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4 juin 2022

Tatiana de Rosnay : "A l'encre russe"

Tatiana de ROSNAY : "A l'encre russe"

de rosnay encre russe

Trois jours sur une île toscane, dans un hôtel de luxe, quoi de mieux pour un écrivain, pour évacuer la pression due au succès de son premier roman et de son adaptation cinématographique.

Nicolas Kolt pense se prélasser avec sa petite amie, et l'on suit les heures qui passent, entre belles femmes, cocktails, bains de mer, montres de luxe et réseaux sociaux. Il est censé avoir commencé la rédaction de son prochain roman, mais tel n'est pas le cas.

Le livre "L'enveloppe" a eu un succès mondial ! Et peu à peu, on en découvre les origines, les soubassements, les fondations profondes de ce roman.  Nicolas apprend que son père Lionel Duhamel, n'est que le fils adopté de son grand-père. Son père est né à Leningrad et est arrivé en France avec sa mère alors qu'il était encore nouveau-né.

De ce choc va naître le roman de Nicolas.

Le problème du livre de Tatiana de Rosnay est qu'il ne raconte rien et que ce qui est intéressant c'est le roman dans le roman. Mais pour ça il va falloir faire preuve de patience et digérer les quelques 200 premières pages (plaisantes certes mais assez futiles). Et à la fin, tout s'accélère et la richesse du propos, tout comme la profondeur du personnage, sont alors mis en lumière.

Bref une lecture assez décevante et quelque peu fastidieuse également. Certainement pas le meilleure de cette auteure.

 

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17 mai 2019

Gaëlle Josse : "Une longue impatience"

Gaëlle JOSSE : "Une longue impatience"

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C'est beau l'amour d'une mère ! L'amour au quotidien, qui permet de traverser les temps difficiles, de surmonter les chocs émotionnels, de vaincre la disparition subite.

Et puis, alors qu'on croit la vie repartie, reconstruite, un événement violent remet tout en cause. Le drame. La séparation.

Entre Anne (la mère) et Louis (le fils) commence alors une relation unilatérale, faite d'attente, d'espoir, de certitudes et de doutes.

Dans la Bretagne de l'après guerre, comment le destin de cette femme va être marqué, forgé, sculpté, par des jours, des semaines, des années, d'une longue espérance, dont l'aboutissement se matérialisera dans un festin digne de celui de Babette au pays de l'enfant prodigue.

Servi par une écriture et une narration sans failles, ce court roman nous plonge dans l'intime de la relation filiale avec pudeur et délicatesse.

28 février 2023

Alice Munro : "Secrets de polichinelle"

Alice MUNRO : "Secrets de polichinelle"

Munro

Huit nouvelles pour huit femmes du côté de Carstairs dans l'Alberta canadien, à des époques différentes. Hormis le lieu et parfois un membre de certaines familles qui transcendent le découpage du recueil, ce qui unit ces femmes ce sont les secrets. Ces secrets qui façonnent la personnalité, la vie, l’inconscient parfois. 

Avec un pouvoir évocateur manifeste et une faculté certaine à raconter des histoires, l'autrice nous présente des destins, des vies ou des fragments de vie. Des lettres d'amour échangées, une femme égarée dans une randonnée en Albanie, une qui suit son amour en Australie, d'étranges phénomènes extraterrestres, un acte de vandalisme qui cache un passé lourd ... Le lecteur est transporté par le talent de l'autrice à raconter les vies intérieures.

La difficulté c'est de ne pas rester sur sa faim. L'exercice littéraire est parfaitement maîtrisé, mais j'ai souvent perdu le sens général et eu le sentiment à la lecture qu'il s'agissait d'histoires sans fin (hormis "Hôtel Jack Randa"), de fragments disposés et qu'il fallait reconstituer. Tout semble être posé là et pourtant.

C'est certainement le découpage en nouvelles qui m'a perturbé. J'essaierai un roman ( peut-être "du côté de Castle Rock) pour mieux appréhender Alice Munro, dont, à bien des égards, je sens la filiation intellectuelle avec Joyce Carol Oates.

 

26 janvier 2023

Alain Mabanckou : "Mémoires de porc-épic"

Alain MABANCKOU : "Mémoires de porc-épic"

Mabankou

Un livre très original, avec uniquement la virgule comme ponctuation, et un texte qui nous raconte une histoire, une vraie, une sorte de conte. Ce porc-épic nous relate sa vie de double du jeune Kibandi.

Sans être un récit fantastique, certains humains ont des doubles personnalités et un animal mi démon, mi humain qui cherche à satisfaire les pires pensées de son maître tout au long de sa vie.

C'est rocambolesque, cruel, sauvage, sans pitié. Et pourtant, le contraste est particulièrement évident entre le contenu du récit et la douceur, voire la tendresse du récitant.

Au pied du baobab, on entre dans cette féérie africaine, avec ses villages et leurs habitants, les familles, les artisans, les commerçants, les hommes, les femmes, les enfants. Alain Mabanckou nous emporte et nous embrouille, voile les pistes et dévoile les penchants maléfiques de chacun d'entre nous. Que serions-nous si nous vivions avec une conscience extérieure à notre propre esprit ? 

Un très bon moment de lecture qui donne envie de prendre entre les mains "Verre cassé" dont il est mention à la fin du livre.

 

26 juillet 2023

Alan Le May : "La prisonnière du désert"

Alan LE MAY : "La prisonnière du désert"

prisonnière du désert

L'histoire est connue, notamment grâce au film de John Ford, et pourtant on se laisse surprendre par la lecture de ce roman d'une quête opiniâtre.

Martin (le jeune tendre) et Amos (le vieux dur) s'engagent à la poursuite de la tribu Comanches qui a ravagé leur ferme, tué une partie de la famille et enlevé les deux fillettes. On se trouve là dans l'immensité de l'ouest, au moment où le Texas vient de rejoindre l'Union, dans ces territoires immenses et désertiques, dans ces prairies, ces montagnes, ces vallées, ces horizons qui se comptent en centaines de kilomètres et où le temps se compte en années.

De batailles rangées en traques solitaires, les deux hommes partent sur la piste, décidés à ramener la jeune Debbie à la ferme.

Au fil du temps, ils comprennent la vie et les moeurs des indiens, leur soif immédiate de vengeance se transforme peu à peu. Entre les deux hommes, unis par le même but initial, la relation évolue lentement.  De doutes en certitudes, de fatalités en espoir retrouvé, leur longue marche va attendrir le vieux et endurcir le tendre. Dans quel état physique mais surtout mental retrouveront-ils la jeune Debbie, s'il la retrouve un jour ?

L'auteur est un conteur, il aime le détail, même quand on pense que rien ne se passe. Nos deux cavaliers isolés et taciturnes, tournent, suivent des pistes issues de renseignements erronés, marchent, fatiguent des chevaux, souffrent de faim et de soif ...

Une aventure humaine dans un contexte de politique de "pacification" des territoires indiens, socle de la construction des Etats-Unis modernes.

 

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7 novembre 2016

Alexandre Chenet et Renaud Garreta : "Histoires du Vendée Globe"

Chenet et Garreta : "Histoires du Vendée Globe"

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Épreuve humaine devenue mythique, épreuve sportive et médiatique, aventure alliant instinct et technologie, le Vendée Globe vient de donner le départ de sa 8ème édition.

A cette occasion Dargaud édite un livre particulier, construit à partir de témoignages de nombreux marins ayant déjà bouclé ce tour du monde si particulier. C'est écrit, et bien écrit, c'est graphique et joliment graphique, et c'est aussi en grande partie de la bande dessinée. Bref un hybride au menu copieux, richement illustré.

Immédiatement on sent le vent, le large, le sel et les vagues. Le gros temps va se lever, il ne va pas s'agir de s'endormir trop longtemps. Surveiller les écrans, l'angle des voiles, maintenir le cap ..; un coucher de soleil magnifique malgré le froid ... et les glaces que l'on vient caresser. Sublime.

Raconter une aventure à partir de multiples, raconter la poésie de ces marins solitaires sur les trois océans, qui allient à la fois la folie de l'intrépidité à la sagesse raisonnée de la gestion de course. Formidable.

Chenet et Garreta, par leur talent, nous font partager ces moments forts, on est immergé (on le serait à moins). Et comme il reste environ trois mois pour boucler la boucle, une bonne occasion de prendre un grand bol d'iode en bordant le gennaker.

Allez lecteur, tiens bon la barre et tiens bon le vent, tu ne regretteras pas cette lecture.

10 juin 2020

Sebastian Barry : "Des jours sans fin"

Sebastian BARRY : "Des jours sans fin"

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Une histoire d'hommes et de famille et d'amitié pendant la colonisation des Grandes Plaines et de la guerre de sécession. Il s'agit d'un western, d'un vrai, d'un dur, vu à travers les souvenirs de Thomas, émigré irlandais fuyant la famine et qui va participer à la construction des Etats-Unis modernes dans cette période entre 1850 et 1860. 

Mais ce n'est pas que ça. C'est aussi un roman de l'amour, de l'amour que se portent mutuellement Thomas et John Cole, et de l'amour qu'ils donneront à leur fille Winona. C'est aussi un roman de l'identité et du genre, à une époque où la société ne s'en préoccupait pas du tout.

Tout à tour amuseurs de cabarets, soldats, paysans, guerriers impitoyables, toute leur vie ils seront confrontés à la brutalité, à la violence, à l'injustice. Et en parallèle toute leur vie sera construite entre humanité et respect de l'autre dans ce pays qui s'apprète à exterminer les populations indigènes dites sauvages et à organiser la nouvelle société sur la base de la domination du mâle blanc malgré les efforts du Président Lincoln.

Et il y a la littérature. Servi par une écriture parfaitement adaptée au propos et par un récit vibrant, ce roman, malgré l'apreté du fond, nous enchante et nous séduit. Nous voilà transportés dans le coeur de ces hommes pris dans le mouvement de l'histoire du XIXème siècle, comme poussés un par un souffle régénérateur. Un coup de coeur qui mérite d'être lu par le plus grand nombre.

 

21 juillet 2020

Marc Dugain : "Avenue des Géants"

Marc DUGAIN : "Avenue des Géants"

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Les sources du Mal sont-elles à chercher dans le rapport aux parents ? Et plus précisément à la mère ?

Les angoisses intérieures qui tracent leur chemin, pendant l'enfance, de maltraitance en mépris continuel, impriment une personnalité complexe, torturée, qui dès l'âge de 16 ans commettra l'irréparable. Le jour de l'assassinat de JFK, il exécute froidement ses grands-parents.

Al Kanner connaîtra l'hôpital psychiatrique et la guérison. Mais est-on vraiment sorti d'affaire tant que l'on est pas allé au bout, à l'ultime tréfonds, jusqu'à la racine la plus profonde ?

Marc Dugain romance ici le portrait d'Ed Kemper, tueur en série de son état dans les années '60.

Dans cette Californie, terreau de la contre-culture, c'est toute une société en mouvement que le "héros" traverse sans pouvoir s'y accrocher. Libération sexuelle, refus de l'autorité, vie communautaire, négation des anciens repères, Kenner ne partage pas la même définition de la liberté. Celle qu'il recherche est autre et commence par la libération des démons de son cerveau. Tout est affaire de responsabilité. Responsabilité individuelle de ses actes, et responsabilité collective de la société dans laquelle on évolue.

Bien mené, ce roman est captivant, tant il montre, à travers les contradictions du protagoniste, les mécanismes irrationnels qui le conduisent à briser ses défenses perverses.

On mettra utilement en parallèle la lecture de ce roman avec le visionnage de série "Mindhunter".

https://youtu.be/dXhzND7dFHU

17 août 2020

Franck Bouysse : "Plateau"

Franck BOUYSSE : "Plateau"

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Le Plateau en question est le plateau de Millevaches en Limousin. Un hameau, quelques maisons, des habitants qui se connaissent et qui semblent vivre une routine séculaire dans la grisaille et la rudesse. Jusqu'au jour où arrive Cory, la nièce de Judith, cherchant à fuir son homme persécuteur, violent. 

Un épisode de la vie du Plateau. 

Toutefois, le récit est lent, très lent. On attend toujours qu'il se passe quelque chose, et il ne se passe rien. On découvre par petites touches des histoires passées, des histoires présentes, de celles qu'on tait pour maintenir en vie la vie elle-même. Un équilibre fragile qui relie les habitants,

De quelques personnages et de quelques lieux, l'auteur nous conte une histoire censée nous tenir en haleine. Mais c'est peine perdue. Il faut de la persévérance pour arriver à la jubilation des trente dernières pages. Un peu comme l'esprit du Plateau qui se mérite, qui s'acquiert peu à peu, qui se dévoile parfois mais ne se donne jamais. 

Le style est recherché et le vocabulaire riche, mais cela ne peut suffire à maintenir le lecteur en éveil. Dommage.  

 

8 février 2023

Eric-Emmanuel Schmitt : "Concerto à la mémoire d'un ange"

Eric-Emmanuel SCHMITT : "Concerto à la mémoire d'un ange"

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La rédemption, ou l'action de ramener quelqu'un au bien, est l'axe principal qui unit les quatre nouvelles de ce recueil.

Chacun des personnages trouve une occasion de se racheter, de racheter une conduite passée, désormais cachée, tue, enfouie dans la conscience.

Avec l'empoisonneuse, c'est la possibilité d'enfin payer pour les crimes passés.

Avec le retour, comment l'annonce de la mort d'une de ses filles va permettre à un marin de revisiter sa vie et cette introspection va radicalement le changer.

Avec le concerto, on touche au sublime. Deux amis musiciens aux caractères opposés vont connaître un destin tragique façon Caïn et Abel.

Avec la femme de l'Elysée, la femme du président cherche à se venger de son mari manipulateur.

Avec Sainte-Rita en toile de fond, chacun va voir sa carapace se fissurer. La lumière va poindre dans les interstices laissées par la fissure, et le changement va se produire. Sans révéler les issues, on entre, par ces contes philosophiques, dans le profond de l'âme humaine, dans sa noirceur. 

Très bien écrits, ces textes tout à fait abordables, procurent un très bon moment de lecture.

16 octobre 2019

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

Maylis de Kerangal : "Kiruna"

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Ecrit comme un récit de voyage dans un univers industriel, un voyage dans le nord de la Suède au pays du minerai de fer, ce tout petit livre (par le format original) est intense par le pouvoir qu'a l'écriture de Maylis de Kerangal de sublimer les choses les plus froides.

Le point de départ est un évènement exceptionnel : le déplacement entier de la ville menacée de s'effondrer sur elle-même par l'avancée de la mine souterraine. Il y a dans cette lecture quelque chose de "Naissance d'un pont" poussé jusqu'au coeur de la meule. Point de fioritures ici, 140 demi pages, pour évoquer une région, une aventure industrielle, le destin des hommes et des femmes qui y vivent et qui la partagent. C'est très fort.

 

 

 

23 juin 2023

Alice Munro : "Du côté de Castle Rock"

Alice MUNRO : "Du côté de Castle Rock"

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A la recherche des origines familiales, c'est tout un processus de documentation, de recherches, de fausses pistes, d'espoir et de découvertes qui s'ouvre. Pour les populations européennes du nord de l'Amérique, on peut chercher à retrouver les premiers migrants vers le nouveau monde.

C'est ce que relate ici Alice Munro, dans ce livre passionnant à bien des égards, en partant d'une petite vallée de l'Ecosse profonde et de sa société rurale, dure et rigoureuse. Et puis le voyage, le grand voyage, celui qui permettra de s'installer ailleurs, en Amérique. Nous sommes en 1818. Un bout de terrain à défricher, une cabane en rondin, un dur labeur ... peu à peu la famille se construit, les activités se diversifient.

Avec un talent de conteuse éblouissant, l'auteure nous montre toute ces vies, donnant chair à des souvenirs documentés et non pas personnels. Nous y sommes, nous traversons les épreuves, les familles, le temps.

Et jusqu'à la fin, où l'on pense s'éloigner du sujet, pour mieux y replonger d'un coup, brutalement, le texte nous emporte.

Pour qui s’intéresse au destin des hommes simples, aux aventuriers des temps présents, aux pères et aux mères de famille qui cherchaient à construire quelque chose sans jamais penser leur vie en terme de destin, mais uniquement en envisageant qu'un jour succède à l'autre, ce livre sera un formidable compagnon.

Construit sous la forme d'une succession de nouvelles, comme des tableaux, des instantanés, liées entre-elles par le lien filial, un excellent moment de lecture.

 

 

7 mars 2024

Pierre Gras : "Une autre Rome"

Pierre GRAS : "Une autre Rome"

Quand on imagine Rome, on voit bien les vestiges encore bien présents de l'Empire romain, on voit bien les monuments construits pendant la période fasciste, on reconnaît aussi l'évolution architecturale de la Renaissance ... Mais qu'en est-il de la Rome contemporaine, de celle qui s'est construite depuis la fin de seconde guerre mondiale ?

Une ville c'est une architecture, c'est un urbanisme mais c'est surtout une société. Et là, l'auteur creuse magnifiquement le sillon : de l'influence de la société, des mouvements, des transformations, des évolutions sur la construction, la reconstruction et le changement.

Fortement documenté, cet ouvrage nous fait découvrir des aspects méconnus ou nous fait repenser ce que l'on connaît déjà. Mêlant politique, faits sociaux et urbanisme on découvre "une autre Rome" loin des clichés et des guides pour voyageurs.

Ce n'est pas un ouvrage illustré (et c'est souvent dommage), c'est un livre dense, qu'on ne lit pas de bout en bout, mais que l'on peut picorer pour essayer de mieux comprendre, la ville, les gens et toute la société romaine et italienne dans son évolution depuis 70 ans.

On pourra regretter le manque de photos de temps en temps, notamment dans le dernier chapitre qui cherche à montrer 10 réalisations architecturales contemporaines.

Mais un ouvrage qui donne de nouveau envie de flaner et se perdre  dans les quartiers éloignés du centre historique.

 

 

14 mars 2024

Paula Hawkins : "Celle qui brûle"

Paula HAWKINS : "Celle qui brule"

Avec quelques personnages et autour d'eux, leur vie et leur passé, et à partir de leurs relations, se noue une intrigue liée à la mort brutale de Daniel Sutherland dans sa péniche à Londres.

L'auteure a pris soin de placer en début de roman un plan du quartier. Ainsi on visualise mieux qui est qui et qui vit où. Çà aide bien , car on ne suit pas une enquête policière, mais bien le cheminement des différents protagonistes et à certains moments leurs croisements et les liens qu'ils entretiennent entre eux et/ou avec la victime. Et surtout, on découvre peu à peu le passé et un événement marquant qui a touché plus particulièrement l'une d'entre eux. Est-ce que cet événement présente un lien avec le meurtre en cours de résolution ? Ou bien est-ce dans le passé des autres que se trouve la résolution de l'énigme ? 

L'auteure est maîtresse dans la distillation du suspense, on l'avait bien vu dans "La fille du train" publié précédemment. Alors on se laisse prendre au jeu, on veut en savoir plus, on cherche à démêler le fil. Toutefois, on a un peu de mal avec les personnages, même si on comprend bien que c'est dans leurs traumatismes encore manifeste que ce cache le mystère de leur présent.

Pour amateur d'énigme psychologique et criminelle.

 

29 mars 2024

Tatiana de Rosnay : "Poussière blonde"

Tatiana de ROSNAY : "Poussière blonde"

A Reno (Nevada) pendant l'été 1960, se déroule le tournage du film de John Huston "Les désaxés" (The misfits"). Toute l'équipe, notamment les comédiens, sont logés au Mapes Hotel. Et dans cet hôtel travaille la jeune Pauline, française d'origine, arrivée au Nevada avec sa mère après la seconde guerre mondiale. Elle exerce là la fonction de femme de chambre. Affectée à la suite de Mrs Miller, et sans comprendre immédiatement pour qui elle travaille, un lien va se tisser entre les deux femmes. 

L'auteure aime raconter, et là elle le fait bien. Partant de Pauline, née à Paris, on suit le parcours de sa mère, coiffeuse, qui va s'enticher d'un soldat américain à la Libération et qui va s'exiler. On suit la difficile adaptation de la famille, les désillusions, le fossé qui se creuse entre le rêve et la réalité. Et la jeune fille, elle deviendra malgré tout une américaine, passionnée par les chevaux (les mustangs) et les grands espaces.

L'été 1960 sera le tournant. Au détour du tournage du film et de ses péripéties, se révèle une relation sincère et franche, qui sans être de l’amitié pure ("tu seras toujours la femme de chambre") comportera une profondeur réelle, un respect plein de dignité.

On en profite pour côtoyer le côté sombre de la star mondiale, l'alcool, les médicaments, les séances de maquillage et de coiffure pour faire apparaître chaque matin, au-delà de Mrs Miller, la Marilyn que le monde entier connaît. Et tout le petit monde hollywoodien perdu dans cette ville du Nevada, où l'ennui domine, pour qui ne fréquente pas les mustangs et leur univers sauvage.

Un bon roman, agréable et bien construit, qui met en lumière le moment clé dans la vie de chacun de saisir une chance qui va façonner le reste de notre existence.

 

 

3 avril 2024

Marion Fayolle : "Du même bois"

Marion FAYOLLE : "Du même bois"

Un premier roman de très grande qualité. Court, percutant à la fois intime et universel.

Dans cette ferme qu'on devine dans la Haute-Loire, dans ce coin reculé, isolé l'hiver par la neige et le gel, vit une famille. Et ce depuis des générations. Et à côté des humains, avec eux, entre les deux habitations, vivent les vaches. C'est la vie dure et silencieuse des éleveurs, la vie rythmée par le labeur quotidien, par les naissances et par les décès. C'est la vie dans laquelle arrive la gamine, comme on l'appelle. Y'a la mémé, fripée mais encore active, le pépé, le frère du pépé, le père, la mère, l'orphelin récupéré par la famille, tous taillé dans le même bois. Tout ce petit monde vit ensemble, avec pour voisinage d'autres familles qui vivent comme eux. Mais ce mode de vie rural et montagnard qui a transcendé les générations est-il voué à se perpétuer encore et encore ?

Marion Fayolle nous montre des caractères. Et avec quelle maîtrise elle le fait ! C'est vite lu mais c'est riche, c'est creusé, c'est évocatif. L'art de raconter est ici au service de l’œuvre. On plonge complétement dans cet univers.

Bref, un coup de cœur pour cet excellent livre.

23 avril 2024

Andrea Marcolongo : "Déplacer la lune de son orbite"

Andrea MARCOLONGO : "Déplacer la lune de son orbite"

Une nuit au musée du Parthénon à Athènes, voici ce qui attend Andrea Marcolongo, helléniste reconnue mais qui n'y va pas sans une certaine appréhension. 

Une nuit parmi les marbres, statues, frises et métopes qui seront ses compagnons. Et dans ce décor, l'autrice en vient à penser.

Penser l'art et son origine, penser l'idée et la réalisation d'une œuvre aussi grandiose (merci Périclès et Phidias), penser l’œuvre en ce qu'elle dépasse ses auteurs, penser la propriété de l’œuvre.

Car le Parthénon n'est plus aujourd'hui comme il était il y a 2500 ans. D'abord les saccages du temps, puis les vicissitudes de l'histoire et de la domination d'un peuple (grec) par un autre (turc), la transformation de sa fonction et enfin (et ce sera là l'essentiel) le pillage anglais du début du XIXème siècle.

Andrea Marcolongo s'attache beaucoup à cet aspect des choses : l'amputation des statues, l'arrachage à la pioche des métopes, la découpe des morceaux de frise etc ... mais pourquoi ?

Sauver l’œuvre ?  La faire connaître ? La posséder ?

La réflexion est vive, très intéressante et pertinente. A l'heure où l'on en vient à restituer l'art africain aux musées africains, comment ne pas penser à la restitution des vestiges du Parthénon à la Grèce ?

Mais l'art antique grec appartient-il à la seule Grèce ou à l'humanité entière, tant il a influencé tout l'art européen à partir de la Renaissance ?

Un livre rapide mais profond, qui permet de découvrir en quelques heures à la fois l'art, l'histoire et de façon accessoire mais  non subsidiaire, la vie mouvementée et romanesque de Lord Elgin (l'homme qui s'empara des marbres du Parthénon).

Un coup de cœur à partager !

 

6 mai 2024

Chimamanda Ngozi Adichie : "L'autre moitié du soleil"

Chimamanda Ngozi ADICHIE : "L'autre moitié du soleil"

Le Biafra a déclaré son indépendance, et la guerre est déclarée. Cette guerre oubliée, et qui pourtant fît la une de l'actualité à la fin des années 1960. Connue parce que la famine est devenue à cette occasion une arme de guerre, et que chacun, à pris conscience de cette horreur à partir des images télévisées diffusées à grande échelle.

Ici, nous sommes au Nigéria au début et à la fin de cette décennie, entre espoir lié à la décolonisation récente et les conflits interethniques qui s'ensuivirent. Le Nigéria hérité de la colonisation est un vaste ensemble de populations diverses, de peuples qui cohabitent mais où la tension est partout palpable.

Nous suivons, à partir de la figure d'Ugwu, un jeune paysan qui entrera au service d'un jeune couple formé par Olanna et Odenigbo, la vie de cette classe intellectuelle qui nourrit de grandes espérances pour le Nigéria, l'Afrique entière et les hommes et femmes de ce continent. Olanna a une sœur jumelle, Kainene, qui vit avec un journaliste anglais. A partir de ces deux couples, se dresse devant nous toute l'histoire de cette décennie nigériane, entre espérances et déchirements, soif d'émancipation et horreurs dramatiques.

L'autrice rentre avec brio dans l'intime de ces personnages que l'histoire va percuter pour nous montrer comment les vies sont bouleversées par l'inhumanité traumatisante de la guerre. Et à partir de cet exemple nigérian, comment ne pas penser à tous les conflits qui jalonnent le monde depuis le XXème siècle ?

Un très bon roman, dont la construction originale apporte du relief au récit et aux personnages. C'est tendre, voire romantique malgré une ambiance qui devient épouvantable. Un grand roman assurément.

 

4 janvier 2012

2011 : une année riche en lectures

Voici un petit bilan d'une bonne année de lectures

Quelques chiffres

35 romans lus

L'espace : 22 romans français, 13 étrangers. Parmi ces derniers, 10 publiés en anglais (7 des USA, 2 d'Angleterre et 1 du Canada) 3 dans d'autres langues (portugais, finnois et danois).

Le temps : 3 romans du XIXème siècle, 11 du XXème siècle et 21 du XXIème siècle (dont 12 publiés en France en 2010/2011).

Les auteurs les plus lus : Echenoz (3), Capote (2), Zola (2), Sizun (2) et Ernaux (2).

Les éditeurs : C'est Gallimard Poche (Folio ou classique) qui l'emoprte avec 9 titres, puis Buchet Cahstel (3 titrtes, merci Masse Critique de Babélio), Minuit (3), Gallimard (3) puis Arléa et Du Rouergue (2).

Tout cela représente environ 7500 pages dont Lolita (517), Le roi des aulnes (496) et Dans la brume éléctrique (480).

La qualité

Cette année 2011 a été riche en découvertes, notamment dans la littérature française contemporaine pour laquelle j'avais d'énormes lacunes : Annie Ernaux, Marie Sizun, Maylis de Kérangall, Jean Echenoz, Olivia Rosenthal m'ont particulièrement séduits.

Certains auteurs m'ont particulièrement marqués : Olivier Sillig (Skoda), Rax Rinnekangas (La lune s'enfuit), Arnaud Rykner (Le wagon) et Carole Martinez (Du domaine des murmures), et leur souvenir perdurera bien au delà de l'année.

Quelques déceptions aussi : Siri Hustvedt (Un été sans les hommes), Tatiana Salem Lévy (La clef de Smnyrne) et William Faulkner (Absalon, Absalon!).

4 janvier 2016

Le tour d'horizon de 2015

2015 : une année riche en découvertes et en passion

29 livres lus cette année.

Des découvertes de la littérature américaine notamment avec Joyce Carol Oates ("Mudwoman" et "Maudits"), Thomas Pynchon ( "Fonds perdus" et "Vice caché") et John Irving ( "L'hôtel New-Hampshire") et véritablement une passion littéraire naissante pour Joyce Carol Oates dont j'ai envie de continuer à explorer l'oeuvre.

Beaucoup de littérature française contemporaine cette année, notamment issue de la rentrée littéraire (Isabelle Autissier, Thomas B. Reverdy, Boualem Sansal, Antoine Choplin, Anne Akrich, Olivier Bleys, Denis Tillinac) avec des lectures puissantes ("Soudain, seuls" notamment) et des déceptions ( "2084" et "Retiens ma nuit").

Ces lectures m'ont permis également des voyages. Dans le temps ( "Crime et châtiment", "Les forêts de Ravel", "Le dernier tango de Kees Van Dongen" "Une forêt d'arbres creux" "Constellation" "La couleur du lait" "Blond cendré") et dans l'espace (Chine avec Bleys, Patagonie avec Autissier, Haïti avec Gaudé, Libye avec Mazzantini, Tchernobyl avec Choplin, Vienne avec Abécassis, Ellis Island avec Josse ...).

Le monde contemporain et ses problématiques n'est pas en reste : le pouvoir de la télé réalité avec Amélie Nothomb ("Acide sulfurique"), le monde déshumanisé du travail ("Retour aux mots sauvages" de Beinstingel) les effets de la crise sur la population d'une grande ville ("Il était une ville" de Reverdy) la relation intergénérationnelle ("La grand-mère de Jade" de Deghelt), l'identité ("L'invention de nos vies" de Karine Tuil)

Une petite incursion du côté du sport cycliste ("Bernard, François, Paul et les autres") pour s'aérer les neurones avant l'été.

Et puis un conte merveilleux, épique, poétique et philosophique, servi par une plume brillante : "La mort du roi Tsongor" de Laurent Gaudé.

18 mars 2014

Le thème du mois prochain : le centenaire de la première guerre mondiale

Le centenaire de la première guerre mondiale

Trois romans  pour appréhender cette période particulière.

Jean Echenoz : 14

Pierre Lemaître : Au revoir là-haut

Laurent Gaudé : Cris

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au revoir la haut

cris

 

28 août 2014

En route vers la Guadeloupe !

Littérature et navigation

 

L'Animal Lecteur s'engage dans la Route du Rhum 2014 au côté de Bertrand de Broc

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L'aventure en continu sur la page facebook

Départ le 2 Novembre de Saint-Malo

17 décembre 2015

La liste de Noël

La liste de Noël

 

liste de Noël

Littérature américaine contemporaine pour cette année. Lequel au pied du sapin ?

 

11 janvier 2016

David Bowie

Disparition de David Bowie, un artiste majeur de la culture rock

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1 mars 2011

Rock 'n Roll attitude : autobio, bio et romans

Le rock raconté par ses acteurs (Keith Richards, Patti Smith) par un biographe (Philip Norman) ou romancé (David Foenkinos), voici les actualités :

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Sans oublier le plus ancien : Rock and roll un portrait de Led Zeppelin

 

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