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L'animal lecteur
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4 juillet 2013

Jonathan Coe : "Bienvenue au club"

Jonathan COE : "Bienvenue au club"

Bienvenue au club

Le "club" conduit à la transformation, à la fois individuelle et collective. 

A Birmingham dans les années 1970, à travers les luttes ouvrières, les grèves, le racisme, la montée du nationalisme, les attentats de l'IRA, le rock, "Bienvenue au club"  relate la vie des lycéens et de leur famille.

Ce roman, ne fait l'impasse sur aucun sujet important, mais ce n'est pas seulement une chronique sociale de l'Angleterre extrêmement bien documentée, il est aussi un roman de l'amour et notamment de l'amour adolescent. C'est surtout le roman d'une transformation : transformation du corps des jeunes gens et des jeunes filles, transformation de la société (passage d'un socialisme paternaliste au conservatisme individualiste) et aussi transformation du paysage musical du rock symphonique, progressif, lyrique vers le punk, brutal, haineux, violent. Et les petites histoires individuelles se mêlent à la grande histoire du pays, et se trouvent emportées par elle. Dans un climat social qui se dégrade, où la crise économique et morale pointe "C'est quand même une belle histoire. Il y a plein de belles choses là-dedans : des amitiés, de bonnes blagues, des expériences heureuses, de l'amour. Il n'y a pas que des pleurs et des grincements de dents". (page 522, éditions Gallimard, 2003)

Ce tour de passe passe est agrémenté d'une variété de style (dont la dernière partie n'est pas la moins surprenante) et une multitude de personnages et de points de vue. C'est très bien fait, mais l'auteur est un habitué du genre, et là encore la construction est parfaitement maîtrisée, méticuleuse et admirablement ciselée.

Une écriture au rythme soutenu, sans temps morts, dans un style simple agrémenté d'une pointe d'humour, font de cette lecture un moment à la fois instructif et divertissant. Une vraie réussite.

Ce roman a fait l'objet d'une suite appelée "Le cercle fermé". 

Après avoir lu "La pluie avant qu'elle tombe" et "Testament à l'anglaise", je m'attaque pour la troisième fois à Jonathan Coe. Encore une fois j'en sors ravi. Vivement le prochain. 

 

 

 

 

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31 octobre 2014

Mo Yan : "Beaux seins, belles fesses"

Mo Yan : "Beaux seins, belles fesses"

 

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Lire "Beaux seins, belles fesses" c'est faire montre de patience et de persévérance (894 pages) mais c'est surtout vivre une aventure épique, quasi picaresque qui traverse le 20ème siècle chinois. Quel roman !

Comme souvent avec Mo Yan on voit la grande histoire (invasion japonaise, la révolution, le communisme, le capitalisme ...) à travers la toute petite, celle de ceux qui vivent modestement dans un village où les traditions paysannes sont bien marquées. Ici la famille Shangguan.

Shangguan Lushi est le désespoir de sa belle-mère car elle ne met au monde que des filles. Ce n'est qu'à son huitième accouchement que viendra enfin le soulagement en la personne de Jintong.

Jintong voue une adoration pour le sein maternel et cette adoration deviendra une dévotion puis une obsession. Les seins seront le fanal qui éclairera toute sa vie. C'est le fil conducteur du récit.

Ainsi, peu à peu, le roman, entremêlant les personnages issus des diverses familles du village, se déploie sous un angle plus léger, plus érotique mais surtout avec beaucoup d'humour dû à des situations cocasses qui frôlent l'absurde.

Dans un style très abordable (merci aux traducteurs) Mo Yan nous brosse un tableau sans concession de la Chine rurale au vingtième siècle et nous fait prendre conscience de la rapidité des changements qui ont secoué ce monde qui paraissait immobile pour en faire aujourd'hui la puissance mondiale que l'on sait.

 

 

21 juillet 2012

Annie Ernaux : "Les armoires vides"

Annie ERNAUX : "Les armoires vides"

 

 

Les armoires vides

De l'ascension sociale au temps des faiseuses d'ange.

"Les armoires vides" c'est le récit de la honte du milieu social dans lequel on est élevé. C'est le récit violent des souvenirs d'enfance, dans le café-épicerie familial. C'est l'envie de sortir de là, c'est l'éducation (la réussite scolaire) qui doit permettre de sortir de là.

Denise Lesur, jeune étudiante, est en train de subir un avortement clandestin dans sa chambre d'étudiante. Lui reviennent alors à l'esprit tous les souvenirs de son enfance, de ses rapports avec ses parents, de la haine qu'ils lui inspirent.

Dans un style très vif, utilisant des mots durs, Annie Ernaux nous livre ici un premier roman remarquable. Le regard qu'elle pose sur la société de cette époque,au confins des années 50, est très intéressant. C'est la méritocratie française qui est disséquée, la réussite sociale par les études, la découverte de la culture littéraire et musicale, l'espoir d'une vie meilleure.

C'est une lecture émouvante, un impressionnisme social et psychologique redoutable.

Pour compléter cette lecture, et la tempérer, il est utile de lire "La place" et "Une femme" qui reprennent la même époque mais vue avec un autre regard.

 

 

20 novembre 2014

Shani Boianjiu :"Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre"

Shani BOIANJIU "Nous faisions semblant d'être quelqu'un d'autre"

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Trois jeunes filles qui viennent de terminer leurs études secondaires vont vivre ce que toutes les israéliennes de leur âge connaissent : le service militaire. Et dans le contexte géopolitique d'Israël cela donne une ambiance particulière et un intérêt certain à la lecture. Affectées dans des unités différentes, les voilà confrontées à la réalité violente de ce pays, mais aussi à la difficulté d'être une femme, d'être un soldat, d'être jeune.

A travers ces portraits de jeunes femmes, fantasques, insouciantes, mal à l'aise, l'auteur nous peint la société israélienne d'aujourd'hui. Cette société où la sécurité rythme la vie, cette société et ses contradictions, ses antagonismes, entre répression et compassion, intransigeance et pardon. Une société paranoïaque en quelque sorte. 

L'idée de départ est donc très bonne, et d'ailleurs, le début du roman est excellent. On plonge dans cette atmosphère à vitesse vertigineuse. Mais la construction du texte lui-même sème le trouble. Elle fait perdre pied. La narration devient décousue comme si la fin du service militaire marquait une rupture. Une rupture aussi dans la vie de ces femmes qui peinent à trouver leur marque, leur place dans la société, voire une raison de vivre.

Bref, un bon roman, qui plonge le lecteur dans une réalité quotidienne parfois violente et souvent absurde, mais qui, probablement aurait mérité d'être construit de façon plus simple pour porter le lecteur jusqu'au bout. Une preuve de jeunesse, peut-être ?

 Merci aux éditions Robert Laffont et à Babélio, pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique.

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24 novembre 2014

Eric Vuillard : "Tristesse de la terre"

Eric VUILLARD "Tristesse de la terre"

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Avec ce récit, c'est le mythe qui s'écroule. Tout cet imaginaire autour de la conquête de l'ouest, des bons cow-boys, du far west, d'une maison dans la prairie. L'écroulement de ce qui va fonder la légende de l'ouest américain, Las Végas, la route 66, l'aventure ...

Avec William Cody, alias Buffalo Bill, c'est cette politique d'expansion qui est magnifiée, au détriment des populations locales qu'il faut éradiquer. Une politique systématique qui doit servir le grand dessein de la liberté, de l'accueil de nouveaux immigrants et la conquête de terres toujours plus à l'ouest. Mais Cody ne se contente pas de participer à cet épisode, il a l'idée géniale d'en concevoir un spectacle, un show, comme pour montrer à travers le monde la réalité de l'histoire. Mais quelle réalité ? Avec Cody et sa troupe (le Wild West Show)  c'est  le divertissement de masse qui naît, des millions de spectateurs à travers les Etats-Unis et l'Europe, un spectacle plus vrai que nature, avec de "vrais indiens" parfois capturés ou récupérés sur les lieux des massacres, des reconstitutions de bataille,  mettant en valeur la supériorité de l'homme blanc civilisé sur le sauvage.

Nous sommes là à la charnière entre le XIXème et le XXème siècle, et cette vision du monde est partagée y compris en Europe, à travers les empires coloniaux. Mais les problématiques que le récit soulève sont transposables dans la société mondialisée d'aujourd'hui.

Eric Vuillard, dans ce récit à la fois documenté et illustré par des photographies, met en relief, à travers la naissance du "show business", notre rapport à l'autre, notre définition de la culture confrontée à l'existence d'autres cultures, notre lien à l'oeuvre éducatrice et vulgarisatrice des médias de masse et la perception du monde qui en ressort. 

Un livre puissant.

 

La lecture de ce texte n'est pas sans lien avec cette manifestation  "Peaux de tigre et de pouilleux" qui a eu lieu à Poitiers en Novembre 2014. Voir les conférences ici

Pendant la lecture j'ai aussi repensé à cet excellent texte de Stefan Zweig sur la quête de l'Eldorado  dans "Les très riches heures de l'Humanité".

 

 

 

 

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27 novembre 2014

Guadeloupe, des hommes et des femmes

Guadeloupe, des hommes et des femmes

Des lectures en cours

Après la Route du rhum  et ce modeste blog qui a soutenu le navigateur Bertrand de Broc,

L'animal Lecteur continue sa découverte (virtuelle) de cette île, de ses hommes et de ses femmes.

Tout d'abord à travers le récit autobiographique de Widy Grégo, un sportif qui a participé aux plus grandes courses à pied du monde (trail) et qui retourne en Guadeloupe pour monter un projet lié au tourisme sportif et rural. A suivre donc. Ce blog soutient parallèlement le projet de production d'un film documentaire  relatif à cette aventure sportive et humaine.

Et ensuite, ce sera la lecture de Gisèle Pineau  dont j'ai choisi un des derniers roman, "Cent vies et des poussières", qui, à travers la chronique douce-amère et les destins singuliers de ses personnages,  brosse aussi le portrait de la Guadeloupe d’aujourd’hui, tiraillée entre ses douleurs anciennes et ses fléaux modernes. 

 

cent vies

widy

12 août 2013

Ken Grimwood : "Replay"

Ken GRIMWOOD : "Replay"

replay

Et si on rejouait sa propre vie plusieurs fois ? 

Bien sûr le thème a déjà été abordé, mais ce roman publié en 1988 le traite avec originalité. Beaucoup de surprises attendent le lecteur au fil des pages. C'est très bien mené. 

Jeff Winston meurt à l'âge de 43 ans en 1988 et revient immédiatement à la vie en 1963 à 18 ans. Il recommande, il répète. Mais les souvenirs restent. A 43 ans il meurt de nouveau, et sa vie se répète à nouveau depuis 1963 .... et les souvenirs restent. 

Que ferions nous si nous avions la possibilité ainsi de recommencer ? Gagner de l'argent ? Prévenir des catastrophes ? Influencer le futur ? Vivre dans le plaisir de l'insouciance ? Et si ces répétitions étaient source d'angoisses ? Quel est le sens de l'existence, des décisions que l'on prend, du cours des choses si tout doit s'effacer et que tout recommence ? 

Bien sûr le thème du temps transcende ce roman, mais aussi nos relations à l'autre et ce qu'elles ont d'essentiel pour la construction de la personnalité. Et l'amour dans tout ça ? Est-ce possible ? 

L'auteur, à qui l'on peut reprocher une certaine propension à ne penser qu'en états-unien, à travers ce texte allègre et à l'écriture vive nous emmène à nous poser toutes ces questions sur le sens de la vie et sur l'influence que l'on a, individuellement, sur le cours de celle-ci. 

Un bon roman, qui rappelle à la fois, "Retour vers le futur" et "Un jour sans fin" pour ce qui concerne des références cinématographiques. 

3 décembre 2014

Widy Grégo : "Ma vie en diagonale"

Widy GREGO "Ma vie en diagonale"

widy

Autobiographie de l'auteur en coureur au long cours.

Loin de Haruki Murakami et son coureur de fond, ce livre retrace, concomitament à l'expérience exceptionnelle de la traversée en courant de l'Ile de la Réunion ("La diagonale des fous"), une réflexion sur soi à partir d'éléments d'une vie riche d'expériences et de rencontres.

Widy Grégo est un sportif guadeloupéen qui est connu dans le petit monde du trail, une activité de course d'endurance de pleine nature dans des conditions souvent extrêmes (montagnes, déserts, jungle ...). Mais rien, vraiment rien, ne laissait penser que ce petit garçon allait devenir cet homme qui au-delà du sport est porteur d'un message pour nous autres et pour les générations futures. 

A travers le récit on découvre la Guadeloupe, loin des cocotiers et des plages de sable blanc, une société violente et raciste où il est difficile pour les familles pauvres de se faire une place. Mais Widy ne croit pas à la reproduction fatale des carcans sociaux. Il cherche à en sortir.

Le théâtre d'abord, puis l'activité artisanale, notamment la cassaverie, lui en donneront l'occasion. Mais la lutte est difficile et les obstacles nombreux.

Refusant le compromis, il intègre une communauté rastafari prônant le retour sur la terre-mère des descendants d'esclaves. Cette expérience sera le tournant de sa vie et continue aujourd'hui à cimenter le socle de son moi profond.

Devenu coureur de fond, ayant acquis une petite notoriété, il cherche à mettre en avant un message de paix et de refus du déterminisme. Mais point de messianisme chez lui, c'est par l'action qu'il se réalise, que ce soit au Bénin ou dans des projets à venir en Guadeloupe.

Écrit avec des mots simples, dans un style parfois maladroit et proche de l'oralité, ce récit nous conduit, à travers les paysages fabuleux de la Réunion et les vicissitudes de la course à pied, à nous interroger sur nous même, sur le sens de notre vie et sur notre rapport aux autres.

 

7 septembre 2011

Michel Tournier : "Le roi des aulnes"

Le roi des aulnes

Le voyage d'Abel Tiffauges jusqu'au tréfonds l'âme humaine. Plusieurs époques se succèdent depuis le chétif pensionnaire de Saint Christophe jusqu'au géant porte enfant de Prusse orientale ... Un enchaînement de situations qui lie le destin du héros au destin de l'humanité.

Tout est symbole, tout est signe dans ce roman magistralement écrit qui entremêle le lyrisme mélancolique et les écrits sinistres du héros.

Élevé dans un monde sans tendresse, humilié à l'adolescence, frustré par son travail de garagiste, Abel Tiffauges va vivre une vie paradoxale : accusé d'un viol il échappe à la condamnation grâce à la guerre pendant laquelle il prendra soin des pigeons et sera fait prisonnier... il deviendra peu à peu l'ogre, l'homme maternel, le roi des aulnes.

C'est un roman riche, à la fois du point de vue du style que du vocabulaire, un roman à lire ou à relire.

14 juillet 2011

Zola : "Le ventre de Paris"

Emile ZOLA : Le ventre de Paris

Le ventre de Paris

Sans reprendre le défi Zola (un roman par mois), voici donc le troisième volet de la "saga" Rougon-Macquart.

Nous sommes là dans les entrailles de Paris, le quartier des Halles, où toute une société grouille. Zola nous emmène dans les profondeurs de la vie sociale du second Empire. Le monde se divise alors, comme le dit Florent, protagoniste de ce roman, entre les Maigres et les Gras. La pauvreté dans cette abondance de nourriture.

Les commerçants, les maraîchers, les vendeuses de poissons, de fromage et de beurre, les tueurs de volailles, tout un monde riche en caractère se côtoie. Les jalousies, les rivalités et les ragots vont bon train.

Florent, qui s'est évadé du bagne de Cayenne, rejoint son frère charcutier et époux de Lisa Macquart. Ces derniers l'hébergent. Il est embauché comme inspecteur des Halles.

Parallèlement, la révolte gronde. La révolution est en marche.

Les bas-fonds des Halles feront ils tomber l'Empire ?

26 janvier 2013

Lisa Gardner : "La maison d'à côté"

Lisa GARDNER : "La maison d'à côté"

La maison

Un polar américain, comme je n'en lis presque jamais. Une enquête menée par une commandant(e) de la police de Boston, on se croirait dans une série (genre Castle mais sans Castle).

Une femme a disparu de sa maison en pleine nuit alors qu'elle était seule avec sa fille de quatre ans alors que son mari travaille de nuit et qu'il n'est pas encore rentré. Ce couple vit dans une relation étrange et le comportement du mari va immédiatement attirer l'attention de la police. Mais il se trouve que le voisin de cette famille en apparence tranquille est un délinquant sexuel en cours de traitement. Et si l'ordinateur familial révélait sa part de vérité ?

Le passé des différents protagonistes va peu à peu ressurgir. Et chacun a de ce côté là un lourd passif à cacher.

L'auteur nous entraîne sur quatre pistes et à travers plusieurs voix le lecteur est rapidement happé par l'histoire.

Peut être les habitués du genre trouveront-ils l'intrigue trop faible. Mais un lecteur occasionnel trouvera du plaisir dans cette ambiance malsaine.

Un bon moment de lecture qui passe vite malgré les 516 pages du volume.

19 février 2015

Michel Bernard : "Les forêts de Ravel"

Michel BERNARD : "Les forêts de Ravel"

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Maurice Ravel, le talentueux compositeur, était-il à ce point marqué par la forêt ? De Bar-le-Duc à Montfort l'Amaury en passant par Ciboure et Verdun c'est un invariant de sa vie, qu'elle soit celle du musicien ou celle du soldat engagé volontaire dans les affres de la grande guerre. C'est que ce milieu convient bien à son âme solitaire.

A quarante et un ans, alors qu'il avait été jugé trop frêle pour être déclaré apte au service quelques années plus tôt, et qu'il est déjà un musicien célèbre, il s'engage dans l'armée. Affecté à la conduite de camion du côté de Bar le Duc, le voilà quelques temps plus tard, ambulancier à Verdun, chargé de descendre le blessés du front vers les hôpitaux militaires.

Cet épisode, comme une parenthèse dans sa vie, est passionnant. Le voilà simple soldat, partageant avec humilité la vie des troufions, leur quotidien (même si Ravel sans bénéficier d'un régime de faveur, a su se ménager un petit confort personnel) leurs angoisses. Toujours soucieux de servir, simplement mais efficacement, il se laisse absorber par les tâches ingrates et par l'ennui consubstantiel à la condition de soldat. Mais, apercevant un piano rangé dans un coin de la grande salle du château servant d'hôpital, comment résister à la tentation ? Et voilà que les notes de Chopin viennent alléger et soulager l'ambiance générale, faite de cris, d'amputations, de malaises et d'opérations en tous genres.

A la fin de la guerre, il reprendra, plus ou moins sa vie d'avant, ne trouvant finalement une certaine stabilité qu'à partir du moment où il achètera le "Belvédère" à Monfort l'Amaury.

Écrit dans un style  laissant une large place à la description, et parfois un peu précieux par le vocabulaire utilisé, ce roman alterne le bon et le moins bon. Autant la première partie, et la vie du soldat, est passionnante, dynamique et humaine, autant la fin du roman est assez terne, plus contemplative. Un peu à l'image de Ravel lui-même en quelque sorte. Mais ce déséquilibre entraîne une certaine lourdeur à la lecture.

On ne peut s'empêcher de penser, à la fin, à l'excellent roman d'Echenoz qui retrace les dernières années du compositeur, et qui nous plonge sans ambage dans son esprit torturé, ses manières maladives, sa personnalité complexe et attachante à la fois.

 

Merci à Babélio (Masse critique) et aux éditions de la Table Ronde pour l'envoi de ce livre.

 

23 mars 2015

Karine Tuil : "L'invention de nos vies"

Karine TUIL : "L'invention de nos vies"

Tuil

Voilà un grand roman, un roman sur le mensonge, sur le reniement de ses origines, sur la réussite sociale à tout prix. A tout prix ? Vraiment ?

Sam Tahar est un avocat français installé à New-York est ce que l'on peut décrire comme un homme qui a réussi. Sam Tahar un homme aux multiples facettes, car cette réussite est en grande partie fondée sur un mensonge. Comme une tare qu'il faut taire, qu'il faut cacher. Janus à la déontologie professionnelle irréprochable, à l'aise dans le milieu de la haute finance mais à la vie privée débridée d'un accro au sexe sans scrupules.

A l'occasion d'un procès, Samuel et Nina, des amis de jeunesse, le voient à la télévision. 20 ans se sont écoulés, ils reprennent contact avec lui. Bien malgré lui, Sam Tahar va se trouver confronté à son passé et à la fragilité des fondations de son modèle social. Le grand cataclysme, l'explosion. Et c'est la vie des trois protagonistes qui va alors se trouver chamboulée.

Fort bien écrit et fort bien construit, ce roman à la Joyce Carol Oates, transporte le lecteur, dans cette atmosphère malsaine et oppressante, jusqu'à un dénouement surprenant et qui,à cent pages de la fin, relance complètement l'histoire. Rien n'est blanc, rien n'est noir, mais rien n'est gris non plus dans ce roman d'amour, d'amitié, de manipulations, d'ascensions et de descentes vertigineuses sur fond de religion et de politique.

 

 

 

22 avril 2015

Frédérique Deghelt : "La grand-mère de Jade"

Frédérique DEGHELT : "La grand-mère de Jade"

frederique-deghelt - la-grand-mere-de-jade

Voici un roman de l'intergénérationnel. Il relate une relation petite-fille-grand-mère entre Jade, trentenaire active parisienne, et Jeanne, dite Mamoune, quatre-vingts ans, veuve, savoyarde et au bord d'être placée en maison de "repos".

Jade refuse cet état de fait et croit qu'elle peut "arracher" sa grand-mère à son destin de fin de vie. Elle "l'enlève" et lui propose de vivre avec elle à Paris, de partager l'appartement et le quotidien.

Elles partageront bien plus. Elles se découvrent mutuellement, lentement. Chacune révélant subrepticement des éléments de son histoire, de ses passions.

Nos enfants, et pire encore, nos petits enfants nous connaissent-ils finalement ? Et nous, parents, grands-parents, que savons nous d'eux ?

La relation entre elles se noue et la littérature y est pour beaucoup.Écrire, lire, critiquer, tous les aspects y sont. A travers ces instants de partages et de rencontres, Frédérique Deghelt, dresse un portrait touchant de ces deux femmes. Sans sombrer dans l'émotion permanente, elle aborde de façon directe les sujets de la fin de vie, du désir, du sentiment amoureux voire de la passion. Mais le tout est parfois conduit sur un mode "midinette" avec cette histoire d'amour avec le bel et mystérieux inconnu ... 

Un sentiment mitigé ressort de cette lecture qui part d'une excellente intention mais qui dilue le sujet pour aboutir à une fin surprenante qui arrive probablement trop tard. Cela reste quand même une bonne lecture pour qui veut aborder l'intergénérationnel, un sujet qui n'est pas si fréquemment traité malgré tout.

18 octobre 2012

Haruki Murakami : "Autobiographie de l'auteur en coureur de fond"

Haruki MURAKAMI : "Autobiographie de l'auteur en coureur de fond"

autobiographie de l'auteur

 

Voici un livre qui fait le lien entre deux de mes passions : la course et la lecture. 

Évidemment il ne s'agit pas d'un roman, mais d'une suite de réflexions, de confidences, d'analyses, à la fois sur la course à pied et sur l'écriture d'un roman. Mais c'est bien sous l'angle de la course d'endurance que l'auteur aborde toutes ses réflexions. Et pour celui qui pratique régulièrement cette activité, c'est là que ça prend de l'intérêt. J'imagine que pour les autres, ce genre de récit doit avoir quelque chose de lassant. 

Le point culminant est le marathon de New-York et le lecteur en suit la préparation accompagnée de multiples digressions et flash-backs. Pourtant le récit est malgré tout ordonné, on découvre l'auteur joggeur débutant, puis coureur régulier, marathonien, cent bornard (pour utiliser le jargon des coureurs) et tri-athlète. 

Mais  il raconte aussi l'analogie entre l'écriture et la course : répétition quotidienne du travail, endurance, objectifs clairs, découragement, persévérance, dépassement de soi ... . Et on suit l'auteur à travers le monde : Hawaii, Athènes, Boston, Tokyo, Murakami et à travers ses doutes, ses joies, ses peines et ses petits bonheurs.

Il nous livre surtout un homme, dans toutes ses dimensions, un homme qui a besoin du silence et de la solitude pour ne pas sombrer dans la folie. Il permet à chaque lecteur de se retrouver et de réfléchir à sa propre situation de coureur.  

 

10 juin 2015

Laurent Gaudé : "La mort du roi Tsongor"

Laurent GAUDE : "La mort du roi Tsongor"

tsongor

Tsongor est fils de roi mais n'hérite d'aucun royaume. Il constitue une armée et s'en va à la conquête du monde connu, jusqu'aux confins des contrées sauvages. Il construit son royaume, soumet des peuples, bâtit des villes. Il se retire enfin, paisible à Massaba. Au seuil de sa vie, il marie sa fille Samilia. Enfin, il a prévu de la marier à Kouame, mais un second prétendant arrive la veille du jour des noces...

Tsongor, ne veut pas choisir, ni décider. Las, il demande à son fidèle serviteur de mettre fin à ses jours, laissant Massaba en proie au chaos, au déchirement. Les deux clans vont s'affronter dans une bataille impitoyable. Seul Souba, le plus jeune fils,envoyé par son père à travers e royaume à la recherche d'un lieu de sépulture échappe à ce destin tragique.

Conte mythologique, à la fois épique et fantastique, ce roman nous entraîne dans une Antiquité africaine imaginaire où la vanité et l'orgueil guident le monde. Un monde qui révèle chaque jour, dans la guerre, un peu plus son absurdité. L'absurdité de cette lutte pour une femme que l'on a tôt fait d'oublier dès que les combats commencent. Cette femme qui n'a pas choisi mais qui avait prêté serment.

Extrêmement bien mené le récit est vif, saccadé parfois haché même, mais toujours haletant. Et qui au passage, à demi mot susurrés par les esprits, pousse notre réflexion sur la vie, sa construction et sa transmission aux générations futures Une tragédie de l'humanité.

Un coup de coeur.

 

 

 

 

27 juin 2015

Tour de France, contes et légendes

Tour de France, contes et légendes

TDF

Le Tour de France s'est-il définitivement arrêté en 1998 avec "l'affaire Festina" ? Depuis lors ne fait-on pas que ressasser les anciennes gloires ?

Trois livres nous livrent ces fragments de légendes, ces destins héroïques, ces hommes-machines.

"Coup de foudre dans l'Aubisque", "Anquetil, le mal aimé", "Tombeau pour Luis Ocana".

 

1 août 2015

Dostoïevski : "Crime et châtiment"

DOSTOIEVSKI : "Crime et châtiment"

crime et chatiment

Chaque été depuis plusieurs années je m'attaque à un grand roman du XIXème siècle, d'une part pour connaître un peu ces auteurs qui ont traversé le temps (Balzac, Hugo, Melville, Twain, Stendhal ...) et d'autre part pour découvrir des oeuvres qui constituent l'histoire de la littérature.

Cette année, c'est vers la Russie que je me suis tourné, et, comme une évidence c'est vers Dostoïevski que mon coeur à balancé. Mais comment choisir entre "Crime et châtiment" et "Les frères Karamazov" ?

C'est finalement le poids du livre, la police de caractère et l'inteligne (bref j'ai privilégié le confort de lecture) qui ont eu raison du choix.

Un grand roman s'il en est. Une unité de temps, de lieu et d'action. Quelques personnages qui, chacun à leur façon, prennent une importance dans le déroulé de la narration. Et un crime.

Bien sûr "Crime et châtiment" n'est pas un polar, au sens contemporain du terme, mais une plongée en profondeur dans l'âme, dans l'esprit plein de mélancolie et de contradictions de Raskolnikov, ce tueur pour qui le mal n'existe pas, où du moins pour qui cette notion n'a pas le même sens que pour le commun de ses congénères. Il existerait, dans l'espèce humaine, quelques êtres supérieurs, pour qui le crime n'a pas la même portée que pour les autres.

A Saint-Petersbourg, Dostoïevski dépeint une ville,avec ses avenues, ses places, ses quartiers, ses maisons,  une société avec sa structure sociale figée, cloisonnée et qui frémit sous les aspirations de la jeunesse. Mais Dostoïevski dépeint surtout de magnifiques portraits psychologiques. Ici on atteint avec brio, par une dissection fine et délicate, toute la complexité de la nature humaine. Et peu à peu, tous les personnages tournent autour de Raskolnikov, comme une danse macabre, comme un étau qui se resserre, comme la fatalité ordinaire. Et le lecteur entre dans tous les délires, jusqu'aux tréfonds de la maladie, qui conduiront Raskolnikov jusqu'à son châtiment.

Bref, un grand roman. Du grand art.  On comprend, à sa lecture,  pourquoi il est devenu un classique.

13 février 2010

A l'ouest rien de nouveau

A l"ouest rien de nouveau (j'aime les classiques)

defi_classiqueInitié par Marie Carabistouilles, je tente mon premier défi "J'aime les classiques" avec ce roman allemand : A l'ouest rien de nouveau d'Erich Maria Remarque.

Le contexte du livre est connu, la guerre de 14-18 racontée par un jeune soldat allemand. Mais ce livre n'est pas qu'un livre sur la guerre. C'est essentiellement un livre sur l'homme et sur ce qu'il est capable de faire de plus stupide : la guerre.
A_l_ouest_rien_de_nuveau
On y découvre la préparation mentale des soldats (l'autoritarisme des officiers), puis l'horreur des tranchées, la permission, le sort réservé aux prisonniers ennemis, la tranchée de nouveau la mort donnée, l'hôpital, les soins et le retour à la tranchée.

Mais on y découvre aussi et surtout avec force un sentiment humain : la camaraderie.

Dans un monde sans passé, le narrateur prend peu à peu conscience de l'absurdité de la situation. Le moment de la permission avec le retour chez sa mère, le fait basculer dans cette prise de conscience. Son retour dans la tranchée et l'assassinat du soldat français qui mourra lentement près de lui en est l'apogée.

La camaraderie est bien traitée dans ce monde déshumanisé ... peu à peu les camarades disparaissent et la guerre bientôt se termine. Comment reprendre le cours d'une vie "normale" après ça ?

Ce livre est excellent, non seulement il fait un récit réaliste des horreurs de la guerre, mais il pousse loin l'interrogation sur l'humanité. Pour reprendre une expression chère à Hemingway, on voit bien dans ce livre "la génération sacrifiée".

Merci à Véronique D. de m'avoir fait découvrir ce défi.

10 septembre 2015

Eric Paradisi : "Blond cendré"

Eric PARADISI : "Blond cendré"

blond cendré

Blond cendré c'est la couleur des cheveux d'Alba, jeune résistante italienne qui combat le fascisme et qui un jour rencontre Maurizio, coiffeur juif. C'est la passion qui va les unir. Les boucles blond cendré vont immerger toute la vie de Maurizio, depuis la passion romaine avec Alba jusqu'à son exil à Buenos-Aires, sa déportation à Birkenau et la mort de sa petite-file à Paris.

Dans un premier temps on suit la vie de Maurizio, sauvé de la mort concentrationnaire grâce à son talent de coiffeur, la basse besogne qu'il accomplit là-bas et finalement son retour au pays. Dans un second temps, l'auteur nous conduit dans l'âme de sa petite fille et un dialogue se noue entre les vivants et les morts. Le récit devient moins linéaire. On découvre, par touches, comme des reflets de lumière dans la chevelure cendrée, la vie qui continue, l'amour qui transporte, l'amour comme un remède à la fragilité de la liberté, comme un antidote à la bête immonde qui rode et peut à chaque instant nous insuffler son haleine fétide.

Comme la vie et la mort, le passé et le présent se côtoient, s'éclairent mutuellement. Si les sujets abordés sont lourds, le récit est plein de sensibilité, même si la narration et le choix artistique de l'auteur peuvent décontenancer le lecteur.

cheveux

(amas de cheveux, à Birkenau)

23 juin 2010

George Orwell : La ferme des animaux (j'aime les classiques)

De mois en mois, le défi "J'aime les classiques" continue ...
Pour le mois de Juin, j'ai choisi un ouvrage publié en 1945 par George Orwell :

LA FERME DES ANIMAUX

la_ferme_des_animaux

Antérieur au célébrissime "1984", ce texte se présente sous forme de fable où les personnages principaux sont des animaux qui cherchent à se libérer de l'emprise de l'homme.
La révolte gronde et les animaux de la ferme, menés par les cochons vont réussir à se débarrasser du tyran, origine de tous les maux : l'homme.
Des principes de base sont établis et la vie de la communauté s'organise sur la basse de l'égalité. Peu à peu une nouvelle tyrannie s'installe, et certains animaux deviennent "plus égaux que d'autres".

Dans ce texte vif et au style alerte, George Orwell dissèque le mécanisme de l'installation d'une dictature, de la soif de pouvoir, de la domination d'une classe sur une autre.

Sans manquer d'ironie, voire d'humour, ce texte est essentiel, en ce qu'il introduit la politique comme sujet du roman. A travers les animaux, c'est bien la nature humaine qui est décrite ici.

4 octobre 2015

Isabelle Autissier : "Soudain, seuls"

Isabelle AUTISSIER : "Soudain, seuls"

soudain seuls

Isabelle Autissier, navigatrice émérite, connaît tous les océans et connaît l'aventure solitaire. Elle signe ici un magnifique roman.

Soudain, voilà le mot essentiel. Se retrouver seul on connaissait, par exemple McCandless dans Into the wild mais ici il s'agit d'un couple, et c'est soudain !

Au départ on est dans un mélange de Vendredi ou les limbes du Pacifique et de KohLanta. Mais c'est moins bucolique, et surtout moins ludique. On est au sud de la Patagonie, quelque part entre Ushuaïa et le Cap Horn, dans les 50ème, dans le grand sud. L'environnement est hostile.

Et soudain on a plus rien : plus de moyen de locomotion, plus de confort, plus de communications, plus de nourriture, plus rien. Plus que ce couple parti à l'aventure et que personne ne peut localiser. Perdu dans un endroit où personne ne passe, loin des routes maritimes fréquentées.

Il leur reste l'amour et l'espoir dans les ruines d'une station baleinière désaffectée depuis les années '50.

Mais peu à peu l'espoir s'en va. Et l'amour peut-il être plus fort que le désespoir ? Car ici on est pas dans l'aventure solitaire, l'autre permet de tenir, mais il faut aussi, en permanence, supporter l'autre.

Isabelle Autissier ne contente pas d'un roman d'aventure, c'est aussi une réflexion profonde sur l'amour, sur la survie, sur l'essentiel. Les personnages et les situations sont fouillés. Un vrai grand roman.

Un coup de coeur.

 

 

23 août 2010

Stefan Zweig : Le voyage dans le passé

Dans le cadre de "J'aime les classiques" pendant le mois d'Août, j'ai lu sur la plage ce court roman (ou cette nouvelle, je ne sais) écrit en 1929, mais édité en 1976.

Le_voyage_dans_le_pass_Stefan Zweig évoque ici l'amour, la passion amoureuse même. Il traite cette passion à travers l'épreuve du temps. Un jeune homme brillant mais pauvre est engagé comme secrétaire particulier d'un homme âgé et malade qui partage sa vie avec une jeune et belle épouse. Alors de fil en  aiguille (et là tout le talent de Zweig opère), la passion naît puis croît ... jusqu'à la séparation. Le jeune homme ne peut refuser l'offre d'aller au Mexique développer les affaires et sa propre situation ...
Les amants se promettent des retrouvailles ...

Le temps passe, quelques péripéties (la première guerre mondiale) perturbent un retour rapide.

Mais les retrouvailles auront tout de même lieu ... et les deux amants entreprennent alors le voyage vers le passé.

Qu'en est-il de leur ancienne passion ?

Zweig signe ici un texte fort, peut être pas le plus grand de son œuvre, mais qui mérite toute l'attention des nombreux amoureux de l'écrivain.

28 octobre 2015

Denis Tillinac : "Retiens ma nuit"

Denis TILLINAC : "Retiens ma nuit"

Tilliniac

Blois, sur les bords de Loire, comme le fleuve, la vie coule, tranquille. Comme un espace-temps figé dans cette France provinciale, pas vraiment ringarde, mais pas vraiment avant-gardiste non plus.

C'est là que vivent François et Hélène. Devrais-je dire François et Claire d'un côté et Hélène et Franck de l'autre.

François est médecin, assez peu conventionnel en termes de mode de vie "bourgeois", même s'il a épousé le meilleur parti de la ville. Hélène tient une galerie d'art, c'est surtout l'épouse de Franck, un homme d'affaires arriviste et pressé.

La soixantaine, la vie est bien rangée et certainement ennuyeuse, des enfants, des petits enfants ...

Mais l'amour dans tout ça ?

Peut-on à 60 ans s'affranchir des codes et entamer une aventure passionnée sans pour autant vouloir renverser la table des conventions sociales  ?

A  travers le double récit de cet amour, d'un côté le journal de François et de l'autre les lettres d'Hélène, Denis Tillinac nous refait traverser la France dans le temps (depuis les années '60 le temps de la jeunesse, la France de Johnny, des premières amours), dans l'espace (Paris et la province, les châteaux de la Loire) et dans les moeurs (scènes de vie familiale, oligarchie politique provinciale, études, ascension sociale ...).

Mais le texte a du mal à accrocher. C'est lourd, un peu emphatique et fastidieux à la lecture.Un charme désuet jusque dans l'écriture.

Reste cette belle histoire d'amour portée par ce message d'espoir universel. Et c'est tant mieux.

 

22 mai 2014

Lola Lafon :"La petite communiste qui ne souriait jamais"

Lola LAFON : "La petite communiste qui ne souriait jamais"

petite communiste

Une icône du XXème siècle, une étoile filante en quelques sortes, un passage éclair dans la notoriété universelle, comme un enchaînement d'une minute trente sur la poutre ou aux barres. Et hop ! La voilà : Nadia Comaneci. 

La petite roumaine de 14 ans qui séduit le monde entier à Montréal en 1976. Nadia, le fruit de "l'école roumaine", le fleuron du communisme.

Dans ce roman, le décor est aussi important que le fond. Comme pour un exercice au sol, avec ses ornements chorégraphiques. Le décor ici c'est la Roumanie communiste des années'70 et '80. Ce régime particulier, à la fois policier et émancipateur. Ce régime qui veut se débarrasser des paysans pour faire éclore un homme nouveau, moderne, débarrassé du passé et des croyances et qui ne parvient pas à assurer les besoins vitaux de sa population. Ce pays où tout le monde se surveille, où tout le monde se dénonce. 

C'est dans ce décor que la petite Nadia va éclore aux bons soins de Bélà son entraîneur. Et c'est dans ce décor qu'elle fanera aussi vite. 

Et Lola Lafon, à partir d'un parti pris artistique audacieux, va nous conter cette histoire. Nous sommes immergés dans des échanges épistolaires entre l'écrivain et la championne, puis nous partageons le point de vue de l'écrivain sur place, mais des années plus tard, le témoignage de quelques protagonistes de cette période ... Bref, chaque chapitre surprend le lecteur. Mais le tout se tient très bien. 

Bien sûr chacun y trouvera quelque chose et quelque chose à redire, mais la conception même du roman déroute. C'est également vrai parfois aussi pour le le style. On est loin ici d'une biographie ordinaire. Mais il fallait bien ça pour cette petite femme qui a sa façon aura marqué l'histoire de son siècle. 

 

 

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