derniers mois de sa vie. Mary a 15 ans, elle vit avec ses soeurs et ses parents dans la ferme familiale. Ne rechignant à aucunes tâches, même les plus éprouvantes. Elle partage, sous la poigne du père, une vie humble faite de labeur et de sueur.

Elle sera mise au service du pasteur par son père, moyennant finance, pour s'occuper de sa femme malade. Peu à peu, avec son franc parler et sa répartie facile, elle gagne la confiance de la famille. Elle découvre alors l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.

Livrant alors, de façon rétrospective, ces quelques mois de son existence en peignant avec justesse, humour et simplicité cette vie campagnarde avec ses différences sociales bien marquées et la place de la domesticité, la jeune Mary nous entraîne avec toute sa spontanéité dans le quotidien. Un quotidien pas toujours aussi bucolique que les apparences le laissent croire.

Un année à peine rythme ce texte brut, profond et touchant, émouvant et dramatique à la fois.

Une belle réussite littéraire. Un coup de coeur à coup sûr.

 

 

 

6 octobre 2013

Sofi Oksanen : "Purge"

Sofi OKSANEN : "Purge"

 

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L'Estonie à travers une histoire de femmes

Quel beau roman, qui utilise l'histoire de l'Estonie de 1939 à 1992 pour nous peindre le destin de femmes. L'Estonie, indépendante depuis 1920, et occupée à partir de 1940, par l'Allemagne nazie d'abord puis par la Russie soviétique ensuite jusqu'en 1992. Comment vivre libre dans ce contexte et défendre son identité ? Comment chacun positionne sa vie quotidienne dans cette ambiance ? 

La vie est rude pour ces femmes, la vie est faite d'humiliations, de peur, de délations, de trahisons. En 1992 Aliide, vieille femme qui vit une vie simple dans une ferme sera perturbée par l'irruption de Zara, jeune fille en guenille affalée dans la cour boueuse. Aliide, froide, dure et silencieuse va la recueillir. Toute l'histoire d'Aliide va s'écouler, depuis la jeune et amoureuse, jusqu'à la vieille solitaire, Aliide qui cache tous les secrets qui ont traversé ces temps si durs. 

D'un point de vue historique le roman est très intéressant en ce qu'il nous fait découvrir à travers la vie des gens le destin de ce peuple dominé pendant si longtemps. Du point de vue du récit, il est poignant et si le personnage d'Aliide ne porte pas à l'empathie, on se prend quand même à éprouver de l'affection pour elle. Et Zara, jeune fille qui rêve d'occident et d'argent et que la mafia transformera en esclave sexuelle, comment ne pas croire en sa fuite ? Et la rencontre entre ses deux femmes si contrastées ? Et si quelque chose de plus profond les rapprochait ? 

Bien écrit, d'une lecture aisée malgré les thèmes abordés qui sont souvent lourds, et une ambiance pesante ce roman mérite un détour. 

 

17 janvier 2019

Joyce Carol Oates :"L'homme sans ombre"

Joyce Carol OATES "L'homme sans ombre"

l'homme sans ombre

Qu'est-ce que la mémoire ? Pourquoi le cerveau permet-il d'enregistrer, de conserver et de rappeler des informations ? Peut-on vivre sans mémoire ?

Un homme sans mémoire est-il vraiment un homme ? Telle l'ombre pour la silhouette elle est l'image projetée de l'esprit.

Suite à une infection, le cerveau d'Elihu Hoopes est touché, et c'est la zone de la mémoire qui est atteinte. Impossible pour lui de se souvenir, sauf peut-être de faits antérieurs à sa maladie. Cas intéressant pour le laboratoire de recherches neurologiques de Milton Ferris, il devient un sujet d'études. Connu sous le code "E.H", il sera pris en charge par la jeune scientifique Margot Sharpe.

Jours après jours, tests après tests, c'est la plongée dans les plis et replis de cette machine molle qui permet le fonctionnement de la mémoire. Margot Sharpe va se passionner pour son sujet amnésique, admirative, éblouie par sa personnalité, elle se sent attirée par cet homme. Une étrange relation se noue entre les deux. Mais peut-on aimer un homme qui vous oublie ? Sans passé et sans futur, le présent existe t-il ?

Seule, acharnée, obstinée, Margot va prendre des risques. Ses émotions peuvent-elles l'amener à mettre de côté la rigueur de la méthode et la déontologie nécessaires à un vrai travail scientifique ?

L'auteure, avec une profondeur de réflexion remarquable, un style à la fois fouillé et simple et une construction narrative qui tient le lecteur en éveil, nous dresse-là, à travers ces deux personnages, le destin d'un amour particulier. 

 

9 novembre 2017

Eric Vuillard : "L'ordre du jour"

Eric VUILLARD : "L'ordre du jour"

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Fraîchement couronné du prix Goncourt, ce court récit dissèque un moment de l'histoire, analyse un phénomène. Eric Vuillard m'avait déjà fortement marqué avec son "Tristesse de la terre". Ici, il nous entraîne dans les entrailles du pouvoir en Allemagne au moment de l'Anschluss autour du 12 mars 1938 et nous décrit le rôle joué par les grands industriels dans la montée, la propagation et le développement du nazisme à partir de 1933.

Il y a chez Vuillard quelque chose de Stefan Zweig. En effet, il ne se contente pas de décrire les faits, mais en tire des réflexions et finalement nous interroge. Il a une propension incroyable en partant du particulier à questionner l'universel. C'est épatant !

Dans les couloirs, les bureaux feutrés, dans les salles à manger, les hommes de pouvoir se rencontrent, échangent, la politique se fait. Les jeux de pouvoirs et d'influences se mettent en place. Et la guerre aussi. Pas toujours aussi bien que ce que les images d'information ou de propagande laisseront en témoignage. Les sources sont biaisées, il faut s'en méfier, les interroger. L'écrivain ici interprète, nous parle, nous offre une vision de l'événement. Et comme c'est très bien écrit, avec un vocabulaire parfois recherché, ce récit est à la fois limpide et percutant.

 

 

 

18 mars 2019

Bengt Olhsson : "Syster"

Bengt OHLSSON : "Syster"

syster

Quelle déception ! Voilà un livre qui traînait sur les étagères depuis plusieurs années, que j'avais acheté au moment de sa sortie en poche suite à un flot de bonnes critiques, ici et ailleurs, qui s'est fait attendre mais qui n'a pas su combler l'attente. C'est vide, c'est creux. Soit disant un roman de formation, un roman d'éducation.

Suite à la disparition de sa soeur aînée, Marjorie est placée par ses parents chez sa tante Ilse, afin que ceux-ci puissent effectuer les recherches. Nous sommes en Suède, au bord de la mer. La relation entre Marjorie et sa tante va se construire peu à peu, partant d'un point zéro, d'une sorte d'indifférence bienveillante pour arriver, grâce au quotidien à exorciser les angoisses liées à la disparition de la soeur.

Mais, si le prétexte est bon, le texte ne suit pas. C'est long. On a du mal à comprendre les personnages, que ce soit Marjorie, Ilse, les parents et leurs interactions respectives. Le texte ne véhicule aucune émotion.

Bref, un roman dont le message profond m'a complétement échappé.

Dans cette veine mais parfaitement réussi, il est préférable de lire "Les trois lumières" de Claire Keegan. 

 

 

 

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